par Mihaela MIROIU
La dépendance économique des femmes aux hommes
L’étude Femeia în criminalitate, Parteneri pentru schimbare (La Femme en criminalité. Partenaires pour le changement), élabore
au cadre d’un programme européen PHARE – Démocratie en 2000 montre que
le nombre des femmes tuées baisse parmi les employées (de 29% en 1997 a
23% en 1999) et parmi les chômeuses (de 21% a 12%). Le nombre des
femmes victimes sans emploi augmente de 50% à 65% parce qu’elles sont
plus dépendantes. 62% sont des cas de violence domestique, en 1999. 64%
des victimes d’une tentative de crime sont des femmes sans occupation
(en 1999). En ce qui concerne les coups ayant comme résultat la mort de
la victime (19 cas en 1997, 25 cas en 1999, 16 en 2002), elles
affectent surtout les jeunes femmes de 18 à 29 ans (de 5 a 20%) qui
appartiennent a la catégorie la plus dépendante. La plupart du temps,
elles étaient victimes de leur mari (27% en 1999), de leur concubin
(22%) et d’autres parents (18%).
Le
dépendance économique des femmes aux hommes est un phénomène nouveau,
sorti du contexte de la transition et il remplace l’interdépendance du
communisme. Cette dépendance, qui affecte surtout les jeunes femmes,
tend vers l’établissement du patriarcat moderne. Même si elle n’est pas
explicite, la source de cette dépendance se trouve dans les politiques
pratiquées par les gouvernements de Roumanie aux dernières 13 années.
L’état n’est plus le protecteur des femmes, mais il reste le protecteur
des homes qui sont “les fils favoris”, au moins au niveau des salaries
gagnés du budget public. La transition post communiste signifie la
distribution du pouvoir de la société au bénéfice des hommes et la
distribution des coûts sociaux au préjudice des femmes, même si ces
coûts affectent plusieurs hommes par la diminution dramatique des
industries où ils travaillaient.
Le
paradoxe de la Roumanie en transition c’est que les revenus des hommes
sont doubles par rapport aux femmes (avec 53% de plus, cf. Le Baromètre de Genre 2000), même si le chômage est surtout masculin (52,3%) et le chômage parmi les femmes baisse.
Une
femme sur cinq n’a pas de revenu (quatre fois plus que les hommes) et
les femmes pauvres sont en-dessous du seuil de pauvreté (Le Rapport National de Développement Humain, 1999). Tout ça signifie que pour une grande partie des femmes, leur consommation dépend des revenus des hommes.