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Bulletin de liaison - Mars 2004

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Bulletin de liaison, Mars 2004, Volume 7, Numéro 1

LE SOMMAIRE :


Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

LA CHARTE
Bientôt chez vous!

Dans le dernier bulletin de liaison, nous vous faisions part des grandes lignes du plan d’action 2004-2006 adopté lors de la Rencontre internationale en mars 2003, dont le cœur sera la Charte mondiale des femmes pour l’humanité. Or pour construire cette grande déclaration de notre utopie féministe commune, votre apport est essentiel. Déjà les coordinations nationales nous ont renvoyé leurs commentaires sur le canevas général de la Charte, et c’est sur cette base qu’un premier jet a été rédigé, après maintes étapes de discussions et de corrections avec le sous-comité international mandaté pour travailler sur le document. C’est sur cette version que nos 5 700 groupes seront consultés dans un envoi postal qui suivra dans les prochaines semaines. Du 15 mars au 15 juin 2004, chaque groupe doit convoquer ses membres afin d’évaluer la Charte en répondant au questionnaire qui l’accompagnera… un exercice d’éducation populaire qui promet d’être stimulant! Vos réactions sur le fond pourront nous être acheminées par la poste ou par le biais d’une section spéciale bientôt disponible sur le site Web de la MMF. Nous comptons sur vous!

Pour vous mettre en appétit, les premières lignes se lisent ainsi : « Par cette Charte mondiale des femmes pour l’humanité, nous déclarons notre amour à la vie et notre enchantement devant la beauté du monde. » Un beau départ, non ?

Julie Bégin, Agente de communications, Secrétariat international


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

MOBILISATION LE 20 MARS
Une année de guerre, une armée de protestataires!

Réuni à en Inde en janvier 2004, le Comité international de la Marche mondiale des femmes a pris part aux diverses activités du Forum social mondial et a appuyé l’Appel de l'Assemblée des Mouvements sociaux, qui prévoit notamment une « résistance globale » contre la guerre le 20 mars prochain.

Voici un court extrait de l’appel : « Nous appelons les citoyens et citoyennes du monde à se mobiliser le 20 mars prochain pour une journée internationale d'opposition à la guerre et à l'occupation de l'Irak imposée par les gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de leurs alliés. (...) Nous exigeons le retrait immédiat des troupes d'occupation de l'Irak et soutenons le peuple irakien dans ses droits à l'autodétermination, à la souveraineté et aux réparations pour les dommages causés par l'embargo et la guerre. »

Vous êtes donc invitées à vous mobiliser le 20 mars prochain dans vos pays respectifs! Faites entendre la voix des femmes et surtout, signifiez votre opposition non seulement à l’occupation militaire en Irak, mais aussi à la militarisation de notre monde, notamment dans les quelque 80 pays qui sont toujours en guerre et dont on ne parle pas.

Julie Bégin, Secrétariat international


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

L’APRÈS-MUMBAI
Retour sur le Forum social mondial

Dès le lancement du processus du Forum social mondial (FSM), en 2000, la Marche mondiale des femmes s’est jointe aux efforts pour construire le FSM en tant qu’outil de convergence des mouvements contre le néolibéralisme. Notre objectif est de donner, au sein de ce processus, force et visibilité au féminisme et à l’action autonome des femmes comme composantes vitales du mouvement de mondialisation des luttes pour la justice. À l’instar de la Marche, le Forum constitue une importante initiative pour « réunir tous ceux et celles qui étaient dispersés ».

Les actions que la Marche a posées au sein du FSM depuis 2001 sont toujours allées dans le sens de garder cette mouvance ouverte comme espace de partage, de renouvellement et d’innovation des mouvements locaux, nationaux et internationaux. Ceci signifiait, entre autres, de participer aux débats où les féministes n’étaient pas attendues, de proposer des visions et stratégies pour transformer l’économie et le travail, d’encourager l’action et l’analyse autonomes des femmes comme pratiques fondamentales non seulement au sein du « caucus » des femmes mais aussi dans tous les champs de la lutte pour une transformation radicale de la société. Nous travaillons pour que le Forum, dans toute sa diversité (groupes de paysans, d’étudiantes et d’étudiants ou d’artistes, syndicats, etc.), s’imprègne du radicalisme de notre lutte contre le patriarcat.

