L'UNESCO SOUTIENT LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES EN L'AN 2000

Paris, 14 avril 1999 {N°99-78}

- L'UNESCO, chef de file de l'Année internationale de la culture de la paix, proclamée pour l'an 2000 par l'Assemblée générale des Nations Unies, a apporté, au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue aujourd'hui au siège de l'Organisation, son soutien à la Marche mondiale des femmes en l'an 2000, une initiative de la Fédération des femmes du Québec (Canada).

L'idée de tenir une marche mondiale des femmes en l'an 2000 est née suite à la Marche des femmes contre la pauvreté "Du pain et des roses" qui a eu lieu en 1995 au Québec et a emporté un franc succès. La Marche mondiale des femmes en l'an 2000 est destinée à rassembler, de par le monde, des femmes - mais aussi des hommes -, afin de lutter contre la pauvreté et la violence faite aux femmes.

A la suite de la rencontre préparatoire internationale qui a réuni 140 déléguées de 65 pays du 16 au 18 octobre 1998 à Montréal, un comité de liaison international a été créé. La liste des membres de ce comité ainsi que tous les renseignements pour adhérer au mouvement sont disponibles sur le site web www.ffq.qc.ca/marche2000/. Aujourd'hui, plus de 1600 groupes répartis dans 121 pays se sont joints à la Marche.

Marie-France Benoît de la Fédération des femmes du Québec a exposé le déroulement de l'événement : "Les actions de la Marche, qui débuteront le 8 mars 2000, Journée internationale de la femme, et s'achèveront le 17 octobre de la même année, Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, se feront à trois niveaux : appui aux revendications globales de la Marche par la collecte de signatures de soutien ; actions nationales portant sur des revendications spécifiques reflétant les luttes et les préoccupations du mouvement des femmes de chaque pays ; enfin rassemblement mondial à New York au siège des Nations Unies pour la remise des signatures, le 17 octobre".

La burkinabé Awa Ouedraogo, du Comité de liaison international pour la Marche mondiale, a souligné l'importance de cette Marche pour le Burkina Faso et pour tout le continent africain : "Les pays du continent ont signé les conventions internationales mais cela n'a rien changé. La pauvreté et notamment celle qui touche les femmes continue de progresser. Ainsi cette Marche va-t-elle permettre, au niveau local, d'établir des actes de naissance et des cartes d'identité et par conséquence à la femme africaine de dire "je suis"."

Anne Leclerc, de la Coordination française pour la Marche mondiale, a souligné que la France et l'Europe se devaient de participer à la Marche, car même dans des pays privilégiés, "les différences entre hommes et femmes s'accroissent, et la solidarité est de plus en plus indispensable". Elle a rappelé que les représentants de 13 pays d'Europe se réunissaient le week-end prochain (17 et 18 avril) pour faire le bilan et discuter de l'organisation de la Marche.

Breda Pavlic, Directrice de l'Unité pour la promotion de la condition de la femme et l'égalité des sexes à l'UNESCO, a expliqué pourquoi l'Organisation apportait son soutien à cette manifestation : "Nous soutenons la Marche parce qu'elle coïncide avec les priorités de l'UNESCO : agir en faveur des femmes et des filles et de l'égalité de sexes ; combattre la pauvreté et aider les femmes à combattre la pauvreté ; enfin assurer la paix à travers la construction d'une culture de la paix."

Rappelant que l'une des missions de l'UNESCO était d'aider les femmes à combattre la pauvreté grâce à l'accès à l'éducation, et de favoriser l'accès des femmes à tous les postes de pouvoir, du niveau de la communauté à l'international, Breda Pavlic a conclu : "Cette Marche mondiale des femmes en l'an 2000 est un bel exemple d'une action bien organisée, qui part de la base pour toucher le monde entier, dans le respect des divergences de toutes les composantes du mouvement. A l'heure où l'on peut se demander si les femmes sont capables de proposer une autre manière d'exercer le pouvoir, cette Marche est un exemple de mise en oeuvre de la démocratie."