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Bulletin en format texte

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Bulletin de liaison

MARCHE MONDIALE DES FEMMES,  Vol. 9, Numéro 1 Mai 2006

SOMMAIRE


  • Rencontre du Comité international du 29 mars au 2 avril 2006 autour de la planification stratégique
  • Femmes contre la mondialisation néo-libérale, échos d'une soirée
  • Déménagement du Secrétariat international
  • VIè rencontre internationale de la Marche mondiale au Pérou, du 2 au 9 juillet 2006
  • Mise à jour de nos listes de groupes participants
  • Site Web remodelé
  • En provenance des pays
  • Rencontre du Comité international du 29 mars au 2 avril 2006


    Le Comité international a poursuivi le travail de planification stratégique décidé en décembre 2004, lors de la 5e Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes, à Kigali, au Rwanda. Une première session avait eu lieu en octobre 2005 à Dakar, au Sénégal. Depuis, une consultation des coordinations nationales (25 pays/territoires ont participé) a permis aux membres du Comité international de mieux cerner les défis de la Marche mondiale des femmes au niveau organisationnel et politique. La rencontre du 29 mars au 2 avril nous a permis d’élaborer une proposition de plan stratégique pour la Marche qui s’étalera de 2006 à 2010. Cette proposition a été envoyée aux coordinations nationales et fera l’objet de nos discussions et décisions en juillet lors de la 6e Rencontre internationale.

    Rappelons que la démarche vise à faire des choix stratégiques pour la consolidation et le développement du mouvement de la Marche mondiale des femmes. Elle nous amène à revoir nos fondements allant de notre raison d’être; à nos valeurs; nos actions; nos ressources et notre structure.

    Nous avons examiné ce qu’est la Marche mondiale des femmes, la conjoncture dans laquelle nous évoluons, où nous souhaitons aller, les chemins à prendre pour y arriver (axes de développement), nos objectifs pour les 5 prochaines années et les moyens ou actions à réaliser.

    Notre point de départ

    Nous possédons de nombreux documents constitutifs qui définissent ce qu’est la Marche (17 revendications mondiales adoptées en octobre 1998, objectifs et valeurs organisationnelles adoptés en 2001, statuts et règlements, Déclaration sur nos valeurs adoptée en 2003, la Charte mondiale des femmes pour l’humanité adoptée en décembre 2004). Nous avons pris position dans diverses rencontres de l’ONU où nous représentions la Marche mondiale des femmes; mobilisé nos membres lors des rencontres de l’OMC ou du G-8; produit un document sur les alternatives économiques féministes, une critique des Objectifs de développement du millénaire, un CD sur notre participation au Forum social mondial; dénoncé des guerres et conflits armés…

    Nous avons participé au Forum social mondial depuis le tout début (nous étions des premières discussions sur la nécessité d’un tel forum) et plusieurs de nos membres participent activement aux forums nationaux ou régionaux. Nous avons contribué à la mise sur pied d’un Réseau mondial des mouvements sociaux et continuons d’y être engagées.

    Nous avons mené de multiples actions au niveau national et régional. En 2000 : remise des 5 millions de signatures destinées à l’ONU, en appui à nos 17 revendications mondiales; rencontres avec les dirigeants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international et marché dans les rues de Washington et de New York et rencontre avec les hauts dirigeants de l’ONU.

    En 2005, fin du relais de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité dans plus de 53 pays/territoires et des milliers d’actions nationales pour faire connaître la Charte, demander son application et contribuer à la courtepointe de la solidarité, nous avons terminé le 17 octobre avec un 24 heures de solidarité féministe.

    Depuis 2000, nos actions ont été multiples au niveau national et régional. Toutes avaient pour but de faire avancer nos revendications localement ou nationalement et démontrer la force de notre action collective. Nous partirons de cette histoire, de notre impact, de nos acquis pour mieux définir ce que nous sommes, revoir nos objectifs politiques et confirmer nos valeurs organisationnelles.

    De même au niveau de la structure, nous mettons à jour nos listes de membres (voir article ci-dessous) et nous interrogeons sur le fonctionnement des collectifs et groupes de travail et sur le soutien que nous pouvons leur donner et leur composition.