Par ailleurs, nous sommes désormais plus engagées dans la coordination des mouvements sociaux, et nous nous reconnaissons dans l’esprit de désobéissance d’une nouvelle génération de militantes et de militants, tout en développant les différents aspects de notre propre identité. Il nous apparaît de plus en plus évident que notre affirmation et notre pratique concernant l’importance de «bâtir des alliances» avec le mouvement altermondialiste sont pertinentes. Nous avons le sentiment d’en être une partie importante avec toutes les responsabilités que cela implique.

Il est vrai que nous sommes loin d’avoir l’influence que nous souhaiterions avoir sur les définitions méthodologiques du FSM. Nous sommes toutefois certaines que les fruits de notre présence au Forum sont attribuables à la capacité de la Marche à se maintenir en mouvement, à travailler continuellement et de façon autonome en tant que mouvement et à adopter une perspective critique et cohérente. C’est cela qui nous a donné accès aux espaces les plus formels où se prennent les décisions concernant ce processus.

Dès 2002, notre participation au Forum est intimement liée à la création du Réseau mondial des mouvements sociaux. Qualifié d’espace de convergence « large, pluraliste, féministe et anti-néolibérale », le Réseau fut mis sur pied pour favoriser l’action conjointe des mouvements sociaux autour d’un programme « large, démocratique, pluraliste, internationaliste, féministe, anti-discriminatoire et anti-impérialiste ». La Marche mondiale des femmes s’est également engagée, depuis 2003, dans l’évolution du fonctionnement du Réseau avec les défis que cela implique. En effet, nous ne pouvons plus nous contenter d’assemblées périodiques et de déclarations communes puisque leur portée est limitée. Certes nous savons que notre alliance avec des mouvements mixtes est une tâche difficile car il s’agit d’inventer des formes concrètes de solidarité entre des hommes et des femmes tout en continuant nos luttes respectives au quotidien. Notre adhésion au Réseau se traduit par une recherche continuelle de solutions communes et créatives ainsi que par la démocratisation de ses rencontres afin qu’elles aillent au-delà d’un simple échange d’information entre groupes. Nous favorisons un dialogue plus permanent et à long terme pour obtenir des analyses communes, un processus pluriel et transparent de coordination des luttes locales et mondiales et un renforcement des relations entre le Réseau et le processus du Forum.

La tenue du 4e FSM à Mumbai, marqué par la participation populaire et l’absence d’appui institutionnel, fut fondamentale pour démontrer que d’autres forums sont aussi possibles. Elle a confirmé l’importance d’un forum qui donne lieu à l’expression politique par des manifestations de rue. En effet, la célébration des luttes est une composante de « l’esprit » de ces rencontres, une façon de construire un mouvement social aussi essentielle que les discours. Ce fut donc un rappel du fait que chaque choix « opérationnel » que nous faisons concernant les espaces et le fonctionnement d’un événement est aussi un choix politique. La décision de tenir le prochain FSM à Porto Alegre en 2005 fut peu contestée. Cependant, elle demandera un effort énorme pour surmonter les vices accumulés au cours des trois premières années du processus, et ce dans un contexte de controverse politique et d’une faible mobilisation sociale brésilienne contre les choix conservateurs du gouvernement Lula. Ce sera une année décisive pour la survie du FSM en tant qu’espace d’articulation des luttes sociales populaires et laboratoire libre d’actions et d’alternatives aux systèmes actuels.

Deux propositions des femmes pour le FSM

Dans la perspective d’un féminisme qui s’affirme en tant que mouvement ancré dans la vie des femmes et de l’engagement de la Marche mondiale des femmes envers une dynamique de travail avec les groupes de la base, nous avons deux propositions concrètes concernant le processus du Forum social mondial. La première consiste à tenir, à partir de 2005, des rencontres à tous les deux ou trois ans. Le rythme annuel a contribué à favoriser des choix politiques et opérationnels de marketing, faisant parfois des forums des machines à spectacles plutôt que des moments de construction de projets de société radicalement nouveaux, au détriment de la pluralité, de la participation et de la politisation de nos rencontres.

