avril 2002 - Portraits d'ici et d'ailleurs - Afrique
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Demandes concrètesDes demandes très concrètes ont émergé : accès à l'eau, droit à l'héritage, particulièrement de la terre, électrification des villages, campagnes d'alphabétisation pour les femmes, implantation de postes de santé de proximité assurant des accouchements en toute sécurité, prodiguant de l'information sur les maladies sexuellement transmissibles, particulièrement le SIDA, représentation politique des femmes, sécurité alimentaire, etc.
En Afrique de l'Ouest, les femmes demandent l'application plus stricte de la loi interdisant les mutilations génitales, quand elle existe, ou au moins de l'information sur cette question. Elles réclament aussi l'abolition du lévirat (obligation pour une veuve d'épouser son beau-frère). En Afrique de l'Est, les Tanzaniennes ont mené une action particulière pour obtenir des changements des règles de succession qui excluent les femmes de l'héritage des terres et de l'administration des biens. De nombreuses femmes, dont les époux ou les pères décèdent du SIDA, sont plongées dans la misère. Marches nationalesLes revendications ont été remises directement aux autorités (chef de l'État, Premier ministre, ministres, députés) lors de marches nationales ou de rassemblements dans les provinces.
De telles manifestations ont eu lieu au Bénin, au Burkina Faso, au Burundi, en Guinée, à l'île Rodriguez, au Mali, au Mozambique, au Rwanda, au Sénégal, au Tchad, au Togo, en Zambie… Au Rwanda, les femmes se sont rassemblées et n'ont pas marché car ce type d'action n'est pas significatif pour elles : elles marchent tous les jours ! Au Kivu (Congo - Kinshasa), elles ont décrété le 8 mars 2000 « Journée de la femme sans femmes ». Elles sont restées à la maison pour pleurer leurs proches, morts pendant la guerre. À São Tomé e Príncipe, elles ont fait une grande marche le 19 septembre 2000, divulguant la Convention sur toutes les formes de discrimination chez les femmes. Au Lesotho, la Marche a eu lieu à Maseru. La Marche a démontré aux femmes leur capacité d'agir en commun et de rassembler. « Notre société donne peu de place aux femmes, qui sont généralement considérées comme peu sérieuses. Néanmoins, la force de nos demandes et le fait de voir apparaître des femmes de tout le pays et de toutes les marches a eu beaucoup d'impact, et les hommes nous ont rejointes lorsque nous marchions vers l'Assemblée nationale », écrit une des responsables nigérianes. En 2001, en Mauritanie et en Zambie, les groupes de la Marche ont décidé de soutenir les candidates aux élections législatives et municipales. |
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