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World March of Women

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Birmanie

■ ■ ■

En septembre 2007, les femmes ont occupé une place de premier plan lors du soulèvement  social le plus important de ces vingt dernières années :

 

Dans la lutte contre la dictature militaire en Birmanie, les femmes ont joué un rôle clé lors des premières protestations contre l’augmentation du prix de l’essence, « ouvrant la voie » aux moines bouddhistes, aux étudiantEs et à la population en général

 

Elles ont également souffert les conséquences de cet engagement :

 

Plusieurs leaders ont été contraintes de fuir parce que les autorités avaient envahi leurs maisons et distribué des « avis de recherche » avec leurs photos dans les postes de contrôle de Rangoon et d’autres villes. La presse indépendante rapporte que Nilar Thein, membre du groupe Génération 88, qui était à la tête des premières protestations contre l’augmentation des prix à Rangoon a dû laisser son bébé de quatre mois et s’enfuir. De même, Su Su Nway qui avait gagné le prix « Liberté » et qui dirigea également une manifestation à Rangoon a été capturée mais a réussi à s’échapper et se cache actuellement. On présume que Mie Mie - militante pro-démocratie -  et Phyu Phyu Thin - associée à la lute contre SIDA -  seraient cacheraient également à l’heure actuelle. Toutes ces femmes ont déjà été emprisonnées pour leurs activités pro-démocratie [1].

 

Des laïques et des religieuses bouddhistes ont également été attaquées lors des diverses manifestations réalisées à Rangoon. Les récits de témoins de la répression de Shwedagon Pagoda ont révélé que les troupes de choc de la police militaire ont spécifiquement attaqué les femmes et les ont battues alors qu’elle tentaient de s’enfuir du lieu [2].

 

« À ce moment-là, la fille ne savait pas si elle devait se jeter par terre ou s’arrêter. Un [officier] des troupes de la police l’a battue au visage avec sa matraque. La fille s’est évanouie. Elle devait avoir dans les vingt ans – il y avait du sang sur tout le visage et son crâne était peut-être brisé. Je ne sais pas si elle est morte. Personne ne pouvait l’aider. Si on levait la tête on se prenait des coups de pieds avec leurs bottes ».

-Htun Kyaw Kyaw décrivant les arrestations du 27 septembre [3].

 

La situation actuelle des femmes militantes [4]:

 

Hormis les arrestations lors de la violente répression qui éclata suite à une manifestation pacifique conduite par six moines, 106 femmes furent détenues, dont six religieuses bouddhistes. Le 23 novembre 2007, la Ligue des femmes de Birmanie (LFB) a lancé à Bangkok une campagne internationale visant la libération des femmes défenderesses des droits humains en Birmanie. Elle y ont lancé le rapport « Le courage de résister » qui présente de manière détaillée la manière dont les militantes ont été persécutées, agressées, torturées et faussement accusées de crimes et comment leurs familles sont menacées et maintenues en otages.

Des mères qui allaitaient, des femmes enceintes ou âgées ont été la cible des forces paramilitaires et de la police secrète du régime. Les femmes ont aussi été utilisées par la dictature dans sa campagne de diffamation contre les militantes et forcées à admettre devant la caméra, qu’elles avaient eu des relations sexuelles avec des moines.

 

« Nous sommes très préoccupées par la sécurité et le bien-être des militantes qui sont cachées et des prisonnières politiques et prisonniers politiques qui sont dans des prisons ou dans des centres de détention sur tout le territoire birman » a déclaré la porte-parole de la LFB, Paw Hset Hser.  « Nous sommes particulièrement inquiètes car les femmes, y compris les religieuses sont victimes de violences de genre et de violences sexuelles qui s’ajoutent à toutes les privations et aux conditions inacceptables de détention » a-t-elle ajouté.

 

La LFB lance un appel aux gouvernements du monde entier pour la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les femmes défendresses des droits humains et des autres prisonnières politiques de Birmanie, y compris Daw Aung San Suu Kyi et la garantie pour les femmes militantes qui vivent cachées d’un retour à la maison et en famille en toute sécurité. La LFB demande également que le Rapporteur spécial de l’ONU sur la Violence contre les femmes dépêche une mission d’investigation en Birmanie.

 

À ce joir, (18 décembre 2007), seulement une femme enceinte a été libérée et le régime militaire continue à pourchasser les militantes politiques. Des militantes importantes comme Nilar Thein vivent encore cachées.

 

Sources:

[1] [4] AWID Association of Women’s Rights in Development)– Document – Participation des femmes dans le soulèvement du 28 septembre 2007 en Birmanie

[2] Human Rights Watch – Répression des protestations populaires en Birmanie, décembre 2007.

[3] Ligue des femmes de Birmanie (LFB), Communication personnelle.

 

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Last modified 2008-01-25 07:59 PM
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