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3e Rencontre internationale - Résumé des décisions

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3e Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes
du 2 au 6 octobre 2001
Montréal, Québec Canada

Résumé des décisions


Du 2 au 6 octobre dernier, avait lieu à Montréal la 3e rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes. Cette rencontre avait comme objectif de consolider le réseau féministe d'actions mondiales créé pour la réalisation des événements de l'an 2000 dans le cadre de la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence envers les femmes.

Les coordinations nationales mises sur pied pour la Marche étaient invitées à envoyer deux déléguées afin de déterminer les bases de l'action de ce réseau pour les prochaines années. Trente-cinq pays ont répondu à l'appel et ont délégué 45 participantes à cette rencontre. Évidemment, dans le contexte mondial actuel, nous sommes plus que satisfaites de la participation. Une cinquantaine d'autres pays nous ont indiqué leur intérêt à poursuivre le travail en commun mais n'ont pu envoyer une déléguée pour diverses raisons (économiques, problèmes de visas, etc.).

De plus, il y avait une vingtaine d'observatrices provenant du Comité de coordination de la Marche mondiale des femmes et le Conseil d'administration de la Fédération des femmes du Québec. Ces femmes sont celles qui ont participé, depuis 1995, à la réalisation de ce gigantesque défi d'unir les femmes du monde dans une action commune.

Nous sommes très fières des résultats atteints lors de cette rencontre. Vous trouverez, ci-dessous, les grandes lignes de nos discussions et de notre plan de travail pour la prochaine année. Nous vous invitons aussi à consulter notre site web www.ffq.qc.ca/marche2000 afin de voir des images de cette magnifique rencontre et lire les textes produits.

Paix, justice, égalité

Notre première journée de travail en était une d'analyse de la conjoncture. Nous voulions inscrire nos réflexions et nos propositions pour la poursuite de la Marche dans une lecture conjoncturelle des réalités vécues par les femmes dans le monde en ce qui a trait à la violence et la pauvreté. Compte tenu de la situation mondiale, nous avions demandé à des déléguées des coordinations nationales de la Marche du Pakistan et des États-Unis ainsi qu'à une représentante de l'organisation Women's International League for Peace and Freedom de nous donner leur point de vue concernant l'impact des attentats du 11 septembre et les événements en découlant. Nous voulions particulièrement discuter de l'impact de la conjoncture sur les femmes et sur les actions de la Marche mondiale des femmes. D'un commun accord, elles nous ont décrit leurs inquiétudes liées à l'escalade de la violence, à la diminution des droits humains et aux reculs des droits des femmes, à la montée constante des intégrismes, aux drames quotidiens des femmes afghanes et d'autres victimes de conflits armés. Chacune a fait appel à l'urgence d'unir nos voix pour faire entendre ce que les femmes ont à dire sur la construction et le maintien de la paix.

Suite à ces présentations, il a été décidé de produire un texte constituant l'appel des femmes à la paix et à la construction d'un monde égalitaire, solidaire, démocratique et pacifique. Ce texte a été utilisé lors des vigiles pour la paix que nous avions décidé d'organiser pour le vendredi 5 octobre. Une quinzaine de pays ont repris cette action et continuent de mobiliser les femmes de leur pays pour dire non à la guerre.

Nous avions aussi demandé à des conférencières de nous dresser un portrait sommaire des enjeux actuels dans la lutte contre la pauvreté et la violence envers les femmes. Encore une fois, le climat actuel a teinté nos discussions. Il semble plus urgent que jamais de clamer haut et fort ce que l'analyse féministe porte comme projet de société y incluant un modèle économique où les droits fondamentaux ont préséance sur le profit et où le partage des richesses est à l'honneur. Pour la lutte contre la pauvreté, il est important de rappeler que les écarts de plus en plus grand entre les riches et les pauvres, entre les hommes et les femmes représentent non seulement des réalités abominables mais sont le terreau fertile du désespoir et de l'intolérance. Pour la lutte contre la violence envers les femmes, la marginalisation des femmes, de leurs voix et de leurs droits, particulièrement dans le contexte actuel, est porteuse de grandes inquiétudes. Les femmes qui ne se conforment pas aux modèles préétablis ou réclament la reconnaissance de leurs droits et de leur citoyenneté sont de plus en plus les cibles des intégrismes de tout acabit. La Marche mondiale des femmes conserve donc toutes ses raisons d'être et devient un véhicule d'analyse et de mobilisation essentiel pour les mouvements de femmes.

