avril 2002 - Éliminer la pauvreté à tous les stades
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Les femmes gardiennes de la terreRukmini Patidar a une soixantaine d'années. En 1990, cette agricultrice originaire du centre de l'Inde, a participé à la lutte contre le projet de construction d'un énorme barrage sur la rivière Sardar Sarovar qui aurait inondé son village, Chota Barda. La lutte a duré 36 jours. À cette occasion, Rukmini a vécu avec des tribus vivant près du site du barrage. Depuis, chaque année, elle retourne y passer le temps des moussons, « méprisant les préjugés de caste et de communauté ». Rukmini est impliquée dans un mouvement qui agit dans le cadre de la lutte contre la mondialisation néo-libérale. Rukmini est une des « femmes remarquables » que la coordination indienne (NAWO - National Alliance of Women) a décidé d'honorer en 2000. Elle est exemplaire de la façon dont les femmes s'impliquent au quotidien, tout en reliant leur action aux problèmes globaux . Un combat similaire agite les femmes kurdes qui réclament, dans leurs revendications, des pressions contre la construction du barrage Ilisu sur le Tigre dans le Sud-Est de la Turquie. Cette construction entraînerait la destruction du village historique de Hasankeyf et le déplacement de milliers de familles. Financé par un consortium de neuf pays industrialisés, ce projet fait partie, selon de nombreux observateurs, d'une vaste stratégie de nettoyage ethnique des Kurdes de la région. Les femmes des communautés autochtones sont particulièrement sensibles aux questions d'environnement, qui est source de leur spiritualité et de leur subsistance. « Nous dénonçons le saccage de nos ressources naturelles et culturelles ainsi que leur surexploitation qui porte préjudice à cette richesse qui est l'héritage de nos peuples et la base matérielle de notre vie », proclament ainsi les femmes autochtones dans la plate-forme du Réseau continental des femmes autochtones émise à Panama en mars 2000. Elles disent encore : « la pauvreté est due à la distribution inégale des richesses et causée par l'exploitation aveugle de nos ressources ». Ces questions reviennent ailleurs : les Équatoriennes exigent le maintien dans le secteur public des réserves de la biodiversité ; les Néo-Calédoniennes veulent une politique de préservation de l'environnement et du milieu naturel. Les Africaines réunies à Ouagadougou (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Rwanda) en avril 2000, s'insurgent contre « l'utilisation abusive des organismes génétiquement manipulés dans le cadre de la sécurité alimentaire ». Les Européennes exigent que les politiques s'attachent à un développement durable. À lire : Les femmes, utilisatrices, conservatrices et gestionnaires de la diversité agrobiologique, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, décembre 2001 |
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Last modified 2006-03-23 03:09 PM This item is available in Français, English, Español |