Les outils utilisés pour les campagnes de promotion ont été variés. Outre un « Cahier de sensibilisation et d'éducation » à leurs revendications, les Québécoises proposaient un guide d'animation pour approfondir un thème ou une revendication particulière, sous différentes formes d'expression : écriture de lettres, collages, bande dessinée, dîner causerie, jeux de rôles, confection de pancartes et de banderoles...
Plusieurs groupes ont organisé des ateliers de réflexion sur les droits des femmes, la santé, la pauvreté et la précarité, la violence (Australie, Brésil, Cuba, Gabon, Inde, Jordanie, Martinique, Mexique, Portugal, Suède, Thaïlande, etc.).
Une cinquantaine de pays ont émis des slogans « officiels », mais il y en avait bien plus dans les manifestations. La créativité a prévalu dans les affiches annonçant les marches nationales et sur les cartes d'appui.
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Des femmes autochtones du Guatemala lisent le cahier de revendications de la Marche. |
Atelier pour les jeunes, en juillet 2000, au Guatemala |
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Les statistiques ont un genre
Enfin, la Marche a permis de recueillir des données chiffrées sur la situation des femmes qui n'apparaissent pas dans les statistiques officielles nationales.
Ainsi, les rapports nationaux font état de la place des femmes dans l'économie (pourcentage de femmes au travail, au chômage, état de la formation professionnelle, nombre de femmes propriétaires de terres…), dans l'éducation (taux d'alphabétisation des femmes, degré d'instruction…), sur l'état du système de santé (existence de centres de santé répondant aux besoins de base et aux besoins spécifiques des femmes, suivi des grossesses, importance de l'épidémie de SIDA, niveau de contraception, taux d'avortements…), sur la violence vécue par les femmes et l'aide qui peut leur être apportée (recours judiciaires et policiers existants, refuges accueillant des femmes battues…), situation des femmes immigrées, des femmes âgées, participation des femmes en politique, place des femmes selon la législation en vigueur, etc.
Plusieurs groupes réclament, de l'État, des financements pour mener des recherches sur la situation des femmes dans leur pays, particulièrement en ce qui concerne la violence envers les femmes et sur l'apport du travail informel des femmes à l'économie.