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BULLETIN
DE
VOL.11
NUMÉRO 1 - FEVRIER 2008
SOMMAIRE
Article
Editorial
Libre-échange
et intégration : un aperçu de la situation actuelle
Impacts du
libre-échange et alternatives féministes d’intégration
Libre-échange
mondiale:
1. Le PSP
: libre-échange et intégration militarisée en Amérique du Nord
2. Afrique
et Union européenne : une rencontre alternative cherche à construire un
autre modèle de partenariat opõe outros modelo de parcerias.
3.
Costa-Rica et Israël-Mercosul : les accords bilatéraux avancent ; la
résistance continue
Nos
alternatives : les espaces anti-mondialisation :
1.
2. 3e
Contre-sommet « Tisser des alternatives »
3.
Démocratie participative du local au global : pour quel
développement ?
4.
« La mondialisation de la lutte » :
5. La
famille de
Début des
préparatifs pour
Calendrier
des événements/ Contacts
Prochaine
numéro
Éditorial
Chères
amies,
Un des
quatre champs d’action de
Dans un
premier temps, sont présentés les concepts de libre-échange et d´intégration
- avec une étude des impacts de cette
dernière – et les alternatives féministes de commerce. Dans ce point, sont
également analysés : la menace du
Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) pour la société civile et
les résistances qui s´organisent ; le sommet « Afrique-Europe :
quelles alternatives ? » qui sera réalisé au Portugal en
décembre ; la progression des accords bilatéraux et les luttes pour les
affronter (Costa Rica : Israël-Mercosud).
Dans un
deuxième temps, nous soulignons cinq alternatives à la mondialisation
néolibérale sur lesquelles
Notre
défi, en tant que mouvement international, consiste à nous assurer que la lutte
mondiale contre le libre-échange demeure supérieure à la somme de ses éléments.
En d´autres termes, comment pouvons-nous mettre en commun des expériences et
apprendre à chaque mobilisation ou événement à l´intérieur de
LIBRE-ECHANGE
ET INTEGRATION : UN APERÇU DE
L’année
Créée en
1995 pour établir les règles de fonctionnement dans les échanges commerciaux
entre les pays du monde, l’OMC est de plus en plus critiquée pour son action en
faveur des corporations transnationales qui, par l’intermédiaire des
gouvernements des nations les plus puissantes du monde, agissent pour
promouvoir une ouverture plus grande des marchés et la fin de la régulation
interne importante pour le développement des pays du Sud. Au sein de l’OMC, la
prédominance des lois régies par le marché ne concerne pas seulement la “libre
circulation des marchandises”, mais s’étend aux services qui, auparavant,
n’étaient pas susceptibles de commerce, comme l’accès à la santé, l’éducation
ou l’eau. Ainsi, le rôle de l’État se trouve réduit concernant la définition de
son économie, déléguant cette fonction à des organismes multilatéraux tels que
l’OMC, le Fonds monétaire international (FMI) et
Les
traités de libre-échange : une nouvelle stratégie
On
retrouve la même logique que l’OMC, parfois même pire, pour les traités de
libre-échange (TLE) bilatéraux ou régionaux, accords de partenariat économique
(APE) ou d’intégration régionale. Les difficultés constantes des cycles de
négociations de l’OMC et, dans le cas des Amériques, l’échec de
Parmi ces
accords, on citera les traités de libre-échange signés entre les États-Unis, le
Chili,
Quelques
exemples des TLCs signés à partir de 2004 |
|
Canada-Peru |
Janvier
2008 |
Israel-« Mercosud » |
Décembre
2007 |
Japon –
Indonesie |
Août
2007 |
Japon -
Mexique |
Septembre
2004 |
JPEPA
(Japon y Phillipines) |
Septembre
2006 |
Etats Unis
- Australie |
Janvier
2005 |
Etats
Unis - Chile |
Janvier
2004 |
Etats Unis
– DR - CAFTA |
Août
2006 |
Etats Unis
- Maroc |
Janvier
2006 |
Etats
Unis - Peru |
Avril
2006 |
Pour une
liste plus comprehensive, voir les sites suivants : Bilateraux
(tous ce qui n’est pas l’OMC) : http://www.bilaterals.org
La lutte
contre les TLCs: http://www.fightingftas.org |
À la
recherche d’alternatives : la situation particulière de l’Amérique latine
Avec
l’échec des cycles de l’OMC, le mouvement mondial contre le néolibéralisme se
doit de penser à des alternatives d’intégration régionale et à de nouvelles
instances mondiales tournées vers les intérêts des populations. Actuellement,
l’Amérique latine est celle qui possède le climat politique le plus propice à
la construction d’une alternative de commerce et d’intégration des peuples. La
capacité de mobilisation des réseaux, des mouvements sociaux mettant en place
des campagnes qui ont abouti à la fin des négociations de
Depuis
2006, les discussions autour de ce projet prennent forme, intégrant de nouveaux
acteurs comme des partis politiques et des centres de recherche. Ces
discussions avaient été entamées au moment des débats lors des affrontements
contre
En
décembre 2006, la réalisation à Cochabamba, en Bolivie, du premier Sommet
social pour l’intégration des peuples, a permis d’approfondir encore plus la
construction d’un consensus entre les mouvements et la réalisation d’une
discussion entre les gouvernements de la région autour de propositions
concrètes.
