Qu’arrivera-t-il en 2005 aux Philippines?
(traduction libre)
« Aux Philippines, la coordination nationale de la Marche Mondiale des Femmes est une organisation appelée Kilos Kabaro
(KK). En fait, c'est un réseau d'organisations de femmes, surtout
actives sur le terrain. Durant la dernière année, nous avons été
principalement impliquées à aider d’autres pays et aussi à formuler la
Charte qui a été adoptée récemment.
Nous
planifions avoir un lancement symbolique de la Charte le 8 mars, en
même temps que le lancement au Brésil. Nous planifions avoir une grande
marche de femmes. Traditionnellement, le 8 mars est célébré au pays
séparément par différentes organisations de femmes parce qu'elles
appartiennent à des blocs ou formations politiques différents.
D'habitude il y a un événement le matin, un l'après-midi, un plus tard
en après-midi et même le gouvernement organise son propre événement par
le biais de la Commission nationale sur le rôle des Femmes des
Philippines.
Le
5 mars prochain, à travers les valeurs de la Charte, nous espérons
rassembler ces organisations de femmes dans une action commune si c'est
possible, au moins dans le centre, dans la ville de Quezon. Bien sûr,
les Philippines sont un archipel composé de 7 000 îles et il est
tout à fait impossible d'avoir des événements au même moment à
plusieurs différents endroits.
Nous
avons aussi communiqué l’idée de la Charte et d'autres activités à des
réseaux avec lesquels nous travaillons. Il y a 28 membres qui font
partie de l'organisation KK et chacune de ces organisations est
impliquée dans des réseaux différents. Plus particulièrement, nous
avons discuté de la Charte au Comité des Femmes pour se libérer de la
dette, une coalition qui est très impliquée au Forum social mondial et
en réponse, elles ont planifié organiser une marche de femmes contre la
pauvreté et la mondialisation. Non seulement KK, mais plusieurs autres
organisations se joindront à la marche. Aussi, elles se joindront à
nous le 8 mars pour le lancement symbolique et participeront aussi à
d'autres actions vers le mois de juin. Nous ferons de notre mieux pour
que ces activités puissent avoir lieu en juillet et ainsi coïncider
avec le passage du Relais aux Philippines.
Par la suite, nous
ferons aussi quelque entente avec un grand réseau appelé « Jour de
la Terre », réseau qui organise habituellement une grande activité
le 22 avril pour le Jour de la Terre, justement. Nous planifions faire
une activité conjointe : ils se joindront à nous le 8 mars pour le
lancement de la Charte et nous nous joindrons à eux le 22 avril,
mettant ainsi les activités du Jour de la Terre sous le thème de
l’environnement des femmes.
À
part de cela, nous aurons des actions de solidarité le 17 octobre.
Traditionnellement aux Philippines, nous avons des activités les 15 et
16 octobre qui soulignent le Jour mondial de l'Alimentation et le Jour
des femmes, donc nous seront en sérieux pourparlers avec ces groupes
pour une activité commune. Bien sûr, nous avions déjà des activités et
c'est juste pour formaliser les choses et déplacer des actions au 15
octobre pour faire coïncider nos actions de solidarité.
Pourquoi la Charte est-elle importante pour vous ?
Je
pense que la Charte est importante pour nous parce qu'elle fixe les
valeurs que nous, comme féministes, avons à cœur et c'est un document
très symbolique… partagé avec d'autres
organisations féministes de tout le monde – la Marche est présente dans
163 pays et relie entre elles 5 500 organisations – ainsi à notre
façon, notre petite participation dans la formulation de la Charte et
en venant ici à la réunion au Rwanda pour la faire adopter, nous
sentons la solidarité avec d'autres organisations de femmes.
Comment allez-vous utiliser la Charte ? Je veux dire y a-t-il des valeurs qui vous semblent plus importantes ou liées aux batailles que vous menez aux Philippines ? Comment allez-vous utiliser ce nouvel instrument ?
En
réalité, ce que nous avons initialement prévu, était de tenir un forum
au sujet des liens de la Charte avec d'autres instruments
internationaux. Nous y discuterions des relations entre différents
documents internationaux comme la plate-forme de Beijing. Certaines
d'entre nous sont d’ailleurs impliquées dans la rédaction d'un rapport
parallèle. Et il y a bien sûr le Cedaw, la Convention pour éliminer les
discriminations contre les femmes et la Déclaration des Droits de
l'Homme de l'ONU. Donc nous planifions tenir un forum où nous
expliquerons aux femmes quelles sont les liens entre ces différents
instruments internationaux et, bien sûr, la Charte qui sera utilisée
pour atteindre plus d'organisations.
Quant
au fait qu’une valeur pourrait avoir plus d'importance que les autres,
je pense que toutes ont une importance égale. Au sein de KK, certaines
d'entre nous travaillent pour l'environnement, d'autres contre le
trafic des femmes, d'autres pour la sécurité de l’alimentation,
certaines d'entre nous touchent au logement, d’autres s’impliquent pour
les droits des gais et lesbiennes, donc toutes les valeurs ont une
importance égale à nos yeux parce que chacune d'entre nous travaille
sur des thèmes importants. »
Entrevue de Jing de KK réalisée à Kigali, au Rwanda, le 10 décembre 2004.
Last modified 2007-06-18 02:43 PM
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