4e rencontre internationale - Nouvelles
Des nouvelles du 21 mars 2003
Les points suivants étaient à l’ordre du jour :
- La Déclaration des valeurs
- Les propositions sur la structure
- Les actions régionales
Nous avons débuté la session avec un compte rendu de la discussion de la veille en soirée concernant la charte. Les femmes voulaient discuter davantage de cette question parce qu’il n’y a pas eu suffisamment de discussion à ce sujet hier en journée. Des déléguées de 12 pays ont participé à la réunion.
Suite à ce compte rendu, nous avons commencé la discussion du contenu et du contexte de la Déclaration des valeurs. Après la présentation du texte, les déléguées ont travaillé fort afin de tenir compte des préoccupations des femmes de l’ensemble des régions du monde. Nous avons poursuivi la discussion des amendements pendant la journée.
La diversité culturelle et linguistique des participantes venant de différents pays et régions du monde a suscité une multitude d’interprétations, mais malgré cela nous avons enfin réussi à adopter la Déclaration des valeurs.
Pendant le dîner, les femmes ont discuté les actions régionales futures. Les déléguées se sont réunies et ont discuté des propositions d’actions conjointes concernant les problèmes communs dans les régions.
Dans l’après-midi nous avons fait des propositions sur la structure et discuté la proposition de tenir des marches à relais.
En soirée, un événement social a été organisé pour toutes les déléguées, comprenant un programme de danse et musique indienne.
Anja Sehic, Déléguée
Serbie et Montenegro
Des nouvelles du 20 mars 2003
“HEY HEY U.S.A HOW MANY KIDS DID YOU KILL TODAY ?”
Tout s’est arrêté ce midi à New Delhi devant l’édifice de l’United States Information Services.
Les déléguées présentes à la 4ième rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes à New Delhi se sont rassemblées afin d’exprimer leur angoisse et leur opposition aux bombardements de l’Irak par le gouvernement des États-Unis qui ont débuté ce matin. Des femmes de toutes couleurs et grandeurs, représentant plus de 35 pays, se tenaient par la main pour démontrer qu’une partie de l’humanité croit encore au droit à la vie et à la liberté. On entendait des slogans en espagnol, français, anglais et hindi, entre autres, qui proclamaient en unisson, « Non à la guerre » et « Oui à la paix ».
Diane Matte, coordonnatrice de la Marche mondiale des femmes, a dit que la menace des bombardements pesait lourd à la rencontre, et ce, dès le début des travaux. Le rassemblement aujourd’hui est une réaction spontanée des femmes afin de démontrer leur solidarité avec les autres mouvements sociaux qui réclament la paix. En scandant les slogans, les femmes ont aussi fait référence aux intentions cachées derrière les actions fascistes du gouvernement des États-Unis et de ses alliés. Sur les pancartes, on pouvait lire « No blood for oil, » (Ne laissons par verser du sang pour du pétrole) ou « Women want peace and bread for sustainable development » (Les femmes veulent la paix et du pain pour le développement durable).
La police est venue en force pour contrôler la manifestation. Cependant leur présence n’a pas diminué l’enthousiasme des femmes. Elles ont chanté pour la paix, réaffirmé leur engagement à la lutte pour la liberté et la démocratie et distribué des copies de leur déclaration contre la guerre du gouvernement des États-Unis en Irak aux représentants des médias, la police et les passants.
Le message transmit par les femmes aux gens qui se sont arrêtés devant la manifestation a été qu’il ne faut pas rester à rien faire et regarder les choses se passer; c’est notre monde, c’est notre responsabilité. C’était une contestation de plus contre encore une autre guerre qui s’inscrira dans l’histoire. Aujourd’hui nous avons vu un exemple des efforts qui sont pris pour créer une autre monde, des efforts suscitant l’espoir à celles et ceux qui veulent bien les reconnaître.
