Appel à la mobilisation internationale - 4 octobre
Appel à la mobilisation internationale avec lês femmes autochtones du Québec et du Canadá
Toutes ensemble le 4 octobre 2014!
POURQUOI SE MOBILISER LE 4 OCTOBRE ?
Dénoncer la disparition et l'assassinat des femmes autochtones au Canada
En 2010, l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) avait recueilli des données sur la disparition et la mort de plus de 580 femmes et filles autochtones au Canada au cours des 20 dernières années. Une étude récente (mai 2014) de la Gendarmerie Royale du Canda (GRC) a répertorié 1 017 cas de femmes autochtones assassinées entre 1980 et 2012 et 169 cas de femmes autochtones disparues depuis 1952. Les chiffres réels sont beaucoup plus élevés que les données disponibles.
Les femmes autochtones représentent 16% des femmes victimes de meurtre et 11% des femmes disparues, alors qu’elles ne comptent que pour 4% des femmes au Canada. 1 186 femmes autochtones disparues ou assassinées, c’est l’équivalent proportionnel de 35 000 femmes canadiennes, ou de 8 250 femmes québécoises. La disparition silencieuse de si nombreuses femmes autochtones est une des conséquences du processus de colonisation qui menace les cultures, les langues et le bien-être des communautés autochtones. L’instauration de lois patriarcales marginalisant les femmes autochtones dans leur propre communauté et dans l’ensemble de la société, a mené à une situation où les femmes autochtones souffrent d’une grande vulnérabilité (itinérance, pauvreté, dépendances, perte d’identité, relations violentes, etc.). Elles sont cinq fois plus exposées que les femmes allochtones aux violences, qui perdurent dans un système patriarcal et colonialiste.
Pourquoi les femmes autochtones sont-elles exposées à tant de violences ?
Les femmes autochtones au Canada ont historiquement été dévalorisées, non seulement en tant qu'autochtones, mais aussi tout simplement parce qu’elles sont des femmes. Il est important de reconnaître les effets de la colonisation. Ces derniers existent toujours et continuent à affecter les filles et les femmes autochtones. En comprenant les effets intergénérationnels de la colonisation, nous pouvons commencer à aborder les questions d'actualité et à créer un avenir meilleur pour les filles et les femmes autochtones.
La colonisation a conduit à la construction de l'image de femmes autochtones comme « squaws » — sale, obscène, non civilisée et sexuellement déviante, déresponsabilisant ainsi les hommes qui agressaient sexuellement les femmes autochtones.
Le Canada a mis en place des politiques amenant à ce que l'on peut qualifier de génocide culturel parce qu'elles ont servi à menacer les traditions et la culture autochtone. On peut citer notamment le retrait de milliers d'enfants de leur famille pour les placer dans des pensionnats ou des familles blanches d'adoption, dans le but de les assimiler. De telles pratiques ont eu cours au XXIe siècle mais se sont prolongées jusque dans les années 1990, ayant pour effet de bouleverser les rôles, les valeurs et les traditions des familles autochtones et d'accroître les taux de dépression, d'alcoolisme, de violence et de suicide dans les communautés autochtones, exposant ainsi les femmes et les filles à plus de risques.
Aujourd'hui, beaucoup de femmes autochtones et de jeunes filles sont contraintes à des situations ou dês stratégies d'adaptation qui augmentent leur vulnérabilité à la violence, comme l'auto-stop, la toxicomanie, l’itinérance, la prostitution et les autres formes de travail sexuel, l’implication dans les gangs ou les relations abusives. Un grand nombre d'entre elles sont aussi plus à risque de subir de la violence du fait du fort taux de chômage qui découle des préjugés racistes qui persistent envers les peuples autochtones.
Exiger une enquête nationale pour analyser et enrayer ce phénomène
Femmes Autochtones du Québec (FAQ) et l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC)
revendiquent une commission d’enquête nationale, accompagnée d’un plan d’action. Ceci est urgent et impératif! Ces atrocités ne peuvent plus perdurer, les familles des victimes défendent leur droit à obtenir la vérité et la justice.
Il faut que les facteurs systémiques, qui favorisent la disparition et l’assassinat des femmes autochtones, soient correctement identifiés et que les individus, processus et politiques responsables du maintien du statu quo – et des dommages subséquents pour les femmes et les filles autochtones – soient dévoilés. Des recommandations et des MESURES de changement sont nécessaires pour améliorer la sécurité des femmes et des filles autochtones de tous les milieux au Canada.
Une enquête publique nationale exhaustive sur la violence envers les femmes et les filles autochtones du Canada fournirait l’assurance aux peuples autochtones que tous les niveaux de gouvernement reconnaissent la gravité de l’enjeu et sont engagés à mettre fin au cycle de violence. Elle permettrait aussi de sensibiliser davantage la population à cette crise des droits de la personne au Canada, que beaucoup de Canadiens et Canadiennes ignorent. L’inclusion des familles autochtones dans le processus d’une enquête publique nationale, de la planification à l’implantation post-rapport, sera primordiale pour le succès de cette activité et assurera que les voix des familles soient entendues. Il est également essentiel que cette enquête permette aux associations de femmes autochtones d’être entendues, étant donné les nombreuses informations qu’elles ont recueillies au fil des années.
POURQUOI VOTRE SOLIDARITÉ COMPTE ?
