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Bulletin de liaison - Mai 2003

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Bulletin de liaison, Mai 2003, Volume 6, Numéro 2

LE SOMMAIRE :


Bulletin de liaison, Mai 2003, Vol. 6, numéro 2

La Marche mondiale des femmes Un mouvement irréversible

C’est à New Delhi en Inde que s’est déroulée la quatrième Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes. Une centaine de participantes, dont une cinquantaine de déléguées internationales venues de 36 pays et territoires, se sont réunies du 18 au 22 mars dernier pour représenter leurs coordinations de la Marche, pour mettre ensemble leurs analyses de la conjoncture et pour travailler à la préparation de nos prochaines actions mondiales qui auront lieu en 2005. La présence de plusieurs observatrices et représentantes de la Marche et du mouvement des femmes en Inde a enrichi la semaine et a été importante pour cette première rencontre internationale de la MMF à avoir lieu dans le Sud. De plus des coordinations nationales d’environ 40 autres pays et territoires nous ont indiqué leur désir d’assister à la Rencontre, mais ne pouvaient pas y être pour diverses raisons. Ceci nous indique qu’en ce moment la Marche est active ou en train de se mobiliser de nouveau dans un total de 78 pays et territoires!

Les objectifs de la rencontre étaient les suivants:

  • dresser un portrait de la conjoncture mondiale en fonction des objectifs de la Marche et poursuivre l’approfondissement de notre analyse féministe commune
  • adopter un plan stratégique d’actions pour 2003 jusqu’à 2005
  • adopter la structure de la Marche mondiale (instances décisionnelles, membership, fonctionnement interne, représentation, financement)
  • adopter un plan de travail commun

Vous trouverez dans ce Bulletin de liaison spécial les principales décisions prises ainsi que les deux déclarations adoptées pendant la Rencontre. De plus, afin de vous donner une idée de l’ambiance et du déroulement de la Rencontre vous trouverez quelques encadrés avec des extraits de textes écrits par certaines déléguées pour la liste de discussion des coordinations de la Marche qui ont été envoyés durant la rencontre.

Nous vous invitons à regarder les photos de la Rencontre qui sont sur le site web de la Marche à l’adresse suivante : http://www.marchemondiale.org/photos/4erencontre.html

« À chacune sa façon de célébrer la fête hindou « Holi ». Près de 100 femmes représentant 36 pays de partout dans le monde se sont réunies ce matin à l’occasion de la 4e Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes, qui se tient au Centre des congrès de Jamia Hamdard University Campus. Accompagnées de battement de tambours et d’éclats de poudre rouge, verte et rose, les femmes ont dansé aux rythmes du Dhole et ont appelé unanimement à « l’humanisation de la planète. »

« Si la journée a commencé par un accueil fleuri en danses, tambours et couleurs vestimentaires, elle s’est achevée par un théâtre « engagée » qui a mis à nu les problèmes d’éducation et de traditions. Cette première journée qui a été clôturée par un chant d’espoir présage, quatre journées de victoires accumulées pour la 4ième rencontre internationale. »


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Bulletin de liaison, Mai 2003, Vol. 6, numéro 2

Unies contre la guerre et la violence

La quatrième rencontre internationale s’est tenue encore une fois dans un contexte de menaces de guerre. En 2001, nous avions tenu notre rencontre quelques semaines après les événements du 11 septembre et quelques jours avant le début des bombardements sur l’Afghanistan. Cette année, c’est sous la menace d’une guerre contre l’Iraq que nous avons débuté notre rencontre.

Notre première tâche a donc été de rédiger et d’adopter une déclaration contre cette guerre. Nous avons appelé les groupes membres de la Marche a organiser des actions pour manifester notre désaccord avec cette guerre et demander, à l’instar de multiples groupes sur la planète, que l’Assemblée générale des Nations Unies soit convoquée d’urgence pour mettre fin à ces attaques et appeler à la paix. La résolution 377 de l’Organisation des Nations Unies donne le rôle à cette assemblée de surseoir au Conseil de sécurité lorsque ce dernier a failli à sa tâche de maintenir la paix. Nous avons réitéré notre engagement à travailler à la construction de la paix en exigeant de nos gouvernements des règlements politiques négociés de tous les conflits armés dans lesquels les femmes doivent être partie prenante; l’interdiction totale de la production et de la vente d’armes et l’engagement de nos gouvernants à mettre en œuvre des politiques de désarmement en ce qui a trait autant aux armes classiques qu’aux armes nucléaires et biologiques. Nous sommes descendues dans la rue le 20 mars pour manifester notre refus de la guerre.