Nous proposons un plus grand intervalle entre les évènements car nous ne pouvons courir le risque que la dynamique des Forums épuise toute l’énergie dont nous avons besoin pour notre lutte contre le patriarcat et le capitalisme, l’impérialisme militaire et économique, la marchandisation de nos corps et de nos vies et l’instrumentalisation de nos droits. Un plus grand espacement des Forums permettrait aux groupes de respirer et de se ressourcer dans le mouvement réel et les diverses expériences des femmes et des hommes qui tissent la résistance mondiale sur toute la planète. Dans ce sens il est aussi fondamental d’adopter comme principe politique l’alternance des lieux de rencontres entre divers pays et régions du globe. Le succès de l’expérience indienne, la richesse qu’elle apporte au processus international et les occasions de coopération qu’elle donne aux mouvements de la région ne laissent aucun doute quant à l’importance de ce principe pour assurer que la diversité ne reste pas une seule notion théorique, mais qu’elle devienne le moteur de notre convergence. L’esprit de Porto Alegre doit se laisser inspirer des couleurs du monde entier.

Finalement, comme nous l’enseignent tout particulièrement les Campements jeunesse, le processus se doit d’être à l’image du monde que nous voulons construire. Après Mumbai, le défi sera de s’assurer que l’expérience inédite qu’est la construction du Forum social mondial – des rues au conseil international – aille au-delà de la simple médiation et qu’elle soit plutôt une transformation en cours des relations de pouvoir, des relations entre les femmes et les hommes, entre la vie et le marché.

La Marche mondiale des femmes réaffirme son engagement envers la Charte de principes du Forum social mondial et sa participation au Réseau mondial des mouvements sociaux en tant qu’espace légitime pour l’articulation des luttes, la construction féministe, l’élaboration d’analyses et de stratégies de tous ceux et celles qui croient qu’un autre monde est possible car il est en train de se construire à chaque instant.

Julia DiGiovanni – Marche mondiale des femmes - Brésil


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

Nouvelles de l’international
La Marche toujours en ébullition!

Comme vous le savez, le Comité international de la MMF a profité du FSM pour se réunir en Inde en janvier 2004. L’enthousiasme des femmes présentes était palpable pour organiser les événements entourant une nouvelle mobilisation globale de la Marche en 2005.

Le Comité a d’abord précisé les composantes du plan d’action 2004-2006, notamment la teneur des grandes mobilisations à venir. Vous en saurez plus dans l’envoi à tous les groupes participants prévu dans quelques semaines. Mais le travail le plus ardu a été accompli sur notre Charte mondiale des femmes pour l’humanité, dont la première ébauche circulera sous peu.

La prochaine réunion du Comité international se tiendra au début juillet 2004 en République démocratique du Congo. Nous vous tiendrons au courant.

Prochain rendez-vous au Rwanda

Nous vous rappelons que toutes les coordinations nationales sont attendues au Rwanda en décembre 2004 pour la Cinquième rencontre internationale de la MMF. Il s’agit d’une rencontre cruciale puisqu’elle mènera entre autres à l’adoption de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité prévue le 10 décembre, soit la Journée anniversaire des Droits de l’Homme (SIC!). Nous désirons également mettre une emphase particulière sur la participation des jeunes féministes du monde entier lors de ce rassemblement! La rencontre sera aussi précédée de deux jours d’ateliers pour échanger et se ressourcer comme mouvement et comme femmes.

Calendrier préliminaire

5 et 6 décembre : ateliers de formation et autres activités informelles
7 décembre : activités libres
8 au 12 décembre : Cinquième rencontre internationale de la MMF

Décentraliser pour mieux s’organiser

Toute l’effervescence entourant l’organisation de la Marche à relais et des autres activités de 2004-2005 amène une réflexion sur nos façons de fonctionner. La volonté de décentraliser nos structures a déjà mené à la création de groupes de travail et de collectifs qui sont en bonne voie de consolidation et ont amorcé leur travail respectif en vue de réaliser notre Plan d’action.

