La Marche mondiale des femmes réitère devant l'ONU ses exigences d'élimination de la pauvreté et de la violence faite aux femmes, 17 octobre 2000
17 octobre 2000 - Forte de la mobilisation de centaines de milliers de femmes qui ont manifesté, sous sa bannière, dans 159 pays et territoires depuis le mois de mars et particulièrement le 17 octobre 2000 ;
Forte des quelque 5 millions de signatures récoltées dans le monde en appui à ses deux revendications : élimination de la pauvreté dans le monde et de la violenc efaite aux femmes ;
Après avoir été reçue le 16 octobre par MM. Wolfensohn, Président de la Banque Mondiale et Kolher, Directeur exécutif du Fonds Monétaire International ; le 17 octobre par Mmes Fréchette, Vice-Secrétaire Générale de l'ONU et King, Conseillère spéciale auprès du Secrétaire Général de l'ONU, chargée de la condition féminine ;
La Marche Mondiale des Femmes réaffirme ses divergences fondamentales avec les politiques économiques mises en application par la BM et le FMI et concernant des questions aussi fondamentales que la dette, les programmes d'ajustement structurel, l'intégration de la perspective différenciée selon les sexes et la démocratisation de ces institutions dont les exigences de transparence et d'imputabilité.
La Marche Mondiale des Femmes dénonce l'impact sur les populations et sur les femmes en particulier, de la mondialisation néolibérale et rappelle fermement aux dirigeants qu'il n'y aura aucun changement dans la pauvreté et les violences faites aux femmes sans remise en question fondamentale de leurs orientations.
La Marche Mondiale des Femmes a réclamé de l'ONU et de ses États membres, des mesures concrètes pour mettre fin à la pauvreté et aux différentes formes de violence dont les femmes sont victimes. Elle a exigé un respect véritable des droits de toutes les femmes, quelles que soient leur origine, leur orientation sexuelle ou leur appartenance sociale et culturelle.
Six femmes venant de pays en situation de conflit (Afghanistan, Colombie, Kurdistan, Palestine, Rwanda, République Fédérale de Yougoslavie) ont parlé avec émotion et conviction des effets de ces conflits, notamment sur la vie des femmes et des enfants. Elles ont dénoncé, entre autre, l'industrie de la mort qui voyage d'un pays à l'autre sous la forme de différents trafics dont celui des armes. Elles ont fermement interpellé l'ONU et les États afin que cesse la complaisance face aux différents régimes qui bafouent les droits des femmes, à la violation de différentes résolutions de l'ONU et au commerce des armes.
Les participantes à la Marche Mondiale des Femmes ont, à l'issue de ces rencontres, exprimé leur souhait de continuer à travailler ensemble dans le futur pour créer un véritable réseau féministe mondial et pour parler, d'une voix commune, devant les instances mondiales. Elles ont affirmé leur détermination à construire une société civile internationale qui soit féministe, solidaire, unie, pacifique et qui participe pleinement à la lutte contre la mondialisation néo-libérale qui appauvrit les femmes et accentue les inégalités entre pays riches et pauvres, entre hommes et femmes, entre classes sociales favorisées et non favorisées.
La Marche en chiffres
Le 15 octobre, à Washington, quelque 2 000 femmes et hommes venant de l'extérieur des États-Unis ont marché avec les femmes des Etats-Unis, dans un rassemblement organisé par NOW - National Organisation for Women. 20 000 personnes étaient présentes.
À New York, environ 10 000 femmes et hommes ont rejoint la Marche et représenté les femmes du monde entier participant à la Marche Mondiale des Femmes. 4 000 femmes sont venues de l'extérieur des Etats-Unis et du Canada pour participer à cet événement mondial.
Près de 100 pays ont été représentés. Notons parmi les délégations, le fort contingent d'Européennes, galvanisées par le succès de la Marche des femmes européennes qui a eu lieu le 14 octobre à Bruxelles et qui a réuni près de 35 000 femmes ; la présence de 250 femmes du Mexique venues en caravane à partir du Chiapas ; la cinquantaine de Japonaises ; le nombre important de femmes autochtones ; la présence très remarquées des Africaines, etc.
Au 20 octobre 2000, le nombre total de signatures collectées en appui aux deux revendications de la Marche Mondiale des Femmes atteignait 4 736 000. Une première partie des signatures a été remise le 17 octobre à l'ONU et le reste le 19 octobre à l'ONU.
Last modified 2006-03-28 01:04 PM
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