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Spécial New-York - Lettre l'ONU

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La Marche mondiale des femmes


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    Résumé de la lettre adressée à Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU

    New York, Mardi 17 octobre


    LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES S'ADRESSE DIRECTEMENT AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES, MONSIEUR KOFI ANNAN


    Nous les femmes...

    En écho au Nous les peuples du Sommet du millénaire, une large délégation de la Marche mondiale des femmes s'adressera au Secrétaire général de l'ONU au nom du Nous les femmes exigeons de vivre dans un monde délivré de la pauvreté et de toutes les violences envers les femmes. Au même moment, dans la rue, des milliers de femmes manifesteront pour réclamer ces changements... maintenant.

    ...de la Marche mondiale des femmes en l'An 2000

    Composée de femmes de la base, de toutes origines, de toutes nationalités, de toutes orientations (politique, culturelle, sexuelle, etc), de toutes conditions, la Marche Mondiale des Femmes est un mouvement autonome de femmes constitué : de groupes de femmes, de syndicats et de mouvements sociaux n'ayant aucun lien avec les gouvernements.

    Pour ces femmes venues de tous les coins du monde, il ne saurait y avoir d'avenir possible pour l'humanité sans égalité entre les femmes et les hommes, sans partage de la richesse collective. L'atteinte de cet objectif est une tâche urgente qui ne saurait souffrir aucun délai.

    2000 bonne raisons de marcher ...quand nous regardons le monde avec les yeux des femmes et des petites filles!

    Plusieurs se demandent pourquoi les femmes continuent de marcher ! N'ont-elles pas obtenu des gains considérables ? L'assemblée de Beijing+5, la rencontre de Copenhague +5 ne viennent-elles pas de confirmer et même de pousser plus loin les engagements des États et de l'ONU envers les femmes et les engagements de la communauté internationale à éliminer la pauvreté ? Le Sommet du millénaire n'a-t-il pas lui aussi réaffirmé principes, promesses et engagements ?

    La Marche mondiale reconnaît qu'un travail considérable a été réalisé depuis la première conférence internationale de Mexico en 1975, que des avancées ont été réalisées particulièrement en ce qui a trait au respect des droits fondamentaux des femmes. Mais la Marche insiste et demande au Secrétaire général de regarder le monde avec les yeux des femmes et particulièrement ceux des petites filles... pour constater combien le sort des femmes reste encore inacceptable en ce début du nouveau millénaire.

    Un geste de citoyenneté, une action politique

    La Marche n'est pas une parade féminine mais une action politique. Elle veut s'attaquer aux causes structurelles à la source de l'appauvrissement et des violences faites aux femmes. La Marche identifie clairement le capitalisme néo-libéral et le patriarcat comme étant les systèmes dominants qui maintiennent la très grande majorité des femmes dans des situations d'exclusion, qui alimentent les intégrismes, les fondamentalismes et les conservatismes de tout acabit.

    La Marche tient à exprimer la colère et la frustration des femmes lorsqu'elles voient l'ONU s'associer à l'entreprise privée au sein du Global Compact ou s'allier aux plus puissants de ce monde (OCDE, FMI, BM) lors du Sommet de Copenhague+5. Elle demande à l'ONU d'affirmer son autorité politique et d'exiger le respect des valeurs et pratiques liées aux droits humains fondamentaux, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.

    Les femmes exigent de véritables transformations structurelles et non pas de simples ajustements structurels

    À problèmes mondiaux, solutions mondiales. La Marche mondiale ajoute le poids de sa mobilisation pour exiger la mise en application immédiate de revendications capables, à elles seules, de changer considérablement les conditions concrètes de vie des femmes partout à travers le monde. Ces revendications font appel à l'ONU ; plusieurs sont basées sur l'action d'États souverains mais non corrompus, nationaux mais ouverts au pluralisme et à l'immigration, démocratiques et participatifs, redevables devant les citoyennes et les citoyens.

    Pour éliminer les violences faites aux femmes

    Toutes les revendications concernant les violences faites aux femmes exigent l'engagement indéfectible des États et de l'ONU à mettre un terme définitif et immédiat à ces violences qui tuent, mutilent, brisent la vie de millions de femmes. L'avènement d'une réelle égalité entre les hommes et les femmes est également une condition nécessaire à l'élimination des violences exercées contre les femmes.

