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Bulletin html

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BULLETIN DE LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES
VOL.11 NUMÉRO 4 - DECEMBRE 2008

Sommaire

Article        Page
Éditorial    01
1. Spécial « VIIe Rencontre internationale »       02
-    Décisions sur l´action de 2010      02
-    Galerie de photos      04
-    Viols de masse, assassinats et déplacements forcés de population dans la République démocratique du Congo     06
2. Discussion sur le féminisme, la souveraineté alimentaire et le travail de la femme amazonienne, les thèmes choisis pour le FSM 2009    08
- Résistance au libre-échange au cours du Forum social des Amériques au Guatemala    09
3. Le combat contre la violence envers les femmes en milieu rural mobilise les attentions à la Conférence de Via Campesina    10
4. Pakistan : la société civile suggère des amendements aux Lois musulmanes de la famille      11
5. MMF–Philippines : Discussion sur la féminisation des migrations      11
6. IIe Rencontre hémisphérique face à la militarisation    12
7. Brésil : des femmes des campagnes et des villes discutent autour de la souveraineté alimentaire et énergétique    13
8. Impacts de la crise alimentaire sur la vie des femmes : sujet de débat au Québec    13
9. Rassemblement pan-canadien des jeunes féministes    14
10. « Des ponts, pas des murs »    14
11. Lancement du livre     15
12. Agenda/ Prochain bulletin    15
13. Contact    16

Éditorial


Chères amies,

Nous arrivons à la fin de l'année avec la joie d'avoir progressé dans nos objectifs et avec la certitude que nos défis exigeront de nous beaucoup d'engagement et de travail commun. Au cours de 2008, nous avons conçu notre action globale de 2010 et, pendant la VIIe Rencontre internationale réalisée en octobre en Galice, nous avons défini son cadre général et les idées fortes autour de ses contenus politiques.

Maintenant, avec des énergies renouvelées, nous nous attelons à la tâche de l construire notre action concrètement ,aux niveaux national, régional et international. Dans ce processus, nous prouverons une fois encore une fois que nous sommes des femmes organisées, de manière collective : en associations, groupes, mouvements. Et que nous sommes des femmes avec des âges, des expériences et des cultures politiques divers, avec cependant un objectif commun : contourner l'ordre actuel, injuste, source de violence et de pauvreté, fondé sur le patriarcat, le racisme et le capitalisme. Un ordre aujourd'hui en crise - crises alimentaire, environnementale, énergétique, éthique et financière -  mais qui peut rapidement reprendre le dessus.

C'est pourquoi, de forme permanente, nous organisons la résistance et la construction d'alternatives dans tous les espaces possibles : au niveau des luttes nationales, des processus régionaux et internationaux, ou encore  en alliances avec d'autres mouvements. C'est pourquoi encore nous réaffirmons qu'il faut «  changer la vie des femmes, pour changer le monde, pour changer la vie des femmes. » C'est pourquoi, tant que toutes les femmes ne serons pas libres, nous serons en marche !

Bonnes fêtes et bonne année 2009 !!



1. Spécial « VIIe Rencontre internationale »  
Le petit village de Panxón, situé dans le district de Vigo en Galice, a accueilli pendant un peu plus d’une semaine 136 femmes venues de 48 pays pour participer à la VIIe Rencontre internationale de la Marche Mondiale des Femmes. Entre les 14 et 21 octobre, les débats autour des contenus de l’action internationale de 2010 se sont intensifiés, de même que ceux concernant les perspectives et les défis de chaque région pour cette construction. Pendant le débat associé à la conjoncture, le thème de la crise financière a été bien présent. Lors de la rencontre, ont été également abordés des thèmes liés à la vie organisative du mouvement, comme la communication et le financement. De nouvelles membres ont été élues au le Comité international de la MMF. Parmi les activités, on citera aussi des fêtes, un Forum public, des manifestations, des ateliers pour les jeunes, des activités culturelles et le lancement du livre sur les 10 ans de la Marche.   

Nous félicitons vivement toutes les militantes de la CN de Galice, qui, grâce à un gros effort en termes de mobilisation politique et de recherche de fonds, ont permis le déroulement d’une rencontre de très haut niveau pour l’ensemble de la Marche.   

Découvrez ci-après plus d’informations sur l’action de 2010 et la galerie de photos de la rencontre.

Marches et action donnèrent le ton de l’Action de 2010 au Sud-Kivu (République démocratique du Congo)
Après un travail en groupes intense, par champ d’action et régions, la réunion plénière, qui a eu lieu le 17 octobre en Galice, a confirmé que l’Action internationale de 2010 se déroulerait entre les 8 mars et 17 octobre 2010, divisée d’ores et déjà en deux temps forts :
·    La période entre le 8 et l 18 mars, avec des marches de différents types, formes, couleurs, rythmes, dans les régions, qui marqueront également le centenaire de la Déclaration de la Journée internationale des femmes.
·    Des marches et des actions simultanées le 17 octobre, avec un point de rencontre internationale stratégiquement établi dans le Sud-Kivu, au Congo, afin de mettre en avant le rôle fondamental des femmes pour la résolution des conflits.

L’action de 2010 se déroulera autour d´idées fortes exprimant les contenus politiques à développer dans les quatre champs d´action de la MMF (voir encadrés). Les actions d´octobre se concentreront autour des luttes pour la paix et la démilitarisation.