Collectifs

Paix et militarisation (coordonné par les Grands Lacs africains)
Alliances et mondialisation (coordonné par le Brésil)
Communications (coordination à déterminer)

Groupes de travail

Alternatives économiques féministes (coordonné par le Pérou)
Droits des lesbiennes (coordonné par les Pays-Bas)
Violence envers les femmes et trafic sexuel (coordonné par les Philippines)

Par ailleurs, certaines coordinations nationales ont aussi accepté des responsabilités de coordination à l’International. Ainsi, le Brésil assumera la mise en œuvre du lancement mondial de la Charte le 8 mars, alors que le Burkina Faso prendra la coordination du Relais mondial de la Charte et de la Courtepointe en 2005. Et ce n’est qu’un début!

Enfin, notons que le Secrétariat international est fin prêt pour entamer cette nouvelle programmation avec une équipe motivée et enrichie. Elle est désormais composée de Diane Matte, coordonnatrice, Nancy Burrows, agente de liaison, Rosa Maria Gonzalez, adjointe administrative, Luisa Durante, responsable des collectifs et groupes de travail, Julie Bégin, agente de communication (intérim), Brigitte Verdière, contractuelle pour la rédaction de la Charte et enfin Amalfy Ortega, qui arrivera dès avril comme contractuelle chargée de l’organisation de la Cinquième rencontre internationale de la MMF.

Vraiment, la Marche est en pleine ébullition. Revivrons-nous une mobilisation internationale aussi stimulante que celle de l’an 2000? C’est ce que nous espérons! Mais pour ce faire, il est temps de redynamiser nos coordinations nationales et d’aller de l’avant! L’avenir nous sourit!

Julie Bégin, Agente de communications, Secrétariat international


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L’ACTION EN RÉGION

Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

Réunion de la Coordination européenne au Portugal

Trois semaines après Mumbai, les 13, 14 et 15 février derniers, la Coordination européenne de la Marche mondiale des femmes tenait une rencontre à Santo António da Caparica, Almada, au Portugal. Vingt-cinq déléguées venues de neuf pays ont analysé l’intervention des féministes lors des Forums sociaux (Paris et Mumbai) et auprès des mouvements sociaux, pour ensuite débattre des tâches à accomplir dans l’avenir.

L’évaluation que nous avons faite de la situation politique dans nos pays respectifs et de ses répercussions sur la vie des femmes nous a convaincues de la force de l’attaque néolibérale et de l’urgence d’une action féministe. Malgré nos différences, nous nous rejoignons sur plusieurs points. La réflexion et l’action sont les deux piliers sur lesquels nous, les femmes de la Marche mondiale, devrions fonder nos activités.

Par la suite, nous avons parlé de la mobilisation prévue à Vigo, en Galice, les 22 et 23 mai prochains. Les femmes européennes entendent attirer l’attention sur la Marche mondiale des femmes à l’occasion de cet événement. Nous avons espoir qu’il s’agira de la deuxième plus importante mobilisation des femmes européennes après celle de Bruxelles en 2001 (voir l’article ci-dessous).

L’événement de Vigo se tiendra trois semaines après les élections du Parlement européen ; il devrait avoir une vaste portée politique et constituer une étape cruciale dans la consolidation du mouvement féministe en Europe de même qu’en Galice, où les associations locales s’activent à préparer la mobilisation. Nous comptons mettre en évidence les principaux problèmes touchant les femmes européennes – la Constitution européenne, l’avortement, la violence et l’immigration – et manifester notre intention de lutter.

En outre, nous avons discuté des actions mondiales prévues pour 2005, des préparatifs entrepris par chaque pays, des problèmes principaux et des solutions à envisager. La Charte mondiale des femmes pour l’humanité et la Courtepointe de la solidarité mondiale devraient parcourir l’Europe en mai et juin 2005, tandis que des marches de relais organisées dans les pays respectifs entre le 8 mars et le 17 octobre auront pour but de mobiliser les femmes autour de thèmes précis. Au cours de la prochaine réunion de la Coordination européenne, qui doit avoir lieu avant la Rencontre internationale au Rwanda, nous élaborerons un plan détaillé de cette action internationale de la Marche mondiale des femmes.

Au terme de la rencontre, les membres de la Coordination européenne ont adopté une résolution de solidarité à l’appui d’une pétition populaire réclamant la tenue d’un référendum sur la décriminalisation de l’avortement; plus de 120 000 signatures ont été recueillies dans le but d’exercer des pressions sur le Parlement portugais, afin que ce dernier modifie une loi exigeant que des accusations soient portées contre toute femme ayant recours à l’avortement, ce qui contraint les femmes aux avortements clandestins.

