Résumé des actions Washington & New-York
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- Présentation à l'ONU le 17 octobre 2000 des femmes vivant en pays en conflit
- Résumé de la lettre adressée à Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, 17 octobre 2000
- New-York, Mardi, le 17 octobre
- Résumé de la lettre adressée à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, 16 octobre 2000
- Présentation d'Awa Ouedraogo du Burkina Faso à la Banque mondiale, 16 octobre 2000
- Washington, Lundi 16 octobre 2000
- Washington, Dimanche 15 octobre 2000
- Washington, Samedi 14 octobre 2000
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Communiqué de presse: La Marche mondiale des femmes réitère devant l'ONU ses exigences d'élimination de la pauvreté et de la violence faite aux femmes
- Rassemblement des États-Unis, Washington, 15 octobre 2000
11h00 : Rassemblement au Freedom Plaza (Av. Pennsylvania et 13e St Nord-Ouest)
12h00 : Départ de la Marche. La délégation politique internationale de la Marche Mondiale des Femmes sera en tête de la Marche.
13h00 à 16h00 : Arrivée de la marche, rassemblement, spectacle et prises de parole sur l'Ellipse (Av. Constitution et 17e St Nord-Ouest)
- Rencontres avec les dirigeants du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, Washington, 16 octobre 2000
10h00 à 11h00 : Rencontre de représentantes de la délégation politique de la Marche mondiale des femmes avec le Président de la Banque mondiale, Monsieur James Wolfensohn.
11h30 à 12h30 : Rencontre de représentantes de la délégation politique de la Marche mondiale des femmes avec le Directeur du Fonds monétaire international (FMI), Monsieur Horst Köhler.
- Rassemblement mondial, New York, 17 octobre 2000
9h00 : Départ du convoi formé des 159 cyclistes transportant les millions de signatures du Bronx vers l'ONU. Le départ se fera du Mitchell Park (167th Street et St-Nicholas Ave)
11h00 : Rassemblement et animation au Parc Dag Hammarskjöld (1rst Av. et 47th St.)
11h30 : Arrivée du convoi de bicyclettes au Parc Dag Hammarsjköld. Chaîne de solidarité pour acheminer les signatures jusqu'à l'ONU.
13h00 : Dépôt des signatures à l'ONU.
13h30 à 15h00 : Rencontre de la délégation politique internationale de la Marche mondiale des femmes avec le Secrétaire général de l'ONU, Monsieur Kofi Annan. Cette rencontre se tiendra au siège de l'ONU, salle de conférence 1.
13h30 : Départ de la marche en direction de Union Square (par la 2e Av. et la 14e St).
15h00 à 17h00 :Arrivée de la marche. Rassemblement et animation (spectacle et allocutions) à Union Square. Le spectacle, en chanson et en danse, présentera, entre autre, le Harlem Gospel Choir, l'accordéoniste Claude Michèle, la chanteuse Betty, Suphala, joueuse de tablas indiens et le groupe de musique et danse Akim funk Buddha. Des féministes et militantes renommées telles Robin Morgan poétesse et anciennement rédactrice en chef de Ms Magazine, Sonia Enriquez du Indigenous Women's Network, Iptisan Athala, du Liban et Françoise David, de la Fédération des femmes du Québec.
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![]() Visionnez des vidéos de la Marche Mondiale des Femmes le 17 octobre à New York ; le 15 octobre à Ottawa, le 14 octobre à Vancouver et le 17 octobre (Tribunal sur les droits des femmes) sur le site internet working TV http://workingtv.com/main3.html Working tv est un programme militant de télévision communautaire hebdomadaire à caractère syndial/écologiste/féministe produit en Colombie Britannique, Canada, et accessible sur Internet. |
New-York, Mardi, le 17 octobre
Nous sommes dans le nord de Harlem, Mitchell Square, au coin de la 167 th et de Saint Nicolas. On affrête les Bicycles qui vont transporter les cartes d'appuis aux revendications internationales de la Marche Mondiale des Femmes. Collectées dans chacun des pays et territoires où il existe des groupes engagés dans la Marche, les cartes traverseront les quartiers pauvres de New York avant d'être déposées devant l'organisation des Nations Unies. Ici, les femmes ont le sourire. Elles vont pédaler sur 20 kilomètres.