Un appel à l’action de 2010 a été approuvé lors de la plénière et peut être utilisé par les diverses Coordinations nationales (CN) pour convoquer des assemblées générales afin de débattre et organiser la MMF et l’action de 2010. Pour le découvrir, cliquez sur les liens suivants :
anglais - http://www.marchemondialedesfemmes.org/structure/07internationalmeeting/2010call/en
français - http://www.marchemondialedesfemmes.org/structure/07internationalmeeting/2010call/fr
espagnol - http://www.marchemondialedesfemmes.org/structure/07internationalmeeting/2010call/es


Biens communs·    Affirmer les principes de souveraineté alimentaire et les luttes contre la privatisation de la nature et des services publics ;·    Affirmer le rôle de l’État pour la garantie des droits (santé, éducation, eau,...) .·    Garantir l’accès à l´eau potable et à l’assainissement ;·    Agir pour la défense des services publics et contre les privatisations ;·    Agir pour un changement du modèle alimentaire, pour une nourriture saine et contre une nourriture de qualité médiocre ;·    Renforcer les liens, les échanges de connaissances entre les femmes du milieu urbain et celles du milieu rural ;·    Travailler sur l'accès et la consommation des énergies et promouvoir les sources alternatives d’énergie (digesteurs, énergie solaire, énergie éolienne...).
Paix et démilitarisation ·    Souligner la complexité des causes et des motivations des guerres comme le contrôle des corps des femmes (entendu comme ressource), le fondamentalisme religieux, surtout le communalisme  ou le contrôle des richesses et des ressources naturelles ;·    Expliciter la double violence dont les femmes sont victimes dans les situations de conflit : issue, d’une part, des armées et/ou des groupes paramilitaires et, d’autre part, de leurs communautés qui les rejettent et les culpabilisent ensuite ;·    Mettre en évidence la manipulation idéologique autour de la guerre qui, à partir d’une série de contextes sociaux et culturels, fonde le discours du combat contre le terrorisme, légitimant l’usage de la terreur pour contrôler les femmes, les ressources et criminaliser les mouvements sociaux.·     À partir des témoignages d’agression de femmes et des protagonistes des processus de paix, dénoncer le rôle de l’ONU qui, non seulement n’aide pas dans ces processus mais, en plus, induit plus de violence pour les femmes ;·    Travailler à la formation des femmes pour qu´elles puissent participer aux négociations dans les processus de paix ;·    Dénoncer le rôle de l’industrie des armes dans le maintien des conflits et de la militarisation, et dans la manipulation des politiques gouvernementales en ce sens (budgets publics pour l’achat d’armes, installation de bases militaires, encouragement de la fabrication et du commerce d’armes).
Travail des femmes-    Défendre l’accès de toutes les travailleuses et travailleurs aux droits, à la sécurité sociale et aussi à l’égalité salariale dans le monde entier sans discrimination aucune ;-    Insister sur les droits des travailleuses et des travailleurs immigrés ainsi que ceux des employées domestiques ;-    Lutter pour l’égalité salariale, pour un salaire minimum juste, en considérant également la rémunération en milieu rural ;-    Dénoncer le rôle des multinationales dans l’exploitation du travail des femmes.
Violence envers les femmes-    Sensibiliser afin de prévenir la violence envers les femmes en expliquant comment apparaît la violence, quelles en sont les causes et dans quel contexte elle se manifeste ;-    Dénoncer les diverses formes d’expression de la violence dans les divers pays comme, par exemple, les mutilations génitales, le levirat et le sororat   et les situations de violences vécues par les femmes engagées et actives dans les luttes, les femmes incarcérées et les lesbiennes ;-    Mettre en avant les formes de résistance des femmes à la violence sexiste, surtout pour les démarches collectives ;-    Combattre la violence en réalisant des actions de sensibilisation de la société avec d’autres mouvements sociaux alliés, et aussi en élaborant des revendications auprès de l’État et des campagnes d’éducation populaire qui favorisent la conscientisation féministe.

GALERIE DE PHOTOS

Atelier de communication
Les participantes de l’atelier du 14 ont appris à remettre le site de la MMF à jour, à créer des blogs et à avoir des chats et des conférences téléphoniques au moyen du logiciel Skype. Le blog de la VIIe Rencontre Internationale a, par ailleurs, été créé pendant cet atelier : http://viiencuentrodelamarcha.blogspot.com/

Groupes de travaux régionaux
Le 16, en vue de la construction de l’Action de 2010, chaque région a discuté de la conjoncture, des challenges, des priorités d’action, de la construction d’alliances, d’un plan de travail, des outils de communication au niveau régional et du financement, ainsi que de l’élection des membres du Comité International,

Les Amériques
L’Argentine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, le Chili, Cuba, l’Équateur, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Mexique, le Pérou, le Québec et l’Uruguay

Afrique
L'Afrique du Sud, le Burkina Faso, la Côte d'ivoire, le Kenya, le Mali, le Mozambique, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, le Soudan

Asie/Océanie
Le Bangladesh, l'Inde, Le Népal,  le Pakistan,  les Philippines et la Nouvelle-Calédonie.
 
Europe
L’Albanie, la Belgique, la Catalogne, le Danemark, l’Espagne, la France, la Galice, la Grèce, la Hollande, l’Italie, la Macédoine, le Pays Basque, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suisse, la Turquie

Moyen-Orient
Seul le Liban a pu se déplacer ; des problèmes de santé, de visa et de sécurité ont empêché les déléguées d’Iran, de Jordanie et de Palestine de participer.

Des mouvements alliés et des organisations de soutien ont également répondu à l’appel !
Les Amis de la Terre, Bartolinas (de Bolivie) représentant Abya Ayala (dans la photo, Apolonia Sanchez Miranda), le CADTM, Focus on the Global South, Via Campesina ont participé à tous les moments de la rencontre, tout comme les organisations de soutien : l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Oxfam Belgique, Oxfam-NOVIB, Entrepueblos et le Gouvernement Basque.

Nouvelles et anciennes membres du Comité International
Jean Enriquez (3e de la gauche vers la droit) et Emilia Castro (3e de la droit vers la gauche) ont été élues membres du CI pour l’Asie-Oceanie et les Amériques et remplacent Caridad Inares (Jing) et Rosa Guillén respectivement, qui ont terminé leurs trois mandats au sein du CI. Nadia de Mond demeure le trait d’union avec l’Europe jusqu’en février 2009, date de la réunion de la Coordination Européenne de la MMF où seront élues les représentantes de la région pour le CI. Un grand merci à Jing et Rosa pour tous leurs efforts et l’énergie qu’elles ont voués au CI !

