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avril 2002 - Des pas : Une marche... à suivre

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Des pas : Une marche... à suivre

Sommaire
Préface
Du pain, des roses et des pas
Revendications
Actions pour révolutionner le monde
Expressions pour construire les solidarités
Portraits d'ici et d'ailleurs
Des pas : Une marche... à suivre
Sources

Sans cesse sur le métier…

Parce que les combats doivent être sans cesse poursuivis, et que les gains sont parfois fragiles, les groupes membres de la Marche s'activent à maintenir des réseaux féministes vivants, prompts à réagir à toutes les attaques faites aux droits des femmes.

En Colombie, malgré « la guerre qui absorbe tout notre temps et nos actions », comme indique une militante, le Réseau et la résistance à la mondialisation restent importants. En août 2001, les femmes ont organisé une marche dans la région d'exploitation du pétrole, où sévissent les groupes paramilitaires. Une Table de concertation des organisations de femmes colombiennes s'est constituée, qui élaborera des propositions de paix.

À Hong Kong, elles mettent en cause la politique du gouvernement à l'égard des travailleuses et travailleurs philippins immigrants dans l'État et dénoncent la prostitution et la militarisation dans la région du sud-est asiatique.

Les Néerlandaises ont engagé des discussions avec des femmes de différents pays du monde pour « échanger des informations, réfléchir sur les questions féministes, examiner l'influence des nouvelles technologies sur le militantisme ».

En Nouvelle-Calédonie, elles se mobilisent autour des ressources économiques à apporter aux femmes dans les tribus et contre le rejet, dans l'île, de l'amendement qui accorde la parité politique aux femmes de Nouvelle-Calédonie.

Au Guatemala, les femmes continuent de transmettre les revendications aux autorités de justice, au gouvernement et aux ministères concernés. Elles réclament des formations sur la médecine alternative naturelle et sur la création de centres éducatifs pour les hommes violents.

Au Mexique, le comité de la Marche propose de lancer une Campagne pour les droits économiques et sociaux des femmes autour de trois axes : politiques publiques, économie solidaire et changement vers une culture sans violence. Il envisage la tenue d'un événement national pour diffuser les résultats de la Marche. Avec d'autres groupes de femmes, les Mexicaines ont réussi à bloquer le décret présidentiel visant une augmentation de l'impôt sur l'alimentation, l'éducation et les médicaments.

Au Brésil, elles se sont énormément investies dans la participation au Forum social mondial de Porto Alegre et continuent à organiser des marches.

En Haïti, elles sont intervenues, en juin 2001, à un atelier international sur « Pauvreté et stratégie de développement » auquel participaient des représentants du FMI et de la Banque Mondiale.

En Palestine, l'accent est mis sur le support à l'Intifada. La Marche demande le respect, par Israël, des lois internationales et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, le retrait de la bande de Gaza, de Jérusalem Est et la reconnaissance de l'État palestinien. En Israël, en juin 2001, quelque 3000 personnes ont participé à une nuit de veille. Des Palestiniennes et des Palestiniens des territoires occupés étaient présents. Plusieurs actions conjointes ont été menées par les deux communautés qui aspirent à la paix.

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Beaucoup de choses restent à accomplir, le capital de mobilisation créé à l'occasion de la Marche ne doit pas être dissipé. « Comment canaliser la colère grandissante des femmes et d'autres mouvements ? Comment donner un effet à une mobilisation tellement grande ? », s'interrogent les Québécoises, qui se demandent s'il faut mettre en place une alternative politique féministe et de gauche, car «les luttes doivent s'inscrire dans la durée».

Faut-il revoir certaines stratégies, continuer à mettre ses énergies dans un combat revendiquant une réforme de l'ONU, du FMI et de la Banque Mondiale, ou au contraire, faut-il s'investir plus dans les mouvements sociaux ?

Le lien entre capitalisme et patriarcat, mis en évidence pour analyser la mondialisation et son impact sur les femmes, a permis de dégager des alternatives au système dominant. Des actions communes ont pu être menées qui s'inspiraient de cette analyse.

Des questions restent toutefois posées. Comment partager les richesses, comment maintenir les services publics, intégrer réellement les femmes au monde du travail ? Comment faire des gains sur la scène mondiale pour faire reculer la violence envers les femmes ? La Marche doit affiner ses réponses à toutes ces interrogations.

Elle doit investir tous les lieux de contestation et être présente lors des conférences internationales. Il est proposé de mettre en place un réseau d'alerte qui réagirait aux atteintes aux droits des femmes.

Partout où des décisions sont prises, des options de lutte discutées, la Marche doit faire entendre l'analyse féministe afin qu'elle ne soit pas diluée dans les autres discours et préoccupations.

En 2001, de nouveaux groupes de travail ont été mis sur pied, qui s'intéressent à ces questions, et à l'utilisation d'Internet et des nouvelles technologies comme outils de mobilisation.

Un des groupes travaille sur la révision de la structure de la Marche. Les participantes souhaitent impliquer plus fortement les femmes des groupes de base, établir des contacts dans des régions où l'écho de la Marche a, pour le moment, été faible.

Le fonctionnement devrait être plus participatif, plus décentralisé et devrait mieux prendre en compte la différence qui existe entre les femmes elles-mêmes, ce qui n'a pas toujours été le cas dans le passé, comme l'ont souligné des femmes autochtones.

Années de transition, années de bilans, années d'implications et de continuation, années de renouvellement et de remise à plat des priorités, d'enrichissement et d'actualisation des revendications, de solidarités nouvelles et anciennes sans cesse réaffirmées, 2001 et 2002 ont été des moments riches en réflexions, mais aussi en actions et en émotions.

Des millions de femmes ont rejoint la Marche mondiale des femmes. Née d'une utopie, la Marche a pris forme, elle a soudé de nouvelles solidarités, elle a cimenté les préoccupations communes. Les femmes se sont mises en route avec enthousiasme et détermination. Une détermination que plus rien, désormais, n'arrêtera.


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Femmes en marche
Regards sur les actions et revendications de la Marche mondiale des femmes
Avril 2002

 
Copyrights : CC by-nc-sa 2.0
Last modified 2006-03-23 03:09 PM
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