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La violence domestique envers les femmes et les nouvelles inégalités dans la Roumanie en transition (I)[

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La violence domestique envers les femmes et les nouvelles inégalités dans la Roumanie en transition (I)[1]

par Mihaela Miroiu[2]

L’histoire récente

Je me souviens qu’il y a quelques années le problème de la « violence domestique » n’était pas un sujet de débat public. Avant 1989, en Roumanie, même si les cas de violence domestique étaient assez fréquents, le phénomène était ignoré à cause des raisons idéologiques. Les volées de coups dans un couple, l’abus physique (à l’exception du crime, du viol, de l’inceste et de coups sévères ayant comme résultat l’hospitalisation), les abus psychologiques et économiques faisaient partie des pathologies tolérées dans la vie des familles. Apres 1990, on a publié quelques études qui n’ont pas réussi a offrir une vision globale sur ce type de violence (parmi elles, je mentionne l’étude de l’Organisation américaine « Minnesota Advocates for Human Rights », « Enlever le dernier rideau », de 1995). Nous avons ouvert les yeux récemment. Ce que c’est personnel est devenu politique et l’injustice dans le domaine privé est devenu récemment en sujet de débat et de politique publique. Ce qui se passe maintenant dans le domaine de la violence représente un certain progrès au point de vue des normes et des informations, mais l’argument le plus convaincant pour les hommes politiques c’est l’adoption de l’acquis communautaire.

Je veux dire que c’est la loi qui peut beaucoup aider. Mais si la violence n’est pas considérée une conséquence des inégalités et des dépendances créés par la politique et la culture, nous allons découvrir son remède ponctuel et individuel. Nous allons isoler l’agresseur, construire des asiles pour les victimes et leur offrir assistance. Il faut avoir des stratégies cohérentes pour approcher le problème : comment on peut avoir moins de victimes, à part la crainte de loi. 

La violence envers les femmes, vue comme violence de genre (les femmes subissent à la violence parce qu’elles sont femmes) exprime une structure patriarcale. La violence domestique est une forme de contrôle social fondé sur des préjugés qui, à leur tour, se trouvent en relation directe avec la manière dont les femmes se comportent avec leur parents de sexe masculin.         

Les institutions importantes de la sociétés (gouvernement, partis politiques, le Département de la Justice, la Police, l’Eglise, les systèmes de santé et de l’éducation) font des discriminations, encouragent et maintiennent la violence domestique par une approche triviale, par la diminution de l’importance ou par l’ignorance des actes de violence que les femmes subissent parce qu’elles sont femmes. Souvent, la société réprouve la victime ; celle-ci est punie parce qu’elle a transgressé différentes normes ou traditions.

Ainsi, le droit à une vie prive a été compris – pour une longue période – comme la liberté des hommes à discipliner leur femmes et la liberté des parents à discipliner leurs enfants. En Roumanie, en 2001, 95% des victimes de la violence domestique étaient femmes (2516) (Vaduva, 2002).

Le patriarcat c’est bien le facteur le plus important qui limite la liberté de la femme : les femmes ont honte,  éprouvent le sentiment d’infériorité aussi longtemps que le pouvoir social, économique, juridique et culturel appartient aux hommes. Maintenant, la Roumanie est un pays où le patriarcat traditionnel s’est enrichi avec des formes nouvelles, modernes, de transition. Arrêter la violence c’est arrêter son soutien politique et idéologique. En conséquence, je vais analyser les causes de la violence envers les femmes en Roumanie et surtout les causes qui sont en relation avec les nouvelles inégalités de la transition.


[1] Etude élaborée et présentée à la conférence  WIN Balkans au mois de mai, 2003

[2] Mihaela Miroiu est docteur en philosophie et professeur à l’Ecole Nationale d’Etudes Politiques et Administratives, à Bucarest. Elle a créé la première maîtrise en genre de Roumanie.

 

Copyrights : Etude traduit et reproduit avec la permission de l'auteur.
Last modified 2005-09-22 10:38 AM