Des nouvelles du 19 mars 2003
La deuxième jour de notre 4e Rencontre internationale s’est amorcé avec une minute de silence en hommage a la mère de Rita Manorama, présidente de NAWO, décédée ce matin. Par la suite, la représentante des femmes autochtones du Québec a invitée les déléguées à une prière et à de chants propres à sa nation.
Une femme de l’équipe de rédaction a lu le projet de déclaration contre la guerre du gouvernement des États-Unis contre l’Iraq et les déléguées ont voté sur les amendements à retenir. L’équipe de rédaction modifiera la déclaration en conséquence et elle sera présentée de nouveau aux déléguées pour son adoption finale.
Les rapporteures des caucus régionaux ont fait rapport sur la situation de la Marche et la condition des femmes dans les grandes régions du monde. La Marche semble avoir gagné une bonne visibilité dans presque toutes les régions, même si à différents degrés. Elle a également réussi à mobiliser les femmes autour des effets de la mondialisation sur la pauvreté et la violence envers les femmes.
Le Comité de suivis et les groupes de travail ont aussi présenté des rapports sur les activités et le travail réalisé depuis la dernière rencontre en octobre 2001. La MMF a pris une part active au sein des principaux mouvements sociaux, particulièrement dans le Forum social mondial. Elle également travaillé sur le Réseau d’alerte, les communications et a assuré la publication régulière des bulletins de liaison.
En après-midi, suite à la présentation des stratégies et des actions futures, les déléguées se sont réunies en groupes linguistiques pour débattre le plan d’action jusqu’en 2005.
La journée s’est terminée avec une présentation sur la situation des femmes lesbiennes en Inde.
Annelyn De Luna
Thailande
LES FEMMES APPELLENT À « LA MONDIALISATION DE LA SOLIDARITÉ ENTRE FEMMES »
À chacune sa façon de célébrer la fête hindou « Holi ». Près de 100 femmes représentant 36 pays de partout dans le monde se sont réunies ce matin à l’occasion de la 4e Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes, qui se tient au Centre des congrès de Jamia Hamdard University Campus. Accompagnées de battement de tambours et d’éclats de poudre rouge, vert et rose, les femmes ont dansé aux rythmes du Dhole et ont appelé unanimement à « l’humanisation de la planète. »
Organisé conjointement par NAWO (National Alliance of Women’s Organisations) et AIDWA (All India Democratic Women’s Association), l’événement a pour but de réunir les femmes afin de mettre en commun leurs idées, expériences et stratégies en matière de la condition de la femme dans le monde entier. Il s’agit d’une première, car jamais auparavant la rencontre internationale de la Marche mondiale ne s’était tenue dans un pays du Sud. L’événement se poursuit jusqu’au samedi 22 mars et sera suivi d’un rassemblement au Feroz Shah Kotla Ground.
Dès le début des délibérations ce matin, des femmes de la Jordanie, du Rwanda du Canada et de l’Inde n’ont cessé de réclamer passionnément la fin de l’appel à la guerre lancé par les États-Unis. Personne dans cette assemblée a besoin d’être convaincue. Les discussions étaient émaillées de propositions pour s’opposer à l’action militaire contre l’Iraq. La sincérité des intentions ne laisse aucun doute, et l’inquiétude est apparente sur tous les visages au Centre des congrès. Des militantes indiennes chevronnées comme Dr Veena Mazumdar, et des représentantes d’organisations de femmes de partout au pays se joignent pour proclamer : « Nous défendons fermement la démocratie et la restauration de l’autorité de l’ONU. Nous ne pouvons permettre une guerre d’éclater; une guerre au 21e siècle avec la dimension nucléaire causerait un tort irréparable, des dommages que la plupart d’entre nous ne pouvons même pas imaginer ».
Monsieur Bush, nous écoutez-vous? Quand 50% de la population mondiale — c’est-à-dire les représentantes du mouvement qu’est la Marche mondiale des femmes — conviennent avec des mouvements sociaux partout dans le monde pour affirmer que la paix mondiale est non-négociable, comment pouvez-vous prétendre posséder une justification morale?
