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Bulletin de liaison - Septembre 2004

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Bulletin de liaison, Septembre 2004, Volume 7, Numéro 3

LE SOMMAIRE :

  • Nouvelles de l'international
  • Collectifs et groupes de travail
  • Alliances
  • L'action en région
  • D'inspiration nationale
  • En vrac
    • Collaboratrices
    • Prochaine édition
    • Nos coordonnées

    NOUVELLES DE L'INTERNATI0NAL

    Le Comité international face aux défis de 2005

    Le Comité international de la Marche s’est réuni du 26 au 29 août à Montréal. À quelques semaines à peine de la 5è rencontre internationale au Rwanda et du lancement des actions de 2005, les membres ont partagé informations et commentaires sur l’état d’avancement des actions. Avec un énorme obstacle à surmonter : celui du sous-financement chronique des actions, particulièrement des tâches de fonctionnement du Secrétariat international.

    Six membres étaient présentes : Rosa Guillén (Pérou), Diane Matte (Secrétariat international), Miriam Nobre (Brésil), Awa Ouedarogo (Burkina Faso), Shashi Sail (Inde). Maria Casarès (Suisse) et Mathilde Kayitesi (Rwanda) ont assisté en tant qu’observatrices et en raison de l’implication de leurs coordinations dans les actions de 2004 et de 2005. Emily Naffa (Jordanie), Omaima Elmardi (Soudan) et Jing Geaga (Philippines) n’ont pu se déplacer, faute de réservation dans les avions ou de moyens financiers.

    Financement. La question des finances de la Marche mondiale des femmes a d’ailleurs été sur le tapis tout au long de la réunion. Le Secrétariat a fait état des difficultés énormes qu’il y a à faire financer des actions dont la coordination se réalise dans un pays situé dans un pays « riche ». Les bailleurs de fonds se font frileux depuis 2001. S’il est possible de faire financer des projets, il est quasiment impossible d’obtenir de l’argent pour le fonctionnement du secrétariat.

    Six personnes travaillent à temps plein pour mener à bien les actions de 2005 en collaboration avec les coordinations nationales et les groupes dans le monde. Fin août, les caisses étaient vides. Certes, un certain montant parviendra en septembre de l’Agence intergouvernementale de la francophonie, qui subventionne en partie la refonte du site Web de la Marche mondiale mais les deux-tiers de la somme iront aux partenaires : Burkina Faso, Roumanie, Rwanda (voir plus loin). Et encore ce projet est-il conditionné à la réception de fonds d’autres institutions.

    Pour parvenir à maintenir ces emplois, des solutions ont été avancées : deux salariées partiront avec un contrat de coopérantes volontaires mené par CUSO Québec au Pérou, l’une pour 5 mois, l’autre pour 3. Une autre pourrait avoir un contrat similaire au Rwanda. La situation des autres salariées n’est pas réglée. Un emprunt sera réalisé pour couvrir les salaires jusqu’au 1er novembre 2004 mais ce type de mesure doit avoir un caractère limité dans le temps et dans son montant.

    Parmi les autres mesures adoptées, le Comité international a décidé d’appuyer activement une campagne d’appel aux participations de la part des groupes membres de la Marche, aux alliées et toutes autres personnes susceptibles de financer la Marche. Une lettre parviendra sous peu aux coordinations nationales. La campagne sera visibilisée sur le site Web de la Marche. Appui est recherché auprès des groupes de femmes du Québec pour solliciter une contribution auprès des gouvernements québécois et canadien. Le Secrétariat continuera à rechercher activement de nouveaux financements en se concentrant sur des « gros » bailleurs de fonds.

    Toutes ces mesures sont cruciales pour la survie du Secrétariat. Il est aussi nécessaire de repenser les structures de la Marche, de réfléchir à la nécessité et au mode de fonctionnement du Secrétariat international. Les tâches assurées aujourd’hui de manière centralisée doivent-elles être éclatées entre des coordinations ? Quel est le moyen d’assurer la pérennité de notre mouvement : telle sera la question à se poser au Rwanda.

    Amendements à l’ébauche de la Charte. Après cette introduction, les déléguées ont examiné la proposition de seconde ébauche de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité, réalisée en tenant compte des commentaires apportés par les groupes lors de la consultation (voir ci-dessous). Des amendements ont été adoptés.

    La seconde ébauche sera envoyée aux coordinations nationales pour une dernière consultation à mener avant la rencontre au Rwanda (voir aussi le texte dédié à cette rencontre ci-dessous). Elle sera disponible sur le site Web. Les coordinations nationales doivent envoyer leurs commentaires avant le 20 novembre à Brigitte Verdière.

    L’adoption de la Charte aura lieu le 10 décembre. Elle sera précédée par des ateliers de discussion. Le Comité international sera chargé d’encadrer le processus d’adoption.

    Cette ébauche est axée autour des cinq valeurs mises en avant dans la charte : liberté, égalité, solidarité, justice, paix. Elle seule fera l’objet d’adoption. Un document explicatif accompagnera la Charte, qui doit encore être rédigé.

    La Charte devra être disponible pour le Forum social mondial qui se tiendra fin janvier à Porto Alegre au Brésil. Ensuite, plusieurs versions seront éditées qui seront utilisées durant le relais en 2005. Il est suggéré d’éditer un format affiche et un format de poche. Après son adoption, la Charte sera envoyée à des groupes alliés, féministes, membres des mouvements sociaux, et pourrait être présentée à certaines personnalités. L’envoi aux institutions internationales comme l’ONU n’a pas fait l’unanimité. Nous y reviendrons au Rwanda.

    Échange des connaissances. Cet échange est au cœur de la décentralisation du Secrétariat de la Marche mondiale. Une étude est menée en lien avec l'Alliance de recherche IREF/Relais-femmes (Montréal) afin de mieux cerner l’évolution et les apprentissages de la Marche. Plusieurs membres du Comité international ont été interrogées, ce qui permet de déterminer les forces et faiblesses du fonctionnement actuel. Une « trousse » contenant des informations de base pouvant servir à toutes les coordinations nationales sera réalisée.