    Participation aux actions dans la rue

    La Marche mondiale des femmes est partie prenante du mouvement international luttant pour une autre mondialisation (altermondialiste) face à ceux qui veulent garder leur argent, leur propriété, leur pouvoir. Le patriarcat, le racisme et le capitalisme forment une offensive qui se manifeste de différentes façons, telle que la marchandisation accrue du corps des femmes, de la relation entre les personnes elles-mêmes et avec la nature, le conservatisme religieux, la militarisation, la criminalisation des mouvements sociaux, etc.

    Nous sommes engagées  dans le mouvement anti-guerre, les campagnes contre les traités de libre échange ou les négociations de l’OMC, le processus du Forum Social Mondial ou la création du Réseau mondial des mouvements sociaux. Nous travaillons en alliances avec d´autres mouvements, en particulier la Via Campesina.

    La MMF est basée sur les mobilisations dans les rues, l´éducation populaire, la construction de coordinations nationales. Le défi est de lier les débats sur le rôle des institutions internationales et les causes de la pauvreté et de la violence (patriarcat, capitalisme, racisme) avec le quotidien des femmes à la base.

    Cette nouvelle stratégie représentée par un mouvement international comme la Marche mondiale des femmes est à la fois un défi et une ouverture vers de nouvelles formes d’alliances entre femmes au-delà des frontières et des différences. Nous croyons au leaderhip des femmes de la base dans toutes leurs diversités pour arriver aux transformations sociales que nous souhaitons. Nous croyons en l’importance d’agir à partir de notre propre agenda politique et de demeurer critique de toute forme d’institutionnalisation du mouvement. L’existence même de la Marche interpelle les stratégies d’autres groupes féministes et rend quelquefois difficiles certaines alliances mais nous avons développé, au fil des ans, des alliances concrètes avec certains réseaux féministes internationaux sur lesquelles nous pouvons compter.

    Certains gouvernements et partenaires de développement ont développé une reconnaissance politique et un soutien financier de la MMF. Par contre, il y a aussi le risque des tentatives de récupération politique du travail de la MMF par des gouvernements et par des grandes ong internationales. À cause de cela et de la difficulté que nous avons eue ces dernières années à obtenir un financement régulier, le défi de bâtir une politique d´auto-financement se pose de façon urgente. Encore plus lorsqu’on constate la réduction de l´aide financière internationale.

    La force de la MMF ne vient pas de structures figées. Elle vient de nos choix politiques et nos succès, de notre capacité de construire une analyse et une action qui touchent les femmes de partout dans le monde. Cette force vient de notre capacité de dialogue et de construction de positions communes dans un univers si différent (des femmes des cinq continents) et si semblable (des femmes qui veulent changer le monde et changer la vie des femmes).

    Notre vision à plus long terme est le désir de voir la Marche mondiale des femmes comme un mouvement incontournable au niveau national et international. Nous souhaitons que la Marche soit renforcée, que sa diversité soit encore plus grande tout en souhaitant développer notre identité politique. Nous voulons offrir de plus en plus de résistance aux offensives orchestrées par les hommes refusant de partager leur pouvoir et de s’engager dans l’égalité et aux attaques des biens nantis et des conservateurs de tout acabit qui font l'apologie de l'individualisme, l'exploitation des personnes et des ressources et la domination « naturelle » de certains groupes. Nous voulons que la Charte mondiale des femmes pour l’humanité et les valeurs qu’elle représente deviennent des outils collectifs pour faire avancer les droits de toutes et tous. Notre plan stratégique pour 2006-2010 sera le reflet de cette vision.

    Diane Matte, Coordinatrice, Secrétariat international

    Femmes contre la mondialisation néo-libérale, échos d’une soirée

    Le jeudi 30 mars, les membres du Comité international ont participé à une soirée publique organisée, à Montréal, par la MMF et la Fédération des femmes du Québec.

    Elles ont évoqué l’impact de la mondialisation sur :

    - l’économie et le travail des femmes ;

    - la paix et la démilitarisation ;

    - les droits collectifs.

