Toutes les femmes sur la Cane- Cane- Canebière...
01-06-2005
By Judith Martin-Razi
By Judith Martin-Razi
Nous étions 12000 pour la manifestation. Les Marseillais n'en revenaient pas.
Et, je dois dire que notre occupation de la Canebière a eu de l'allure surtout
quand les femmes ont chanté "Toutes les femmes de la terre, se retrouvent sur la
Cane- Cane- Canebière...” Un passant incrédule disait : “... T’as vu ça, y’ a
que des femmes. C’est incroyable !”. Au Vieux Port, les délégations se sont
fait applaudir. Une journée chaude et belle pour toutes les femmes de la terre
entière sur la Cane- Cane- Canebière.
Il y a eu la fête, le concert, mais aussi le travail. Les forums étaient pleins. Nous avons été victimes de notre succès et nous avons dû refuser l’entrée à quelques-unes pour des raisons de sécurité. Nous avons improvisé des interventions et des témoignages sur la Porte d’Aix pour toutes celles qui n’avaient pu participer aux débats.
Des propositions de travail et de campagnes communes sont sorties de ces journées intenses. Nous vous les communiquerons dès que nous les aurons réunies. Il y a eu des moments forts, comme par exemple lorsque les femmes migrantes ont annoncé qu’elles venaient de créer ici à Marseille, une coordination internationale des femmes migrantes pour lutter ensemble contre les aberrantes lois forgées par les gouvernements de la communauté européenne qui stigmatisent plusieurs fois les femmes issues de l’immigration. Temps fort sur les propositions concernant les violences.
L’émotion, les larmes et les chants ont ponctué largement nos rencontres. Mais c’est en chantant que nous avons clôturé ces deux journées, non sans avoir appelé à continuer la lutte et non sans dire que la Marche Mondiale des Femmes est un processus irréversible car les femmes sont solidaires entre elles.
En tout cas, les Marseillaises et les Marseillais ne sont pas prêtEs d’oublier le 28 mai 2005.
Grand merci à toutes nos amies Québecoises et Canadiennes qui nous permettent de vivre des moments aussi forts et surtout nous redonnent de l’espoir. Lorsque l’on voit que nous sommes si nombreuses à lutter pour un monde meilleur et égalitaire, on se dit qu’un jour nous y parviendrons.
Le samedi matin, trains et cars ont déversé, devant le Conseil général et le Conseil régional, des militant-es de tous les coins de l'Europe pour participer aux cinq débats préparés pour l'occasion :
" Précarité/Emploi, Avortement/contraception/sexualité, " Paix et Conflits", "Europe/ Démocratie/ pouvoir/ Laïcité ", " Violences faites aux femmes ".
Victimes du succès inattendu du rendez-vous, nombre de personnes n'ont pu rentrer dans des salles "officielles" que le souci de la sécurité interdisait de " bourrer ". Elles en ont conçu quelque amertume, malgré le forum type " Hyde Park " organisé in extremis (mais assez peu rendu visible) sur la pelouse de la Porte d'Aix, et où tout le monde pouvait s'exprimer. Il faut dire, pour la défense des organisatrices, que la
participation avait été revue très à la baisse (trop sans doute) après l'annonce de la tenue du référendum à la même date. Pour les chiffres, 1500 personnes étaient inscrites et 5 à 600 n'ont pu rentrer. Des excuses pour ce cafouillage ont été faites et refaites par les organisatrices, tant il est compréhensible que des personnes venant de très loin et ayant payé leurs inscriptions aient trouvé injustes de ne pouvoir rentrer, et meme de s apercevoir que passaient des personnes qui s inscrivaient sur place.
Heureusement pour les " recalé-es ", environ 10 000 personnes se sont retrouvées l'après-midi dans les rues de Marseille, sous un soleil de plomb, pour un défilé particulièrement gaie, solidaires et chaleureux,
comme c'est souvent le cas lors des cortèges féministes, chantant en choeur : " Toutes les femmes de la Terre se retrouvent sur la Cane- Cane- Canebière... "
Le soir, après la manif, trois "espaces" - lesbiennes, jeunes et migrantes - se sont également réunies pendant que se tenait un concert place d'Aix. Ces espaces n ont malheureusement pas bénéficié de la traduction simultanée et ont du "ramer" un peu avant de trouver une solution et de pouvoir commencer.