    Sur le plan technique, la décentralisation est liée à la refonte du site Internet actuel afin de permettre aux responsables des collectifs et groupes de travail, aux responsables des actions de 2005 de diffuser elles-mêmes l’information sur le Site. Il serait ainsi possible de suivre la progression du relais de la Charte et de la courtepointe. Ce projet a reçu l’appui de l’Agence intergouvernementale de la francophonie. Des fonds complémentaires doivent être trouvés pour le mener à bien.

    Groupes de travail et collectifs. Le Collectif Paix et militarisation organise un séminaire du 26 au 30 septembre dans la région des Grands lacs africains (voir section Collectifs). Le Groupe de travail sur les droits des lesbiennes voudrait en organiser un en 2005. Le Collectif Alliances et mondialisation procèdera à une évaluation de notre participation au sein des Forums sociaux mondiaux. Pour le FSM 2005, les femmes de la Marche envisagent de mener de multiples actions mobiles dans la ville, d’être présentes en nombre dans les conférences et actions des mouvements sociaux. L’idée est d’être actives et très visibles. Ceci dit, certains collectifs et groupes de travail fonctionnent de manière aléatoire. Parmi les obstacles avancés : la langue utilisée pour les échanges, la surcharge de travail qu’ont déjà les femmes qui en sont membres. La réflexion mérite d’être menée sur ce sujet.

    Actions 2005. La coordination de la Marche au Burkina Faso coordonne le relais de la Charte, qui sera lancée au Brésil le 8 mars 2005, et de la courtepointe. Les Suisses assureront la coordination des 24 heures de solidarité le 17 octobre. Un premier calendrier a été élaboré.

    Le Comité international a officiellement désigné le Burkina Faso comme point final du relais de la Charte le 17 octobre 2005. Un premier calendrier du relais est présenté.

    Enfin, dernier point important, et non des moindres : celui de la rencontre internationale au Rwanda (voir ci-dessous).

    Brigitte Verdière, responsable des communications, Secrétariat international


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    Bulletin de liaison, Septembre 2004, Vol. 7, numéro  3

    Seconde ébauche de la Charte mondiale des femmes

    La seconde ébauche de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité est disponible. Elle tient compte des commentaires apportés à la première version par plusieurs groupes membres de la Marche mondiale des femmes. Le mot d’ordre : bon, mais peut nettement mieux faire, surtout si on veut, comme cela est ressorti de la majorité des réponses, utiliser la Charte dans les luttes quotidiennes.

    Premier constat : la participation a été très bonne. Lors de la consultation qui s’est déroulée d’avril à juillet, nous avons reçu des commentaires en provenance de 33 pays et territoires. Certains émanant de coordinations ayant consulté les groupes présents sur leur territoire, on peut chiffrer à plus de 200 le nombre de groupes ayant analysé la Charte de près. Convergences. Il y a, dans les commentaires, des convergences. Les principales critiques portent sur la longueur du texte. Il est trop long !, nous dites-vous, ce qui lui enlève de la force, donc de l’efficacité. Il faut être plus concrètes, et mettre plus de passion dans notre propos. Ceci dit, vous êtes plusieurs à pointer du doigt ce qui manque, certaines ne se retrouvant pas dans des accusations qui oublient des réalités importantes : mariages précoces ou forcés, mutilations génitales, cherté des produits alimentaires de base, système de castes et tribalisme, etc.

    Le choix de baser la Charte sur les valeurs de liberté, égalité, solidarité, paix, justice a fait l’unanimité. Le ton utilisé semble aussi faire consensus, même s’il faut plus d’unité, éviter qu’il oscille entre la déclaration, le manifeste, l’utopie. Qu’il reste formel, et l’on sera beaucoup plus prises au sérieux, écrivez-vous. Car, au-delà du texte, il y a son adoption, sa reconnaissance, point qui reste à déterminer ensemble, mais dont toutes se soucient.

    Il semble nécessaire de mieux ancrer la Charte dans la Marche, de l’appuyer sur nos valeurs et nos 17 revendications. Nous comprenons aussi qu’il nous faut être plus positives. La Charte décrira le monde que nous voulons bâtir. Elle proposera des alternatives. Elle ne doit pas être un document critique.

    Divergences. Bien sûr, les avis sont partagés et chaque propos a aussi son contraire. Ainsi, certaines trouvent l’introduction trop féministe, d’autres pas assez. Certaines veulent condamner les gouvernements, d’autres pas. Il faut moduler la critique de l’ONU, ce n’est pas l’institution qu’il faut viser, mais les États qui en empêchent le bon fonctionnement. Il faut plus condamner le néo-libéralisme, redéfinir l’État que nous voulons, le mot démocratie étant sujet à caution quand on sait à quel point certains États pas du tout démocratiques, se servent de cette appellation pour mener des politiques répressives, voire guerrières. Le travail non rémunéré, celui des enfants, dans les zones franches, doivent être dénoncés. Des redéfinitions s’imposent.

    Parlerons-nous systématiquement des femmes et des hommes? Certaines problématiques, telles la violence, sont-elles vraiment à mettre sur le même pied pour les deux sexes ? Quelles libertés défendons-nous ? Sont-elles toutes acceptables ? Comment faire l’unanimité sur des thèmes qui restent difficiles à aborder pour certaines ?

