avril 2002 - Éliminer la pauvreté à tous les stades
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Accès aux besoins sociaux
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Le dénoncer pour le faire reconnaître, pour qu'il soit pris en compte dans les statistiques sur la richesse de la nation. Le dénoncer aussi parce que les droits qui y sont afférents sont bafoués. Les femmes produisent mais ne possèdent pas les richesses. La terre est entre les mains de grands propriétaires fonciers. C'est pourquoi les Colombiennes réclament une réforme agraire, les Brésiliennes insistant pour que la participation des femmes soit mise en évidence dans ce processus. Les Haïtiennes veulent une « véritable réforme » qui permette « aux cultivatrices et aux cultivateurs de disposer de terres et de toutes les ressources nécessaires à l'obtention d'un rendement substantiel ». |
L'accès à la terre est une question de survie pour les femmes |
L'accès à la terre apparaît dans de nombreuses plates-formes nationales (Bénin, Cameroun, Chypre, Ghana, Mexique, Salvador, Togo, Venezuela…), la pauvreté des femmes provenant d'une mauvaise distribution des richesses, constatent les Honduriennes.
Et, souvent, quand les petits paysans parviennent à détenir un lopin de terre à eux, leurs épouses n'ont pas le droit d'en hériter, la terre restant dans la famille du mari à la mort de ce dernier. La question de l'héritage des terres est cruciale pour la survie de nombreuses femmes.
Cette question apparaît notamment en Inde. Les militantes l'inscrivent dans la partie consacrée aux mesures devant éradiquer la violence, exigeant, outre le droit des femmes à la terre, celui à l'eau, aux forêts et au « libre usage de ces ressources pour assurer leur indépendance économique », assorti d'une garantie de leur droit « ancestral à la propriété face à toute disposition testamentaire qui les priverait de l'héritage ».
Au Mozambique, les femmes de la Marche ont proposé que le gouvernement prenne en compte, dans la nouvelle loi de la famille, le droit des femmes de conserver leurs biens et les terres à la mort de leur mari ou en cas de répudiation.
Au Mali, la nécessité de faciliter « l'accès des femmes à la propriété foncière » s'accompagne de celle de leur fournir une « formation technique et technologique, aux moyens de production et aux crédits ».
Créer ses propres ressources
Le mot est lancé, repris ailleurs : les femmes doivent pouvoir disposer de ressources financières pour assurer leur développement économique. Il faut « faciliter l'accès des femmes aux crédits et créer des banques populaires », lit-on dans la plate-forme tchadienne.
Au Congo (Brazzaville), les femmes demandent la création d'une banque féminine de développement pour la promotion des activités économiques et sociales. Les besoins en crédit, à des taux abordables, sont exprimés au Bénin, au Burkina Faso, au Cap Vert, en Centrafrique, en Équateur, au Ghana, au Mali, en Inde, au Togo, au Venezuela…
Les Européennes souhaitent que leurs gouvernements fassent pression sur la scène internationale annuler les dettes des pays pauvres, tout « en garantissant les droits politiques et l'information », précisent les Belges, pour qui le déni de ces droits entraîne une exclusion des femmes « des décisions pour l'attribution des propriétés ».
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