L’action du 18
Les observatrices et invitées, ainsi que les activistes de Galice et de mouvements alliés comme les Amis de la Terre, CADTM, Focus on the Global South et Via Campesina, ont participé à l’action contre la marchandisation des aliments et des produits transgéniques, et pour la défense de la souveraineté alimentaire.

Forum et foire en faveur de la souveraineté alimentaire
Samedi 18 au soir, les conférencieres de divers pays ont discuté comment la souveraineté alimentaire s’avère être une issue pour les peuples et un outil d’action pour les femmes. Quelques expériences concrètes ont ensuite été relatées conernant le travail mené sur ce thème en Catalogne, aux Philippines, en France, en Galice, au Mali et au Mexique. Une foire-expo a complété ces conférences, avec des ateliers et des espaces d’exposition et la vente et dégustation de produits alimentaires les 18 et 19.

Construction d’une sculpture : la milladoiro
Le 19 au matin, un tas de sabots en bronze attendait les participantes sur la place devant l'hôtel de ville de Vigo. Pendant le spectacle, les sabots ont été disposés en cercle : une déléguée par pays était invitée à apporter une pierre et à la placer devant un sabot. Dans une tradition ancestrale en Galice, la pierre est une offre aux déesses pour protéger les voyageurs ; le sabot est sculpté sur le modèle des sabots des femmes des champs. À côté de l'esplanade, une petite place est en travaux en raison du projet d'une fontaine ; la MMF-Galice espère pouvoir mettre les sabots tout autour de la fontaine, avec les pierres qui seront incrustées dans le bronze accompagnés d'une plaque commémorative de la rencontre.

Manifestation
Juste après la milladoiro, tambours, musique et slogans se sont fait entendre sous un soleil d’automne et ont animé plus de six mille personnes. Des femmes, hommes, enfants, jeunes et moins jeunes venu-es de toute la Galice ont parcouru les rues principales de Vigo dans une joyeuse manifestation antipatriarcale, anticapitaliste et antiraciste, et pour la défense de l’autonomie des femmes et la souveraineté alimentaire. Une vidéo des scènes de la manifestation et du « finale » au port de Vigo a été mise sur le site de la CN de Galice :
http://www.feminismo.info/webgalego/vii-encontro-internacional-vigo-2008.html

Les perspectives des jeunes
Près de 70 personnes ont participé au débat Nouvelles Feministes : Perspectives nouvelles du féminisme international, réalisé le 19 en la présence des jeunes représentantes des CN du Brésil, du Québec, de Haïti, de Galice et du Portugal, mais également du mouvement collectif féministe indépendant As Lerchas d’Ourense. Les participantes ont échangé leurs visions sur le féminisme, les défis face aux générations passées et leur intérêt à développer des activités de formation et de débats spécifiquement axés sur les jeunes. Le 20, un des ateliers de formation a été consacré aux expériences et aux défis qu’implique le travail avec les jeunes femmes.

Lancement
Chants et danses populaires de la Galice étaient le cadre dans lequel nous avons réalisé le lancement, le 19, de la publication La Marche Mondiale des Femmes 1998–2008 : une décennie de lutte féministe internationale, pour célébrer les dix ans passés depuis la première Rencontre Internationale de la Marche, à Montréal, au Québec, en octobre 1998.

Interprétariat et traduction
Un mouvement international comme la Marche Mondiale des Femmes n’existerait pas sans le travail de traduction et d’interprétariat. L’équipe des 16 interprètes volontaires qui a travaillé tout au long de la rencontre pour assurer le dialogue et les débats entre les participantes lors des réunions plénières et des travaux en groupe mérite tous nos remerciements les plus sincères.

Conscientes de l’importance de la traduction, le Secrétariat International a investi des efforts tout particuliers pour acquérir la technologie connue comme ALIS (Alternative Language Interpretation System) système conçu pendant le processus du Forum Social Mondial. Nous avons envoyé une membre pour le Forum Social Européen de Malmo (Suède), qui a apporté son assistance au niveau de la logistique de l’événement et a acquis des connaissances dans la gestion d’équipements d’interprétariat (appareils de transmission/réception).  À la fin du forum, nous avons engagé des équipes pour quatre cabines d’interprétariat qui ont été utilisées pour quelques groupes de travail pendant la rencontre et demeureront en Europe pour la réunion du secretariat régional, en février 2009.

La VIIe Rencontre Internationale dans les médias
L’ensemble des activités publiques préparées pour la CN de Galice et le haut niveau de travail réalisé avec les médias alternatifs et commerciaux ont permis une couverture médiatique quasi quotidienne des activités de la rencontre. Les périodiques locaux - Faro de Vigo et La Voz de Galice - ainsi qu’El País, principal journal d’Espagne, ont dédié des articles et des entretiens sur la rencontre. Cliquez sur le lien ci-dessous pour télecharger le matériel publié dans ces périodiques (en PDF) :
http://www.marchemondialedesfemmes.org/structure/07internationalmeeting/media/fr

Les activistes de Galice ont également garanti la communication quotidienne sur la Rencontre en ajoutant des textes, photos et vidéos tous les jours sur le site :
http://www.feminismo.info/webgalego/


Viols de masse, assassinats et déplacements forcés de population dans la République démocratique du Congo

Malgré « l’Acte d´engagement » signé en janvier 2008 dans lequel le gouvernement et les groupes armés promettaient de mettre fin aux atrocités perpétrées dans la région, on a pu observer une fois de plus, depuis la fin août, une montée de l’extrême violence dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), à la frontière avec le Rwanda, commençant dans le Nord-Kivu et se propageant rapidement jusqu’au Sud-Kivu. Le conflit entre le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) dirigé par le général Laurent Nkumda, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d’autres milices locales mayi mayi Hutu et l’armée officielle du RDC se poursuit. Chaque groupe déclare lutter au nom du peuple : le CNDP qui «protège» l’ethnie tutsie de la région ; les extrémistes hutus des FDLR qui promettent de libérer leurs voisins rwandais des Tutsis ; l’armée congolaise qui «protège» les communautés de l’est de la RDC. Mais, de toute évidence, la vérité est autre : viols systématiques, assassinats et mutilations, utilisation d’enfants comme soldats et déplacemenst forcés de centaines de milliers de personnes. Ainsi, Nkunda a été accusé de crimes de guerre et est l’objet d’une investigation de la Cour internationale de justice. De même que les groupes armés (y compris la FDLR) et les forces de sécurité du gouvernement continuent à violer et abuser sexuellement des femmes et des filles, et à tuer et torturer les enfants enrôlés dans la guerre (Amnesty international Nord-Kivu : la guerre contre les femmes et les enfants n’a pas terminé).