    Synthèse. Au fil des lectures, nous avons perçu bien des questionnements. Mis bout à bout, ils nous posent le sacré défi de synthétiser tout cela pour que la Charte soit la plus représentative

    Une des « solutions » proposées est de ramener la Charte à un document court, percutant, porteur d’avenir. L’introduction sera réduite, elle situera la Charte dans le contexte de la Marche et introduira les 5 valeurs sur lesquelles nous basons la Charte. Pour chaque valeur, nous aurons des affirmations et les conditions pour les réaliser. Enfin, la Charte se terminera par un appel aux autres groupes de femmes et aux mouvements sociaux. C’est ce document qui sera adopté lors de la rencontre au Rwanda. Il sera La Charte mondiale des femmes pour l’humanité et ne pourra pas être modifié. Les dénonciations et accusations du monde actuel, les explications des choix des valeurs, la précision de la façon dont nous utilisons certains termes, seront dans un document qui accompagnera la Charte et que chaque groupe pourra adapter à sa réalité.

    Au-delà des commentaires, nous avons noté vos encouragements et vos attentes qui laissent augurer que la Charte, une fois adoptée, sera un instrument important pour vous toutes, au jour le jour.

    Vous pouvez lire certains commentaires que nous avons reçus en consultant le site Web à la page suivante :

    Cliquez dans le texte même de la Charte puis sur la fenêtre "Voir les commentaires/See the commentsConsultar los comentarios"

    Brigitte Verdière, responsable des communications, Secrétariat international


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    Bulletin de liaison, Septembre 2004, Vol. 7, numéro  3

    Actions: En route vers 2005…

    Il y a de l’effervescence dans l’air… car nos actions mondiales de 2005 arrivent à grands pas! En effet, des coordinations nationales préparent déjà le lancement de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité, le Relais mondial de la Charte et de la courte pointe et les 24 heures de solidarité.* Lors de sa rencontre en août, le Comité international a précisé le trajet final du Relais mondial et les responsabilités dans la coordination des actions.

    La décentralisation de la coordination des actions mondialesLes actions de 2005 seront décentralisées. Ainsi, le lancement de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité est organisée par la coordination du Brésil, le Relais mondial de la Charte et la construction de la courtepointe par le Burkina Faso et les 24 heures de la solidarité féministe par la Suisse (la décentralisation joue aussi dans l’organisation de la prochaine Rencontre internationale par le Rwanda et au sein des collectifs et groupes de travail).

    Concrètement, chacune de ces coordinations nationales élaborera le contenu et la forme des actions avec le Comité international sur et assurera la liaison avec les coordinations nationales (dans les trois langues de travail de la Marche). Elle traitera et gèrera l’information reçue (incluant la mise à jour de certaines parties du site Web) et s’assurera le financement dont elle a besoin. Le Secrétariat international fera circuler l’information et soutiendra les coordinations ayant un mandat mondial.

    Des moyens seront mis en place pour faciliter la décentralisation (utilisation du site Web, échanges de connaissances afin de faire bénéficier des leçons apprises par le Secrétariat international et les autres instances internationales depuis plus de 6 ans, etc.). Un Comité actions mondiales 2005 facilitera la coordination de l’ensemble du plan d’actions. Il s’agit d’un beau défi à relever qui va nous propulser en avant dans le renforcement de notre mouvement mondial!

    Lancement mondial de la Charte mondiale des femmes le 8 mars 2005Vous êtes toutes invitées à organiser des lancements de la Charte chez vous le 8 mars 2005. Entre l’adoption de la Charte sera adoptée le 10 décembre 2004 à la Rencontre internationale au Rwanda et le 8 mars 2005, vous aurez le temps de la faire traduire dans les différentes langues de chez vous avant le 8 mars. La Marche brésilienne proposera une stratégie médiatique pour le lancement et offrira des outils promotionnels (dépliant, etc.) adaptables aux réalités locales. Nous vous communiquerons sous peu une proposition de slogan pour les actions et le lancement de 2005. Pour plus d’informations, vous pouvez joindre la Marche au Brésil à marchamulheres@sof.org.br

    Relais mondial de la Charte et de la courte pointe Préparez-vous – la créativité est de mise pour ce Relais mondial ! Du milieu rural au cœur de la ville, par bateau, en parachute ou à dos de chameau, au sommet d’une montagne ou à la frontière entre deux ou même trois pays… Notre rêve serait de voir la Charte faire escale dans autant de types de lieux différents qu’il existe de féministes, et que la passation du relais soit des plus originales! Plusieurs pays et territoires prévoient déjà des actions communes aux frontières administratives, qui les uniront au-delà des lignes de partage souvent tracées arbitrairement.

    Certains groupes feront circuler la Charte dans tout le pays durant l’escale, d’autres organiseront une action nationale d’envergure dans un lieu précis, d’autres encore se regrouperont à deux-trois pays ou territoires pour accueillir la Charte. Ce sera l’occasion d’interpeller des institutions politiques et économiques et nos communautés, de faire valoir les luttes spécifiques que chacune vit et de médiatiser les mobilisations. De plus, une immense courte pointe sera construite progressivement durant le Relais, chaque coordination y ajoutant son carré de tissu illustrant le monde que nous construisons – notre utopie féministe!

    La Charte partira du Brésil, le 8 mars. Elle parcourra ensuite les Amériques (de début mars à début mai), l’Europe (en mai et juin), l’Asie-Océanie (juillet), le Moyen-Orient et l’Afrique (de fin août à octobre). Le point final sera le Burkina Faso le 17 octobre 2005. Le Comité international a choisi le Burkina Faso car il correspond aux critères établis par le Comité. C’est un des pays les plus pauvres de la planète, les femmes y vivent des violences spécifiques (violence conjugale, mariages forcés, mariages précoces, lévirat, mutilations génitales). Enfin, la coordination de la Marche au Burkina Faso est active au sein de la Marche mondiale des femmes depuis ses débuts et a la capacité de mener à bien l’arrivée de la Charte et de la courte pointe.