Almerinda Bento - Marche mondiale des femmes – Portugal


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

La Marche mondiale des femmes des Amériques se rencontre à Cuba

Les 24 et 25 janvier, nous étions 42 femmes de 15 pays à nous réunir à La Havane, Cuba, pour tenir la première rencontre des coordinations nationales de la Marche mondiale des femmes des Amériques.

Nous avons échangé sur la construction de la Marche dans nos pays, nos luttes et nos actions. Nous nous sommes également organisées en vue des actions internationales de la Marche en 2004 et 2005. Nous avons aussi relevé nos points forts, dont, entre autres, notre capacité de mener à la fois nos propres campagnes et celles en lien avec les mouvements sociaux et de rassembler les femmes de différents secteurs, telles les femmes rurales, urbaines, noires, autochtones, syndicalistes et des mouvements populaires. Nous avons constaté, d’une part, la présence accrue, et organisée, des jeunes femmes et des lesbiennes et, d’autre part, un plus grand respect envers notre travail au sein des mouvements sociaux.

Pour faire contrepoids à la proposition d’annexion qui est contenue dans le projet de la ZLÉA (Zone de libre-échange des Amériques), nous avons décidé de construire une Charte féministe des Amériques. Celle-ci aurait comme point de départ les contributions que les pays de ce continent ont apportées à la Charte des femmes pour l’humanité. Pour le Relais mondial de la Charte, qui prend son envol dans notre continent, nous prévoyons tenir des manifestations dans les grandes villes et dans les zones frontalières, où se rassembleront les femmes des pays avoisinants.

Nous allons profiter du Forum social des Amériques, qui aura lieu du 25 au 30 juillet 2004, à Quito, Équateur, pour tenir notre prochaine réunion. Au Forum, nous organiserons une activité publique des femmes contre la ZLÉA. Nous suggérons aux autres pays d’effectuer aussi des activités pour souligner la journée continentale de la Marche des femmes contre la ZLÉA.

Nous avons partagé nos expériences et nous avons travaillé dur mais nous nous sommes aussi fort amusées avec nos compagnes cubaines dans le local de la FEDIM (Fédération démocratique internationale des femmes). Nous sommes ressorties de cette rencontre avec des outils, des idées, un engagement renouvelé et des liens resserrés pour agir dans nos pays respectifs.

Après, nous avons participé à la IIIe Rencontre hémisphérique de la lutte contre la ZLÉA. La Marche mondiale des femmes jouit d’une grande notoriété au sein de la Campagne continentale contre la ZLÉA et du Réseau des mouvements sociaux. Nos compagnes ont, de ce fait, été invitées à plusieurs reprises à présenter des conférences, animer des tables rondes et travailler sur la rédaction de la Déclaration finale.

Nous avons participé à l’atelier organisé par la FEDIM régionale et la Federación de Mujeres Cubanas (Fédération des femmes cubaines). Plus de 200 femmes ont pris part à un débat fort animé sur les raisons pour dire non à la ZLÉA et sur les défis que doivent relever les mouvements face à la stratégie du gouvernement des États-Unis qui consiste à exercer des pressions par le biais d’ententes bilatérales et de chantage militaire et financier.

À Cuba, nous avons lancé notre bulletin Mujeres de las Américas (Femmes des Amériques). Notre problème consistera à le rendre aussi vivant que la Marche dans nos pays. Il doit avoir un contenu aussi percutant que nos actions et véhiculer le plus grand nombre d’informations possible.

Miriam Nobre– Marche mondiale des femmes – Brésil
Rosa Guillen - Marche mondiale des femmes – Pérou

Pour consulter notre Bulletin, veuillez visiter notre site :
http://www.sof.org.br/marchamulheres/internacional/BoletimAmericas.pdf
Pour nous contacter : marchamericas@sof.org.br


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

Première mobilisation de la MMF en Galice - Pour une Europe de toutes : différentes oui, inégales non!

La Galice accueillera, les 22 et 23 mai 2004, la mobilisation internationale de la Marche mondiale des femmes. Au programme : forums thématiques, foire féministe, concert et grande manifestation.