    L’économie et le travail des femmes

    Rosa Guillén, du Pérou, a mis en cause le modèle économique capitaliste et patriarcal qui domine dans son pays. Les transnationales cherchent à transformer les relations humaines en marchandises et poussent à la privatisation des ressources économiques publiques, (eau, électricité, communications..). Les femmes sont les premières à être pénalisées. Au Pérou, la Marche mène des actions de résistance et agit avec des groupes d’économie solidaire avec lesquels elle veut construire d’autres modèles économiques.  En Afrique du sud, dit Wilhelmina Trout, le gouvernement a présenté l’ouverture des marchés comme un facteur d’amélioration de la vie quotidienne. Mais cela a surtout mené au travail précaire. De nombreuses femmes travaillent comme vendeuses ambulantes et ne jouissent d’aucun droit social.  La situation n’est pas meilleure au Québec, a dit Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec. Faisant état d’une recherche sur les effets de la mondialisation sur la vie des Québécoises, elle a noté que les conditions de vie ne s’améliorent pas, les femmes ne gagnent que 70 % du salaire des hommes, les emplois occupés par les femmes sont de plus en plus précaires et l’écart est plus grand pour les immigrantes et les femmes des communautés culturelles.

    Paix, démilitarisation

    Pour Awa Ouédraogo (Burkina Faso), la mondialisation ne peut pas et ne veut pas promouvoir la paix parce la paix demande du cœur. Or, pour le moment, seule la recherche du profit domine, même si cela cause de nombreuses victimes parmi les femmes. Les femmes sont utilisées pour régler les conflits. Le viol est une arme qui humilie le camp adverse. La solution passe par la prise de conscience par les femmes de leurs droits. Emily Naffa, de Jordanie, a dénoncé l’impérialisme des États-Unis, dans sa région, avec comme unique objectif le contrôle des ressources pétrolières. Ceux-ci utilisent les organismes internationaux à leur solde (FMI, BM). Il faut la paix et pour cela, a-t-elle estimé, il faut agir de manière commune, créer de fortes alliances pour la démilitarisation.

    Le trafic sexuel et la marchandisation du corps des femmes

    Caridad Ynares (Jing) des Philippines a rappelé la lutte menée aux Philippines contre les bases militaires américaines qui se sont retirées en 1991-1992. Jean Enriquez, membre de la Coalition contre le trafic des femmes (Coalition Against Trafficking in Women - CATW), a rappelé que les femmes dans la prostitution étaient des femmes pauvres, ayant vécu la violence, les abus sexuels. La prostitution et le trafic des femmes répondent aux lois du marché. Il faut lutter contre la demande de prostitution et renforcer l’intégrité sexuelle et l’autonomie des femmes. Les proxénètes et les trafiquants des femmes doivent être poursuivis en justice. Miriam Nobre (Brésil) a, quant à elle, présenté les actions menées par les jeunes femmes contre la marchandisation du corps des femmes, notamment la publicité sexiste. Shashi Sail (Inde) a dénoncé la façon dont les fondamentalistes redéfinissent le rôle et l’image des femmes.

    Les droits collectifs

    Miriam Nobre (Brésil) a défendu le droit à produire des aliments de qualité, destinés à la consommation personnelle et non à l’exportation. La terre, l’eau ne doivent pas devenir des marchandises entre les mains des transnationales. Les paysannes et paysans doivent aussi conserver la propriété intellectuelle sur les semences. Les femmes jouent un rôle important dans la mesure où elles sont les gardiennes des semences. Shashi Sail (Inde) a vanté l’expérience  de la propriété collective des terres et le partage de la production. Elle a aussi évoqué la campagne de cartes postales que mène la Marche dans son pays pour que soit appliquée la réforme agraire (redistribution des terres prévue par le Land Ceiling Act), l’accès à la terre étant capital pour les femmes. Luisa Corvo, du Portugal, a rappelé le chemin parcouru concernant les droits des lesbiennes, depuis la révolution des Œillets de 1975, qui a mis fin à la dictature dans son pays. La lutte contre l’homophobie reste toutefois d’actualité.

