Le Brésil accueillera le prochain Secrétariat international
La nouvelle a été annoncée aujourd'hui: le Brésil sera la siège du prochain Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes. Le Mali avait préalablement retiré sa candidature, répétant toutefois son fort engagement dans la Marche mondiale.
Sur la photo, Miriam Nobre, de la Marche au Brésil, accueille la nouvelle avec sourire.
Discussions sur le travail et la souveraineté alimentaire
Les ateliers proposés ce mercredi 6 juillet portaient sur le travail des femmes et l'accès aux ressources, à la biodiversité et à la souveraineté alimentaire.
En introduction, Wilhelmina Trout, membre du comité international, représentante de l'Afrique du sud, a fait le portrait de la situation actuelle du travail pour les femmes. Dans un monde globalisé, où domine le modèle économique néo-libéral, capitaliste, le sens du travail a changé. Le profit est mis en avant; les femmes occupent les tâches les moins qualifiées et les moins rémunérées et les emplois qu'elles trouvent sont de plus en plus des contrats précaires auxquels ne sont attachés aucun droit social, tel le travail domestique. "Ce système est inhumain, a-t-elle martelé. Il est violent, entraînant dérégulation. Trois milliards de personnes vivent dans la pauvreté. " Elle a rappelé qu'il fallait réfléchir, comme annoncé dans la Charte mondiale des femmes pour l'humanité, sur des alternatives économiques et à l'organisation de toutes les travailleuses et travailleurs qui sont dans des emplois de type informel.
Photo: Wilhelmina Trout, Nalu Faria, Diane Matte.
Nalu Faria, représentante du REMTE, Réseau des femmes transformant l'économie, qui est très actif en Amérique latine, a enchaîné sur ce thème. Elle a rappelé comment la division sexuelle du travail permet au modèle capitaliste de faire reposer sur les femmes tout le poids de la reproduction sociale, à travers les tâches ménagères et le soin aux proches.
Dans l'après-midi, les débats ont porté sur la souveraineté alimentaire. Miriam Nobre, de la Coordination bréslienne, a insisté sur ce concept qui englobe le contrôle de la terre, des semences, du choix de son alimentation. "Les femmes sont les gardiennes des semences, a-t-elle expliqué, rappelant leur rôle central dans la production agricole, particulièrement alimentaire. Ce rôle les rend sensibles à toutes les attaques contre l'environnement et la biodiversité. Jing Ynarès, de la coordination des Philippines, a longuement développé ce point. La diversité des produits agricoles, de la faune, de la flore sont en danger à cause des changements climatiques. Or cette diversité nous nourrit et nous aide à rester en santé, de nombreux médicaments étant d'origine naturelle. "Il faut développer les connaissances des femmes et leur place dans le débat sur l'environnement, a-t-elle dit. Il faut aussi que les femmes participent à toutes les discussions concernant l'environnement."
Invitée spéciale de la Marche pour parler de cette question, Mafalda, de Via Campesina, a indiqué la lutte que menaient les femmes pour introduire le thème de souveraineté alimentaire dans les débats des mouvements sociaux. Elle a évoqué des actions concrètes pour défendre cette biodiversité: fêtes des semences, forums, connaissance autour des mythes, des légendes qui se réfèrent à la diversité des produits agricoles et forestiers.
Rappelons également que, en 2007, la Marche coorganisera le Forum sur la souveraineté alimentaire, Nyéléni, qui aura lieu à Bamako au Mali.
Photo: Mafalda, de Via Campesina
Photo: Participantes
Photo: Interprètes
Toutes les photos sont de Joanne McDermott.