    En octobre, les coordinations nationales seront informées des dates précises du passage de la Charte dans les points focaux. Pour des informations sur le relais vous pouvez contacter la Marche au Burkina Faso à l’adresse suivante : relaismondial2005@hotmail.com

    Les 24 heures de solidarité féministe le 17 octobre 2005 Entre midi et 13h (heure locale), les femmes de la planète organiseront des actions de solidarité d’une durée d’une heure. Cette action à relais suivra le soleil (en débutant en Océanie et en allant vers l’ouest) et durera donc 24 heures. Vous pouvez contacter la coordination Suisse, qui coordonnera cette action, à l’adresse suivante : 24h@marche-mondiale.ch

    À la recherche d’un slogan pour nos actions mondiales Avis à toutes – nous sommes à la recherche d’un slogan pour les actions mondiales de la Marche mondiale des femmes en 2005. Vous vous rappelez qu’en 2000 nous avions «2000 bonnes raisons de marcher »? Eh bien, en 2005 lorsque notre Charte fera le tour du monde et que nous organiserons des actions à relais – nous souhaitons également avoir un slogan qui nous unira. Laissez aller votre imagination et n’oubliez pas l’importance d’un slogan qui pourrait se traduire facilement dans les 3 langues d’usage de la Marche (anglais, français et espagnol) et éviter des références ou symboles trop spécifiques à un pays ou région du monde…

    Veuillez communiquer avant le 8 octobre toute proposition de slogan au Secrétariat international de la Marche soit par télécopieur ou par courriel info@marchemondiale.org en précisant « slogan » dans l’objet de votre message.

    En continuité

    Rappelons que la Marche mondiale des femmes est un mouvement irréversible. Nos actions ne s’arrêtent pas le 17 octobre 2005. Nous examinerons notre plan d’action pour 2005-2006 au Rwanda en décembre 2004. Toutes nos actions sont une continuité de notre mouvement mondial de femmes en action contre la pauvreté et la violence envers les femmes.

    Nancy Burrows, Secrétariat international

    * Pour plus d’informations sur nos actions voir l’article « Nouvelles de l’international : Êtes-vous prêtes pour 2005? Quelques clarifications sur nos actions mondiales » dans le Bulletin de liaison de juin 2004

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    Bulletin de liaison, Septembre 2004, Vol. 7, numéro  3

    5e Rencontre internationale, du 4 au 12 décembre 2004,
    Kigali, Rwanda : à grands pas!

    Notre travail d’organisation de la 5e Rencontre internationale avance à grands pas. Plusieurs coordinations nationales ont déjà exprimé leur intérêt à participer à cette importante activité de la Marche. La Coordination nationale de la Marche mondiale des femmes au Rwanda a mis sur pied un sous comité d’organisation de la rencontre.

    Prochainement nous vous ferons parvenir les documents préparatoires de la rencontre:

    1. le formulaire d’inscription;
    2. des informations sur le Rwanda;
    3. la deuxième version de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité afin de compléter le processus démocratique d’adoption de cet outil politique;
    4. les questions à aborder.

    Les déléguées devront posséder une connaissance approfondie de la Charte et endosser une position consensuelle des groupes de leur pays sur ce document fondamental de la Marche. Vous devez donc prévoir une rencontre de votre coordination nationale pour octobre ou novembre 2004.

    À ne pas oublier! Les inscriptions seront ouvertes jusqu’au 29 octobre 2004!

    Les objectifs de la rencontre sont:

    1. Faire le point sur les enjeux actuels pour les mouvements des femmes dans le contexte actuel (militarisation accrue de notre planète, avancées du néolibéralisme et des intégrismes et leurs conséquences sur la lutte contre la pauvreté et la violence envers les femmes et les filles) et sur l’action de la MMF;
    2. Adopter une Charte mondiale des femmes pour l’humanité, qui servira de base politique pour nos actions mondiales en 2005;
    3. Finaliser notre plan d’actions pour 2005 (utilisation de la Charte auprès des organisations internationales, lancement de la Charte et déroulement du Relais mondial de la Charte, 24 heures de solidarité féministe, actions nationales…);
    4. Échange et formation.

    Concernant la participation, cinquante femmes de la région (30 du Rwanda, 10 du Burundi, 10 du Congo) pourront assister à la rencontre. Les coordinations nationales doivent, pour leur part, désigner chacune 3 femmes pour cette rencontre. Le comité réfléchit à accomplir une action de solidarité avec les femmes rwandaises.

    On vous invite à participer en grand nombre à cette rencontre génératrice de synergie, de partage d’expériences, de recherche de solutions et d’actions des femmes de la Marche mondiale pour une vie sans pauvreté et sans violence envers les femmes et les filles.

    Amalfy Ortega, responsable de l'organisation logistique de la 5e Rencontre internationale au Rwanda en 2004 Secrétariat international


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    Septembre 2004, Vol. 7, numéro  3

    COLLECTIFS ET GROUPES DE TRAVAIL
    Collectif Paix et militarisation : séminaire fin septembre

    Le Collectif international sur la paix et la militarisation de la Marche qui est placé sous la responsabilité de la Concertation des Collectifs des associations féminines de la Région des Grands-Lacs (COCAFEM GL) s'est réuni du 26 au 30 septembre à Goma, en République démocratique du Congo. Une quarantaine de femmes ont discuté des enjeux entourant la paix, la militarisation et les femmes sur notre planète et développeront un plan d’action et d’intervention sur ces questions. Elles ont travaillé sur la question des violences sexuelles envers les femmes en temps de guerre, sur la façon dont nous pouvons utiliser la résolution 1325 de l’ONU pour faire avancer notre lutte pour la participation des femmes dans les processus de paix (prévention, résolution des conflits et reconstruction) et sur les mécanismes à mettre en place pour le maintien et la consolidation de la paix dans nos pays et dans le monde entier. Elles ont évoqué aussi la résistance des femmes à la militarisation et aux conflits armés et nos alliances avec le mouvement anti-guerre.