    Déménagement du Secrétariat international vers un pays du sud

    En juillet 2006, la rencontre internationale de la Marche aura à décider du lieu du déménagement du Secrétariat international (SI). La décision avait été prise en 2003 de favoriser le transfert du SI vers un pays du sud. Les coordinations nationales du Brésil et du Mali ont posé leur candidature. Le processus de transition se met en place pour assurer le transfert des dossiers et la formation d’une nouvelle équipe.

    Rencontre internationale au Pérou

    La 6e  rencontre internationale de la Marche mondiale se tiendra à Lima au Pérou du 2 au 9 juillet 2006 sous le thème « Changer la vie des femmes, Changer le monde ».

    Cette rencontre sera l’aboutissement de notre processus de planification stratégique. Nous y ferons un retour sur nos actions mondiales de 2005 et adopterons un plan d’actions stratégiques pour le mouvement de la Marche mondiale des femmes de 2006 à 2010. La présence du plus grand nombre de coordinations nationales est d’autant plus importante que nous sommes dans la construction d’une nouvelle vague de mobilisations et du renforcement de notre mouvement. Nous y parlerons de l’impact de la Marche mondiale des femmes, de nos objectifs politiques pour les prochaines années, des actions à venir, des alliances à poursuivre et construire. Plusieurs débats, idées, échanges stimuleront nos luttes féministes au niveau local, national, régional et mondial. Nous sommes un mouvement de féministes dépassant les frontières et engagé dans la transformation sociale. Nous sommes un mouvement irréversible, nous souhaitons le rendre dorénavant incontournable!

    Nous vous rappelons que l’accès aux rencontres internationales se fait par le biais des coordinations nationales, chaque coordination étant invitée à envoyer un maximum de trois déléguées. Nous espérons que votre coordination nationale pourra envoyer des déléguées à cette rencontre qui constitue un des moments forts de la vie de notre mouvement.

    Mise à jour de nos listes de groupes participants

    Nous avons récemment envoyé un courrier aux groupes participants afin de nous assurer que nous avons les bonnes coordonnées et que les listes de groupes participants reflètent la réalité des forces qui sont actuellement actives au sein de la Marche.

    À l’issue de ce processus de mise à jour de nos listes,  nous pourrons distinguer les groupes participants actifs des organisations qui sont intéressées à recevoir de l’information sur la Marche mais ne peuvent s’engager à organiser des actions en lien avec la Marche (dorénavant appelées des sympathisantes).

    Les groupes participants actifs seront les groupes répondant aux critères suivants :

    - être soit un groupe autonome de femmes, un comité de femmes à l’intérieur d’un groupe mixte ou un organisme mixte qui n’a pas de comité de condition féminine mais à l’intérieur duquel un groupe de femmes assument le leadership de la Marche

    - adhérer aux objectifs, aux valeurs et à la plate-forme mondiale de la Marche mondiale des femmes

    - être prêt à participer aux actions des coordinations nationales, à intégrer les actions de la Marche dans son programme d’activités ou à faire la promotion de la Marche mondiale des femmes

    Il ne sera dorénavant plus possible d’être considéré comme groupe participant « actif » sans avoir de liens avec la coordination nationale de son pays ou territoire, là où il y en a une.  La liste complète de ces groupes participants actifs sera publiée sur le site Web de la Marche.

    S’il existe une coordination nationale de la MMF dans votre pays ou territoire : Si vous avez participé aux actions de 2005 dans votre pays, vous serez automatiquement inscrites comme groupe participant actif par votre coordination nationale. Les autres groupes seront contactés sous peu par la coordination nationale pour savoir si vous vous considérez comme groupe participant actif selon les nouveaux critères et vous inviter à participer aux actions futures de la coordination. Si vous n’avez PAS été actifs en 2005 mais que vous aimeriez le devenir dans le futur, n’hésitez pas à contacter votre coordination.