Ce sont les derniers préparatifs techniques et logistiques. On s'échange des coups de main. Il faut protéger les cartes dans les paniers, attacher solidement les paniers aux guidons et accrocher les pancartes aux bicycles. Sur fond coloré, elles nomment les pays et les territoires et dénombrent les signatures récoltées.
On ajuste les casques sur les têtes mais aussi des affiches, des slogans et de nombreux signes de la Marche sur les vêtements. Les cylistes ont choisi d'être reconnues. Elles portent des dossards. L'un d'entre eux est noirci d'encouragements. Voici l'un d'entre eux : " Femme de coeur, femme de courage, je marche avec toi ".
Deux femmes québécoises commencent à déplacer leurs bicycles pour laisser de l'espace à d'autres. On profite de l'occasion pour leur demander si elle se sentent en forme. "Oui! Ça fait une semaine qu'on marche", nous répondent-elles.
Les voitures nous klaxonnent au passage. Certaines, déjà grimpées sur leurs bicyles, font des petits tours pour s'échauffer.
Maintenant, c'est le départ. Celles qui étaient venues pour offrir leur aide sont rassemblées sur le trottoir et clament les bye bye. Nous regardons les femmes s'en aller sur l'avenue. L'un des véhicules semblent rouler moins droit. Il s'agit d'un tandem.
11h, Place Dag Hammarskjold. La place se remplit de femmes venues du monde entier. Les banderoles sont sorties, porteuses de slogans divers, mélange de langues pour deux mêmes demandes, sans cesse répétées : la pauvreté et la violence faite aux femmes : ça suffit. Ces deux mots d'ordre seront, sur divers modes, répétés dans l'ONU, au cours des presque deux heures de réunion que les déléguées de la Marche Mondiale des Femmes auront avec les représentantes du Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, empêché d'assister à la rencontre par la crise du Proche-Orient : Louise Fréchette, Vice-Secrétaire Générale, et Angela King, Conseillère spéciale auprès du Secrétaire Général sur les questions de femmes. Citant les statistiques de la pauvreté, elle a reconnu : ``La pauvreté a un sexe, et il est féminin``.
Cinq
femmes issues des cinq grandes régions du monde ont ensuite exposé
devant les participantes (toute la délégation politique de la Marche,
les officiels, l'ambassadeur du Canada, la presse) leurs 2000 bonnes
raisons de marcher. Elles ont, chacune à leur tour et de manière
incessante, demandé l'annulation de la dette des pays les plus pauvres
de la planète, la fin du système économique néo-libéral, le patriarcat
et les violences faites aux femmes qui en découlent : viols en temps de
guerre, situation plus que précaire, notamment en termes de sécurité,
des femmes déplacées dans des camps de réfugiés suite aux guerres, la
criminalisation de l'homosexualité… ``Nous les femmes devons cesser de
mettre au monde des fils qui feront la guerre`` a insisté Marta
Burutica de Colombie, qui a aussi pointé du doigt la duplicité des
organisations internationales, y compris de l'ONU, quand elles tiennent
des discours humanitaires mais en même temps, soutiennent le trafic des
armes. Marta faisait partie du groupe des femmes vivant des situations
de conflit. Il y avait, à ses côtés, une représentante du Rwanda, du
Kurdistan, de l'Afghanistan, de Yougoslavie et de Palestine. L'émotion
a été à son comble quand Fahima Vorgatts, qui vit en exil aux Etats
Unis, a, au nom de toutes les femmes afghanes, levé le voile dont elle
était recouverte, pour prendre la parole. Quand toutes ont eu fini de
parler, mains unies, les femmes se sont levées pour clamer : ``No more
wars, no more wars``.