    Les participantes sont venues des différents coins du monde : El Salvador, Soudan, Suède, Suisse, Israël, Philippines, Burundi, Rwanda, la République démocratique du Congo, Serbie-Montenégro et Birmanie. Ces femmes réunies au sein du Collectif paix et militarisation de la MMF, se sont donné comme objectifs de :

    • faire un « état des lieux » des expériences et luttes pour la paix et contre la militarisation ainsi que l’impact des conflits armés et la militarisation sur les femmes dans les différentes régions du monde ;
    • développer une analyse commune féministe sur la paix et la militarisation dans un contexte de mondialisation ;
    • déterminer les campagnes internationales auxquelles la MMF devrait se joindre et identifier les alliances à développer ;
    • assurer la participation de la MMF aux mobilisations contre la militarisation et les multiples conflits armés, etc.;
    • élaborer une politique d'intervention de la Marche mondiale des femmes (MMF) dans ce domaine.

    La résistance des femmes contre la militarisation et la guerre est très vaste. Nous prenons des mesures et des pas nécessaires pour essayer de prévenir des conflits et arrêter la violence continuelle envers les femmes. La contribution des femmes à cet égard est très importante et cruciale. Le séminaire sera très fructueux et enrichissant pour l’ensemble de la MMF et pour l’avancement de la paix dans nos pays.

    Luisa Durante, Responsable des groupes de travail et des collectifs internationaux, Secrétariat international


    Collectif Alliances et mondialisation: la Marche prépare le Forum Social Mondial de 2005

    Depuis le lancement du Forum Social Mondial en 2000, la Marche Mondiale des Femmes s’est jointe aux efforts déployés pour le bâtir avec l’intention de donner plus de profondeur et de visibilité au féminisme et à l’action autonome des femmes, ingrédients essentiels du mouvement pour la mondialisation des luttes pour la justice.

    Depuis, nous participons aux forums sociaux mondiaux, régionaux et locaux en tant qu’organisatrices et participantes. Aujourd’hui nous voyons la nécessité d’un répit mondial pour laisser respirer le Forum et permettre qu’il se renouvelle au sein du mouvement réel, à partir des expériences diverses des femmes et des hommes qui tissent la résistance globale partout dans le monde.

    Changements dans les concepts et méthodologies du FSM. La quatrième édition de FSM tenue à Mumbai, en Inde, a joui d’une forte présence des secteurs populaires et des changements y ont été apportés dans le but :

    • d’encourager la participation des secteurs populaires dans le processus même du FSM ;
    • de démocratiser les choix thématiques et l’organisation des débats au sein du Forum ;
    • de rapprocher davantage la pratique organisationnelle et l’expérience des participants et participantes des forums de notre discours antilibéral et de faire des forums des espaces d’expérimentation des alternatives que nous proposons ;
    • de favoriser les débats sur les stratégies et les convergences des divers secteurs qui participent au processus du FSM.

    Une consultation mondiale menée sur les thèmes et les types d’activités, en vue d’un prochain forum, a permis de dégager des nouveaux sujets et axes transversaux pour le FSM.

    Structure organisationnelle : création du Conseil organisateur brésilien (COB). Les décisions concernant le Forum Social Mondial sont prises par le Conseil International et mises en œuvre par un secrétariat, composé de huit organisations, dont le siège se trouve à Porto Alegre.

    Pour organiser le FSM 2005, il s’est créé un Comité organisateur brésilien qui regroupe 24 organisations de ce pays. La Marche mondiale des femmes au Brésil en fait partie. Le Comité compte sur des groupes de travail qui sont chargés de proposer des solutions, de définir les politiques du FSM 2005 et d’assurer l’exécution des tâches en matière de communications, de logiciels libres, d’économie populaire et solidaire, de logistique et espaces, de culture, d’environnement, de développement durable, et de traduction. La Marche participe aux groupes de travail sur l’économie populaire et solidaire et sur la traduction.

    La Marche à Porto Alegre. La Marche a eu une présence très marquée lors de toutes les éditions du FSM à Porto Alegre. Nous considérons que le Forum doit être un territoire sur lequel se vivent, dans le concret, les alternatives au mercantilisme du monde. La réussite d’une telle proposition va dépendre de notre capacité d’intervenir sur le processus organisationnel même, de participer aux débats, mais aussi de nous faire très présentes dans les rues…

    Voici les idées générales sur ce que nous proposons de faire pour marquer notre présence à Porto Alegre cette année:

    • Systématiser notre expérience féministe dans les processus du Forum en colligeant les réflexions des femmes de la Marche en tant qu’organisatrices et participantes aux différents Forums mondiaux, régionaux, locaux. Ceci nous aidera à construire une vision féministe sur nos réalisations et entamer un débat sur ce que nous désirons pour l’avenir FSM. Une telle systématisation inclurait un échange avec lancement d’une publication, une exposition de photos et autre matériel.
    • Présenter la Charte mondiale des femmes pour l’humanité et mettre en relief les actions de 2005 en organisant un grand débat avec d’autres mouvements (Via Campesina, jeunes, autochtones, LGBT, mouvement syndical) et avec les femmes de tous les continents.
    • Trouver de nouvelles formes de discuter et de présenter notre réflexions sur l’économie, particulièrement sur la division du travail par sexe, la mondialisation et la marchandisation, en organisant, sur le « territoire » du FSM, des bureaux/laboratoires qui combineraient débats et interventions.
    • Organiser des laboratoires internationaux d’échanges sur l’action féministe dans un esprit de « culture militante » (en utilisant symboles, chansons, percussions (batucadas), mots d’ordre, images, etc.) pour préparer les actions de 2005, regrouper encore plus de femmes et continuer à construire l’identité de la Marche. Notre action irrévérente sera fondamentale pour que le territoire du Forum soit aussi un territoire libre de machisme.

    Sans aucun doute l’intervention de la Marche mondiale des femmes sera bruyante, créative et radicale pour renforcer notre identité féministe et donner la parole aux femmes.