    S’il n’existe PAS de coordination nationale de la MMF dans votre pays ou territoire : Les groupes participants qui désirent demeurer actifs au sein de la MMF sont priés de contacter le Secrétariat international en indiquant bien que vous voulez demeurer sur la liste des groupes participants actifs. De plus, vous êtes fortement invitées à créer une coordination de la MMF chez vous. Le Secrétariat international peut vous fournir l’ancienne liste des groupes participants de votre pays ou territoire pour vous faciliter cette tâche et vous envoyer plus de détails sur les rôles et responsabilités des coordinations nationales

    Les sympathisantes:

    Tous les groupes qui ne se considèreront plus « actifs » et qui ont un courrier électronique seront inscrits sur une nouvelle liste de distribution des informations et nouvelles de la Marche mondiale des femmes. Via cette liste, nous distribuerons des informations comme le Bulletin de liaison international, les appels à la mobilisation, etc. Si vous n’avez pas de courriel, avisez-nous.

    Nancy Burrows, agente de liaison, Secrétariat international

    Présence aux forums sociaux mondiaux

    En 2006 le Forum social mondial était « polycentrique » ou décentralisé. Dans les Amériques, il a eu lieu à Caracas au Venezuela (24-29 janvier); en Afrique, à Bamako au Mali (19-23 janvier); en Asie à Karachi au Pakistan (24-29 mars).  Dans chaque forum, la Marche mondiale des femmes a présenté un atelier: « Les femmes en mouvement changent le monde ».

    À Bamako, l’atelier et un débat sur les violences envers les femmes se sont déroulés sur le site du Forum consacré à l'Univers des Femmes à la Cité de la culture. Les débats ont  abordé de nombreux thèmes : violences machistes, excision, polygamie, prostitution, guerres, maladies, analphabétisme, difficultés d’accéder à la propriété foncière et au logement, défense de l'économie solidaire, nécessité de renforcer les capacités des femmes à la base et de former des femmes leaders. Les femmes ont réclamé le respect des textes internationaux sur les femmes et dénoncé l'assistanat financier des pays riches. Elles veulent développer les droits économiques, sociaux et culturels des femmes et les amener à jouer un rôle prépondérant dans l'exploitation d'alternatives économiques crédibles.

    La MMF burkinabè a présenté la Charte mondiale et la caravane qui a circulé dans le pays pour divulguer le contenu de la Charte. Elle a rappelé que la paix est un combat essentiel. Ouagadougou a, depuis le 17 octobre 2005, sa Place de la femme pour la paix et une Avenue de la paix et la coordinatrice du Burkina Faso, Awa Ouédraogo, a reçu le prix CIVIPAX 2005. Suite au relais, cinq organisations burkinabès (dont quatre collectifs) ont décidé de conjuguer leurs efforts dans la lutte contre la violence envers les femmes. Un plan d’action 2006 sera élaboré sous peu.

    À Caracas, outre l’atelier sur « Les femmes en mouvement changent le monde », la Marche organisait, avec d’autres organisations, une Cour internationale des femmes contre la violence patriarcale du néo-libéralisme. Plus de mille personnes ont écouté les témoignages de 26 femmes issues de 16 pays qui ont dénoncé les différentes formes de féminicides, l’exploitation et le trafic sexuel, la lutte contre le fondamentalisme, la diversité sexuelle, les luttes syndicales, les femmes vivant avec le VIH/Sida, la militarisation en Amérique latine, etc.  La cour a proposé des alternatives à la « civilisation excluante, aux violences exercées envers les femmes dans les guerres et par le marché capitaliste. Pour sa part, la MMF-Colombie a organisé un atelier sur « Violence, dette, pauvreté et militarisation : une relation perverse ». 

    À Karachi, le forum a accueilli 40 000 personnes de 58 pays. Il était centré sur la lutte contre la mondialisation néolibérale, les guerres et la militarisation, le néo-libéralisme et l’impérialisme. L’atelier de la Marche s’est déroulé devant 150 personnes, essentiellement des travailleuses et travailleurs à domicile et des personnes liées à un employeur par le remboursement d’une dette et qui vivent une forme d’esclavage (Bonded Labour) originaires du Bangladesh, Népal et Pakistan. En l’absence des intervenantes indiennes qui n’ont pas obtenu leur visa,  l’atelier a été entièrement animé par des Pakistanaises.  Elles ont évoqué les inégalités au travail, la paix et la démilitarisation, les lois discriminatoires et la violence, l’éducation et la recherche. Les femmes ont ensuite participé à une marche organisée avec l’aide de la Fondation Rukhshi sur la Pauvreté.