Cette région est marquée par le legs du colonialisme européen, par le génocide rwandais de 800.000 Tutsis et Hutus perpétré en 1994 et la manipulation des divisions ethniques, par la lutte de pouvoir entre les nations d’Afrique centrale et – malgré le démenti des groupes concernés - par la lutte pour le contrôle des grandes quantités de ressources naturelles offertes par la région : coltan pour téléphone portable, cassitérite utilisée dans la fabrication des cannettes, or et diamant. Contrairement à ce que chaque partie prétend, une investigation des Nations unies déclare que cette guerre est « menée par des ‘armées d’affaires’, pour s’approprier des métaux qui represent l'ostentation de la societé du XXIe siècle » (The Independent, 30 octobre 2008). Les métaux, les pierres précieuses , et le grand potentiel pour la production agricole et pour l’élevage de bétail transforment la région en une cible pour les groupes armés qui cherchent à la contrôler, pendant que les civils en souffrent les violentes conséquences.
 
Le viol est utilisé systématiquement comme arme de guerre : dans certaines régions de l’est de la RDC, 70 % des filles et femmes de tous les âges ont été violées ou ont subi des mutilations sexuelles. Les femmes et les enfants nés de cette violence sont fréquemment rejetés par leurs maris, familles et communautés. « La violence sexuelle que nous subissons en RDC n’est comparable à aucune autre dans le monde (...) le nombre de cas, la brutalité des agressions, l’impunité... est impressionnante » (John Colmes, secrétaire adjoint à l’ONU pour les affaires humanitaires, 2007). « Des femmes, des enfants, des bébés… violés, torturés, mutilés. Souvent devant leurs familles. Plusieurs fois et pendant plusieurs jours. Ce sont des viols collectifs. Ce sont des viols avec des objets… des bâtons, des pierres, des baïonnettes, des armes. Ce sont des viols réalisés dans la pure intention de détruire - corps et âme. Il y a des femmes qui ont eu une arme déchargée dans leur vagin, détruisant leur anatomie féminine et qui ont réussi malgré tout à survivre. Des petites filles de moins de 3 ans, des femmes de plus de 80 ans. Des femmes qui restent avec des blessures, des infections, des maladies sexuelement transmisible et des fistules traumatiques » (Le viol comme arme de guerre au Congo, 2007).  

Au niveau international, nous réitérons notre solidarité et notre appui aux femmes et aux hommes de la RDC et nous restons en contact avec les militantes de la MMF dans le pays et la région. Elles ne perdent pas l’espoir concernant le succès des négociations nationales, régionales et internationales et les actions diplomatiques pour l’apaisement du conflit. Par example, les militantes européennes de la MMF ont modéré et parlé lors d’un débat qui a eu lieu à Bruxelles (Belgique) le 25 novembre intitulé « Congo de l’Est. Violences sexuelles contre les femmes : une arme de guerre ? Pourquoi cette guerre ? Pourquoi les femmes ? »



2. Discussion sur le féminisme, la souveraineté alimentaire et le travail de la femme amazonienne, thèmes choisis pour le FSM 2009

Une fois de plus, la Marche Mondiale des Femmes sera présente au Forum Social Mondial (FSM). La prochaine édition se déroulera entre les 27 janvier et 1er février 2009 à Belém dans l’État du Pará, au Brésil, deux ans après le dernier forum centralisé réalisé à Nairobi (Kenya) en 2007. À cette occasion, les mouvements, réseaux et organisations du monde entier pourront réfléchir sur les défis liés à la conjoncture marquée par diverses crises - financière, énergétique, alimentaire, environnementale - mais aussi par l’élection de Barack Obama, premier afro-americain à occuper la présidence des États-Unis. Ces thèmes vont passer à travers de plusieurs des débats réalisés durant l’événement, débats qui seront également orientés de manière stratégique sur la réflexion autour du FSM et du futur des luttes altermondialistes. Plusieurs activités vont aussi rappeler les 50 ans de la Revolution Cubaine.  

Plus qu’au Brésil, le FSM 2009 se réalise dans la région pan-amazonienne composée de neuf pays : la Bolivie, le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname, le Vénézuela et la Guyane française. La région possède la plus grande biodiversité de la planète et est source de convoitise des multinationales et des gouvernements cherchant la garantie du contrôle privé des ressources naturelles. En même temps, elle réunit un ensemble ample et diversifié de mouvements sociaux : centrales syndicales, associations, coopératives et organisations non-gouvernementales qui luttent pour la construction d’une Amazonie fondée sur un autre modèle de développement, durable, solidaire et démocratique.

Pour la Marche, Belém sera le premier grand moment d’articulation internationale et de préparation de l’action de 2010 après les lignes définies durant la Rencontre en Galice. Le Forum représentera une grande opportunité d’articulation avec tous les mouvements, réseaux et organisations alliées à la Marche, et d’enracinement de notre vision du féminisme. Jusqu’au bouclage de cette édition, 3000 organisations du monde entier étaient inscrites à cet événement, proposant plus de 1600 activités auto-gérées (voir la liste complète des activités proposées à travers le lien http://inscricoes.fsm2009amazonia.org.br/content/index.php?novo_idioma=3&page=consulta_pub&subpage=)  

La Marche du Brésil estime que sa délégation sera composée de vers 300 femmes, la plupart venues des régions Norte et Nordeste du pays. Elles seront logées dans une école publique de Belém. L’idée est de réaliser dans cet espace une dynamique régulière d’organisation de la délégation, préalablement au début des activités auto-gérées du jour, de même qu’un essai pour les marches et actions qui auront lieu durant l’événement.

