La Marche au Forum social européen
Les Européennes ont participé nombreuses au Forum social européen d'Athènes (4-5 mai 2006). Une Assemblée européenne des femmes avait lieu ainsi que de nombreux séminaires, comme l'annonçait Sonia Mitralias, de Grèce.
Femmes en mouvement, changeons l’Europe, changeons le monde !
La présence et l’intervention féministe au 4ème Forum Social Européen
4 et 5 mai : 9 séminaires et de nombreux ateliers d’intérêt féministe. Mais la dimension du genre sera également présente dans plusieurs des 210 autres séminaires et des dizaines d’ateliers du Forum. Et naturellement, le point culminant de tout cela, la grande Assemblée des Femmes le samedi 6 mai à 10h. Voilà en quoi consiste la présence et l’intervention du mouvement féministe au 4ème Forum Social Européen d’Athènes.
Et tout cela avec la participation, d’ores et déjà annoncée, de centaines de représentantes d’organisations, de syndicats, de réseaux et de toutes sortes de groupements de femmes de France, d’Italie, de Grande-Bretagne, de Belgique, de Russie, d’Ukraine, de Roumanie, de Bulgarie, de République de Macédoine, d’ Albanie, de Serbie, de Croatie, de Turquie, de Pologne, de Hongrie, de Chypre, de Hollande, de Suède, d’Allemagne, de Catalogne, d’Autriche, du Pays Basque, du Danemark, d’Israël et de Palestine, mais aussi d’Afrique et d’Amérique Latine.
Les séminaires ont construits avec pour objectif de répondre à 4 besoins fondamentaux :
1) la création d’actions et de mobilisations autonomes des femmes
2) l’élaboration de revendications fortes et précises, susceptibles d’être intégrées dans un programme politique
3) la promotion de l’organisation des jeunes femmes au niveau international
4) le rapprochement, la collaboration et la mise en réseau systématiques avec les femmes de l’Europe de l’Est.
Nous considérons que toutes ces questions se recoupent avec celles de la solidarité internationaliste entre les femmes de chaque pays et les immigrées, ce qui constitue un principe de base du mouvement féministe et parallèlement un facteur qui contribuera au succès de nos luttes.
L’Assemblée des Femmes d’Europe a pour objectif de donner la parole à des dizaines de réseaux européens et de rendre visible le travail féministe qui a été réalisé dans le cadre du Forum Social Européen. Les femmes et les organisatrices des séminaires (ces séminaires seront auto organisés) sont appelées à prendre part à l’Assemblée des Femmes de façon à présenter leurs conclusions et leurs propositions pour les actions et les mobilisations à venir. Parallèlement, toutes celles qui participeront à des séminaires ou des ateliers d’autres aires thématiques abordant de façon précise la question du genre sont appelées à présenter leurs conclusions à l’Assemblée. D’autre part, un projet de Manifeste européenne des femmes circule sur les listes depuis 2 mois. Si l’objectif principal est bien de faire adopter par l’Assemblée des Femmes un Manifeste qui intégrera ces propositions, l’objectif à long terme est de donner naissance à un dialogue interne élargi au niveau européen, entre les divers réseaux des mouvements féministes mais aussi des autres mouvements sociaux. Jusqu’à présent, nous n’avions pas atteint cet objectif, puisque le Manifeste adopté à Paris en 2003 n’avait pas la dimension européenne à laquelle nous visons aujourd’hui avec la participation active des féministes d’Europe de l’Est.
Pour la première fois, nous tentons de créer un nouveau processus et de synthétiser les conclusions et les propositions d’action des séminaires de l’aire thématique féministe eux-mêmes, des réseaux et des mouvements sociaux.