    Texte rédigé à partir des informations fournies par Awa Ouédraogo (Burkina Faso), Nelly Martin (France), Saleha Athar (Pakistan) et Radio féministe internationale (FIRE).

    Enfin, la Marche était présente au 4ème Forum Social Européen en mai 2006.

    Autour du thème Femmes en mouvement, changeons l’Europe,  changeons le monde !, elles ont organisé 9 séminaires et de nombreux ateliers d’intérêt  féministe. La dimension du genre était également présente dans plusieurs des 210 autres séminaires et des dizaines d’ateliers du Forum.
    Le point culminant de tout cela a été la grande  Assemblée des Femmes le samedi 6 mai à 10h

    Les séminaires répondaient à 4 besoins fondamentaux :

    1)  la création d’actions  et de mobilisations autonomes des femmes

    2) l’élaboration de revendications fortes et précises, susceptibles  d’être intégrées dans un

    programme politique

    3) la promotion de l’organisation des jeunes femmes  au niveau international

    4) le rapprochement, la collaboration et la mise en réseau systématique avec les femmes

    de l’Europe de l’Est.

    Nous considérons que ces questions se recoupent avec celles de la solidarité internationaliste entre
    les femmes de chaque pays et les immigrées, ce qui constitue un principe de base du mouvement
    féministe et parallèlement un facteur qui contribuera au succès de nos luttes.

    L’Assemblée des Femmes d’Europe veut donner la parole à des dizaines de réseaux européens et rendre visible le travail féministe réalisé dans le cadre du Forum Social Européen. Un projet de Manifeste européen des femmes circule sur les listes depuis 2 mois. À long terme, l’objectif est de donner naissance à un dialogue interne élargi au niveau européen, entre les divers réseaux des mouvements féministes mais aussi des autres mouvements sociaux.

    Les séminaires coorganisés par la Marche Mondiale des Femmes sont au nombre de trois.

    - « La Lutte des Femmes contre la Violence du genre» : le but est d’examiner comment organiser une grande mobilisation unitaire contre la violence contre les femmes au niveau européen.

    - « Les femmes et les conditions de travail dans le capitalisme néolibéral » examinera quelles sont les stratégies dont les syndicats et les mouvements ont besoin pour lutter contre la précarité du travail, le chômage et la désintégration de l’état social, qui touchent en premier lieu les femmes ?

    - « Etre une femme jeune aujourd’hui, indépendance économique, sexisme et sexualité ». Dans un monde où le travail et la vie sont de plus en plus précaires, la liberté des jeunes femmes est de plus en plus limitée. Nous demandons, tout d’abord, notre indépendance économique, pour être en mesure de construire notre liberté personnelle.

    Sonia Mitralia, Membre de la Coordination du réseau grec de la Marche Mondiale des Femmes.

    Site Web remodelé

    C’est fait ! Sous l’adresse www.marchemondialedesfemmes.org, vous avez désormais accès à l’ensemble du site Internet. Tous les dossiers émis par la Marche sont là, des origines à aujourd’hui. Vous n’avez plus à utiliser l’adresse mmf.lecarrefour.org qui accueillait les actions 2005. Cette section est intégrée dans le nouveau site à la rubrique Actions.

    La liste des dossiers est dans la colonne de gauche. En voici le détail.

