A l’issue d’un relais planétaire, la Charte mondiale des femmes pour l’humanité prend un nouveau départ
OUAGADOUGOU, 18 octobre 2006 Près de 4000 personnes ont assisté à la fin du relais de la Charte mondiale des femmes pour l’humanité le 17 octobre à Ouagadougou, au Burkina Faso. Des centaines de femmes de Ouagadougou et des provinces du pays s’étaient déplacées pour assister à l’événement. Étaient également présentes des délégations d’Afrique du sud, du Bénin, de Ghana, Guinée, Mali, Niger et de nombreuses femmes venues de Belgique, de Bolivie, du Brésil, de Cuba, France, Galice, Haïti, Italie, Inde, Jordane, Pays Bas, Pays basque, Pérou, Québec et Suisse.
Les femmes ont parcouru la ville en chantant et en clamant des slogans qui exigent l’application des valeurs contenues dans la Charte : liberté, égalité, solidarité, justice, paix.
La marche s’est achevée par le baptême d’une Place des femmes pour la
paix au centre de Ouagadougou. Les autorités présentes et les membres du Comité
International de la Marche, qui représentent les différentes régions du monde,
ont lâché des colombes et déployé la Courtepointe de
la solidarité. Cettecourtepointe est composée de quelque 60 carrés
confectionnés par les femmes durant le relais pour illustrer les
valeurs de
Madame Awa Ouédraogo, coordinatrice de la marche au Burkina a rappelé que si la Charte terminait son relais au Burkina Faso, c’était pour souligner la pauvreté de ce pays et les violences qu’y vivent les femmes. Elle a pris à témoin la délégation internationale présente à Ouagadougou pour demander « la présence de 20% de femmes au prochain gouvernement et 30% d’élues à l’assemblée législative à l’issue des élections prévue en 2006.
" La Charte est un outil que nous voulons utiliser pour faire bouger les gouvernements et les institutions internationales, pour travailler avec nos alliés, pour changer concrètement la vie des femmes, pour changer le monde », a poursuivi Madame Diane Matte, coordinatrice du secrétariat international de la Marche.
Pour cette raison, la Marcha a décidé de rendre des femmes, groupes de femmes ou mouvements sociaux, dépositaires de la Charte. Ainsi, l’écrivaine égyptienne Nawal El Saddawi sera dépositaire de la Charte au nom de la valeur « égalité ».
Le mouvement paysan Via Campesina, qui lutte pour une juste répartition des terres, une véritable réforme agraire et la souveraineté alimentaire est dépositaire de la Charte pour son engagement dans la construction d’un autre monde et dans la « solidarité ».
Pour la valeur « paix », la Marche a remis la Charte au réseau des Femmes en noir. Né de femmes juives et palestiniennes, s’opposant à l’occupation de la Palestine par Israël et à la militarisation de la région, ce mouvement existe à présent partout dans le monde. Il est composé de femmes qui luttent contre les conflits régnant dans le monde et aux violences dont les femmes sont victimes lors de ces conflits.
La birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, opposante à la dictature qui sévit dans son pays, reçoit la Charte pour son engagement pour la « liberté ».
Enfin, les grands-mères de la Place de mai, en Argentine, qui réclament depuis plus de 30 ans que justice soit faite pour tous leurs proches disparus, sont dépositaires de la Charte au nom de la valeur « justice ».
D’autres personnes et groupes seront identifiés ultérieurement, donnant ainsi un nouveau départ à la Charte.
Ces événements se sont déroulés alors que, dans le monde entier, des actions en soutien à la Charte mondiale des femmes se déroulaient à midi, formant ainsi une chaîne de solidarité de 24 heures.
À noter aussi que, afin de marquer leur solidarité active avec
les femmes du Burkina, les femmes de la Marche se sont cotisées à
travers le monde pour accorder une bourse d’études à une jeune
étudiante burkinabè en journalisme et communications.
Enfin, des écrivaines, journalistes, militantes féministes nous ont livré des textes de réflexion sur
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Last modified 2006-01-17 10:16 AM
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