La programmation du FSM s’organise autour de 10 objectifs d´action (cliquez ici pour voir la liste). Voilà le programme succint des diverses activités :
Le 27 janvier - Marche d’ouverture (l’après-midi).
Le 28 janvier - Journée de la Pan-amazonie, activités autour des 500 ans de résistance, conquêtes et perspectives afro-indigènes et populaires.
Du 29 au 31 janvier - Activités auto-gérées sous la responsabilité des diverses organisations participant au FSM. Trois périodes ont été définies : de 8h30 à 11h30, 12h à 15h et 15h30 à 18h30.
Le 1er février : Clôture du FSM 2009 avec des actions décentralisées et assemblées autogérées dans lesquelles seront présentés les accords et alliances construits au long du FSM (matin) et une assemblée des assemblées (l’après-midi).

En plus d’un atelier sur l’Action de 2010, la Marche organise un séminaire, « Critique féministe et luttes antisystémiques », en alliance avec les Pañuelos Rebeldes de l’Argentine et l’appui de la Fondation Rosa Luxemburgo. La première partie du séminaire traitera des défis dans le processus d’articulation, et la seconde, de la trajectoire récente du féminisme en Amérique latine. Des militantes d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, d’Équateur et du Pérou ont confirmé leur venue, de même que Janet Conway du Canada.

La Marche aussi co-organise une séminaire sur la souveraineté alimentaire face à la crise énergétique. Concernant le 28, l’accent sera mis sur le travail des femmes dans la région pan-amazonienne. Les détails des activités seront disponibles très prochainement sur le site de la MMF. La Marche va également participer à l’Assemblée des mouvements sociaux prévue le 29 janvier et à l’Assemblée des mouvements sociaux de l’Alba (Alternative bolivarienne pour les Amériques), le 30. Enfin, elle participera aux réunions du Conseil international les 2 et 3 février et du Groupe de liaison le 4, qui discuteront de thèmes associés au futur du FSM.

Informations complémentaires sur le FSM 2009 à Belém : www.fsm2009amazonia.org.br

Informations sur le processus du FSM : www.forumsocialmundial.org.br


Résistance au libre-échange au cours du Forum social des Amériques au Guatemala

Entre les 7 et 12 octobre, les mouvements sociaux de tout le continent se sont réunis au Guatemala pour le 3e Forum social des Amériques (FSA). La rencontre a été marquée par l´articulation et la mobilisation de la résistance au libre-échange. En ce moment, les menaces viennent principalement des négociations des AdA (Accords d´association économique), proposés par l´Union européenne aux pays d´Amérique latine et des Caraïbes. Les AdA reprennent toutes les propositions rejetées par les mouvements sociaux dans le cadre de la ZLEA et de l´OMC. C´est pourquoi une grande mobilisation contre les Ada a été organisée pendant le FSA.

Lors de l’Assemblée des mouvements sociaux,réalisée le 11, a été réaffirmée l’importance des résistances face à la privatisation des ressources naturelles, la militarisation et la criminalisation de la pauvreté. Les peuples, quant à eux, se sont engagés à construire des alternatives au néolibéralisme, notamment à travers la lutte pour la souveraineté alimentaire, la réforme agraire et l’autonomie des femmes.
L’intégralité de la déclaration de l’assemblée (en espagnol) :  
http://www.movimientos.org/fsa2008/show_text.php3?key=13177

Lors du FSA, les mouvements sociaux ont également organisé la Journée de solidarité à la Bolivie. Des déclarations d’appuis venues de tous les coins des Amériques ont démontré la solidarité internationale et l’engagement des peuples à agir pour le changement de la situation dans ce pays.

Les activités de la Marche dans Le Forum, organisées avec le REMTE, les femmes de la CLOC-Via campesina, entre autres, ont mis l’accent sur le caractère central du féminisme pour la construction de solutions pour la souveraineté alimentaire. Lors de l’activité autour de la paix et la démilitarisation, la date du 15 mars a été établie comme Journée contre la militarisation et pour l’autodétermination des peuples.   
 
Pendant le FSA, un Chapiteau des femmes a également été monté et de nombreux débats et manifestations pour le défense du droit à l’avortement et contre la criminalisation des femmes y ont été organisés.

Couverture complète du FSA :
http://www.movimientos.org/fsa2008/
http://fsainfo.rits.org.br/


3. Le combat contre la violence envers les femmes en milieu rural mobilise les attentions à la Conférence de la Via Campesina

La campagne de lutte contre la violence en milieu rural a été sans doute un des points plus importants de la Conférence de la Via Campesina, réalisée à Maputo au Mozambique en Afrique, entre les 16 et 23 octobre. La conférence a reçu plus de 600 déléguées et délégués de plus de 60 pays, en plus des organisations alliées à la Via, comme la Marche Mondiale des Femmes, constituant une opportunité supplémentaire pour l’élaboration d’une stratégie commune et le renforcement d’outils communs pour construire un nouveau monde basé sur l’égalité.

La campagne de combat contre la violence exprime la consolidation de l’alliance de la Marche avec les femmes de la Via Campesina. Selon Conceição Dantas (Brésil) qui a été présente à Maputo, pour représenter la MMF « la Via Campesina donne l’exemple au monde en affrontant, avec un grand courage révolutionnaire, ses propres inégalités, ses propres contradictions. Cette campagne représente déjà en elle-même une victoire qui sera très importante pour les femmes de la Via campesina, pour la Via elle-même et, de manière extensive, pour toutes les femmes du monde à travers une consolidation considérable du mouvement féministe international. »

La déclaration de la IIIe Assemblée des Femmes de la Via Campesina est disponible sur :
http://www.viacampesina.org/main_fr/index.php?option=com_content&task=view&id=329&Itemid=1

Une alliance pour changer le monde et la vie des femmes
C’est surtout à travers des actions concrètes de combat contre le capitalisme patriarcal et par la construction d’alternatives que les alliances se renforcent. À Maputo, des lignes ont été définies pour consolider encore davantage la lutte commune contre les multinationales, pour empêcher que ces entreprises, qui sont l’expression concrete du capitalisme, contrôlent les territoires à travers la marchandisation de la terre, de l’eau et des semences. Et aussi, afin de les empêcher de contrôler le corps des femmes par le biais de l’industrie de la beauté, des cosmétiques, de la médicalisation et de la marchandisation de la vie.