    1. Qui nous sommes       

    -     Ce qu’est la Marche mondiale

    - Nos objectifs, tels qu’adoptés lors de la 3è rencontre internationale, 5 octobre 2001

    - Nos valeurs (Déclaration sur nos valeurs, adoptée lors de la 4è rencontre internationale à New Delhi en mars 2003)

    - Charte mondiale des femmes pour l’humanité, adoptée lors de la 5è rencontre internationale à Kigali en décembre 2004

    2. Nos revendications

    - 17 revendications pour éliminer la pauvreté et la violence envers les femmes, adoptées en 1998 et revues en 2001

    - Revendications nationales adoptées par les pays en 2000

    3. Structure de la Marche mondiale des femmes

    -   Comité international (CI)    

    -   Collectifs                                     

                    1.      Alliances et mondialisation

                    2.      Communications

    3.      Paix et démilitarisation

    -  Groupes de travail

                    1.      sur la violence et le trafic sexuel

                    2.      sur les alternatives économiques féministes

                    3.      sur les droits des lesbiennes

    -  Coordinations nationales et groupes participants 

                   1.      Afrique

                   2.      Amériques

                   3.      Asie/Océanie

                   4.      Europe

                   5.      Moyen-Orient/Monde arabe

    -  Rencontres internationales

                    1.      Montréal, Québec, 1998

                    2.      New York, États-Unis,18 octobre 2000

                    3.      Montréal, Québec, 2001

                    4.      New Delhi, Inde, 2003

                    5.      Kigali, Rwanda, 2004

    6.      Lima, Pérou, 2006

    -   Secrétariat international

    4. Nos thèmes de travail       

    - Pauvreté

    - Violence

    - Paix et démilitarisation

    - Trafic sexuel

    - Droit des lesbiennes

    - Femmes et économie

    - Alliances et mondialisation

    5. Nos actions     

    2000

    - 8 mars 2000, lancement de la Marche mondiale des femmes

    - 8 mars-17 octobre, actions dans les pays

    - 15 octobre 2000, manifestation à Washington

    - 16 octobre 2000, rencontres avec les responsables du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale

    - 17 octobre 2000, rencontre avec les responsables de l’ONU et marches dans le monde entier

    2001, participation au Sommet des Amériques, Québec

    2002, Participation au Forum social mondial

    2005

    - Charte

    - 8 octobre-17 mars 2005 : Relais mondial de la Charte mondial des femmes pour l’humanité

    - Courtepointe : carrés réalisés durant le relais de la Charte

    - 17 octobre 2005 : 24 heures de solidarité féministe

    - Carnet de solidarité, 17 octobre 2005

    - Des écrivaines commentent la Charte mondiale des femmes pour l’humanité

    - Carte du relais de la Charte et de la courtepointe

    6. Membres

    Devenez membre de la Marche mondiale des femmes
    Soutenez la Marche en devenant une Amie de la Marche

    7. Hyperliens

    - Vers les sites des coordinations membres de la Marche mondiale des femmes

    - Vers d’autres sites

    8. Publications       

    - Cahier des revendications de la Marche mondiale des femmes, 2000

    - Pas à pas pour changer le monde, 2000

    - Sexisme et mondialisation, 2000

    - Lettre au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, 2000

    - Lettre à Kofi Annan, Secrétaire général de l'ONU, 2000

    - Appel pour un monde égalitaire, 2001

    - « Quel financement... pour quel développement? », 2002 

    - Le G8 et les femmes, deux mondes à part, 2002

    - Le FSM vu par les femmes, 2003

    - Femmes contre la guerre en Irak, 2003

    - OMC, la bourse ET la vie, 2003

    - Charte mondiale des femmes pour l’humanité, 2004

    - Document d’accompagnement 1 à la Charte mondiale des femmes, 2004

    - Document d’accompagnement 2 à la Charte mondiale des femmes, 2004

    - L’économie en question du point de vue des femmes, 2004

    - Changer de cap, les ODM au crible de la Charte mondiale des femmes pour l'humanité, 2005

    9. Bulletins de liaison

    Tous les Bulletins de liaison internationaux depuis 1999

    10. Multimédia : la Marche en photos, vidéos et audios       

    - Chansons de la Marche 

    - Photos illustrant les rencontres de la Marche

    - Photos illustrant les actions de la Marche (2000, FSM, etc.)