C’est à Vigo que se déroulera la prochaine mobilisation européenne de la Marche mondiale. Les 22 et 23 mai, cette ville de la Galice accueillera les femmes de la MMF qui voudront rendre visibles les alternatives féministes pour une autre Europe. Il s’agira de la première des mobilisations qui vont se poursuivre jusqu’au lancement de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité en 2005.

La Galice est une petite nation, nichée dans le territoire de l’État espagnol, qui vient de connaître l’une des plus grandes catastrophes écologiques des dernières années en Europe : le naufrage, au large de ses côtes, du pétrolier Prestige qui transportait dans ses cuves 77 000 tonnes de fuel lourd. Plus de 80 % de ses côtes ont été directement touchées par la marée noire. La mobilisation européenne Vigo-2004 vise à approfondir les alternatives de la Marche mondiale des femmes en matière de développement durable.

De plus, cette mobilisation survient au moment où les droits des femmes européennes se voient menacés. Le modèle patriarcal sur lequel repose la construction de l’Europe va être enchâssé dans la Constitution européenne. Il s’agit d’un modèle qui consacre les intérêts du libéralisme économique, le conservatisme social et la poussée d’alternatives politiques des plus réactionnaires et intégristes.

Nous, féministes, nous proposons un toute autre modèle. Nous marchons pour...

  • Une Europe plurielle en terme de cultures, de croyances, de langues et de choix sexuels, pour une Europe dans laquelle les personnes et les peuples sont différents mais égaux.
  • Une Europe de portes ouvertes, accueillante, hospitalière, sans discrimination entre femmes natives et immigrantes, qui respecte le droit d’asile. Une Europe où l’exercice de la citoyenneté est un droit de tous et de toutes.
  • Une Europe qui s’intéresse de près au reste du monde, à l’environnement, au développement, à la redistribution des richesses et à la lutte contre la faim; une Europe où l’on ne mesure pas les bénéfices en termes macroéconomiques, mais plutôt en fonction de la qualité de vie et de la viabilité.
  • Une Europe respectueuse du droit des peuples à l’autodétermination, qui oeuvre pour la paix et l’élimination des armements et qui met en place des politiques efficaces de prévention et d’arrêt des agressions armées.
  • Une Europe où les droits économiques, sociaux et politiques sont considérés comme des droits humains fondamentaux, où le travail, le logement, l’éducation, la santé et les ressources ne sont plus soumis aux intérêts économiques d’une minorité.
  • Une Europe vouée à l’élimination de l’inégalité entre les hommes et les femmes.
  • Une Europe dans laquelle les droits sexuels et reproductifs des femmes, dont le droit à l’avortement, sont protégés par la loi et la pratique.
  • Une Europe dans laquelle la violence basée sur le genre, les préjugés sexistes, le machisme, la division du travail, la double journée de travail et la discrimination disparaissent à jamais du quotidien des femmes et dans laquelle les gouvernements s’engagent fermement à éradiquer de telles injustices.
  • Une Europe sans arrogance, ni abus de pouvoir, sans préjugés, dans laquelle la justice et la solidarité sont devenues tellement courantes qu’on ne parle plus d’elles comme des aspirations lointaines.
  • Une Europe qui se donne comme priorité d’assurer une vie décente à toutes les citoyennes et à tous les citoyens.

Nous serons très visibles à Vigo, les 22 et 23 mai.

Un aperçu du programme

Forums de débats et de réflexion

  • *La viabilité écologique : alternatives féministes
  • * Contributions féministes pour la création et le développement d’une constitution européenne
  • * Femmes et spiritualité, corporalité et résistance

Foire féministe : présentations interactives de divers groupes de femmes en fonction de neuf espaces thématiques : la violence, l’éducation à l’égalité, l’immigration, la santé, l’avortement et les droits de reproduction, l’antimilitarisme, les libertés sexuelles, la féminisation de la pauvreté et les droits du travail, les jeunes femmes, l’environnement.

Concert avec la participation d’artistes féminines telles Cantareiras de Trasancos, Uxia Senlhe, Pilocha, Mercedes Peom, Tucanas, Amparanoia, Las Niñas.

Manifestation européenne des femmes le 23 mai.

