Cahier des revendications mondiales - Introduction
Cahier des revendications mondiales
INTRODUCTIONÀ Montréal, Québec, Canada, le 18 octobre 1998, 140 femmes venues de 65 pays ont adopté une plate-forme de revendications internationales qui seront portées lors de la Marche mondiale des femmes en l'an 2000. Vous faites certainement partie du groupe de personnes, toujours grandissant, qui prennent le relais de cette marche mondiale. Afin d'appuyer les " porte-paroles " de ce projet, le Comité de coordination de la Marche vous propose cet outil de travail.
Ce Cahier des revendications mondiales est un outil destiné aux individues ou aux groupes de femmes qui vont intervenir auprès des femmes à la base ou faire des représentations et des pressions politiques auprès de leur gouvernement respectif, des instances régionales ou internationales ou lors d'événements spéciaux.
En plus de situer dans leur contexte social, économique et politique les revendications portées par la Marche mondiale des femmes en l'an 2000, chacune est expliquée à la lumière de l'analyse féministe. Analyse qui rejoint fréquemment celle d'autres groupes, préoccupés de la défense des droits, de la promotion de l'égalité et de la justice.
Ces mises en contexte visent à permettre aux groupes de s'approprier certains éléments indispensables à la compréhension du sens de chaque revendication et de sa portée. Le résumé des revendications vous est présenté au début du cahier.
Bien sûr, chaque femme ou chaque groupe adaptera les éléments d'analyse présents dans ce cahier selon leur pertinence pour leur travail et les complétera selon les situations et les contextes qui leur sont spécifiques.
Une marche pour lutter contre la pauvreté et la violence faite aux femmes
La Marche mondiale des femmes s'inscrit dans une continuité avec les quatre grandes conférences mondiales des femmes convoquées par les Nations Unies mais encore plus particulièrement avec les forums parallèles organisés autour de ces rencontres. Nous revendiquons de façon urgente le respect des décisions prises dans ces rencontres internationales ainsi que le respect des engagements contenus dans les traités, conventions et pactes internationaux signés par les États membres.
Évidemment, nos revendications vont plus loin que les engagements déjà pris par les États. La Marche mondiale des femmes en l'an 2000 est, dans les faits, une " rencontre internationale " auto-convoquée par le mouvement des femmes. Pour le mouvement des femmes du Québec, elle s'étend sur plusieurs mois... à partir du mois de mai 1995, où a eu lieu la marche des femmes contre la pauvreté " Du pain et des roses ", puis à Beijing, où des femmes du Québec ont proposé un ambitieux projet de mobilisation à l'échelle internationale pour contrer la pauvreté et la violence faite aux femmes. Depuis le tout début de ce projet, des femmes de différents pays ont contribué à la concrétisation de cette rencontre des femmes du monde qu'est la Marche mondiale des femmes en l'an 2000. Elle se prépare de rencontres internationales en rencontres nationales chacune dans nos pays. Elle se réalisera d'actions internationales en actions nationales avec des milliers de femmes à travers le monde.
Le 8 mars 2000 verra le lancement des activités d'éducation populaire et de la campagne de signatures en appui aux revendications mondiales de la Marche des femmes. En juin 2000, l'Organisation des Nations Unies (ONU) 1, à l'occasion de la rencontre Beijing +5, fera un bilan international du Programme d'action. Le 17 octobre 2000, Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, des femmes issues de tous les pays participants se retrouveront devant les Nations Unies après avoir marché dans leur pays.
Nous sommes convaincues que cette mobilisation internationale, cette mise en commun de réflexions, d'analyses va générer une pression politique mondiale incontournable suffisamment forte pour initier des changements radicaux, indispensables au mieux-être des populations. C'est la façon des femmes de faire le saut dans un nouveau millénaire : remettre les pendules du monde à l'heure du partage, de la paix et de l'égalité formelle et annoncer que les femmes seront plus que jamais actrices de changements majeurs.
Description du Cahier
La première partie " Dans quel monde vivons-nous? " propose une analyse du système social, économique, financier et politique, responsable en grande partie de la pauvreté généralisée et de la violence faite aux femmes. Les deux grands thèmes - pauvreté et violence - sont traités à travers des textes d'analyse à l'intérieur desquels sont insérés les libellés des revendications.
Dans la deuxième partie, vous trouverez un résumé de l'ensemble des revendications mondiales. Les revendications concernant le thème de la pauvreté sont désignées par la lettre " P " tandis que celles concernant la violence le sont par la lettre " V ". Toutes sont suivies du même numéro qui leur a été attribué dans le Bulletin spécial. Par la suite, chacune des revendications de la Marche mondiale des femmes en l'an 2000 est présentée en tenant compte d'une suite logique déterminée par l'analyse et l'argumentation. C'est la raison pour laquelle l'ordre de présentation des revendications a été modifié pour suivre le développement de l'argumentation.
Le Cahier des revendications mondiales se termine avec un texte liant divers éléments du Programme d'action de Beijing aux revendications de la Marche mondiale des femmes en l'an 2000. C'est en s'inspirant de ce Programme et des demandes portées par les mouvements de femmes à travers le monde que cette plate-forme de revendications a été développée. Cette action globale des mouvements de femmes du monde est ancrée dans le travail fait par diverses femmes tant au plan local qu'international. Elle doit permettre de faire bouger les choses et, à ce titre, elle devient un véhicule à utiliser par chacune d'entre nous pour améliorer les conditions de vie des femmes où qu'elles soient.
En annexe, vous trouverez des éléments d'information ou des définitions concernant les institutions politiques, économiques et juridiques qui sont utiles à la compréhension des revendications de la Marche mondiale des femmes.
Les limites objectives d'un projet en progression constante
Le temps et les ressources matérielles ont été les limites objectives de cette réalisation. La multiplication des réflexions, des échanges et des rencontres passées et à venir repousse ces limites et donne à cet outil son caractère de progression. Le défi de la rédaction de ces pages était de rendre disponibles, le plus simplement possible, et rapidement, des informations et des arguments à la lumière de l'évolution de la situation mondiale. À nous toutes maintenant de l'enrichir avec les informations, notes, citations, et stratégies qui seront développées dans les prochains mois.
L'équipe de femmes qui ont travaillé à ce texte sont très majoritairement des nord-américaines - avec la particularité d'être des francophones. Vous retrouverez certainement à travers ou entre les lignes cette influence. Loin d'être insensibles à cet état de fait, nous vous invitons fortement à enrichir le texte de votre point de vue, à partir de votre réalité. Il faut voir ce document comme un produit collectif en évolution continuelle.
NOTE
Voir en annexe pour plus d'informations concernant la structure de l'ONU et ses différents instruments internationaux
Last modified 2006-03-23 03:07 PM
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