Enfin, la stratégie du combat quotidien contre le libre-échange s’est renforcée. Cette tactique vise à empêcher que ce système ne transforme les aliments en marchandise ou ne dynamise l’industrie du trafic des femmes pour la prostitution, expression vivante de la marchandisation des personnes. La conférence de Maputo a réaffirmé l’alliance de la Marche avec la Via Campesina et, en particulier, avec les femmes de la Via. Et nous leur garantissons que nous lutterons ensemble pour conquérir un monde sans violence sexiste.  

Consultez les sites webs ci-dessous pour des textes et videos de la Conférence de Via Campesina :
http://viacampesina.org/main_fr/
http://movimientos.org
http://www.wsftv.net


4. Pakistan : la société civile suggère des amendements aux Lois musulmanes de la famille  

Des experts en droit et des membres de la société civile et des organisations de femmes du Pakistan sont en train de travailler pour incorporer leurs idées à la proposition d’amendement des Lois musulmanes de la famille. Même si la Constitution garantit l’égalité entre les femmes et les hommes, les clauses de ce type n’apparaissent généralement pas dans les lois spécifiques et sont contredites par les pratiques traditionnelles. Les projets d’amendement de loi ont été soumis à l’Assemblée nationale pour approbation et promulgation dans le pays.

L’idée est d’atteindre au moins l’égalité législative entre les femmes et les hommes d’ici à 2010. Cela requiert des efforts concentrés pour renforcer les garanties constitutionnelles pour les droits humains des femmes et une révision systématique de toutes les clauses légales discriminatoires.

Les suggestions de modifications aux Lois musulmanes de la famille portent, par example, sur le contrat de mariage, la dissolution de mariage, la dot, la pension alimentaire, la restitution des droits conjugaux, la tutelle, la propriété et les biens de la femme. Les modifications prévoient également des condamnations et la prison pour les hommes adultes de la famille se mariant avec des mineures et suggèrent la condamnation des maris n’ayant pas obtenu la permission de leur première épouse pour un second mariage, de sorte à restreindre la polygamie. Finalement, on suggère la mise en place de tribunaux de la famille dans chaque district, avec des juges de sexe féminin pour résoudre et décider sur les cas selon les délais prévus.
 
Un avant-projet de loi sur la violence domestique (prévention et protection) a été discuté avec des experts en droit et avec des organisations de la société civile pour protéger les femmes, les enfants et autres personnes vulnérables contre tout type de violence domestique (lésions, confinement injustifié, usage de la force, intimidations, tentatives d’assassinat). Les abus, comme les abus économiques et le harcèlement, sont aussi considérés. L’avant-projet de loi suggère que les personnes reconnues coupables soient punies.


5. MMF–Philippines : Discussion sur la féminisation des migrations  

Le 24 octobre, la MMF des Philippines et la Coalition contre le trafic des femmes dans la région de l’Asie-Pacifique (CATW-AP) a réalisé un Forum pour dénoncer l’exploitation des femmes qui cherchent du travail. Des survivantes du trafic sexuel se sont jointes aux groupes de femmes pour condamner le manque de programmes estimulant l’emploi local et les politiques qui favorissent l’exportation du travail, pratiqués par les gouvernements des pays émetteurs de personnes, comme les Philippines. Ces politiques aboutissent à une augmentation des migrations. En 2007, le nombre des travailleurs philippins à l’extérieur s’élevait à 1.077.623, selon les données du Centre Batis.  

Le nombre élevé de femmes migrantes est lié à la croissance du nombre de pauvres en ville et dans le milieu rural. Les femmes les plus pauvres sont amenées à laisser leurs familles et à migrer, étant donné le manque d’opportunité de travail au niveau local. La migration est devenue une option désespérée des femmes du Sud à la recherche d’une vie meilleure, pas pour elles-mêmes, mais plutôt pour leurs familles. Ce phénomène a augmenté avec le néolibéralisme en raison de la combinaison de facteurs socio-culturels, économiques et politiques aboutissant à l’échec concernant le combat contre la pauvreté, l’insuffisance et l’inégalité des salaires pour les femmes.

La majorité des femmes migrantes sont sans papiers, recrutées avec des salaires bas pour des travaux répétitifs et déqualifiés. Elles souffrent de stagnation intellectuelle, avec un niveau d’études non reconnu et, fréquemment, ont des difficultés à s’exprimer dans la langue. Beaucoup d’entre elles sont prisonnières des chaînes de trafic dans des conditions de travail esclave ou dans les réseaux de prostitution.  

Le Forum a exprimé que les femmes et les personnes migrantes ne sont pas des marchandises pouvant être vendues ou achetées. De même qu’il a relevé l’importance de l’organisation collective des femmes pour la divulgation auprès du public en général, et des autres secteurs et mouvements sociaux, afin d’appuyer et permettre les changements nécessaires à l’amélioration des conditions et de la qualité de vie des femmes dans le monde.

Texte disponible dans son intégralité (en anglais) sur : http://www.marchemondiale.org/structure/cn-groupes/asie-oceanie/philippines/news112008/wmigration2008/en


6. IIe Rencontre hémisphérique face à la militarisation

Entre les 3 et 6 octobre, s’est tenue la IIe Rencontre hémisphérique face à la militarisation, dans la ville de La Esperanza au Honduras. La Marche Mondiale des Femmes a été représentée par 14 déléguées du Mexique, du Pérou, du Brésil, de Haïti, du Canada, en plus des Honduriennes. Au total, plus de 800 délégués et déléguées de 175 organisations issues de 27 pays du continent américain et de peuples amérindiens s’étaient donnés rendez-vous.