Des objectifs atteints

Bien qu'une année se soit écoulée depuis notre rencontre avec les décideurs tels que l'ONU et le Fonds monétaire international ainsi que la Banque mondiale, nous avons pris le temps de faire un retour sur nos actions mondiales de l'an 2000. Ces rencontres ont marqué un point tournant dans le désir des femmes d'être entendues dans les plus hautes sphères. Notre satisfaction est mitigée puisque la réception de certains interlocuteurs a été polie mais les résultats sont minces. Ceci dit, nous marquons qu'il s'agissait là d'une première et que nous devons continuer de nous faire entendre. Les acquis de la Marche se situent plus particulièrement dans le renforcement d'une solidarité féministe internationale; dans l'action collective qui s'inspire de la force de l'ensemble des femmes et de leurs réalités; dans la conviction que nous pouvons et devons agir globalement et localement pour faire les pas nécessaires pour mettre fin à la pauvreté et la violence envers les femmes. Les actions portées par la Marche mondiale des femmes en l'an 2000 ont été un succès. Ce succès s'évalue autant au plan du renforcement des mouvements de femmes qu'au plan de gains politiques concrets. Nous comptons publier un document synthèse qui mettra en relation les actions nationales et mondiales.

Des difficultés à surmonter

Nous avons aussi été confrontées à diverses difficultés d'organisation. Pour plusieurs groupes, il a été difficile de trouver le financement nécessaire à une réelle participation des femmes de la base. Nos plans de travail dépassaient largement nos moyens. Par contre, plusieurs ont réussi à aller chercher le soutien de nouveaux réseaux. Plus d'une juge que la Marche a permis de mettre ensemble dans leur pays des groupes qui ne se connaissaient pas ou n'avaient pas de tradition de travail commun.

La Marche mondiale des femmes avait comme valeur et comme objectif de rejoindre les femmes de la base. Cela a été possible dans la plupart des pays ou territoires mais a été aussi très variable en fonction des pratiques des mouvements de femmes de chaque pays. Ainsi même si nous avions un principe d'inclusion, certaines femmes ont pu se sentir exclus par les choix faits par les coordinations nationales. Il est clair que le souhait de reconnaître les différences entre les femmes et de travailler avec ces différences, demeure central dans la Marche.

Poursuite de la Marche mondiale des femmes

La 3e rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes a permis de consolider et valider la création d'un réseau féministe d'actions mondiales ayant comme thèmes centraux la lutte à la pauvreté et la violence envers les femmes. Nous avons aussi adopté ou réitéré les objectifs suivants :

1- Renforcer et maintenir un vaste mouvement de solidarité des groupes de femmes de la base de façon à ce que la Marche constitue un geste d'affirmation des femmes du monde.

2- Promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes, et entre les peuples.

3- Soutenir un vaste processus d'éducation populaire où toutes les femmes peuvent analyser par elles-mêmes et pour elles-mêmes les causes de leur oppression et les alternatives possibles.

4- Mettre de l'avant les revendications et les alternatives communes aux mouvements des femmes du monde, sur les plans local, national, régional et international, autour des thèmes de la pauvreté et de la violence envers les femmes.

5- a) Exercer des pressions politiques sur les gouvernements et les institutions politiques multilatérales (par ex. ONU) pour qu'ils effectuent les changements qui s'imposent pour améliorer les conditions et la qualité de vie des femmes du monde, et qu'ils poursuivent une politique de désarmement et de résolution pacifique des conflits.

b) Remettre en cause les institutions internationales financières, économiques et militaires (FMI, Otan, OMC, BM, etc,) qui appauvrissent et marginalisent les femmes, et accroissent la violence à leur égard, et travailler à des propositions institutionnelles alternatives.

6- Amener la population en général, les autres secteurs de la société et les mouvements sociaux à soutenir et à effectuer les changements qui s'imposent pour améliorer les conditions et la qualité de vie des femmes du monde.