Les séminaires coorganisés par la Marche Mondiale des Femmes sont au nombre de trois et ils visent à la construction de mouvements thématiques, ce à quoi nous n’étions pas parvenus jusqu’à aujourd’hui. La M.M.F. est l’un des nombreux réseaux féministes d’Europe, mais elle demeure (malheureusement) jusqu’à maintenant, un des rares à faire le choix stratégique de reconnaître la nécessité pour nous, les femmes, de nous mobiliser nous-mêmes, parce que personne ne le fera à notre place. De reconnaître, en d’autres termes, qu’il est nécessaire de créer de nouveaux rapports de forces entre les sexes et entre les classes pour changer les choses…
Le séminaire « La Lutte des Femmes contre la Violence du genre» a pour objectif d’examiner comment organiser une grande mobilisation unitaire contre la violence contre les femmes au niveau européen.
Le deuxième séminaire, « les femmes et les conditions de travail dans le capitalisme néolibéral », ressort de la même philosophie. De quelles stratégies les syndicats et les mouvements ont-ils besoin pour lutter contre la précarité du travail, le chômage et la désintégration de l’état social, qui touchent en premier lieu les femmes ?
Le troisième séminaire a pour titre « être une femme jeune aujourd’hui, indépendance économique, sexisme et sexualité ». Dans un monde où le travail et la vie sont de plus en plus précaires, la liberté des jeunes femmes est de plus en plus limitée. Nous demandons, tout d’abord, notre indépendance économique, pour être en mesure de construire notre liberté personnelle.
En prise avec la réalité, ces séminaires, comme d’autres (également soutenus par la M.M.F.) abordent un large éventail de problèmes quotidiens cruciaux de notre époque néolibérale, comme « Démocratie et Féminisme », ou « Violence subie par les femmes », « les droits des femmes en Europe Centrale et de l’Est », « la mort programmée de l’Etat social », « le travail et l’emploi précaire », « les femmes immigrées coincées dans l’étau du capitalisme, du racisme et du patriarcat », sans oublier bien entendu l’attaque portée par les églises contre certains de nos droits fondamentaux, qui met sur la table la question du soutien à l’état laïc et de la « laïcité en Europe ». La question la plus importante demeure celle du nationalisme et de la guerre, qui touche à sa façon les femmes, question qui sera discutée lors de nombreux séminaires par des femmes qui luttent pour la paix dans diverses régions du monde.
Nous avons l’espoir que des milliers de femmes prendront part à ces séminaires tout comme à l’Assemblée des Femmes pour nous permettre de faire connaissance, de discuter mais aussi de décider ensemble nos actions et mobilisations de demain au niveau européen. Notre objectif à long terme : la construction d’un mouvement radical de lutte des femmes, qui saura répondre aux besoins de notre époque, à l’est et à l’ouest, au nord et au sud de l’Europe.
Sonia Mitralia, Membre de la Coordination du réseau grec de la Marche Mondiale des Femmes.
Par ailleurs, toujours d'Europe, nous vient une
Campagne contre les bordels du Mondial.
Du 9 juin au 9 juillet 2006, 12 villes allemandes accueilleront la Coupe du monde de Football et 3 millions de spectateurs environ - majoritairement des hommes - s y déplaceront. Un évènement sportif qui aiguise tous les appêtits, même les plus sordides.
Évènement sportif ou méga bordel ?
A l’occasion de cet événement, l'industrie du sexe a érigé un gigantesque complexe prostitutionnel. Un méga bordel de 3000 m2 pouvant accueillir 650 «clients» en même temps est déjà construit à Berlin à côté du principal
stade de la Coupe du Monde. De plus, près de chaque stade, dans des zones clôturées de la taille d’un terrain de
football, on a construit des «cabanes du sexe» ressemblant à des wc et appelées joliment «cabines de prestation».
Préservatifs, douches et parkings sont à la disposition des acheteurs avec un souci particulier de protéger
leur»«anonymat". Pour rentabiliser ces investissements et spéculant sur une demande accrue, les proxénètes et
autres entrepreneurs de sexe s’apprêtent à importer des dizaines de milliers de femmes «supplémentaires», issues
majoritairement de pays pauvres.