La Marche Mondiale des Femmes a dénoncé le militarisme constituant la forme la plus flagrante du patriarcat, dont les femmes sont les principales victimes : leurs corps deviennent des champs de bataille pour l’ennemi ; la prostitution s’intensifie près des bases militaires ; la violence les affecte quotidiennement. Elles souffrent également de la détérioration de leurs conditions de vie, conséquence de l’augmentation des dépenses militaires et de la diminution des budgets des politiques sociales.

Pendant toute la Rencontre, la MMF a mis l’accent sur le point de vue des femmes concernant la militarisation. Lors de la Conférence générale d’ouverture le 3, Martha Figueroa du Mexique et Lorraine Guay du Québec ont pris la parole. Le même jour, les déléguées ont participé à la table ronde sur le patriarcat. Au cours des autres journées, elles ont présenté des exposés de cas concrets de violence dans leurs pays (Pérou, Brésil, Haïti).

La Rencontre s’est terminée avec une action à la base nord-américaine de Palmerola. Là, les participan-es ont marché sur la route et ont protesté face à l’entrée de la base pendant près de 3 heures, dénonçant la violence imposée par la militarisation sur le mur récemment construit de la base. Une fois de plus, les femmes de la MMF ont affirmé que « les femmes ne sont pas des trophées de guerre ! »

Accédez à la Déclaration finale et à d´autres informations sur la Rencontre à travers le site : http://www.encuentro.desmilitaritarizacion/info


7. Brésil : des femmes des campagnes et des villes discutent autour de la souveraineté alimentaire et énergétique

Du 28 au 31 août, 495 femmes de la campagne et de la ville ont participé à la Rencontre nationale des femmes pour la souveraineté alimentaire et énergétique à Belo Horizonte au Brésil. C’est la première grande rencontre organisée conjointement par la Marche Mondiale des Femmes et les femmes de la Via campesina dans le pays, un symbole de l’alliance entre les femmes de la campagne et de la ville.

Les débats de la rencontre
Sur la base de l’analyse du capitalisme patriarcal, la critique des modèles agricole, alimentaire et énergétique a été approfondie. Les réflexions ont également été orientées autour de la construction d´alternatives. Un point central a été la remise en question du modèle de production et de consommation - fondé sur la dépendance au pétrole - et des fausses solutions comme celles des biocarburants - qui s    appuient sur des monocultures. En structurant les chaînes productives à grande échelle, comme celle de l’alimentation, il y a une grande perte d’énergie, notamment avec les productions des agro-toxiques dérivés du pétrole, le transport des produits, entre autres. Les profits de ce processus bénéficient aux entreprises multinationales.

Expériences alternatives
Les espaces de la rencontre pour connaître les alternatives ont prouvé que les femmes pensent, construisent et proposent des alternatives. Ce sont, par exemple, la production décentralisée d’énergie, l’agroécologie, les réseaux de production et de consommation fondés sur l’économie solidaire, la construction de citernes, etc.

Ce que ces expériences ont en commun, ce sont les changements qu’elles provoquent sur la vie des femmes. Elles permettent la construction d’autonomie, une rupture avec le lieu réservé aux femmes dans le travail, et plus de possibilités de prendre des décisions dans la famille et la communauté. Dans l’action politique visant à affronter les multinationales, elle signifie l’occupation des espaces publics et politiques avec une voix propre.

Défis
Le principal défi est d’articuler les politiques qui rendent viable la transition vers un modèle énergétique durable destiné à répondre aux besoins locaux. C’est la durabilité de la vie humaine qui doit être au centre des politiques et non les intérêts du marché.


8. Impacts de la crise alimentaire sur la vie des femmes : sujet de débat au Québec

Les différents enjeux de la crise alimentaire vécus par les femmes ont été présentés par Miriam Nobre, coordonnatrice du Secrétariat international de la MMF, lors de la conférence d’ouverture des Journées québécoises de la solidarité internationale, au Québec, le 12 novembre, organisées cette année sur le thème de la souveraineté alimentaire. En plus de Miriam Nobre, les conférenciers invités étaient José Bové, syndicaliste agricole français, et André Beaudoin, secrétaire général de l’Union des producteurs agricoles du Québec, section Développement international.

Miriam a exprimé son inquiétude face au néolibéralisme qui favorise le commerce, véhicule des idéaux féminins destructeurs en ce qui concerne la relation des femmes avec les aliments (anorexie, boulimie, etc.) ; elle a dénoncé la responsabilité des grandes surfaces dans la crise alimentaire, puisqu’elles n’encouragent pas l’agriculture locale. Elle a aussi souligné la responsabilité accrue incombant aux femmes, en matière d’éducation et de santé, avec les suppressions budgétaires de l’État au profit d’autres secteurs, comme l’armement, par exemple. Cela illustre bien la vulnérabilité des femmes face à une crise qui les touche plus durement.

Article complet disponible sur le site de la MMF : http://www.marchemondialedesfemmes.org/themes/biencommun/various/quebec20081112/fr


9. Rassemblement pan-canadien des jeunes féministes

Entre les 11 et 13 octobre, 530 femmes de toutes les régions du Canada et du Québec ont participé au Rassemblement pan-canadien des jeunes féministes («Toujours Rebelles/Waves of Resistance») réalisé à Montréal, au Québec. La rencontre a aussi accueilli des jeunes de la Marche Mondiale des Femmes de l’Afrique du sud, des Philippines et du Brésil. Le manifeste final relève que beaucoup des revendications du féminisme n’ont pas encore été accomplies et affirme l’engagement des participantes concernant la construction du mouvement.