Une courte période d'interventions a clôturé la rencontre. Les femmes européennes ont tenu à affirmer leur solidarité avec les femmes de pays moins bien nantis.
L'ONU n'est que la somme de ses États membres, a en substance, répondu Angela King, qui s'est réjouie de voir émerger "une nouvelle génération de féministes plus vigilantes que les précédentes".
Pendant ce temps, la marche avait débuté. A 15h30, elle arrivait à Union Square où chanteuses et danseuses se sont succédé, interrompues par des prises de parole.
UN COMMUNIQUÉ DE PRESSE SERA PUBLIE ET AFFICHÉ SUR CE SITE DANS LES JOURS QUI VIENNENT.
Washington, Lundi 16 octobre, 6H30
Nous
sommes dans le hall de l'hotel attendant les femmes qui se sont
inscrites pour la distribution de tracts aux portes du FMI et
de la BM. Aujourd'hui une délégation politique restreinte rencontre
Messieurs Wolfenson et Kölher qui dirigent les institutions. Pour
nous, il s'agit de sensibiliser les travailleurs et les travailleuses
des deux institutions aux revendications de la Marche Mondiale des
Femmes.
Nous sommes maintenant quelques-unes, assez pour couvrir chacune des portes. On y va.
Chacune un paquet de tracts dans les bras, nous sortons dans les rues de Washington. Il fait encore nuit. Nous sommes toutes très fatiguées. Nous échangeons quelques mots mais sommes plutôt peu bavardes pour le moment. Arrivées près de l'Ellipse, nous nous réveillons malgré nous. The Million Family March a déjà commencé. Nous entendons un discours de loin, il est relayé par de nombreux hauts parleurs semble-t-il.
Dernières consignes avant de nous séparer, pour des raisons de sécurité, nous nous tiendrons devant les portes mais reculerons si quelqu'un de la sécurité nous le demande.
Quelques-uns refusent tout simplement de prendre notre tract, d'autres nous sourient timidement. Pour l'une d'entre nous, c'est la première fois qu'elle distibue des tracts, elle a un grand sourire et semble trouver cela sympathique.
Washington, Dimanche 15 octobre, 14H30
Le nombre des participantes internationales s'est multiplié depuis hier. Il est 10H30, des pancartes dans toutes les langues, des costumes, des instruments, des rubans et des banderoles remplissent le hall de l'hotel. Cette fois nous y sommes, peut-on lire dans les yeux de chacune d'entre nous. Nous allons marcher!
Dans l'excitation générale, deux organisatrices demandent le silence pour traduire les dernières consignes de sécurité aux marcheuses. Nous allons nous rendre à l'Ellipse à pied, lieu de départ de la Marche mondiale des femmes aux États-unis. En réalité, la Marche commencera dès que nous sortirons de l'édifice.
Un peu plus de deux cents femmes ont transformé la quatorzième rue de Washington en allant rejoindre la manifestation des femmes américaines. On pouvait les voir arriver de loin, chanter sous leurs bannières nationales, les échanger, brandir des photos de la Marche dans leur pays. Il est très difficile de mettre des mots sur ce moment d'exception. Nous savions que cela allait arriver, que nous serions émues mais nous n'avions pas prévu le comment.
Nous
arrivons à l'Ellipse. Des milliers de femmes venues d'un peu partout
aux États-unis nous accueillent avec de chaleureux applaudissements. Le
soleil est lui aussi au Rendez-vous. À 11H30, une femme se met à crier
: " Voilà les femmes du Nigéria ". Nous ne les avions pas encore vues.
Chaque nouvelle arrivée ressemble à une première victoire collective. "
SIN MUJERES NO HAY DEMOCRACIA ", c'est ce qui est écrit sur la pancarte
d'une des cent et quelques femmes qui sont arrivées hier avec la
caravane mexicaine.