    Des États de droit soumis au droit international. Si la Marche se réjouit de l' initiative de signatures des pactes et conventions lors du Sommet du Millénaire, elle insiste sur la levée de toutes les réserves et surtout sur l'application dans les faits et au jour le jour de ces instruments internationaux. La Marche demande également:

    - le renforcement de la Convention de 1949 sur la répression et l'abolition de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui par un mécanisme qui tienne compte des résolutions de l'ONU sur le trafic des femmes et des enfants et sur les travailleuses migrantes.

    - la reconnaissance par tous les États et leur soumission à la juridiction de la Cour criminelle internationale

    Des États pro-actifs dans la lutte contre les violences faites aux femmes entre autre par la mise en œuvre de plans d'action, de programmes, de projets efficaces assortis des ressources financières et de moyens adéquats pour mettre fin aux violences faites aux femmes ; et par l'octroi du droit d'asile aux femmes victimes de discrimination et de persécutions sexiste et/ou de violences sexuelles.

    Des États résolus à contrer les dénis de droits sur la base de l'orientation sexuelle. La question de l'homosexualité fait encore l'objet de blocage systématique au niveau de plusieurs États dont le Vatican ! La Marche veut contribuer à briser ces résistances en exigeant de reconnaître que l'orientation sexuelle ne doit priver personne du plein exercice des droits prévus dans les instruments internationaux ; et d'accorder le droit d'asile aux personnes victimes de discrimination et de persécution en raison de leur orientation sexuelle.

    Des États capables de garantir la paix par des politiques de désarmement et une ONU capable de mettre un terme à toute forme d'intervention, d'agression et d'occupation militaire.

    Pour éliminer la pauvreté

    Toutes les revendications visent à changer le système économique dominant, à proposer des alternatives de redistribution des richesses, à soumettre tous les échanges économiques au respect des droits humains fondamentaux. Toutes les revendications doivent prendre en compte la perspective de genre et constituer de véritables voies de sortie de la pauvreté pour les femmes.

    Des " nouvelles " vieilles propositions...

    La Marche met de l'avant des mesures urgentes susceptibles d'éliminer l'extrême pauvreté immédiatement. Parmi ces mesures :

    -l'élimination de la dette des pays du tiers-monde ;
    -la fin des programmes d'ajustement structurel ;
    -la Taxe Tobin ;
    -l'investissement de 0,7% du PIB des pays industrialisés dans l'aide publique au développement ;
    -l'application de la formule 20/20 entre pays donateurs et pays récepteurs de l'aide ;

    Il faudrait appliquer ces propositions en accordant une importance particulière aux femmes puisqu'elles sont les plus pauvres parmi les pauvres.

    Légiférer contre la pauvreté

    Si les États sont sérieux dans leur engagement du millénaire à faire du droit au développement une réalité pour tous (et toutes...) et à mettre l'humanité entière à l'abri du besoin, alors ils devraient mettre en place une loi-cadre et des stratégies nationales d'élimination de la pauvreté. Ces stratégies ne devraient pas être téléguidées de l'extérieur et selon un modèle néo-libéral pur et dur des institutions de prêts et d'investissement.

    Un conseil mondial pour la sécurité économique et financière chargé de redéfinir les règles d'un nouveau système économique. La Marche mondiale demande que la communauté internationale cesse de s'en remettre au "tout aux marchés" pour en attendre - vainement - une mondialisation profitable à tous et à toutes et un partage solidaire des richesses de l'humanité.

    Un rôle pro-actif face à la BM, FMI, OMC

    La Marche compte sur l'ONU et sur son Secrétaire général pour exiger de ces institutions qu'elles soient soumises au respect intégral des droits humains fondamentaux et fassent prévaloir sur les profits et la concurrence les valeurs adoptées par l'Assemblée du Millénaire: liberté, égalité, solidarité, tolérance, respect de la nature et partage des responsabilités du développement économique et social. De telles valeurs sont incompatibles avec des projets tels l'Accord multilatéral sur les investissements ou ses clones.

    Un rôle exemplaire pour l'ONU

    Certes des progrès considérables ont été réalisés au sein même de l'ONU et de ses principales agences, mais que la route à parcourir reste encore longue ! La Marche demande que l'ONU fasse la démonstration, dans ses propres rangs, qu'il est possible maintenant de réaliser l'égalité entre les hommes et les femmes.

    La Marche mondiale exige que le XXIe siècle soit celui de l'action, , de la mise en oeuvre des principes et déclarations, de la réalisation des promesses. Et les femmes continueront...de marcher!

     

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Last modified 2006-04-11 03:23 PM
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