Succès de la Rencontre préparatoire à la Marche mondiale des femmes en l'an 2000
COMMUNIQUÉ
La Rencontre préparatoire internationale en vue de la Marche mondiale des femmes en l'an 2000 se termine sur une note d'optimisme. " J'ai hâte de passer à l'action! ", déclare Françoise David, présidente de la Fédération des femmes du Québec, à la sortie d'un marathon de délibérations animées, tenues en français, en anglais et en espagnol.
En réunion à Montréal depuis trois jours, 140 déléguées de 65 pays du Nord et du Sud ont réussi à s'entendre sur près de 25 revendications internationales visant à réduire la pauvreté et la violence qui affligent les femmes du monde entier.
Elles ont aussi adopté des scénarios d'action qui culmineront le 17 octobre de l'an 2000 par un ou des rassemblements qui interpelleront autant les organismes politiques et économiques internationaux, dont l'ONU, le FMI et la Banque mondiale, que les gouvernements des différents États.
Dans un geste unanime de solidarité, les déléguées ont enfin donné leur appui à des femmes en lutte à travers le monde, autant des individues comme la leader birmane Aung San Suu Kyi que des groupes de femmes, par exemple les Afghanes sous le joug taliban ou les Algériennes luttant pour la paix et la démocratie.
Revendications internationales
Malgré d'énormes différences culturelles, économiques et politiques, les déléguées ont réussi à s'entendre sur des revendications communes à toutes. Entre autres : la mise en place par tous les États d'une loi-cadre visant l'élimination de la pauvreté, l'annulation de la dette de tous les pays du Tiers-Monde, des pressions de l'ONU sur tous les pays pour que les nombreuses conventions internationales relatives aux droits des femmes et des enfants soient ratifiées et appliquées, etc.
Par contre, deux propositions visant à défendre les droits des femmes homosexuelles ont dû faire l'objet d'un compromis, les déléguées de certaines régions du monde se disant incapables de les faire accepter chez elles. Malgré leur solidarité avec les femmes discriminées à cause de leur orientation sexuelle, il serait parfois dangereux pour elles de les soutenir. Au Pakistan, par exemple, comme dans plusieurs pays musulmans, l'homosexualité est fortement condamnée sinon punissable de mort. Le document final précisera donc quels pays appuient ces revendications spécifiques.
Comité de liaison international
Pour poursuivre le travail d'organisation jusqu'à la Marche d'octobre 2000, un comité de liaison international a été créé, réunissant une trentaine de déléguées de six régions du monde, en plus d'une représentante des peuples autochtones.
Ce comité de liaison servira de courroie de transmission entre les différents pays et le comité de coordination de la Marche, qui continuera d'être assumé par des Québécoises.
Scénarios d'action
D'ici la Marche, les femmes de chaque pays définiront leurs propres revendications prioritaires et leurs moyens d'action. Cent cinq pays ont déjà confirmé leur participation à l'événement. Les 140 déléguées de Montréal ont accepté les scénarios d'action suivants :
On cherchera d'abord un appui massif des femmes aux revendications mondiales. On pourra, par exemple, faire circuler des pétitions ou des cartes. On organisera ensuite, dans chaque pays, des actions nationales qui véhiculeront les priorités des femmes de ce pays, toujours en lien étroit avec la violence et la pauvreté.
Ces actions nationales culmineront le 17 octobre de l'an 2000 avec une série de rassemblements, dont la forme reste à définir, de façon à obtenir des engagements clairs des pouvoirs politiques et économiques internationaux.
Last modified 2006-04-12 02:42 PM
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