Des revendications et des actions mondiales

Nous avons profité de la 3e rencontre internationale pour faire une mise à jour de nos revendications mondiales. Au nombre de 17, ces revendications portées tout au cours des événements de l'an 2000 demeurent toutes d'actualité à quelques exceptions près. Nous avons créé des groupes de travail qui auront comme responsabilité de suivre certaines de ces revendications de façon particulière afin de les faire avancer ou de produire, pour nous-mêmes, des documents d'information nous permettant de pousser plus loin notre réflexion. Ainsi, un groupe de travail a comme responsabilité de réfléchir au modèle économique alternatif qui conviendrait à notre analyse et permettrait de sortir les femmes et leurs communautés de la pauvreté de façon structurelle et non conjoncturelle. Ce groupe est sous la responsabilité de la coordination italienne. La coordination du Québec a accepté la responsabilité de produire un document permettant aux coordinations nationales de pousser plus loin la réflexion sur la répression envers les femmes lesbiennes. Finalement un troisième groupe de travail portant sur la question de la violence envers les femmes a été mis sur pied et sera guidé par la coordination indienne.

Nous avons identifié des actions à court terme que nous voulons mener. Dans un premier temps, la poursuite de la mobilisation pour faire entendre la voix des femmes pour la paix, la justice et l'égalité. Une action en soutien aux femmes afghanes est à prévoir à très court terme. Deux conférences auront lieu cette année et retiennent notre attention : le 2e Forum social mondial de Porto Alegre et la Conférence de l'ONU sur le financement du développement. Deux groupes de travail ont été mis sur pied pour assurer la participation de la Marche mondiale des femmes à ces rencontres. Nous souhaitons être nombreuses et nous voulons y porter un message spécifique. La coordination du Brésil et celle du Mexique sont respectivement responsables de ces groupes de travail.

Une structure décisionnelle et un prochain rendez-vous Comité de suivi de la Marche

Un comité a été nommé à la fin de la rencontre afin d'assurer les suivis de la 3e rencontre internationale. Les membres sont : Miriam Nobre du Brésil, Shashi Sail de l'Inde, Mathilde Kayitesi du Rwanda, Michèle Spieler de la Suisse, Leonor Concha du Mexique, Emily Naffa de la Jordanie, une femme du Réseau continental des femmes autochtones, Vivian Barbot présidente de la Fédération des femmes du Québec et Diane Matte, la coordonnatrice de la Marche. Ces femmes, nommées pour une année, devront nous mener à notre prochaine rencontre qui aura lieu au Mexique en 2002 et au cours de laquelle une structure de fonctionnement sera adoptée. Cette structure décisionnelle transitoire remplace le Comité de liaison international et le Comité de coordination de la Marche mondiale des femmes.

Nos leçons et nos défis

La 3e rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes a été riche d'apprentissage. Elle nous a permis d'identifier les nouveaux défis à relever toutes ensemble. Tout au cours de la semaine, nous avons dû réajuster nos attentes en fonction de la vitesse à laquelle nous pouvions arriver à des consensus ou à bien cerner les enjeux auxquels nous sommes confrontées. Certaines discussions ont été difficiles mais chacune a été faite dans un climat de construction et de maintien du réseau de la Marche. Nous en sommes ressorties encore plus déterminées à poursuivre notre travail et avec une meilleure compréhension de ce que les femmes des divers pays attendent de ce réseau. Évidemment cela a aussi mis en relief les défis que nous avons à relever, le premier étant d'assurer la survie financière du secrétariat de la Marche. Certaines questions demeurent difficiles à aborder (les droits des lesbiennes, le droit à l'avortement, par exemple) mais nous avons franchi un nouveau seuil de discussion qui nous permet de continuer à s'informer mutuellement des réalités de chacune et à en colorer nos actions mondiales.

Les femmes sont reparties de la rencontre en ayant à cœur de poursuivre les actions collectives pour contrer la pauvreté et la violence envers les femmes. La force de la Marche mondiale des femmes a été et demeure d'oser aller dans des terrains inexplorés où solidarité internationale et changement social se conjuguent au présent et au futur.


[ Index de la 3e Rencontre internationale ]
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Last modified 2006-03-23 03:07 PM
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