« Des femmes de toutes couleurs et grandeurs, représentant 36 pays, se tenaient par la main pour démontrer qu’une partie de l’humanité croit encore au droit à la vie et à la liberté. On entendait des slogans en espagnol, français, anglais et hindi, entre autres, qui proclamaient à l’unisson, « Non à la guerre » et « Oui à la paix ». La police est venue en force pour contrôler la manifestation. Cependant leur présence n’a pas diminué l’enthousiasme des femmes. Elles ont chanté pour la paix, réaffirmé leur engagement à la lutte pour la liberté et la démocratie et distribué des copies de leur déclaration contre la guerre du gouvernement des États-Unis en Irak aux représentants des médias, la police et les passants. »

La construction de la paix dans des situations de conflits armés est une priorité d’action pour la Marche mondiale dans de nombreux pays. Par exemple, la participation des femmes dans les négociations de paix est une priorité de travail de la coordination de la Marche de la région des Grandes lacs africains (Rwanda, Burundi, République démocratique du Congo). La présence de bases militaires étrangères est l’objet de mobilisations de la Marche aux Philippines, Bangladesh, Corée, Colombie, Équateur et au Brésil. Un collectif de la Marche a été mis sur pied pour travailler sur cette question importante de militarisation et paix. Le thème du trafic sexuel a été identifié comme une priorité pour le groupe de travail sur la violence envers les femmes dans les prochaines années puisqu’il s’agit d’une manifestation extrême de réalités de femmes dans des situations qui combinent pauvreté et violence sexiste dans un contexte de mondialisation néolibéral. Plusieurs pays asiatiques présents à la Rencontre travaillent activement sur cette question par le biais du CATW (la Coalition contre le trafic des femmes).

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Bulletin de liaison, Mai 2003, Vol. 6, numéro 2

Valoriser notre diversité

Après avoir travaillé et pris position contre la guerre, nous étions prêtes à travailler afin de construire cet autre monde auquel nous croyons. Nous avons adopté une déclaration qui reflète les valeurs sur lesquelles nous voulons élaborer nos actions et les motivations que nous avons pour poursuivre notre travail. Ces valeurs peuvent se résumer ainsi : la Marche mondiale des femmes croit en la mondialisation de la solidarité; nous valorisons la diversité du mouvement des femmes; nous croyons à l’importance du leadership des femmes; nous croyons à l’importance de confronter nos idées et nos stratégies avec d’autres groupes féministes et mouvements sociaux; nous croyons à l’importance d’un mouvement international de femmes autonome, transparent, démocratique et créatif; nous croyons à l’importance de travailler en alliance avec d’autres mouvements sociaux.

« La diversité culturelle et linguistique des participantes venant de différents pays et régions du monde a suscité une multitude d’interprétations, mais malgré cela nous avons enfin réussi à adopter la Déclaration des valeurs. Pendant le dîner, les femmes ont discuté les futures actions régionales. Les déléguées se sont réunies et ont discuté des propositions d’actions conjointes concernant les problèmes communs dans les régions. »


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Bulletin de liaison, Mai 2003, Vol. 6, numéro 2

En action vers 2005

L’objectif principal de la rencontre en Inde était d’adopter un plan d’actions nous menant à 2005, moment où nous souhaitons organiser de nouveau une action commune à l’échelle mondiale. Nous avons donc débattu et adopté une proposition d’actions pour 2005. Il nous reste encore à déterminer certains éléments de cette action mondiale mais d’ores et déjà les coordinations nationales se sont engagées à construire un outil qui nous permettra d’interpeller au niveau local, national, régional et mondial les décideurs et, plus largement, nos sociétés respectives.

Considérant l’urgence de proposer des alternatives économiques, politiques, sociales et culturelles afin de rendre un autre monde possible, fondé sur l’égalité entre les femmes et les hommes, entre tous les êtres humains et entre les peuples, dans le respect de notre environnement planétaire et considérant la nécessité de confronter nos visions de cet autre monde entre nous, femmes, et avec les organisations alliées, tant au niveau local, national, régional, qu’international nous prévoyons :

- Élaborer une Charte mondiale des femmes pour l’humanité. Nous, les femmes, prendrons l’initiative de proposer les grandes lignes d’une charte pour un autre monde possible avec des valeurs universelles et féministes. Ce document, qui sera créé à partir d’un processus d’éducation populaire et adopté par les coordinations de la Marche en 2004, prendra racine dans les 17 revendications mondiales de la Marche pour formuler des propositions d’alternatives. Cette charte sera remise aux institutions internationales (ONU, FMI, Banque mondiale, OMC), aux gouvernements nationaux, aux mouvements sociaux et à nos communautés respectives.