En 2007,
la création de
Au-delà
des financements, l’autre point stratégique de ce débat est l’intégration
physique de la région (au niveau des infrastructures). C’est ce que propose
l’Initiative pour l’intégration de l’infrastructure régionale sud-américaine
(IIRSA) où existe cependant une rivalité constante entre les projets visant
exclusivement les intérêts productifs et commerciaux des grandes entreprises et
ceux qui cherchent à répondre aux demandes locales d’énergie et
d’infrastructure et à réduire l’impact sur l’environnement dans les
communautés.
Pour plus
d’informations :
Réseau
« Notre monde n’est pas à vendre »
Féminisme
et intégration de l’Amérique latine et des Caraïbes
Rebrip –
Réseau brésilien pour l’intégration des peuples
Marche
Mondiale des Femmes
---------------------
IMPACTS DU
LIBRE-ÉCHANGE ET ALTERNATIVES FÉMINISTES D’INTÉGRATION
Les
traités de libre-échange et d’intégration – fondés sur la logique néolibérale
du marché, de la consommation et la réduction du rôle de l’État – ont des
effets négatifs sur la vie de toutes les personnes : baisse du nombre
d’emplois, augmentation de l’exploitation des travailleurs en milieu rural et urbain,
menace pour les droits de l’homme, diminution de la capacité des gouvernements
à garantir l’accès à la santé, la sécurité et la souveraineté alimentaire,
danger pour l’environnement et la diversité biologique. Dans ce scénario, les
femmes sont les principales victimes. En effet, le modèle néolibéral présente,
dans sa structure, une alliance perverse entre le marché et le patriarcat.
Les
analyses sur les impacts des politiques d’ajustement et d’ouverture commerciale
mettent en évidence l’incorporation massive des femmes dans les emplois
précaires et flexibles, sans protection légale ni droit à la syndicalisation,
exécutant les mêmes tâches que les hommes avec une rémunération en moyenne 30 %
inférieure. De la même manière, les femmes sont utilisées pour compléter ou
substituer l’État avec notamment une intensification des tâches domestiques et
de celles liées aux soins. Ces travaux, considérés comme “naturellement”
féminins, augmentent les inégalités, étant généralement réalisés par des femmes
ayant migré du Sud vers le Nord. Le modèle néolibéral gère davantage
d’inégalités, entre les hommes et les femmes, entre les pays du Nord et ceux du
Sud, entre les femmes. Si, d’un côté, les femmes occupent de plus en plus des
postes qualifiés, de l’autre côté, le nombre de femmes en situation de travail
précaire (d’ailleurs de plus en plus précaire) augmente au même rythme. Ce
cadre aboutit à une divergence des intérêts entre les femmes et à la
fragilisation des relations entre les différentes classes, genres, races et générations,
entre autres.
Eléments
pour une intégration génératrice d’égalité
La vision
d’intégration que nous voulons construire est fondée sur l’éthique et des
valeurs d’humanité, pas seulement sur le marché. Ainsi, les notions telles que
la croissance, le marché, la modernisation et le développement sont remises en
cause, s’opposant à des principes-clés pour l’économie féministe : la
solidarité, la coopération, la réciprocité et la justice. Le défi consiste à
mettre en pratique ce discours théorique à travers la mise en place de
politiques concrètes.