Parce que vos soeurs canadiennes, autochtones et allochtones, ont besoin d'être soutenues
Parce qu'il nous faut mettre une pression internationale sur le gouvernement canadien
Parce que les recommandations exprimées par l'ONU ne suffiront pas si elles ne sont pas relayées par les voix des femmes du monde entier
L’AFAC a porté la question des meurtres et des disparitions de femmes et de filles autochtones à l’attention de plusieurs organismes internationaux. Suite à ces appels à l'aide, en 2011, le Comité des Nations unies sur l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) a réclamé au gouvernement canadien une enquête publique nationale sur la disparition et l’assassinat des femmes autochtones au Canada.
En 2013, cette demande a été renouvelée par James Anaya, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, lors de sa visite au Canada. Cependant, les recommandations des organismes internationaux n'ont pas suffi à convaincre le gouvernement canadien de lancer cette enquête. Il est grand temps que les choses changent et pour cette raison, les femmes autochtones et allochtones du Canada ont besoin du soutien des femmes du monde entier pour accroître la pression sur le gouvernement. La force d'un réseau militant issu de la société civile comme celui de la Marche mondiale des femmes est de démontrer aux gouvernements et à la population que peu importe où nous vivons sur la planète, nous sommes des milliers à refuser l'exploitation du corps des femmes et les oppressions que
nos soeurs vivent au nom du sexisme, du patriarcat, de la colonisation et du racisme.
On ne peut plus attendre. Il faut convaincre le gouvernement canadien que le monde entier le regarde. Et pour cela, votre voix va faire la différence !
Nous vous invitons à SIGNER la LETTRE OUVERTE adressée au gouvernement canadien pour appuyer la demande des femmes autochtones d’une enquête publique nationale (voir lettre en pièce jointe).
Envoyez la lettre à l’adresse postale:
Stephen Harper
Premier Ministre du Canada
80, rue Wellington, Ottawa (Ontario) K1A 0A2
Nous vous prions de nous envoyer une copie à : cqmmf2015@ffq.qc.ca ou à notre adresse postale :
Fédération des Femmes du Québec
110 rue Ste-Thérèse, bureau 309 Montréal (QC) H2Y 1E6
COMMENT VA SE DÉROULER LA MOBILISATION DU 4 OCTOBRE
● Au Canada
La commémoration du 4 octobre a débuté en 2006 lorsque Bridget Tolley, craignant que les gens oublient ce qui est arrivé à sa mère Gladys tuée en 2001, a pris l’initiative d’organiser une vigile sur la colline du Parlement canadien, pour rendre hommage à sa mère ainsi qu’à 500 autres femmes et filles autochtones disparues à l’échelle du pays.
Le 4 octobre, à l’occasion de la journée de commémoration pour les femmes et les filles autochtones disparues
et assassinées, des vigiles vont être organisées afin de dénoncer l'indifférence, d'appeler le gouvernement canadien à tenir une commission d’enquête nationale et d'engager tous les citoyennes et citoyens du monde entier dans la lutte pour la décolonisation. Ces vigiles prendront la forme de rassemblements dans des dizaines de villes et villages au Canada. Des bougies seront allumées en mémoire des femmes disparues et assassinées et des discours seront prononcés par les femmes autochtones. L’objectif est de mettre en lumière une problématique qui touche tout le Canada mais aussi des femmes de partout dans le monde, de faire pression sur le gouvernement canadien pour que les décideurs agissent maintenant face à ces meurtres et disparitions, et enfin appuyer un mouvement de transformation sociale.
● Dans le reste du monde
En 2015, nous, les femmes de la Marche mondiale des femmes, prendrons à nouveau la rue pour plus de justice dans ce monde. Nous serons des milliers à marcher dans les villes et villages à travers le Québec et le monde dans un vaste mouvement féministe populaire. Nous allons accroître notre résistance face au contrôle de nos corps et de nos territoires par le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme. Étant donné que le thème de la Marche mondiale des femmes en 2015 portera sur le contrôle du corps et des territoires et que ce thème est au coeur des luttes des femmes autochtones, il nous semble primordial que des relations de solidarité puissent se bâtir entre femmes autochtones et femmes du monde entier dès le début des préparatifs de la Marche mondiale des femmes de 2015.
C'est pour cette raison que nous en appelons à la solidarité de toutes par l'action!
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE !
● En septembre et en octobre : envoyez votre photo
Pour participer à la journée de solidarité du 4 octobre, où que vous soyez dans le monde, envoyez-nous une photo de vous avec une bougie pour agrandir nos vigiles. Faites parvenir votre photo à l'adresse cqmmf2015@ffq.qc.ca en indiquant votre prénom et le lieu où la photo a été prise (ville + pays) ou partagez la directement sur Facebook ou Twitter avec le hashtag #SISvigil
● À partir du 4 octobre : découvrez le visage de femmes solidaires du monde entier
Dès le 4 octobre, vous pourrez consulter la galerie de portraits des femmes solidaires du monde entier, qui se sont prises en photo avec leur bougie allumée, qui sera disponible en ligne sur le site de la Marche Mondial des Femmes au Québec www.mmfqc.org et les pages Facebook «Marche mondiale des femmes au Québec 2015» et «Fédération des femmes du Québec». Accompagnez des milliers de femmes au Canada qui vont se rassembler le 4 octobre et allumer des bougies dans des dizaines de villes et villages.
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Pour tout renseignement complémentaire n’hésitez pas à nous contacter :
Alice Lepetit, coordonnatrice de la MMF au Québec, Fédération des Femmes du Québec, alepetit@ffq.qc.ca
Isabelle Paillé, Femmes Autochtones du Québec, non-violence@faq-qnw.org
Last modified 2014-10-03 03:01 PM
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