- Organiser des marches à relais, d’une région du monde à l’autre, d’un pays à un autre ou d’un village à un autre. Le relais, l’objet à passer, sera la Charte et le départ de la marche à relais sera le 8 mars 2005. Ces marches se termineront par une action simultanée dans les différentes régions du monde en octobre ou novembre 2005.

- Réaliser une immense courtepointe. Lors des marches à relais, les femmes seront invitées à réaliser une illustration de la Charte, à travers leurs réalités, sur un bout de tissu. Ce bout de tissu accompagnera la Charte, le relais. Les femmes des pays, villes ou villages recevront des bouts de tissu de femmes d’autres régions du monde.

Cette charte sera utilisée lors de diverses actions au niveau national, régional ou international. Elle sera présentée aux Nations Unies, à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international lors d’une action qui reste à déterminer. Encore une fois, notre action sera d’abord ancrée dans un processus d’éducation populaire qui mènera chaque groupe participant à apporter les voix des femmes et à tisser les liens entre les alternatives proposées par les femmes des divers pays.

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D’une région à l'autre

Durant la rencontre il y a eu des caucus régionaux pour dresser des portraits de la conjoncture et l’état actuel des actions de la Marche. On peut regrouper les actions et de la Marche dans les divers pays dans trois champs de lutte :

  1. Accords de libre échange et Dette externe
  2. La guerre, les conflits armés, militarisation et violence envers les femmes
  3. Trafic sexuel, prostitution et marchandisation du corps des femmes

De plus, des rencontres par régions ont permis aux déléguées d’entamer la planification des actions régionales pour 2005. L’état actuel de la mobilisation de la Marche nous permet de croire que plusieurs régions s’organiseront non seulement sur le plan d’actions nationales en 2005 mais qu’il y aura également plusieurs actions coordonnées par région. Déjà, les femmes de la région méditerranéenne parlent de la possibilité d’un bateau pour la paix en 2005 qui s’arrêterait aux ports méditerranéens pour faire des actions concernant les femmes et la lutte contre militarisation. Les femmes des Amériques envisagent des actions continentales de la MMF contre la ZLEA (Zone de libre échange des Amériques) en organisant, entre autres une rencontre des femmes de la Marche qui précédera les journées continentales contre la ZLEA qui se déroulera en mars 2004. En plus de l’organisation d’un Forum des femmes qui précédera le Forum social européen en novembre 2003, les européennes organisent une grande mobilisation européenne de la MMF qui aura lieu en Galice en mai 2004. Les africaines pour leur part souhaitent se mobiliser pour organiser des études et des actions concernant l'impact du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique) sur les femmes. Quant aux femmes de l’Asie/Océanie elles comptent organiser des actions et assurer une coordination régionale sur les dossiers des femmes et les conflits armés, de l’émigration et le trafic sexuel, de la sécurité alimentaire et de la violence conjugale.

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Groupes de travail et collectifs

Afin de continuer le travail de la Marche mondiale des femmes dans le cadre de nos 3 axes d’intervention et nos 2 thèmes (l’éradication de la pauvreté et de la violence envers les femmes) nous avons créé des groupes de travail et des collectifs internationaux.

Les groupes de travail ont comme objectifs d’approfondir des réflexions et construire des instruments pour soutenir les coordinations nationales et le Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes. De plus, ils font avancer et mettent à jour le débat sur notre plate-forme de revendications mondiales. Ils s’occupent donc des thèmes et des discussions que nous voulons approfondir et assurent la diffusion de nos réflexions auprès des coordinations nationales via le Secrétariat. Ils ont comme responsabilités :

  • d’identifier le contenu des thèmes à travailler, les personnes et réseaux qui y travaillent et avec lesquels nous pouvons accomplir des actions communes;
  • d’identifier des forums, des moments de débat sur le thème et organiser un agenda avec des priorités où on assurerait la présence des militantes de la MMF;
  • de produire des textes d'information et débat et les diffuser à travers des courriers électroniques ou les inclure dans des publications de la Marche;
  • de proposer et accomplir des activités de formation.