Pour
construire un autre modèle d’intégration et de développement, il faut tout
d’abord remettre en question l’inégalité, la relation inégale et hiérarchique
entre les hommes et les femmes, qui découle de pratiques sociales et rôles
sociaux distincts. Il est nécessaire de mettre en évidence le rôle économique
que jouent les femmes à travers l’importance (dans tous les sens du terme) de
leur travail – non reconnu comme tel - aux niveaux domestique et des soins en
général, pour la reproduction de la vie.
Une autre
intégration est possible, fondée sur des impératifs comme la réappropriation
collective de nos ressources, l’adoption de diverses formes d’organiser la
production, la priorité réservée aux soins et au bien-être humains, le
renforcement des diversités et la pleine autonomie accordée aux femmes.
Une
intégration créatrice d’égalité présuppose le démantèlement des mécanismes
d’oppression liés aux classes, au genre, à la race et à l’ethnie. Ainsi, les
différentes formes de discrimination des femmes, des noirs, des indigènes, des
homosexuels et autres groupes opprimés doivent être désarticulées. Ce phénomène
ne peut se produire que si les revendications de ces groupes sont assumées
effectivement par l’ensemble des mouvements dans le processus de discussion
d’un projet d’intégration.
La
conquête de l’égalité dans les mouvements et l’incorporation dans ce débat des
questions apportées par le mouvement féministe représentent un défi
permanent : d´une part, au niveau du sens de l’association des deux sexes
dans cette lutte et, d´autre part, pour l’intégration de ces questions aux
pratiques, valeurs et propositions. Cela implique la participation à des
espaces de discussion avec un agenda de revendications spécifiques aux femmes
aidant à progresser dans la construction de cette égalité. Dans ce processus,
l’organisation, la mobilisation, le travail sur ces thèmes et la prise de
décisions collective apportent de nouvelles problématiques que nous, les
femmes, devons résoudre.
Texte
élaboré à partir du pamphlet « Mulheres construindo alternativas para
outra integração » (Des femmes construisent des alternatives pour une
autre intégration), écrit pour le Sommet social pour l’intégration des peuples
(en décembre 2006) et de la publication « Feminismo e Integração da
América latina e do Caribe » (Féminisme et intégration de l’Amérique latine
et des Caraïbes). Voir le pamphlet en espagnol : http://www.sof.org.br/marcha/arquivos/pdf/cochabamba_folder.pdf
et la publication en portugais : http://www.sof.org.br/arquivos/pdf/caderno_10.11.07.pdf
LIBRE-ECHANGE
MONDIALE
1. Le PSP
: libre-échange et intégration militarisée en Amérique du Nord
En mars
2005, lors d’une réunion privée entre les chefs de gouvernement des trois pays
d’Amérique du Nord - les présidents George W. Bush (États-Unis), Vincent Fox
(Mexique) et le Premier ministre Paul Martin (Canada) – ont débuté les
négociations pour la mise en place d’un traité dont l’objectif principal est
l’approfondissement de l’intégration de la région déjà en cours avec l’ALÉNA –
l’Accord de libre-échange nord-américain ou NAFTA – North American Free Trade
Agreement. De cette rencontre est né le Partenariat nord-américain pour la
sécurité et la prospérité (PSP - Partnership for Security and Prosperity).
Toutes les
négociations du PSP se sont réalisées en secret, sans que le public, les élus
et les organisations de la société civile n’en aient été informés. Ce n’est
qu’après ce dialogue aux apparences informelles, qui s’est tenu dans le ranch
de M. Bush au Texas, qu’un communiqué de
19 groupes
de travail (dont 10 dédiés à la « prospérité » et 9 à la
« sécurité »).
Un groupe
de suivi, composé de ministres de l’Intérieur, de l’Industrie et des Affaires
étrangères, chargé de remettre aux chefs d’État un rapport annuel sur la
réalisation des objectifs du PSP.
Un Conseil
nord-américain de compétitivité (CNAC), fonctionnant depuis 2006, dont
l’objectif est de “conseiller” les dirigeants sur des questions ayant trait au
thème de la compétitivité, composé de 10 chefs de grandes entreprises de chaque
pays qui sont nommés par les chefs d’Etats respectifs.
Identique
aux autres accords de « libre-échange » et d’intégration, proposés de
manière verticale, sans aucune discussion avec la société, le PSP représente une
initiative typique où les lobbies des grandes entreprises n’exercent pas une
activité de conseil mais plutôt d’influence directe sur les décisions et les
orientations prises.