Un communiqué de presse émis par Shashi Sail, au nom de la Marche mondiale des femmes, affirme que des femmes de nombreux pays du monde vont descendre dans la rue spontanément devant le United States’ Information Service pour manifester leur désaccord avec l’action proposée par les États-Unis. L’action commencera à partir de 13h00. L’atmosphère ici est morose mais personne ne baisse les bras.
On ne croit pas que les actions vont nécessairement forcer les pouvoirs en place de voir juste, mais toutes sont d’accord qu’il est essentiel de faire un effort pour changer les choses. C’est avec cet espoir que l’assemblée de la Marche mondiale descendra dans la rue le jeudi 20 mars 2003.
Des nouvelles du 18 mars 2003
Cette journée introductive de la 4e Rencontre Internationale a été marquée par trois temps forts.
1. L’ouverture de la rencontre. Présidée par la Coordinatrice de la Marche Mme Diane Matte, l’ouverture a été ponctuée par 4 allocations.
- Celle de la Coordinatrice qui, après avoir souhaité la bienvenue aux déléguées internationales et nationales, a passé la parole aux membres du comité d’organisation.
- Celle de Mme Veena Majumdar, une femme émérite dans le mouvement associatif féminin et qui est choisie comme marraine. Elle est tendrement appelée Veenabi (sœur aînée). Mme Veena, après s’être appesantie sur le contexte mondial actuel, après avoir jeté un regard rétrospectif sur le mouvement des femmes en Inde, a simplement conclu en affirmant qu’elle plaçait son espoir dans le mouvement d’aujourd’hui. Rappelons que Mme Veena a 76 ans et donc « qu’elle a vu couler beaucoup d’eau sous les ponts ».
- l’allocution de Mme Veena a suivi par le mot de bienvenue du Comité de suivi de la MMF. Une interpellation à l’action a été faite sur l’imminente guerre en Irak.
- La parole a ensuite été donnée aux déléguées de l’Inde pour présenter le mouvement des femmes de l’Inde. De l’intervention des deux communicatrices il ressort que :
- Des divergences existent dans le mouvement des femmes (comme partout ailleurs !!!)
- Ces divergences mises ensemble, constituent la force des femmes de l’Inde ; de l’intervention des deux communicatrices il ressort que :
- Des maux communs la matriarcat (non fécond), le communalisme, le fondamentalisme sont encore d’actualité en Inde avec leurs corollaires de violences, de frustrations etc...
Des points concernant l’adoption de l’ordre du jour et du rapport de la 3ième rencontre internationale n’ont pas fait l’objet de grands débats.
L’après-midi a été consacré aux débats dans les caucus régionaux. Le caucus africain, composé de 3 pays (Burkina, Rwanda, Soudan) a eu des débats très enrichissants sur les acquis nationaux (ex. Rwanda : suivi de l’analyse du budget National, concertation entre pays des Grands Lacs ; Burkina : formalisation de la MMF comme organisation autonome, plaidoyer pour une équité devant l’impôt, la femme étant considérée comme ayant zéro charges).
Un regard a été jeté dans la marche de la MMF dans les pays alentours et des idées d’action ont été proposées en perspective comme :
- réfléchir sur la plus value de la MMF (ex. : initier des formations en marge des rencontres internationales, pour un renforcement des compétences)
- se concentrer sur des préoccupations communes et prioritaires
- soutenir les grandes régions du monde dans leurs préoccupations (ex. : le NEPAD en Afrique)
- etc.
Si la journée a commencé par un accueil fleuri en danses, tambours et couleurs vestimentaires, elle s’est achevée par un théâtre « engagée » qui a mis à nu les problèmes d’éducation et de traditions.
Cette première journée qui a été clôturé par un chant d’espoir présage, quatre journées de victoires accumulées pour la 4ième rencontre internationale.
Ouedraogo Awa Dabire
Coordination du Burkina Faso
Last modified 2006-03-23 03:07 PM
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