Les collectifs sont des comités internationaux de la Marche qui travaillent plus au niveau de notre rayonnement vers l’extérieur. Contrairement aux groupes de travail, qui peuvent travailler par région ou dans une seule langue, les collectifs doivent être composés d’au moins une femme par région du monde. Les groupes de travail fonctionnent de façon plus autonome mais les collectifs, qui ne peuvent être créés que par la Rencontre internationale, et rendent des comptes plus régulièrement au Comité international et au Secrétariat. Ils ont comme responsabilités :

  • d’assurer la représentation de la Marche mondiale des femmes dans certains espaces;
  • de contribuer à l'articulation, l'identification de personnes, groupes et réseaux qui agissent dans le même domaine;
  • de produire du matériel d'information, des comptes-rendus de leurs activités et des débats politiques qui sont faits dans leur espace d’action;
  • de promouvoir des séminaires, activités de formation ou rencontres.

Le mandat du groupe de travail sur les alternatives économiques féministes est d’approfondir l'analyse féministe dans les alternatives économiques, publier les textes et débats du séminaire organisés durant le FSM 2003 ayant comme focus le rapport entre la production et la reproduction et la notion de la richesse, maintenir le dialogue avec des réseaux proches, mettre à jour notre plate-forme de revendications et faire des propositions pour la définition de nos actions en incorporant l’OMC, la ZLÉA, le NEPAD et d’autres accords régionaux basés sur la logique néolibérale.

Le groupe de travail sur la violence envers les femmes travaillera de façon prioritaire sur la question du trafic sexuel. Son mandat est d’approfondir la discussion pour soutenir nos stratégies d'action qui font des liens entre les niveaux local et international et qui ciblent particulièrement les questions liées à la prévention de la violence et le soutien pour sortir des situations de violence, cibler la réflexion dans le rapport entre la mondialisation néolibérale et la violence envers les femmes, publier les textes et débats découlant du séminaire organisé dans le cadre du FSM 2003 sur la marchandisation du corps et de la vie des femmes et approfondir nos connaissances et proposer des actions sur la question du trafic sexuel.

Le groupe de travail sur les droits des lesbiennes est coordonné par les Pays Bas. Il va, entre autres, réunir les informations sur la situation des lesbiennes à travers le monde et les rendre disponibles aux coordinations nationales, identifier des militantes de toutes les parties du monde et établir des liens avec la MMF et organiser un séminaire de formation sur le thème.

Le collectif alliances et mondialisation a comme mandat d’organiser notre participation dans les prochains Forums sociaux mondiaux (y compris la mobilisation, la production de matériel d’information, l’organisation d'activités; participer au Conseil International), amener les coordinations nationales et régionales à s’engager dans les processus nationaux et régionaux du FSM, coordonner la présence de la Marche aux actions et assemblées du Réseau mondial des mouvements sociaux et voir à l’évaluation et le suivi du processus du FSM et du Réseau mondial des mouvements sociaux. Ce collectif est coordonné par la Marche au Brésil.

C’est la Suisse qui coordonnera le collectif sur les communications. Son mandat est d’assurer la circulation d'information entre le Secrétariat, le Comité international et les coordinations nationales, produire un bulletin de liaison international avec une division des responsabilités par région; évaluer et contribuer à l'amélioration de la communication avec les groupes participants, voir à la mise à jour et la bonification de notre site web, élaborer une politique d’action pour notre réseau d’alerte et élaborer un plan de communications pour 2005.

Le collectif sur la paix et la militarisation sera coordonné par la Coordination régionale des Grands lacs africains (Rwanda, Burundi et la République démocratique du Congo). Son mandat est d’élaborer une politique d'intervention de la Marche dans ce domaine, assurer la participation de la MMF aux mobilisations contre la militarisation et les multiples conflits armés, etc. et produire du matériel d’analyse et d’information sur ces questions.

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Bulletin de liaison, Mai 2003, Vol. 6, numéro 2

S’organiser pour mieux agir

En juillet 2002 l’ensemble des coordinations nationales de la Marche ont reçu un premier document en vue de la préparation de la Rencontre internationale en Inde. Suite à une compilation des commentaires et propositions émanant de 30 coordinations nationales ayant répondu aux questions contenues dans ce document préparatoire, le Comité de suivis de la Marche (formé à Montréal après la 3ième Rencontre internationale avec le mandat d’assurer les suivis de la rencontre) a formulé une série de propositions concrètes pour adoption en Inde. C’est suite à ce processus préparatoire que nous avons discuté non seulement de notre plan d’action stratégique, mais aussi de la structure que nous voulons pour nous aider à mieux agir ensemble dans ce vaste réseau et mouvement international de groupes de femmes en action.