Ce que le
PSP prévoit:
Le PSP
prévoit le renforcement de l’intégration continentale au niveau sous-régional –
qui a débuté, en Amérique du Nord, avec l’Accord de libre-échange entre le
Canada et les États-Unis (en 1987) et l’ALÉNA (en 1994). Ces deux accords
commerciaux ont pour objectif la libéralisation de tous les produits, biens et
services, aboutissant à leur transformation en marchandise : les
ressources naturelles, énergétiques, l’eau, les services sociaux et médicaux,
l’éducation et autres biens communs de la société. Le PSP accélère la
privatisation et l’exploitation des ressources au nom de la
« prospérité », en attachant celle-ci à la notion de « sécurité
nationale ».
La
militarisation est peut-être l’aspect le plus préoccupant du PSP. Le combat
contre le terrorisme, après les attentats du 11 septembre 2001, s’est transformé
en cheval de bataille de la politique du gouvernement Bush. Avec le PSP, les
États-Unis ont réussi à imposer leur politique comme référence à leurs voisins
canadien et mexicain avec notamment le renforcement des mesures relatives à
l’immigration et à la surveillance des frontières. Au Canada, par exemple, la
guerre est devenue un élément central de la politique étrangère, avec une
augmentation des dépenses militaires depuis 2001. Les forces armées
canadiennes, qui agissaient auparavant principalement dans des missions
humanitaires assument de plus en plus d’actions de combat (comme celles en
Afghanistan). Ces modifications des politiques étrangères du Mexique et du
Canada résultent de la peur de perdre leurs relations économiques privilégiées
avec les USA.
Dans le
but de prévenir les menaces à la sécurité des États-Unis, l’harmonisation des
politiques étrangères implique une évidente perte de souveraineté. De la même
manière que des mesures telles que la mise en commun des listes de passagers
visant à la chasse aux terroristes sont des prétextes pour l’augmentation du
contrôle de l’État sur chaque individu.
Résistance
L’Alliance
sociale continentale (http://www.asc-hsa.org/)
est un ensemble de mouvements sociaux progressistes des Amériques réunissant
divers réseaux régionaux et nationaux de résistance au libre-échange. Au
Canada, elle est représentée par le RQIC – le Réseau québécois sur
l’intégration continentale (www.rqic.alternatives.ca)
et le Common Frontiers (http://www.commonfrontiers.ca/).
Au Mexique, par le RMALC – le Réseau mexicain d’action contre le libre-échange
et aux États-Unis (http://www.rmalc.org.mx/index.shtml),
par l’ART – Alliance for Responsable Trade (http://www.art-us.org/).
On peut
trouver certains articles et des informations détaillées sur le PSP sur les
sites de ces réseaux.
Quelques
recommandations de lecture sur le PSP :
- “Une
nouvelle phase du néolibéralisme en Amérique du Nord : vers une intégration
profondément militarisée ?” www.rqic.alternatives.ca
2. Afrique
et Union européenne : une rencontre alternative cherche à construire un
autre modèle de partenariat
Des
militants de divers réseaux, centres de recherche, ONG et mouvements sociaux
d’Europe et d’Afrique se sont réunis entre les 7 et 9 décembre 2007, à
Lisbonne, au Portugal, lors d’une rencontre alternative organisée parallèlement
au second sommet entre des chefs d’États de 80 pays d’Afrique et de l’Union
européenne. Ce sommet intitulé « Afrique-Europe : quelles
alternatives ?» qui a été le premier à avoir lieu parallèlement au sommet
officiel s’est organisé selon quatre thèmes centraux de débats pour les
sociétés civiles des deux régions : environnement, ressources naturelles
et souveraineté alimentaire ; migrations ; développement économique ;
droits humains.
Pendant ce
temps, au sommet officiel, les gouvernements se réunissaient avec l’objectif
principal de signer de nouveaux accords commerciaux temporaires – les Accords
de partenariat économique (APE), qui ont substitué les anciens accords,
valables jusqu’au 31 décembre dernier. Le délai a été imposé par l’Organisation
mondiale du commerce (OMC). Mais cet objectif n’a pas été atteint étant donné
que la majorité des chefs d’État africains s’est récusée à signer les nouveaux
accords. Ce second sommet a eu lieu sept ans après le premier, réalisé en 2000,
et après une tentative infructueuse de nouvelle édition en 2003.
