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World March of Women

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MOBILISATION LE 20 MARS 2004

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Une année de guerre, une armée de protestataires!

Réuni à en Inde en janvier 2004, le Comité international de la Marche mondiale des femmes a pris part aux diverses activités du Forum social mondial et a appuyé l’Appel de l'Assemblée des Mouvements sociaux, qui prévoit notamment une « résistance globale » contre la guerre le 20 mars prochain.

Voici un court extrait de l’appel : « Nous appelons les citoyens et citoyennes du monde à se mobiliser le 20 mars prochain pour une journée internationale d'opposition à la guerre et à l'occupation de l'Irak imposée par les gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés. (...) Nous exigeons le retrait immédiat des troupes d'occupation de l'Irak et soutenons le peuple irakien dans ses droits à l'autodétermination, à la souveraineté et aux réparations pour les dommages causés par l'embargo et la guerre. »

Vous êtes donc invitées à vous mobiliser le 20 mars prochain dans vos pays respectifs! Faites entendre la voix des femmes et surtout, signifiez votre opposition non seulement à l’occupation militaire en Irak, mais aussi à la militarisation de notre monde, notamment dans les quelque 80 pays qui sont toujours en guerre et dont on ne parle pas.

Julie Bégin, Secrétariat international

FEMMES CONTRE LA GUERRE, L’OCCUPATION ET LA MILITARISATION

Aujourd’hui, 20 mars, a lieu à travers le monde une mobilisation monstre pour dire non à l’occupation et signifier aux forces occupantes de l’Irak (la Coalition anglo-américaine) notre désaccord avec leur manque total d’engagement et de planification à redonner à la population irakienne les moyens de reconstruire leur communauté.

Nous étions des millions à dire non à l’invasion de l’Irak il y a un an et nous sommes toujours là pour réclamer le retrait des troupes. Ce départ doit cependant être précédé d’un plan qui redonne aux forces progressistes et tout particulièrement au mouvement des femmes, qui constituent 60% de la population irakienne, des outils pour construire la paix.

Actuellement, certaines forces au sein de groupes religieux souhaitent imposer la Charia comme base de la nouvelle constitution de l’Irak. Les femmes ont lutté contre ces forces et réussi à les faire reculer de façon temporaire. La constitution provisoire adoptée au début du mois de mars accorde 25% des sièges du prochain parlement irakien aux femmes mais dans un même souffle, les forces intégristes ont déjà annoncé que s’ils remportent les élections, la Charia sera imposée.

Mais comment les femmes irakiennes pourront-elles s’opposer à ces forces si elles ne peuvent pas, en toute sécurité, s’organiser et se rendre dans tous les lieux de participation ? Elles voient l’absence de la sécurité et l’ordre public comme l’un des plus grands problèmes en Irak depuis l’invasion. Les femmes en paient le prix fort comme c’est le cas lors de tous les conflits. En effet, entre le 20 mars et le 20 juillet 2003, au-delà de 400 femmes ont été violées, tuées, enlevées, vendues. Et cela continue !!

Des femmes s’opposant à tout recul par rapport à la constitution irakienne préexistante qui garantit les droits des femmes ont été menacées de mort dans les derniers mois. Pourtant, les forces occupantes ont l’obligation de respecter la Convention de Genève et celle de La Haye et de protéger la population civile. De fait, les forces militaires d’occupation en Irak menacent la survie quotidienne des irakiennes et des irakiens. L’occupation doit cesser et la population irakienne doit avoir la latitude et les ressources pour bâtir une réelle démocratie dans laquelle les femmes joueront un rôle de premier plan.

Nous appelons au soutien à la résistance du mouvement des femmes irakien autonome et indépendant dans un climat qui lui permette de s’organiser et de travailler en toute sécurité ! Nous réclamons que l’égalité des femmes sur le plan politique et juridique, économique et social, soit garantie dans tout le processus de reconstruction et de transfert des pouvoirs aux irakiens et irakiennes en conformité avec la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU.

L’invasion de l’Irak était injustifiée et illégitime. L’occupation fait perdurer et alimente le climat de terreur ressentit sur l’ensemble de la planète. Depuis 2001, les conflits armés se sont multipliés sur les cinq continents. Des milliers de personnes civiles innocentes ont été victimes de guerres abusivement qualifiées de préventive, d’humanitaires ou guerre de basse intensité. Ces victimes viennent s’ajouter à celles engendrées par les violences étatiques, les blocus économiques, les occupations, le colonialisme, les génocides, l’oppression patriarcale (crimes « d’honneur », violence domestique, mutilations génitales, trafic sexuel), la faim et les inégalités intolérables du système économique mondial.

Partout dans le monde, l’industrie des armes ne cesse de croître au détriment des droits civils, des programmes de santé, d’éducation, de sécurité sociale, et de la préservation de l’environnement. De toute évidence et de tout temps, régler les conflits par les armes est plus rentable que de les régler par le dialogue : c’est donc l’économie militaire contrôlée par les puissants qui prime sur la vie humaine et les droits fondamentaux. Ainsi, en Irak, un an après le début de la guerre, la priorité des forces d’occupation demeure la privatisation des ressources, la privatisation du rôle l’état permettant à des compagnies telles Bechtel ou Bearing Point de s’enrichir alors qu’on sait que la majorité de la population n’a pas encore accès aux premières nécessités comme l’eau et l’électricité et surtout ont perdu le contrôle de leur destinée.

Nous marcherons le 20 mars non seulement pour dénoncer l’occupation de l’Irak et la violence envers les femmes irakiennes mais aussi pour dire non à « l’instrumentalisation » des droits des femmes pour justifier les intérêts économiques et politiques des puissants. Tout comme la grande majorité de la population mondiale, nous sommes alarmées par l’état actuel du monde et nous ne cesserons de travailler à la construction de la paix et la justice.

Diane Matte et Luisa Durante, Marche mondiale des femmes
Michèle Asselin et Yasmina Chouakri, Fédération des femmes du Québec

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Last modified 2006-04-24 02:49 PM
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