Spécial Washington
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ANNULATION DE LA DETTE
Présentation d'Awa Ouedraogo du Burkina Faso à la Banque mondiale
16 octobre 2000
Monsieur le Président,
Je suis Ouedraogo Awa Dabiré, du Réseau de Communication, d'lnformation
et de Formation des Femmes dans les O.N.G. au Burkina Faso. Coordinatrice
nationale de la marche des Femmes en l'an 2000, je suis membre du Comité de Liaison International pour l'Afrique de l'Ouest Francophone.
Monsieur le Président,
Les femmes des cinq continents du monde sont venues à vous pour exiger
l'annulation immédiate de la dette des pays les plus pauvres de la planète.
Oui la dette constitue un piège pour nos états car elle est venue alourdir les
effets des multiples désastres dont nous souffrions déjà. La dette maintient nos
gouvernements dans un statut de dépendance sans fin, insoutenable pour les
populations supposées bénéficier de ses effets.
Cette dépendance, Monsieur le Président se traduit par la soumission de nos
dirigeants aux exigences difficiles et anti démocratiques des institutions de Bretton
Woods.
Elle s'inscrit dans la non prise en compte des aspirations profondes de bien-être et de développement de nos populations (que sont un meilleur accès à la santé, à l'éducation, aux moyens de production, à l'amélioration du pouvoir économique etc.) pour mieux répondre aux exigences paternalistes de la Banque Mondiale.
Le désengagement de l'état, doublé de la dévaluation, de la libéralisation du
commerce et de la mondialisation sont autant de mesures qui aggravent la situation
de pauvreté des populations notamment du Sud et plus crucialement des femmes.
Parce que les effets de la dette dépassent les aspects financiers de par son
influence négative sur le développement de nos politiques, de nos pays de nos
populations, NOUS AFFIRMONS QUE LA DETTE A DEJA ETE PAYEE AU PRIX
FORT PAR UN GRAND NOMBRE DE NOS PAYS, en raison de son caractère néo-
colonialiste qui nous laisse un arrière goût d'esclavagisme.
Nous exigeons l'annulation totale et immédiate de la dette en tenant compte
des principes de responsabilité, de transparence de l'information et d'imputabilité, de
tous les pays du tiers monde et nous réclamons la mise en place d'un mécanisme
fonctionnel de surveillance de l'utilisation des fonds dégagés pour l'amélioration des
conditions socio-économiques des populations, notamment des femmes et des
petites filles.
Nous exigeons cependant, que les institutions de Bretton Woods laissent
l'initiative de l'élaboration des programmes de développement aux états pour donner
un visage plus naturel et humain aux politiques nationales.
Nous revendiquons un cadre de concertation Banque Mondiale/Société civile
plus ouverte et plus démocratique dans chacun de nos pays.
Monsieur le président,
Les femmes du monde ont 2000 bonnes raisons de marcher jusqu'à vous! Faites en
2000 bonnes raisons de changer de cap pour un monde plus juste, plus équitable où
il fait bon vivre pour tout le monde.
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Last modified 2006-03-23 03:07 PM
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