Lors du
sommet alternatif, des participants africains et européens ont souligné le rôle
historique et contemporain des gouvernements et corporations européennes en
Afrique. 50 ans après les premières décolonisations, les populations d’Afrique
et en particulier sub-sahariennes, sont les premières atteintes par les
inégalités causées par la mondialisation économique et financière; les services
essentiels, comme l’accès à l’éducation et à l’eau, ne sont pas assurés, le
revenu familial – en grande partie issu de l’agriculture – est en baisse
constante. En outre, l’appui prêté par l’Union européenne aux régimes
totalitaires et dictatoriaux en Afrique a été dénoncé.
Le
« Partenariat stratégique entre l’UE et l’UA » a été évalué comme une
menace supplémentaire à court et long terme pour l’Afrique. Loin de promouvoir
une réelle solidarité avec ce continent, les politiques européennes –
représentées principalement par l’Accord de Cotonou et les accords Euromed –
imposent des accords commerciaux agressifs. Ces accords cherchent à faciliter
l’accès des multinationales européennes aux ressources naturelles du continent
africain en même temps qu’ils imposent des restrictions croissantes à la
circulation des personnes et maintiennent les populations africaines
dépendantes de l’aide internationale, menaçant leurs droits économiques,
sociaux, environnementaux et culturels.
Une
alternative des peuples
Le sommet
alternatif a permis que les citoyens européens et africains participent à la
construction commune d’une autre politique européenne pour l’Afrique. Les
débats réalisés ont abouti à l’élaboration d’un document réunissant les visions
et propositions de part et d’autre pour la mise en place d’un véritable
partenariat euro-africain, vraiment solidaire et plus juste au nord et au sud
de
Pour
accéder à l’intégralité de la déclaration cliquer sur les liens :
anglais
- http://africa-europa-alternativas.blogspot.com/2007/12/final-declaration.html
français
- http://africa-europa-alternativas.blogspot.com/2007/12/dclaration-finale.html
portugais
- http://africa-europa-alternativas.blogspot.com/2007/12/declarao-final.html
Les
participants se sont également engagés à approfondir les stratégies de
solidarité en profitant de l’agenda militant des mouvements africains et
européens de l’année, notamment :
Le 5e
Forum social européen, à Malmö (Suède), en septembre 2008 ;
Le Forum
social mondial des migrations, prévu à Madrid, en septembre 2008 ;
Des
informations supplémentaires sur le sommet sont disponibles sur le blog :
http://africa-europa-alternativas.blogspot.com
3.
Costa-Rica et Israël-Mercosul : les accords bilatéraux avancent ; la
résistance continue
La
ratification du Traité de libre-échange (TLC) entre l’Amérique centrale, les
États-Unis et
Costa Rica
« Ce
qui, à première vue, semble un échec du Mouvement patriotique du NON face au
Traité de libre-échange au Costa Rica peut être considéré, après coup, comme
une victoire en ce qui concerne le renforcement du mouvement organisé ».
Telle est l’analyse que réalisent Marissa Revilla et Sandra Moran (Mexique et
Guatemala) sur le processus de résistance au libre-échange dans le pays. Elles
ont participé en tant qu’observatrices au référendum (le premier de l’histoire
du pays) sur le TLC, réalisé le 7 octobre dernier, au Costa Rica.
Tout
d’abord, ce référendum a été le résultat de la mobilisation croissante des représentants
de la société civile costaricaine, depuis la signature du TLC avec les
États-Unis, le Salvador, le Guatemala et le Honduras en mai 2004, rejoints par
Au moment
de la campagne, on a pu observer, au niveau de la conscience populaire, le
renforcement d’un sentiment anti-impérialiste et anti-néolibéral et la
réalisation d’efforts pour reconstruire l’histoire et faire ressurgir les
valeurs nationales et latino-américaines ; ce phénomène a fait émerger une
grande variété de conceptions, d’abordages et perspectives qui mettent l’accent
sur l’importance du rôle du peuple, des quartiers et des organisations
populaires. La tolérance et la totale soumission du Tribunal suprême des
élections vis-à-vis du gouvernement et de ses alliés ont facilité la mise en
place et la réalisation d’un certain nombre d’infractions qui ont favorisé le
« oui » finissant par détourner la volonté de l’électorat.
Malgré
tout, la présence des délégations internationales a représenté une opportunité
pour établir et renforcer la solidarité et les liens politiques entre les
organisations et communautés populaires d’Amérique centrale pour le partage et
l’échange d’opinions et d’expériences. Elle a également permis la communication
d’informations sur les effets du TLC au Mexique et en Amérique centrale et
l’échange de stratégies de lutte et de résistance face au capitalisme néolibéral.