Pour lire l’intégralité du manifeste :
http://www.rebelles2008.org/fr/manifeste

Pour plus d´informations sur la rencontre :
www.rebelles2008.org Email: info@rebelles2008.org


10. « Des ponts, pas des murs »


Le sommet citoyen des migrations intitulé « Des ponts pas des murs » s'est tenu le 17 octobre au Palais des Congrès de Montreuil, à Paris (France), avec la participation de 1000 personnes de plus de 30 pays d’Europe et d’Afrique. L'occasion pour la société civile de débattre à propos de certains points du Pacte Européen sur l'Immigration et l'Asile, proposé par les Ministres de l'intérieur et de la Justice des 27 états membres de l'Union européenne. Enfin, ce sujet n'est plus réservé aux seuls politiques ; dans la mesure où l'Union européenne met en place une politique commune de plus en plus restrictive, il devient indispensable que la société civile s'en saisisse.

Le 18 octobre, le sommet s'est terminé dans une ambiance festive et solidaire, avec une Marche festive au centre de Paris et un Grand concert gratuit en présence de nombreux artistes sur la Place de la République.

Représentée par une militante de la MMF de la France, la Marche a participé activement à l'atelier « Femmes Migrantes » le 17, qui a tenté de recenser, à travers des exemples concrets, les mécanismes qui précarisent particulièrement les femmes migrantes. L’atelier a traité également des persécutions spécifiques faites aux femmes qui sont, dans les pays d'origine ou lors de parcours migratoire, rarement reconnues. Il a également analysé les « systèmes de protection des victimes » et les lois anti-immigration qui, dans les pays du Nord, ont souvent pour effet de les fragiliser et de les rendre plus vulnérables.

Dans le débat qui a suivi l’intervention de quatre femmes, plusieurs points importants sont apparus :
1. La question du statut juridique personnel et non pas du statut d'ayant droit de… ;
2. La nécessité d'appliquer aux femmes la loi du pays de résidence s'agissant du statut personnel afin de leur garantir le respect des droits fondamentaux des femmes ;
3. La nécessité d'accorder le droit d'asile aux personnes victimes de violences sexuelles, de viols, en raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle ;
4. La nécessité de lutter contre toutes formes de violence faites aux femmes ;
5. La lutte contre les réseaux de prostitution ;
6. Développer les droits des femmes migrantes à l'égalité professionnelle.

Lisez la Déclaration de Montreuil (en plusieurs langues) - pour le respect du droit universel à circuler librement (Article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme) et pour une approche des migrations et du développement fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés du Nord et du Sud - en cliquant sur le link :
http://www.despontspasdesmurs.org/spip.php?rubrique20


11. Lancement du livre

Nous inaugurons un espace sur le site et dans le bulletin de la MMF afin que les diverses coordinations nationales (CN) nous envoient leurs nouvelles des activités réalisées autour du livre Marche mondiale des femmes 1998-2008 : Une décennie de lutte internationale féministe. Les événements peuvent concerner aussi bien le lancement du livre dans les pays que des débats autour des contenus (réunions, rencontres locales et régionales, foires etc.). Pour alimenter cette rubrique, veuillez envoyer une petite note sur l’événement réalisé ou qui va avoir lieu à  alessandra@marchemondiale.org.

Voilà ci-après quelques endroits où le livre a déjà été lancé :
·    Galice : lancement officiel de la publication, le 19 octobre, pendant la VIIe Rencontre internationale de la MMF (voir note p.XX)
·    Guatemala : à l’occasion du FSA, lancement préalable du livre, le 11 octobre, pendant l’activité « MMF : Cap sur l’action de 2010 »
·    Québec : lancement, le 13 octobre, à Montréal en présence de Miriam Nobre du Secrétariat international
·    Afrique du sud : distribution dans une activité en parallèle à la 11e Conférence de l’AWID - Forum international sur les droits des femmes et le développement, réalisée dans la ville du Cap entre les 14 et 18 novembre.


12. Agenda/ Prochain bulletin

2009
Du 27 janvier au 1er février – Forum Social Mondial 2009, à Belém dans l’État du Pará au Brésil (pan-amazonie).
15 mars – Journée contre la guerre, le militarisme et pour l’auto-détermination des peuples.
 

Prochain bulletin
Spécial :  Participation de la MMF au Forum Social Mondial .
Nouvelles des activités en Afrique du sud

Nous envoyez, s’il vous plaît, des nouvelles et photos des activités (et inclue les suivis de la Rencontre internationale) et mobilisations de votre CN, jusqu’au fin janvier, pour qu’elles puisent être inclues dans le premier bulletin de 2009.


Contacts

Comité international de la MMF :
Miriam Nobre (Secrétariat International), Nana Aicha Cissé et Wilhelmina Trout (Afrique), Emilia Castro et Gladys Alfaro (Amériques), Jean Enriquez et Saleha Athar (Asie)

Secrétariat International de la MMF :
Rua Ministro Costa e Silva, nº 36
Pinheiros, São Paulo, SP - Brésil
Code postale : 05417-080
Tel. : +55 11 3032-3243 / Fax : +55 11 3032-3239
E-mail : info@marchemondiale.org
Site : www.marchemondialedesfemmes.org

Equipe SI et volontaires :
Alessandra Ceregatti, Celia Alldridge, Maria Curione, Miriam Nobre
Clarisse Moreira Aló, Tatiana Berringer

Elaborations de textes :
Alessandra Ceregatti, Bernadette Vanden Driessche, Cassandre Blier, Celia Alldridge, Conceição Dantas, Jean Enriquez, Saleha Athar, Tatiana Berringer, Tica Moreno

Traduction :
Anne Kepple, Catherine Degoulet, Celina Lagrutta, Maité Llanos, Marguerite Marque

Fichiers :
Chantal Locat, Joane Mc Dermott, CN Philippines et les site web de la CN Galice et la Via Campesina

Mise en page : Luciana Nobre

Appuis : NOVIB, le Fonds Mondial pour les Femmes, Fund For Non-violence, Oxfam GB Amérique du Sud, Développement et Paix, E-CHANGER.

São Paulo, décembre 2008


Copyrights : CC by-nc-sa 2.0
Last modified 2008-12-04 03:23 PM
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