    Julia Di Giovanni, Coordination de la Marche au Brésil

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    Bulletin de liaison, Septembre 2004, Vol. 7, numéro 3

    ALLIANCES

    Forum social de Boston : reprise de contacts

    À l’occasion du Forum Social de Boston, qui se tenait du 23 au 25 juillet 2004 à l’Université du Massachusetts dans la baie de Boston, nous avons pu renouer avec des groupes de femmes des États-Unis. Invitées à présenter la Charte mondiale des femmes pour l’Humanité, nous en avons profité pour demander à plusieurs femmes présentes si elles sont intéressées à participer au relais de la Charte. Plusieurs membres de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) de Boston nous ont promis d’évoquer la question lors d’une rencontre de leur organisme prévue mi-septembre. Kate Major, qui coordonne avec d’autres femmes le Chronicle Quilt of Outrage and Hope, une courtepointe qui se veut une dénonciation des méfaits de la politique du gouvernement de Bush II, serait intéressée à voir la Charte s’arrêter à Burlington.

    L’espace femmes du Forum était une Tente de la paix. Sur une esplanade ouvrant magnifiquement sur la mer, les femmes avaient accroché des morceaux de tissu rouge pour figurer une tente. Au milieu, des chaises pour se rencontrer, échanger. Sur les cordes à linge, étaient accrochés les t-shirts de toutes les couleurs du Clothesline Project, qui symbolisent les femmes violentées ainsi que les habits roses de Code Pink. Durant les deux jours qu’a duré la manifestation, nous avons assisté à plusieurs séminaires où nous avons présenté les revendications et les actions 2005 de la Marche mondiale des femmes.

    Brigitte Verdière et Amalfy Ortega, Secrétariat international

    Premier forum social des Amériques

    Du 25 au 30 juillet dernier avait lieu à Quito en Équateur le 1er Forum social des Amériques. La Marche mondiale des femmes était présente à ce forum auquel ont assisté près de 10 000 personnes provenant de 45 pays et représentant des organisations engagées dans la lutte contre la mondialisation néolibérale et dans la construction d’une autre Amérique. Le Forum de Quito a été marqué par la question de la diversité et la présence palpable des questions posées par les féministes. Cela était le reflet de la participation d’un grand nombre de femmes ayant ces préoccupations dans le comité organisateur. La participation, entre autres, des peuples autochtones qui tenaient leur 2e sommet dans les jours précédents le Forum social des Amériques a été marquante. Quito a aussi été le siège du premier Forum sur la diversité sexuelle auquel la Marche mondiale des femmes avait donné son appui.

    Nous avons aussi, comme Marche mondiale des femmes, participé à diverses conférences et panels dont : les mouvements sociaux et le pouvoir; vers l’élimination de la violence; les perspectives et défis pour la construction des alliances; les alternatives économiques féministes; mouvements sociaux et partis politiques. De plus, nous avons participé à l’élaboration et l’animation d’un séminaire sur les femmes et les traités de libre commerce : visions et actions critiques qui a donné lieu à des discussions animées et des idées d’actions pour la Marche mondiale des femmes dans les Amériques.

    D’ailleurs, les femmes de la Marche dans les Amériques ont profité de ce Forum pour distribuer leur bulletin et travailler sur le relais de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité dans les différentes sous-région des amériques. Nous avons pu constater combien la Marche mondiale des femmes est une référence pour de plus en plus de féministes pour mener des actions d’éducation populaire et donner de l’envergure à la lutte contre la pauvreté et la violence envers les femmes.

    Le Forum des Amériques représentait une première étape dans le renforcement des alliances des divers mouvements sociaux. Une assemblée a d’ailleurs donné lieu à un partage de nos agendas. La transversalité des questions liées au racisme et au sexisme était plus présente que jamais. Cependant, le processus des forums sociaux doit vraiment faire l’objet d’une réflexion en profondeur pour lui donner ou préserver son caractère catalyseur de nos analyses et de nos actions. C’est pourquoi nous comptons procéder à l’évaluation de notre participation dans ce processus au niveau national, régional et mondial lors de la 5e Rencontre internationale de la Marche.

    Pour en savoir plus, consultez le site du Forum social des Amériques.

    Diane Matte, coordinatrice Secrétariat international


    LIBAN : Assemblée internationale des mouvements anti-guerre


    Des millions de personnes sont sorties dans la rue pour manifester contre la guerre en Iraq et pour demander la fin de l’occupation de ce pays. Le mouvement anti-guerre continue de dénoncer les forces qui génèrent les conflits armés dans nos pays et dans d’autre pays, qui sont responsables de la souffrance des peuples et qui attisent la haine et la violence. Et pourtant la résistance continue. Le mouvement international anti-guerre et des mouvements anti-mondialisation ont organisé une assemblée générale du 17 septembre au 19 septembre 2004 à Beyrouth au Liban avec deux objectifs :

    1. élargir et renforcer le mouvement par le débat et l’élaboration de perspectives, de stratégies et de campagnes communes pour les années à venir;
    2. renforcer les relations existantes et développer de nouveaux liens avec les forces anti-guerre et alter-mondialistes dans le monde arabe et ailleurs.

    La Marche mondiale des femmes a dénoncé la guerre contre l’Iraq et nous continuons de manifester contre cette guerre, les conflits armés et l’augmentation de la militarisation dans notre planète. Nous appuyons cette assemblée et nous y serons présente pour amener nos voix féministes.

    Luisa Durante, Responsable des groupes de travail et des collectifs internationaux, Secrétariat international

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    L’ACTION EN RÉGION

    Septembre 2004, Vol.  7, numéro  3

    EUROPE
    Réunion de la coordination européenne à Bruxelles

    Quatre mois après la rencontre européenne de Vigo, la coordination européenne s'est réunie du 1er au 3 octobre 2004 à Bruxelles. Les déléguées (3 maximum par pays ou région) ont examiné le projet d’établir un Secrétariat européen pour lequel des fonds ont été demandés à l’Union européenne. Elles ont également parlé de la mobilisation européenne du 28-29 mai 2005 à Marseille et du troisième Forum Social européen qui aura lieu à Londres du 14 au 17 octobre 2004. La Marche mondiale des femmes y tiendra un atelier intitulé : « Quelle Europe pour les droits des femmes : … Comment continuer à travailler ensemble, quels sont nos moyens, quels type de mobilisations, … ?». La participation à la cinquième rencontre internationale de la Marche et aux actions prévues en 2005 ont aussi été à l’ordre du jour.