La délégation internationale de la Marche Mondiale des Femmes est installée devant la scène. Mais les femmes de la République Centrafricaine ne sont pas assises. Elles dansent au rythme de la musique tandis que d'autres continuent de préparer leurs départs.
Les manifestantes se sont appliquées de concert à marquer leur passage devant le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. À cet endroit, le ton est monté.
" ENOUGH IS ENOUGH " accompagnait les bruits des divers ustensiles apportés par les femmes. Le message était clair : " THE IMF HAS GOT TO GO! ". C'est seulement à l'arrivée du cortège des femmes colombiennes devant la Banque Mondiale que "BASTA YA" est venu remplacer ce slogan.
Une femme est arrivée au petit déjeuner dans une superbe robe. " Je l'ai mise parce que c'est interdit " Nazand Begikhani est représentante des femmes kurdes de la Marche Mondiale des femmes. Nous publions son interview dans un cahier à part sur ce site web.
Washington, Samedi 14 octobre, 13H00.
"Parce que nous croyons à la nécessité de transformer le monde, nous sommes en ce moment près de 6000 groupes dans 159 pays et territoires", annonce Diane Matte en ouverture de la réunion de bienvenue aux déléguées politiques de la Marche Mondiale des Femmes. Elles ont commencé à arriver hier à Washington avec leurs ustensiles pour faire du bruit devant le FMI et la BM, leurs valises pleines de signatures en appui aux revendications mondiales et des heures de voyage derrière elles pour la plupart.
Françoise Sipa
Caillard vient de Nouvelle Calédonie. Là, les femmes ont décidé de
rejoindre la Marche sous le slogan "Femmes du Pacifique, solidaires " ;
il traduit la volonté des femmes du pays de se serrer les coudes,
au-delà de tous les clivages, pour ne laisser personne en marge de la
société.
Dans
la coutume kanak (population d'origine de la Nouvelle Calédonie), quand
on arrive chez les gens, pour demander à prendre la parole, il faut
accompagner cette demande par un geste d'humilité. On offre aux gens de
l'igname ou un morceau de tissu que l'on appelle le Manou. Il symbolise
l'échange. Dans chaque commune, les principales représentantes des
différentes associations et mouvements de femmes engagées dans la
Marche ont remis symboliquement aux autorités de la commune un morceau
de Manou (du même tissu pour toutes les communes) accompagné de leurs
revendications.
Les femmes de Nouvelle Calédonie marcheront le 18 octobre à Nouméa sur
la place Moselle. Malgré les obstacles me dit Françoise, elles sont
déterminées à porter publiquement la parole des femmes solidaires du
Pacifique.
Nombre de déléguées manquent encore à l'appel et ce, pour plusieurs raisons : Les déléguées européennes sont actuellement à Bruxelles où elles tiennent aujourd'hui même leur rassemblement régional. Beaucoup sont absentes faute de moyens financiers ; d'autres, parce qu'elles se sont vu refuser l'entrée par les États-Unis. Pour la délégation des femmes palestiniennes, c'est le conflit armé.
Tous
ces sujets sont à l'ordre du jour pour celles qui sont déjà là et qui
finalisent entre autres les rencontres politiques internationales (avec
la Banque Mondiale, le FMI et l'ONU). Des sourires ponctuent la réunion
mais aussi du sérieux puisque les déléguées devaient effectuer les
dernières mises au point. Demain, elles marcheront dans toutes les
langues dans les rues de Washington pour la première fois derrière une
bannière commune. Elles sont déterminées à démontrer leur colère.
"Ce que nous visons, à Washington, c'est le rôle spécifique que jouent le FMI et la BM dans nos pays! " a précisé une déléguée tunisienne.
DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS ET DES RENCONTRES
Last modified 2006-08-09 07:22 AM
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