Information : http://www.feminismo.org

Lupe Ces – Marche mondiale des femmes - Galice


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D’INSPIRATION NATIONALE

Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

Inde - Le «Peace Boat» et la Marche mondiale des femmes

Le 7 octobre 2003, le Peace Boat (Bateau pour la paix), en provenance de Tokyo, accostait dans le port de Chennai. Près de cinquante déléguées et délégués des différentes organisations étaient sur place pour accueillir le navire. Christina, Samy, Bimla et Lidwin représentaient la Marche mondiale des femmes, comptant parmi les dix-sept militantes et militants indiens à bord. Six cents militants et 200 membres d’équipage ont quitté le port de Chennai le 10 octobre dernier, en direction de Colombo au Sri Lanka. Pendant leur séjour à Chennai, ils ont tenu une conférence de presse et une assemblée publique sur les thèmes de la guerre, du militarisme et du processus de paix. Parmi les activités à signaler au cours du trajet vers Colombo, mentionnons une conférence sur les problèmes sociaux en Inde et les stratégies adoptées par différents groupes, ainsi qu’une pièce de théâtre traitant des femmes indiennes de l’enfance à la vieillesse, suivie d’un débat. « Trois ans et demi de guerre entre l’Inde et le Pakistan sur la question du Cachemire n’ont abouti à rien jusqu’à maintenant; il faudrait convertir la ligne de contrôle en ligne de paix », a déclaré l’Amiral Ramu Ramdas, militant pour la paix et ancien chef du personnel du service naval.

Shashi Sail – Marche mondiale des femmes - Inde

Pour en savoir davantage sur l’ONG japonaise «Peace Boat» :
pbglobal@peaceboat.gr.jp
Site Web : www.peaceboat.org


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

Pérou - Présentes pour la vérité et la réconciliation

Un fort contingent de femmes de la MMF a marqué sa présence, le 27 août, lors des mobilisations d’appui à la présentation du rapport de la Comisión de la Verdad y la Reconciliación (Commission de la vérité et de la réconciliation). On y retrouvait des travailleuses dirigeantes de syndicats, des représentantes d’organisations d’Église et des quartiers populaires, des étudiantes, des ONG tel le groupe Género y Economía (Genre et économie). À plusieurs endroits, on pouvait voir les bannières de la MMF qui proclamaient : « Pour la vérité face à la violence ». Le rapport de la Commission fait état, avec données et témoignages à l’appui, de la violence qui a frappé notre pays pendant deux décennies touchant en particulier les femmes pauvres, des communautés autochtones, unilingues et illettrées.  Il rappelle également le grand nombre de femmes assassinées pour leurs convictions et leur travail social, dont nombreuses sont mortes après avoir été violées, torturées ou prises comme esclaves par des groupes comme le Sentier Lumineux, puis par l’armée. La Commission réclame la réparation des torts causés aux victimes, à leur famille et à leur communauté. Celles-ci sont encore aux prises avec des problèmes de discrimination, d’exclusion, de pauvreté et nécessitent de meilleures conditions pour se développer.

Rosa Guillén V. – Marche mondiale des femmes – Pérou


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

On ne parle pas de vous ? À vous de jouer!

Nous diffuserons avec plaisir dans la section « D’inspiration nationale » des exemples particulièrement inspirants d’expériences récentes ou d’actions à venir de la Marche mondiale des femmes dans les pays participants! Notez que les textes soumis doivent avoir un maximum de 150 mots et être rédigés en anglais, en français ou en espagnol.


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Bulletin de liaison, Mars 2004, Vol. 7, numéro 1

COLLABORATRICES

Merci à toutes les collaboratrices pour ce numéro du Bulletin de liaison : Almerinda Bento (Portugal), Julie Bégin (Secrétariat international), Élise Boyer (traductrice vers l’anglais), Nancy Burrows (Secrétariat international), Lupe Ces (Galice), Julia DiGiovanni (Brésil), Rosa Guillén V. (Pérou), Nicole Kennedy (traductrice vers l’anglais), Margot Lacroix (traductrice vers le français), Diane Matte (Secrétariat international), Miriam Nobre (Brésil), Magaly Sala-Skup (traductrice vers l’espagnol), Shashi Sail (Inde) et à toutes les femmes qui ont apporté leur soutien à nos activités.


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Last modified 2006-03-23 03:07 PM
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