    D’après les informations fournies par Maryam Kechiche, Coordinatrice MMF-WVM, marche@amazone.be,(www.marchemondialedesfemmes.be)

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    D’INSPIRATION NATIONALE

    Bulletin de liaison, Septembre 2004, Vol.  7, numéro 3

    Burkina Faso : stéréotypes et préjugés envers la femme, un regard nouveau à poser

    Les stéréotypes et préjugés à l’égard de la femme constituent un des principaux freins à l’émancipation de la femme du Burkina Faso. Ils perpétuent les violences faites aux femmes, dont l’exclusion. Transmis pas l’éducation, ils n’admettent pas l’évolution de la femme et risquent d’affecter la jeune génération, si rien n’est fait pour le prévenir.

    En novembre 2003, la Marche mondiale des Femmes/Action nationale du Burkina Faso (MMF/ANBF) lançait l’Étude sur les Stéréotypes et Préjugés dans le langage, les images et les comportements à l’égard de la femme au Burkina Faso. Depuis le début de l’année 2004, elle mène un vaste plaidoyer ayant pour thème « Posons un regard nouveau sur la femme ! ».

    Les populations de l’ensemble du Burkina Faso ont été concernées par cette étude. Des vocabulaires, images, préjugés, comportements, dictons et proverbes sur la femme, positifs et négatifs, ont été collectés. Les recherches ont permis de constater que la femme burkinabé n’était valorisée qu’en tant que mère au foyer et épouse docile.

    Bien que certaines personnes affirment que la femme est une personne battante qui peut être chef de famille, l'abnégation au travail, l’obéissance et la maternité sont les thèmes les plus récurrents parmi les images positives véhiculées sur la femme. Des dictions et proverbes tels que « Une femme de valeur est la couronne de son mari », « L’humanité doit à la femme qui enfante dans la douleur » et « A femme soumise, enfants bénis » ont été cités.

    Il est ressorti que toute femme qui déroge de ce cadre imposé par le patriarcat est victime de critiques ou de moqueries dans sa famille, sa belle-famille et dans la vie socioprofessionnelle. Cette pression exercée sur la femme peut l’amener à abandonner ambitions et projets.

    La majorité des personnes interrogées soutiennent que la femme ne peut être leader ni sur le plan familial, ni sur le plan professionnel ou social. Ils la qualifient de personne sans domicile fixe (SDF), du fait qu’elle soit considérée comme « étrangère » dans sa famille d’origine comme dans son foyer conjugal (ex : impossibilité d’être propriétaire terrien). Certains ajoutent qu’elle incarne la négation, l’infantilisme et l’irresponsabilité.

    Les hommes en particulier sont encore plus durs. Ils affirment que la femme est corvéable à volonté, qu’elle est une sorcière qu’il faut surveiller et qu’elle est objet de plaisir sexuel. Des dictons et proverbes négatifs sont adressés à la femme et véhiculés dans la société. Par exemple : « Le crapaud et ses viscères appartiennent au serpent qui les avalera quand il veut », « Chaque jour, quand tu rentres, bats ta femme. Si toi tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait » et « La femme est la cause de tous les péchés ».

    Les stéréotypes dans les médias.Les médias sont également porteurs des stéréotypes et préjugés sur la femme. Les contenus sur la femme, peu nombreux, concernent principalement les « événements femmes » tels que la Journée panafricaine de la Femme du 31 juillet ou la Journée internationale de la Femme du 8 mars. Quelques émissions télévisées et radiophoniques ont pour thématique les intérêts des femmes, mais ils ne touchent pas l’ensemble de la population du Burkina Faso et sont qualifiées de « trop féministes ».

    Dans le cadre de son plaidoyer, la MMF/ANBF a offert, du 3 au 7 mai 2004, une formation sur l’approche Genre et Développement basée sur les résultats de l’Étude sur les stéréotypes et préjugés dans le langage, les images et les comportements à l’égard de la femme à 35 journalistes issus des grands organes de médias burkinabé.

    A l’issue de cette semaine d’apprentissage, un comité restreint a été formé parmi les participants pour élaborer une stratégie visant à combattre les stéréotypes et préjugés sur la femme dans les médias. Cette stratégie sera mise en œuvre à l’automne 2004 et s’adressera aux directions des organes de médias, aux journalistes, aux agences de communication et de production, ainsi qu’aux structures de formation en communication/journalisme afin d’y attirer plus de jeunes femmes.

    On reproche surtout aux médias d’utiliser la femme comme objet de décoration dans les jeux télévisés, les galas, les feuilletons et plus particulièrement dans le domaine publicitaire. Pour vendre de la bière à des hommes, on utilise une jeune femme séduisante, et pour vendre des cubes d’aromates à des femmes, on met en scène une mère de famille qui fait la cuisine.

    Stéréotypes et éducation des jeunes. Au regard de ces images dévalorisantes, il n’est pas étonnant de constater l’exclusion de la femme. L’éducation qui l’amène à devenir mère au foyer et épouse docile, ne lui permet pas facilement de développer les qualités nécessaires pour oeuvrer en tant que citoyenne à part entière. Au Burkina Faso, on va jusqu’à qualifier de « femme-homme » une femme qui réussit, tellement il est difficile d’admettre que les femmes ont toutes le germe de la réussite en elles.

    Les jeunes femmes membres de la cellule jeunesse de la MMF/ANBF ont réagi par rapport au contenu de l’étude. Parce qu’elles sont victimes des stéréotypes et préjugés, elles ne se sentent pas capables de se porter volontaires pour occuper un poste de responsabilité, de prendre la parole en public et d’exprimer une opinion. A plus forte raison, elles préfèrent l’inertie en présence des hommes.