Voici quelques éléments de base qui nous ont guidé dans nos discussions

  • les valeurs: la structure doit refléter les valeurs de la Marche mondiale des femmes (à savoir: leadership entre les mains des femmes, partage du leadership entre les régions du monde, autonomie de l'organisation des actions dans les pays, reconnaissance et valorisation de la diversité, pacifisme) ;
  • les objectifs: la structure doit servir à atteindre les objectifs de la Marche mondiale des femmes (entretenir le mouvement de solidarité de groupes de femmes de base, soutenir un processus d'éducation populaire, etc.) ;
  • les axes: la structure doit permettre à la Marche d'agir selon ses trois axes (alliance avec le mouvement anti-globalisation, présence lors des rendez-vous internationaux, réseau d'alerte) ;
  • les actions : la structure doit renforcer notre réseau féministe d’actions au niveau mondial et le plan stratégique d’actions adopté en Inde ;
  • l'expérience des mouvements féministes: à partir de nos critiques des structures traditionnelles ou de l'absence de structures (i.e. absence de structure explicite et formelle), nous souhaitons une structure explicite avec une transparence dans les processus de décisions et facilitant la participation.

Le Comité international

Un Comité international a été mis sur pied qui aura comme responsabilité d’assurer les suivis et de voir à la réalisation des actions de 2005. Le Comité international est composé de représentantes élues en provenance des différentes régions du monde. Les critères de sélection pour les membres du Comité sont l’engagement dans la défense des intérêts et positions de la Marche mondiale des femmes, l’ engagement dans la défense des positions féministes et la volonté de respecter les décisions prises même si cela peut contrevenir à ses positions personnelles. Ce comité se réunira deux fois par année et aura un fonctionnement collégial. Les membres du comité partageront des tâches entre elles. Elles ont un rôle non seulement de représentativité régionale, mais aussi de défense des intérêts de la Marche dans son ensemble. Les représentantes élues à la Rencontre en Inde sont : Miriam Nobre (Brésil), Awa Ouedraogo (Burkina Faso), Shashi Sail (Inde), Nadia De Mond (Italie), Emily Naffa (Jordanie), Charlot Pierik (Pays Bas), Rosa Guillen (Pérou), Caridad Ynares (Philippines), Omaima Elmardi (Soudan), Diane Matte (Secrétariat international) et le Réseau des femmes autochtones des Amériques (représentante à déterminer). La première rencontre du Comité est prévue en juillet prochain aux Pays Bas.

Secrétariat international de la Marche mondiale

La décision a été prise en Inde que le Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes demeurera au Québec jusqu’à la fin des actions de 2005. Le Québec continuera donc à assumer la coordination de la Marche sur le plan mondial. Cependant nous travaillons à établir un processus de rotation du secrétariat international ainsi qu’à développer une plus grande décentralisation du travail à faire au niveau mondial. Bien que nous n’avons pas pu décidé définitivement en Inde des critères pour qu’un pays puisse accueillir le Secrétariat, ce qui est en discussion est le besoin d’avoir une coordination nationale fonctionnelle qui a participé aux actions mondiales, est enracinée et a un rayonnement large dans le mouvement des femmes de son pays, d’avoir la capacité de mobiliser des fonds pour maintenir le Secrétariat en place et d’être en mesure d’assurer un statut légal pour le Secrétariat international.

Financement

Le financement de nos actions et de notre fonctionnement demeure toujours un enjeu majeur pour la consolidation de la Marche mondiale des femmes. Malheureusement à la Rencontre en Inde nous n’avons pas pu discuter à fond des défis que pose la recherche de fonds au niveau international ni trouver des solutions créatives à ces défis. Un des premiers mandats du nouveau Comité international sera de travailler avec le Secrétariat international à la stabilité financière de la Marche, particulièrement du Secrétariat lui-même, et la recherche de moyens adéquats pour nous permettre de réaliser notre plan de travail pour le moins ambitieux.

Une des façons que les groupes participants peuvent appuyer le Secrétariat et le travail international de la Marche est en se procurant des copies supplémentaires de « Femmes en marche, Regards sur les actions et revendications de la Marche mondiale des femmes ». Cet ouvrage (album de 64 pages couleurs) retrace, comme vous le savez, les grandes étapes de la belle aventure de la Marche mondiale des femmes à travers le monde et est disponible en français, en anglais et en espagnol. Il est disponible maintenant aux groupes participants à un nouveau prix de 10$US (frais de poste en sus). Nous offrons des réductions pour les commandes de plusieurs exemplaires. Vous pouvez donc vous joindre à d’autres groupes et faire des commandes collectives. Quelle belle manière de faire un don à la Marche, tout en faisant circuler davantage autour de vous cet ouvrage impressionnant. Faites votre commande par télécopieur à (1) 514-395-1224.