Le corps des femmes n’est pas une marchandise
La prostitution, cette exploitation du sexe et de la misère, cette domination d’un sexe sur l'autre, est-ce cela les rapports entre hommes et femmes que nous voulons ?
Quel monde, quelle société voulons-nous ? Que tout s’achète et se vende ?
Que le corps humain soit une marchandise comme les autres ?
Les femmes ne seraient-elles que des objets ? Et les hommes que des machines à baiser incapables de respecter la dignité et l’intégrité d’autres êtres humains ?
Nous disons NON au système prostitutionnel qui organise l’accès payant des hommes au corps des femmes ;
Nous disons NON à la demande, à « ceux qui veulent payer pour ça » ;
Nous disons NON à la banalisation de la prostitution qui ne fait que masquer les violences pourtant
extrêmes inhérentes à celle-ci ;
Nous disons NON à la traite des êtres humains et à tout ce système prostitutionnel qui génère d’immenses
profits pour les exploiteurs.
Agissons pour que le Mondial de football ne fasse pas la promotion publique de la traite et de la
prostitution des femmes
* En obtenant que les membres des équipes de football, les clubs de supporteurs et les Fédérations rendent
publique leur opposition à cette exploitation sexuelle ;
* En exigeant que les pays comme la France - qui ont ratifié les Conventions et Protocoles contre la prostitution
et la traite - s'opposent à la promotion de la prostitution pendant la Coupe du Monde, demandent la fermeture de
ces bordels, ou se retirent de la compétition ;
* En protestant auprès du gouvernement allemand et de ses ambassades par lettres et délégations ;
* En appelant chacun et chacune à signer la pétition de la Coalition contre la traite des femmes : http://catwepetition.ouvaton.org ;
* En rejoignant la mobilisation et les différentes actions que nous déciderons ensemble.
Contacts : marchfem@ras.eu.org ou 06 80 63 95 25 ou 06 07 48 71 83
A l’appel de : Coordination Française Marche Mondiale des Femmes, Collectif National Droits des Femmes, Coalition contre la traite des femmes.
Premiers signataires
: Alternative Libertaire, ANCIC, APSEC, Asociation pour l’égalité (APEL), Association deCoupe du Monde de Football
Non aux bordels du Mondial !Marche Mondiale des Femmes
RASSEMBLEMENT
Mardi 30 mai, 18h
Ambassade d’Allemagne13 avenue Franklin R o o s e v e l t, Métro Iena Solidarité Citoyenne Ici et en Algérie, Association des Tunisiens en France,ASFAD, ATTAC, Centre Lesbien Gai Bi et Trans de Paris île-de-France (CGL Paris), Cercle d'etude de réformes feministes (CERF), Citoyennes Maintenant, CODIF Marseille, Collectif et Réseau Féministes «Ruptures»,Coordination des Groupes de Femmes Egalité, Coordination Feministe pour une Europe Alternative, Coordination Nationale des Sans Papiers, Coordination Lesbienne, Comite Permanent de liaison, Encore Féministes, Fasti, Féderation SUD Education, Fédération SUD Etudiants, FGTE-CFDT, Féministes-Ecologiste-Mixtes, Femmes Libres Radio Libertaire, Femmes Solidaires, FSU,GRIF, Initiative Féministe Européenne pour une autre Europe (IFE), LCR, La Meute contre la publicité sexiste, LDH, le Courrier des Balkans, Le CRI, Les Alternatifs, Les amis de la Commune de Paris , Les Chiennes de Garde, Les Penelopes, Les Verts, Mouvement pour l’Abolition de la prostitution et de la pornographie (MAPP), M'D'Elles, MouvementFrançais pour le Planning Familial, Mix-Cité Paris, Mères pour la paix, SOS Sexisme, PCF, Pluri-Elles Algérie, RAJFIR, Ras l’Front, UFAL, Union des Femmes de la Martinique, Union syndicale SOLIDAIRES, Voix Rebelles...