    Elles craignent l’éventualité du mariage. Elles se demandent si leur futur époux acceptera qu’elles travaillent au lieu de devenir femme au foyer. Elles appréhendent le fait d’être considérées comme une « charge » par leur belle famille et de leur devoir soumission. De plus, elles ont peur d’être délaissées et trahies par un époux qui ne leur accorde plus d’attention dès que le couple fait vie commune.

    Heureusement, plusieurs jeunes hommes se sont joints à ces jeunes femmes pour faire changer les mentalités. Ils forment la cellule jeunesse de la MMF/ANBF, dénommée « Centre Cyber Jeunes Infos ». En plus de renforcer les capacités de ses membres en leur donnant accès à l’informatique et à Internet, ce centre permet de débattre de thèmes comme l’approche Genre et Développement, le Code des Personnes et de la Famille, la santé de la reproduction et, bien sûr, les stéréotypes et préjugés à l’égard de la femme.

    Lors de la cérémonie de restitution des résultats de l’Étude sur les stéréotypes et Préjugés dans le langage, les images et les comportements à l’égard de la femme, les participants ont demandé à la MMF/ANBF d’interpeller les départements chargés de l’éducation pour une prise en compte de la lutte contre les stéréotypes dans le cursus scolaire. C’est ce que compte faire la MMF/ANBF dans la prochaine année.

    Si la MMF/ANBF réussit à faire évoluer la mentalité de la jeune génération, on peut s’attendre à ce que la descendance de cette génération sera éduquée avec moins de « stéréotypes et préjugés » et sans différenciation fille-garçon. Ainsi pouvons-nous espérer que nos efforts, conjugués à ceux de la lutte contre la pauvreté, contribueront, avant la fin du siècle, à faire de la femme burkinabé une partenaire à part entière dans le développement du Burkina Faso.

    JacintheGouin, Chargée de la Communication et du Plaidoyer, Association Marche mondiale des Femmes, Burkina Faso

    Les femmes du Portugal toujours mobilisées sur la question de l’avortement

    Le navire clinique de l’organisation Women on Waves, qui pratique des avortements, n’a pas pu entrer dans les eaux territoriales du Portugal en août 2004. Le navire est cependant resté dans la région jusqu’au 9 septembre. Quatre des associations portugaises de la Marche mondiale des femmes, impliquées dans cette association ont donc eu un été actif. Elles ont poursuivi les actions entamées depuis janvier 2004, quand un groupe pro-choix avait recueilli 120 000 signatures pour ouvrir un référendum pour autoriser l’avortement sur demande jusqu’à 10 semaines de grossesse. Le Premier ministre du Portugal a refusé la tenue de ce référendum, tout comme le ministre de la Défense a refusé au navire de mouiller dans un port portugais.

    Rappelons que, au Portugal, l’avortement n’est autorisé que si la vie et la santé de la femme sont en danger et en cas de malformation du fœtus, ou quand la grossesse résulte d’un viol. Même dans ces cas-là, des hôpitaux et des médecins refusent de pratiquer des avortements. Résultat : le nombre d’avortements clandestins reste élevé (20 000 par an selon les estimations) avec des conséquences souvent dramatiques (100 femmes en sont décédées durant les derniers 20 ans)

    Autre conséquence : le gouvernement portugais poursuit les docteurs, les infirmières ayant aidé des femmes à avorter, ainsi que les femmes ayant eu un avortement, en-dehors des limites de la loi. Elles et ils risquent trois ans de prison. Deux femmes et une infirmière sont actuellement en procès à Setubal. En 2001, 17 femmes ont été en procès pour avortement illégal. Une infirmière a écopé de 7 ans et demi de prison.

    Les Portugaises, dont les femmes membres de la Marche, sont actives sur le terrain depuis plusieurs années. En 1998, un référendum sur la question de l’avortement a bien eu lieu mais seulement 31,8 % des électeurs avaient participé au référendum. L’avortement sur demande avait été rejeté par 50,5 % des votants. Selon la loi portugaise, il faut que 50 % des votants participent au référendum pour qu’il soit valide.

    À partir d’informations fournies par Almerinda Bento, Marche mondiale des femmes au Portugal et du site Internet de Women on Waves (http://www.womenonwaves.org/set-1020.245-fr.html)

    On ne parle pas de vous ? À vous de jouer!

    Nous diffuserons avec plaisir dans la section « D’inspiration nationale » des exemples particulièrement inspirants d’expériences récentes ou d’actions à venir de la Marche mondiale des femmes dans les pays participants! Notez que les textes soumis doivent avoir un maximum de 150 mots et être rédigés en anglais, en français ou en espagnol.


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    EN VRAC

    Bulletin de liaison, Septembre 2004, Vol. 7, numéro 3

    Collaboratrices

    Merci à toutes les collaboratrices pour ce numéro du Bulletin de liaison : Almerinda Bento (Portugal), Élise Boyer (traductrice vers l’anglais), Nancy Burrows (Secrétariat international), Julia Di Giovanni (Brésil), Luisa Durante (Secrétariat international), Jacinthe Gouin (Burkina Faso), Maryam Kechiche (Belgique), Nicole Kennedy (traductrice vers l’anglais), Diane Matte (Secrétariat international), Amalfy Ortega (Secrétariat international), Mercé Pâsto (traduction vers l’espagnol), Magaly Sala-Skup (traductrice vers l’espagnol), Brigitte Verdière (Secrétariat international) et à toutes les femmes qui ont apporté leur soutien à nos activités.

    Prochaine édition

    Si vous désirez contribuer au prochain numéro du Bulletin de liaison, envoyez vos textes par courriel à Brigitte Verdière ou encore par la poste ou par télécopieur avant le 10 janvier 2005. Nous nous réservons le droit de modifier ou de ne pas publier les articles en regard des objectifs du bulletin ou de l’espace disponible. Merci de votre collaboration!


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Last modified 2006-05-15 11:55 AM
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