Le dimanche matin, tout le monde s'est retrouvé (salle comble !) dans une très grande salle pour un heureux patchwork d'évènements : comptes-rendus des débats de la veille jugés tres interessants, adoption de revendications et de campagnes européennes, passage du patchwork mondial entre la France et la Belgique (passage qui s'était fait entre le Pays Basque et la France le samedi avant la manif), chansons, témoignages émouvants de délégations algériennes, turques, marocaines, chypriotesŠ. Un très beau moment qui
s'est terminé en dansant et en chantant l'Hymne des femmes. A la fin, larmes garanties et difficultés à se séparer. Vraiment dommage pour toutes celles qui ont du repartir le samedi soir !
Pourquoi cette initiative ? Pourquoi une nouvelle réunion féministe européenne ? Pourquoi Marseille? Parce que les femmes ont besoin de rendez-vous qui leur permettent de témoigner de ce qu'elles vivent dans
leurs pays ; parce que nous devons mettre ces témoignages en commun afin de décider de la façon dont nous pouvons travailler toutes ensemble à un monde meilleur pour les femmes ; parce que les femmes ne peuvent laisser l'Europe se construire au détriment de leurs droits ; parce que Marseille a permis à
nombre de femmes de la région et d'autres pays proches (Mahgreb surtout), de rejoindre la rencontre (Cette parole des femmes du Mahgreb a été très apprécié) ; parce que la Marche mondiale des femmes est un mouvement qui fait passer avant tout la solidarité avec les femmes du monde entier, en priorisant celles qui souffrent le plus.
Des propositions de travail et de campagnes communes ont émané de cette rencontre (Les comptes-rendus de ces Forums vous seront envoyés sur demande pour ne pas alourdir cet envoi et seront bientot sur le site du collectif de Marseille) :
- les femmes migrantes ont annoncé qu elles voulaient créer une coordination internationale pour lutter ensemble contre des lois aberrantes des gouvernements de la Communauté Européenne qui briment les droits des immigrantes ;
- préparer ensemble la journée du 25 novembre prochain, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes ; revendiquer une loi-cadre européenne contre la violence de genre
- Pour assurer une égalité salariale dans les faits, revendiquer et imposer un rattrapage salarial ;
- Créer une force lesbienne européenne autonome ;
- que le 10 décembre - journée européenne de lutte pour les droits humains
- parce que les droits des femmes sont partie intégrante des droits humains
- soit déclarée journée européenne de lutte pour les droits des femmes à disposer de leur corps, pour le droit à l'avortement et à la contraception
- que chaque année le 9 mai, journée de l'Europe, soit un grand forum des droits des femmes dans les pays de l'Union ;
- Enfin, la rencontre a pris fin par un appel a poursuivre la lutte de la Marche mondiale des femmes, un processus jugé irréversible tellement les femmes se montrent solidaires entre elles.
Il y a eu la fête, le concert, mais aussi le travail. Les forums étaient pleins. Nous avons été victimes de notre succès et nous avons dû refuser l’entrée à quelques-unes pour des raisons de sécurité. Nous avons improvisé des interventions et des témoignages sur la Porte d’Aix pour toutes celles qui n’avaient pu participer aux débats.
Des propositions de travail et de campagnes communes sont sorties de ces journées intenses. Nous vous les communiquerons dès que nous les aurons réunies. Il y a eu des moments forts, comme par exemple lorsque les femmes migrantes ont annoncé qu’elles venaient de créer ici à Marseille, une coordination internationale des femmes migrantes pour lutter ensemble contre les aberrantes lois forgées par les gouvernements de la communauté européenne qui stigmatisent plusieurs fois les femmes issues de l’immigration. Temps fort sur les propositions concernant les violences.
L’émotion, les larmes et les chants ont ponctué largement nos rencontres. Mais c’est en chantant que nous avons clôturé ces deux journées, non sans avoir appelé à continuer la lutte et non sans dire que la Marche Mondiale des Femmes est un processus irréversible car les femmes sont solidaires entre elles.
En tout cas, les Marseillaises et les Marseillais ne sont pas prêtEs d’oublier le 28 mai 2005.
Grand merci à toutes nos amies Québecoises et Canadiennes qui nous permettent de vivre des moments aussi forts et surtout nous redonnent de l’espoir. Lorsque l’on voit que nous sommes si nombreuses à lutter pour un monde meilleur et égalitaire, on se dit qu’un jour nous y parviendrons.
Extraits du bilan réalisé suite à l'action européenne:
Les 28 et 29 mai dernier, des délégations de trente-cinq pays d'Europe et d'ailleurs se sont retrouvées à Marseille pour l'étape européenne et française de la Marche Mondiale des Femmes 2005 contre les Violences et la Pauvreté.Le samedi matin, trains et cars ont déversé, devant le Conseil général et le Conseil régional, des militant-es de tous les coins de l'Europe pour participer aux cinq débats préparés pour l'occasion :
" Précarité/Emploi, Avortement/contraception/sexualité, " Paix et Conflits", "Europe/ Démocratie/ pouvoir/ Laïcité ", " Violences faites aux femmes ".