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Prochains rendez-vous

À la fin de la Rencontre en Inde nous nous sommes données rendez-vous pour la prochaine Rencontre internationale de la Marche en 2004 où nous adopterons notre Charte mondiale des femmes pour l’humanité. Cette rencontre aura lieu soit au Rwanda ou au Pérou. D’ici là nous sommes toutes invitées à entamer le processus d’éducation populaire en vue de l’adoption de la Charte et à commencer à organiser les actions mondiales de 2005 dans nos villes, pays et régions du monde. Nous prévoyons envoyer d’ici quelques mois des documents de mobilisation vous aidant à l’élaboration de vos plans d’action.

La Marche mondiale des femmes est bien vivante et présente dans près de quatre-vingt pays et territoires à travers le monde. Notre réunion en Inde nous a démontré encore une fois notre force et notre créativité. Nous avons un plan d’action ambitieux et ce projet mondial commun nous stimule, nous mobilise, décuple nos forces et, nous l’espérons, nous conduira avec tous les autres mouvements alternatifs du monde, à stopper le désastre humanitaire et planétaire qui nous est proposé par les systèmes néolibéral et patriarcal actuels et faire du XXIème siècle, celui du plein exercice des droits des femmes, du partage solidaire de la richesse et de la fin « définitive » des violences envers les femmes.

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Mobilisons-nous

Dans les prochains mois, plusieurs événements nous amèneront à nous mobiliser avec l’ensemble des mouvements sociaux. Il y a en juin la réunion du G8 à Evian, France. Les femmes de la Marche en Europe seront présentes. En septembre, la prochaine rencontre de l’Organisation mondiale du commerce sera confrontée à une mobilisation similaire à celle de Seattle, ainsi en ont décidé les mouvements sociaux préoccupés de plus en plus par l’indifférence avec laquelle les puissants de ce monde fragilisent nos acquis, réduisent des pans de plus en plus important des populations du Sud à un état de survie ou de dépendance envers les bons vouloirs du marché et des gouvernants du Nord. Lorsqu’on couple à cela la militarisation grandissante et l’état de guerre perpétuelle décrété par les États-Unis et leurs alliés, il est urgent de se mobiliser. Le mouvement des femmes sera à Cancun comme il se doit. La Marche mondiale des femmes au Mexique est engagée avec d’autres groupes féministes dans la préparation d’un forum international sur les droits des femmes dans les accords de commerce. Ce Forum aura lieu les 8 et 9 septembre à Cancun. Nous vous invitons à prévoir une délégation pour cette mobilisation. Nous vous indiquerons plus tard si le Comité international de la Marche compte réaliser d’autres activités lors cet événement.

Nous vous rappelons également qu’au mois d’août prochain, au Brésil, les femmes rurales organisent leur 2e Marche des Marguerites pour commémorer la mort violente d’une des leurs et réclamer l’accès à la terre, la reconnaissance de leurs droits, la fin de la violence. Si vous êtes en contact avec des groupes de femmes rurales, invitez-les à envoyer des déléguées dans la capitale brésilienne pour cette marche. Vous pouvez contacter la Marche au Brésil pour avoir plus d’informations. D’ailleurs les femmes de la Marche des marguerites aimeraient que les groupes participants réfléchissent à la possibilité d’organiser l’an prochain une marche des femmes rurales dans leur pays.

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Les collaboratrices

Merci à toutes les collaboratrices pour ce numéro du Bulletin de liaison : Nancy Burrows (Secrétariat international), Anelyn DeLuna (Thaïlande), Nicole Kennedy (traductrice vers l’anglais), Diane Matte (Secrétariat international), Miriam Nobre (Brésil), Awa Ouedraogo (Burkina Faso), Magaly Sala-Skup (traductrice vers l’espagnol), Anja Sehic (Serbie-Monténégro), Michèle Spieler (Suisse), Harleen Walia et l’équipe de communication de la Rencontre internationale (Inde) et à toutes les déléguées de la Rencontre pour l’incroyable travail d’écriture collective des deux déclarations.

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Last modified 2006-03-23 03:07 PM
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