    - Vidéos illustrant les actions de la Marche

    - Autres : Powerpoint, affiches, etc

     11. Médias        

    - Dossier de presse présentant la Marche (pour les journalistes)

    - Communiqués de presse

    - Entrevues audio téléchargeables (pour les médias)

    12. Matériel promotionnel        

    - Des cartes postales pour le 8 mars 2006

    - Auto-collants

    - Éléments graphiques

    - Logo de la Marche

    13. Nous contacter

    14. Plan du site

    15. informations sur chaque pays (à venir)

    16. Moteur de recherche (à venir)

    En provenance des pays

    Brésil : appui aux femmes de Via Campesina

    Le 8 mars 2006, à l’aube, près de 2000 femmes membres de Via Campesina ont mené une action contre l’entreprise Aracruz Celulose implantée au Rio Grande do Sul qui fabrique la pulpe d’eucalyptus utilisée dans l’industrie papetière. Leur but était de dénoncer le Désert vert  que crée l’agro-commerce avec la culture de l’eucalyptus qui exige beaucoup d’eau. Des recherches montrent que, dans les zones où sont plantés les eucalyptus, le volume des cours d’eau diminue. Bref, les cultures sont soumises, dans ce cas, aux dictats du marché international (la production de papier est essentiellement utilisée dans les pays du Nord), favorisant les exportations et entraînant la surexploitation du travail.

    « Aracruz contredit le modèle d’agriculture paysanne que nous défendons. Nous luttons pour défendre une agriculture qui respecte la nature, qui produise des aliments pour la satisfaction de nos besoins et qui maintienne notre souveraineté alimentaire », expliquent les femmes de Via Campesina. « Nous sommes des paysannes, filles de cette terre brésilienne, que depuis 500 ans, nous avons arrosée de sueur, de sang et du travail de tant de générations de femmes et d’hommes de différentes ethnies. De même, avec toutes les luttes de résistance des peuples autochtones, pauvres noirs et blancs, notre pays reste un territoire pour l’extraction de richesses qui alimentent  le profit des grands groupes capitalistes. Le Brésil est loin d’être une nation libre et souveraine. »

    La justice a entamé une action contre les femmes et des leaders paysans. La Marche au Brésil a entamé une campagne de pétitions et autres actions de solidarité pour soutenir les prisonnières. Elle réclame aussi un débat sur la criminalisation des mouvements sociaux et l’impunité dont bénéficient les transnationales.

    Mozambique : Loi contre la violence conjugale

    Après quatre années de discussion, le parlement mozambicain a adopté, par acclamation, le projet de loi sur la violence conjugale. Revendiqué par la Marche au Mozambique en 2000, le projet a été soutenu par la société civile (organisations de femmes luttant pour leurs droits humains) et a suscité la participation de plusieurs représentantEs de l’État (ministère public, Cour suprême, cabinets chargés de la violence dans les unités policières)  et du parlement (Cabinet/Groupe de la Femme du parlement).

    La loi indique que l’État doit mener des actions d’éducation, de formation, de toutes les institutions concernées par la question et que le personnel médical doit être sensibilisé à la question. Il doit aussi soutenir les organismes communautaires aidant les femmes. Le droit à vivre sans violence est reconnu.

    « Nous sommes contentes, c’est un pas de plus que nous avons gagné en ce qui concerne les droits des femmes », indique Ximena Andrade, de la Marche au Mozambique.

    Collaboratrices

    Merci aux collaboratrices de ce Bulletin de liaison :

    Ximena Andrade (MMF Mozambique), Saleha Athar (MMF Pakistan), Élise Boyer (traductrice vers l’anglais), Michelle Briand (traduction vers le français), Nancy Burrows (Secrétariat international), Nicole Kennedy (traductrice vers l’anglais), Chantal Locat (Photos), Diane Matte (Secrétariat international), Nelly Martin (MMF France), Sonia Mitralia (MMF Grèce), Miriam Nobre (MMF Brésil), Awa Ouédraogo (MMF Burkina Faso), Magaly Sala-Skup (traductrice vers l’espagnol), Brigitte Verdière (Communications).

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Last modified 2006-05-26 12:36 PM
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