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Violence domestique – la situation des roumaines

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Bien que présent partout au sein de l’UE, le phénomène de la violence domestique semble différent en Roumanie, selon les statistiques. Un milieu marqué par la violence, la pauvreté, l’alcoolisme et le modèle patriarcal qui règne au sein de la famille traditionnelle roumaine sont les principales causes qui déclenchent les scandales domestiques.

Selon un dernier sondage du Centre du partenariat pour l’égalité, la violence domestique représente 25% du total des violences enregistrées en Roumanie. Les statistiques montrent que 800 mille Roumaines ont été insultées, menacées, humiliées ou violées. Malheureusement, uniquement 5% de ces abus sont rapportés à la police et seuls 1% sont punis. Pourquoi? Hé bien, parce qu’il y a beaucoup de raisons pour empêcher une femme de mener à bonne fin une telle démarche, comme nous le dit madame Roxana Tesiu, présidente du Centre du partenariat pour l’égalité: «Premièrement, il s’agit d’un manque d’éducation. Il est rare que les femmes victimes de violences soient en mesure d’identifier la situation comme étant un abus. D’autre part, il existe de drôles de proverbes du genre «s’il ne me tape pas, c’est qu’il ne m’aime pas». Il s’agit de formules transmises de mère en fille et de père en fils, qui marquent les 7 premières années de formation des enfants (filles et garçons). Il s’agit également de préceptes véhiculés par l’entourage d’une jeune femme. Du faux tabou qui masque une agression domestique – les femmes ayant peur, honte, et leur situation étant très difficile si il n’existe pas de support social spécialisé pour en parler. Si la victime décide d’aller prévenir la police, le policier (certains sont aussi des agresseurs) ne la comprendra pas et la dissuadera de quitter sa famille, ses enfants… On crée donc une fausse culpabilité de la victime. Si la femme a, malgré tout, la force de surmonter cet obstacle et que l’on en arrive au procès – car la législation roumaine actuelle accepte comme solution juridique la réconciliation préalable des époux jusqu’au moment d’une décision judiciaire définitive – alors elle est confrontée aux pressions de l’entourage, de la famille de l’agresseur qui demandent la réconciliation pour éviter les conséquences juridiques».

Par rapport aux statistiques existantes au niveau de l’UE, la population de Roumanie s’avère trop indulgente face aux actes de violence en famille. Or, un degré élevé de tolérance pousse bon nombre de Roumains à considérer la violence domestique comme une conduite tout à fait normale. Selon les études réalisées par le Centre du partenariat pour l’égalité, plus de 340 mille enfants roumains ont assisté à des scènes de violence domestique. Et cela suffit pour que ce comportement se transmette d’une génération à l’autre.

Pour l’instant, les Roumains ne connaissent ni les droits et les lois en vigueur, ni les solutions institutionnelles. Les victimes de la violence domestique se réfugient pour la plupart dans les bras de la famille ou des amis. Une victime sur cinq a demandé l’aide de la police. En plus, la Roumanie manque d’un réseau bien organisé au bénéfice des victimes, comme nous le dit madame Roxana Tesiu: «Aux termes de la loi, la responsabilité de constituer un réseau de soutien social aux victimes revient à l’Etat, au Ministère du Travail, de la Solidarité Sociale et de la Famille. Mais c’est là que les choses se compliquent: on manque de fonds, les institutions de l’Etat n’ont pas la capacité d’engager des experts pour les structures de ce genre, pour structurer un réseau national. Voilà l’une des carences du Ministère du Travail… Les seules initiatives en la matière appartiennent aux ONG. Une année de fonctionnement d’un centre d’accueil implique des dépenses de plus de 60.000 euros et il existe très peu d’ONG capables de procurer cet argent. En conclusion, le scénario est assez mauvais et la réalité est encore plus sombre».

 

La Source : Radio Roumanie International (www.rri.ro)

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Last modified 2005-12-12 07:08 AM