Victimes du succès inattendu du rendez-vous, nombre de personnes n'ont pu rentrer dans des salles "officielles" que le souci de la sécurité interdisait de " bourrer ". Elles en ont conçu quelque amertume, malgré le forum type " Hyde Park " organisé in extremis (mais assez peu rendu visible) sur la pelouse de la Porte d'Aix, et où tout le monde pouvait s'exprimer. Il faut dire, pour la défense des organisatrices, que la
participation avait été revue très à la baisse (trop sans doute) après l'annonce de la tenue du référendum à la même date. Pour les chiffres, 1500 personnes étaient inscrites et 5 à 600 n'ont pu rentrer. Des excuses pour ce cafouillage ont été faites et refaites par les organisatrices, tant il est compréhensible que des personnes venant de très loin et ayant payé leurs inscriptions aient trouvé injustes de ne pouvoir rentrer, et meme de s apercevoir que passaient des personnes qui s inscrivaient sur place.
Heureusement pour les " recalé-es ", environ 10 000 personnes se sont retrouvées l'après-midi dans les rues de Marseille, sous un soleil de plomb, pour un défilé particulièrement gaie, solidaires et chaleureux,
comme c'est souvent le cas lors des cortèges féministes, chantant en choeur : " Toutes les femmes de la Terre se retrouvent sur la Cane- Cane- Canebière... "
Le soir, après la manif, trois "espaces" - lesbiennes, jeunes et migrantes - se sont également réunies pendant que se tenait un concert place d'Aix. Ces espaces n ont malheureusement pas bénéficié de la traduction simultanée et ont du "ramer" un peu avant de trouver une solution et de pouvoir commencer.
Le dimanche matin, tout le monde s'est retrouvé (salle comble !) dans une très grande salle pour un heureux patchwork d'évènements : comptes-rendus des débats de la veille jugés tres interessants, adoption de revendications et de campagnes européennes, passage du patchwork mondial entre la France et la Belgique (passage qui s'était fait entre le Pays Basque et la France le samedi avant la manif), chansons, témoignages émouvants de délégations algériennes, turques, marocaines, chypriotesŠ. Un très beau moment qui
s'est terminé en dansant et en chantant l'Hymne des femmes. A la fin, larmes garanties et difficultés à se séparer. Vraiment dommage pour toutes celles qui ont du repartir le samedi soir !
Pourquoi cette initiative ? Pourquoi une nouvelle réunion féministe européenne ? Pourquoi Marseille? Parce que les femmes ont besoin de rendez-vous qui leur permettent de témoigner de ce qu'elles vivent dans
leurs pays ; parce que nous devons mettre ces témoignages en commun afin de décider de la façon dont nous pouvons travailler toutes ensemble à un monde meilleur pour les femmes ; parce que les femmes ne peuvent laisser l'Europe se construire au détriment de leurs droits ; parce que Marseille a permis à
nombre de femmes de la région et d'autres pays proches (Mahgreb surtout), de rejoindre la rencontre (Cette parole des femmes du Mahgreb a été très apprécié) ; parce que la Marche mondiale des femmes est un mouvement qui fait passer avant tout la solidarité avec les femmes du monde entier, en priorisant celles qui souffrent le plus.
Des propositions de travail et de campagnes communes ont émané de cette rencontre (Les comptes-rendus de ces Forums vous seront envoyés sur demande pour ne pas alourdir cet envoi et seront bientot sur le site du collectif de Marseille) :
- les femmes migrantes ont annoncé qu elles voulaient créer une coordination internationale pour lutter ensemble contre des lois aberrantes des gouvernements de la Communauté Européenne qui briment les droits des immigrantes ;
- préparer ensemble la journée du 25 novembre prochain, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes ; revendiquer une loi-cadre européenne contre la violence de genre
- Pour assurer une égalité salariale dans les faits, revendiquer et imposer un rattrapage salarial ;
- Créer une force lesbienne européenne autonome ;
- que le 10 décembre - journée européenne de lutte pour les droits humains
- parce que les droits des femmes sont partie intégrante des droits humains
- soit déclarée journée européenne de lutte pour les droits des femmes à disposer de leur corps, pour le droit à l'avortement et à la contraception
- que chaque année le 9 mai, journée de l'Europe, soit un grand forum des droits des femmes dans les pays de l'Union ;
- Enfin, la rencontre a pris fin par un appel a poursuivre la lutte de la Marche mondiale des femmes, un processus jugé irréversible tellement les femmes se montrent solidaires entre elles.