Femmes du
NON
Pendant
tout le référendum, les femmes ont joué un rôle fondamental : « elles
ont participé à des programmes de radio, à des actions de promotion dans les
rues, à l‘organisation de journées et à toutes les activités mises en place
depuis le début du mouvement ». S’appuyant sur les organisations de femmes
et les Femmes contre le TLC, une proclamation a été rédigée exprimant très
clairement ce que les femmes exigent pour elles-mêmes et tout le pays.
Dorénavant, les Femmes contre le TLC ont décidé de s’appeler les Femmes
du NON : « NON aux lois d’implantation du TLC et à l’abus
de pouvoir, dans nos maisons ou dans notre pays. NON à la violence publique et
privée, qu’elle soit exercée par le président de
Accédez à
l’intégralité de l’article sur le référendum au Costa Rica sur le site de
Israël -
Mercosur
Les mouvements
et organisations des pays appartenant au Mercosul – Argentine, Brésil, Uruguay
et Paraguay – qui ont participé au Sommet des peuples du Sud à Montevideo en
Uruguay, entre les 16 et 18 décembre 2007, voient d’un oeil inquiet la
signature de l’accord de libre-échange avec Israël. Non
seulement l’accord suit les principes et les règles de l’OMC, qui concrètement
servent à défendre les intérêts des grandes corporations transnationales, mais
il permet également l’ouverture du secteur des services publics (eau,
éducation, santé entre autres) à des entreprises étrangères, devenant une
menace réelle pour la garantie des droits fondamentaux dont sont responsables
les états nationaux et qui ne peuvent être délégués à d’autres acteurs.
L’autre
aspect préoccupant est le fait qu’Israël est un des principaux alliés des
États-Unis dans leur politique de guerre et militarisation. “Un État qui occupe
militairement des territoires palestiniens, construit un Mur de l’Apartheid à
l’intérieur du territoire palestinien, et, en ce moment, est le protagoniste
d’une déclaration virtuelle de guerre contre l’Autorité palestinienne
légalement constituée ; un État qui agresse brutalement la population de
Gaza et va à l’encontre des Résolutions de l’ONU sur le Moyen-Orient ; un
État qui, depuis ces dernières années, ignore l’arrêt de
En outre,
les mouvements et les organisations rappellent que «
Pour lire
l’intégralité de
Nos
alternatives : les espaces anti-mondialisation
1.
26 janvier
2008 : Alors qu’il neige et fait 5 degrés à Montréal au Québec, à Manille,
dans les Philippines le thermomètre affiche 32 degrés et le temps est humide.
Cependant, ce même jour – et malgré les différences climatiques –
Les
mobilisations ont pris différentes formes selon les pays, mais la batucada féministe de
Dans
d’autres pays,
Nous
continuerons à marcher jusqu’à ce que les femmes soient libres !
Jusqu’au 8
mars
Le
matériel produit par le Secrétariat international pour les manifestations du 26
janvier – documents, textes dénonçant la violence en Birmanie, en République
démocratique du Congo, en Haïti, en Iran, au Kenya et au Mexique – constituent
une source permanente d’informations et peuvent être utilisés dans n’importe
quelle activité (ne présentant ni date ni le logo du FSM). Pour les télécharger
cliquez sur :
À cet
égard, les activités du 8 mars prochain – Journée internationale de la femme –
(pour lesquelles les manifestations du 26 janvier ont constitué une phase
préparatoire) sont une occasion idéale pour dénoncer de nouveau dans le monde
les graves violences exercées sur les femmes dans ces pays.
2. 3e
Contre-sommet « Tisser des alternatives »
Entre les
12 et 15 mai 2008, se déroulera la troisième rencontre « Tisser des
alternatives » - Réseau birégional de mouvements sociaux latino-américains
et européens, à Lima, au Pérou. La rencontre devance le cinquième sommet entre
les chefs d’État de l’Union européenne et de l’Amérique latine et des Caraïbes
(UE-ALC), qui aura lieu les 16 et 17 mai et qui prétend avancer en ce qui
concerne les négociations pour la définition et la signature de traités
bilatéraux de commerce entre les deux régions.
La
troisième édition de « Tisser des alternatives » (en espagnol, Enlazando
alternativas 3 – EA3) représentera une opportunité pour les organisations de la
société civile des deux continents de faire pression sur les gouvernements
concernant le changement du style des relations entre les deux régions et pour
la progression de la construction d’alternatives aux politiques néolibérales, à
la botte du grand capital transnational.
Le Réseau
birégional des mouvements sociaux latino-américains et européens a été créé en
mai 2004 à Guadalajara (Mexique) lors de la première rencontre “Tisser des
alternatives”, réalisée parallèlement au troisième sommet entre les chefs
d’État et de gouvernements de l’EU-ALC. Il se définit comme un espace
d’articulation des mouvements des deux continents, aussi bien pour la
construction d’alternatives que pour la résistance au modèle de libre-échange
imposé par les corporations transnationales européennes. Leurs thèmes communs
de travail tournent autour des relations économiques (commerces, dettes,
corporations transnationales) ; politiques de coopération européenne ; paix,
démilitarisation et droits humains. Depuis sa création, le réseau a réalisé
d’autres réunions en Europe – à Londres, Bruxelles et Vienne, et aussi en Amérique latine, à Quito et à Cochabamba.
Le
lancement de la troisième rencontre « Tisser des alternatives » a eu
lieu le 26 janvier à Lima, à l’occasion de la journée de mobilisation et
d’action mondiale liée au FSM en 2008. Lors de cet événement, le départ pour la
préparation du contre-sommet de mai a été donné avec la prévision de rencontres
au niveau régional au Pérou. Le contre-sommet prévoit non seulement
l’approfondissement de son analyse critique sur les relations UE-ALC, les TLE,
la militarisation et la criminalisation des mouvements sociaux dans les deux
continents, mais aussi l’organisation d’une séance du Tribunal permanent des
peuples (TPP) sur les impacts de l’action des transnationales européennes.
3.
Démocratie participative du local au global : pour quel
développement ?
Les
discussions réalisées dans les divers ateliers ont été précédées d’une synthèse
dans des Agoras (conférences participatives) présentant le point de vue des
syndicalistes, des jeunes, mais aussi des féministes. L’Agora « Égalité
entre les femmes et les hommes dans le développement », organisée par
l’association EgalCit,é a placé l’égalité et la liberté au coeur de la
démocratie participative. Des femmes et des hommes de différents mouvements,
parmi lesquels
Plusieurs
propositions ont été faites, unissant les pratiques participatives aux
institutions économiques et politiques depuis le local jusqu’au global,
impliquant la construction d’une nouvelle manière de penser, des changements
culturels et institutionnels.
4.
« La mondialisation de la lutte » :
Les femmes
et les hommes indigènes de l’Armée zapatiste de libération nationale (Ejercito
Zapatista de Liberación Nacional - EZLN) ont commencé la lutte armée le 1er
janvier 1994, s’insurgeant contre l’abandon et l’exploitation du gouvernement
mexicain et du système capitaliste, lui-même promu par le premier. Il y a 14
ans, l’État du Chiapas, dans le sud-est du Mexique, se réveillait sous le
contrôle d’un groupe de rebelles de gauche qui avaient passé dix ans dans la
clandestinité à se préparer et se mobiliser dans
Les
Zapatistes[1] qui, à la base,
constituaient un mouvement surtout politique et contre la mondialisation
néolibérale, ont résolu de recourir aux armes en dernier recours pour mettre en
pratique les principes fondamentaux de
La
situation des femmes s’est améliorée de manière significative avec la mise en
place, antérieure au soulèvement de 94, de la « Loi révolutionnaire des
femmes » de l’EZLN et dès lors, de l’adoption de la loi par une partie des
communautés zapatistes. Dans les régions où auparavant, les petites-filles
n’étaient pas envoyées à l’école car on considérait qu’elles n’avaient pas
besoin d’éducation, elles se rendent maintenant avec leurs frères dans les
écoles autonomes zapatistes. De même que les jeunes-filles, qui étaient souvent
obligées de coucher avec les propriétaires de plantation avant leur mariage
(arrangé), peuvent maintenant se marier avec qui elles veulent, sans être
violées avant par leurs patrons (qui d’ailleurs n’existent plus puisqu’en 1994,
les Zapatistes récupérèrent les grandes parcelles de terres qui avaient été
volées aux communautés indigènes). De même que les femmes qui travaillaient en
échange de restes de nourriture dans les maisons des propriétaires de la
plantation – où elles risquaient d’ailleurs constamment de subir des violences
sexuelles et, par conséquent, de se retrouver enceintes – travaillent
maintenant dans leurs communautés ou familles. Enfin, les maris ne permettaient
pas à leurs femmes de sortir de la maison ; ces femmes occupent aujourd’hui des positions à responsabilités
et participent activement à la vie de la communauté.
Malgré
toutes ces avancées en faveur des femmes depuis le soulèvement, les inégalités
entre les femmes et les hommes demeurent encore très importantes et
l’oppression subie par les femmes est évidente dans les sphères publique et
privée. Les hommes continuent d’être réticents à laisser les femmes sortir de
la maison et elles continuent à effectuer toutes les tâches domestiques, à être
responsables des enfants, de la préparation des repas, même si « les
hommes aident un tout petit peu plus qu’avant » selon la promotrice de
santé Sandra du Caracol[2] d’Oventik (30
décembre 2007). Elles sont encore une minorité à tous les échelons de
l’autorité zapatiste et sont ridiculisées par les hommes qui doutent encore de
leurs capacités à gouverner, à prendre des décisions et à assumer des
responsabilités dans la communauté.
Lors de
Dans
5. La
famille de
création
au Bangladesh d´une Coordination nationale
Les 15 et
16 novembre 2007,
Après une
présentation des participantes – 35 femmes de 25 organisations différentes –
Saleha et Shashi ont présenté
Pendant la
réunion, les participantes ont décidé de créer
Début des
préparatifs pour
Du 14 au
20 octobre,
Nous
recommandons à chaque CN de commencer
d´ores et déjà à planifier sa participation pour que tous les pays soient
représentés. Ainsi, nous suggérons, en juin ou juillet, la réalisation d’une
réunion afin de choisir les représentants qui iront en Galice - des femmes qui
militent déjà depuis longtemps à
Calendrier
des événements
8 mars :
Journée international des femmes
31 mars –
3 avril : Réunion du Conseil International du FSM, Nigeria
4 – 6
avril : Réunion Européene de
7 – 12
avril : Rencontre hemispherique de lutte contra ZLEA (Zone de libre-échanges
des Amériques), Havane, Cuba
1 – 4 mai
: Réunion du Comitê International de
12 – 15
mai : III Rencontre articulation des alternatives – Reseau biregional des
mouvements sociales latino-americains et européens, Lima, Pérou
22 – 24
mai : Rencontre Africaine de
Pour plus
d’information sur le calendrier de mobilisations 2008 des mouvements sociaux,
voir : http://www.marchemondiale.org/cmicfolder.2005-12-23.6522433749/agenda2008/fr
Contacts
Comité
international de
Miriam
Nobre (Secrétariat international), Nana Aicha Cissé et Wilhelmina Trout
(Afrique), Ynares Caridad et Saleha Athar (Asie), Farida el Nakash (Moyen
Orient), Rosa Guillén et Gladys Alfaro (Amériques), Celina dos Santos et Nadia
de Mond (Europe).
Secretariat
International – MMF :
Rua
Ministro Costa e Silva, nº 36, Pinheiros
São Paulo
- SP - Brésil
Code
postal : 05417-080
Tel. :
+55 11 3032-3243 / Fax : +55 11 3032-3239
E-mail :
info@marchemondiale.org
site : www.marchemondiale.org
Equipe IS
:
Alessandra
Ceregatti, Célia Alldridge, Maria Curione, Miriam Nobre et Nathalia Capellini
Elaborations
de textes :
Alessandra
Ceregatti, Célia Alldridge, Gisèle Bourret, Marissa Revilla, Nancy Burrows,
Rosa Guillén et Sandra Moran
Traduction
:
Ângela
Noronha, Catherine Degoulet, Maitê Llanos
Fichiers :
Archives de
Mise en
page : Luciana Nobre
Appuis :
Novib, Fondo Global para las Mujeres, Fondo No Violencia, Oxfam GB Sur América,
Desarrollo y Paz, E-CHANGER.
São Paulo,
février 2008
Prochain
numéro
Changements
climatiques et les femmes
Réunion du
Comité International de
Réunion du
Conseil International du FSM
[1] Appelés ainsi en
l´honneur de Emiliano Zapata, leader de
[2] Note de
traduction : Près de la moitié de l’État du Chiapas est organisée par le
zapatisme en cinq communautés dites « caracoles » (escargots) avec, à
leur tête, « un conseil de bon gouvernement ».
Last modified 2008-03-05 03:19 PM
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