En
République démocratique du Congo, un millier de femmes de toutes les
provinces se sont mobilisées à Goma où elles ont marché en présence de
la ministre de la Condition féminine et de la Famille. Elles ont
ensuite partagé leurs vues sur la Charte, la courtepointe et le relais,
de même que sur le rôle des femmes congolaises dans le processus
électoral. Des discours officiels et un cocktail en l'honneur du relais
ont clôturé l'événement qui a été suivi par la presse locale.
Le
13 septembre, les Congolaises se sont à nouveau réunies à la frontière
de Gisenyi pour remettre le relais aux Rwandaises. Elles avaient revêtu
leur joli pagne aux symboles de la Marche mondiale. Elles ont aussi
exprimé leur joie en chantant des hymnes de paix et en dansant avec
leurs sœurs rwandaises.
Rwanda |
La Charte traverse le Rwanda, d'une frontière à l'autre |
Ce
matin du 13 septembre, les Rwandaises étaient donc fortement mobilisées
à la frontière pour accueillir les Congolaises venues leur transmettre
le relais. Des danseuses et des tambourineurs ont animé l'événement et
accompagné les femmes tout au long de leur marche d'environ 1km,
chantant aussi des chansons en Swahili et en Kinyarwanda.
Arrivées
à Gisenyi, les Congolaises et les Rwandaises ont assisté à la cérémonie
officielle de remise de la courtepointe et écouté les discours des
officiels. La COCAFEM a reçu de chaleureuses félicitations et des
encouragements à tenir d'autres actions de solidarité qui réunissent
les femmes des Grands Lacs. Après un cocktail d'honneur, les Rwandaises
ont raccompagné les Congolaises jusqu'à la traversée de la frontière.
D'autres manifestations de vulgarisation de la Charte mondiale des
femmes pour l'humanité ont aussi eu lieu au Rwanda avant que le relais
ne soit transmis au Burundi.
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Burundi |
Le Burundi prône la paix, la solidarité et le leadership féminin ! |
La
Charte et la courtepointe ont fait leur entrée au Burundi par la
frontière de Kanyaru. Les Rwandaises et les Burundaises se sont ensuite
dirigées vers Kayanza. Réunies en deux rangées à l'entrée de la salle
de conférence, les femmes ont échangé des chansons de paix et de
solidarité en Kinyarwanda et en Kirundi, deux langues voisines. Elles
ont ensuite procédé à la remise officielle du relais entre leurs pays
et le carré de tissu du Burundi a immédiatement été ajouté à la
courtepointe. Des discours ont restitué le message de paix des
Congolaises - une valeur centrale de la Charte représentée sur les
trois courtepointes de la région - et l'appel à la solidarité des
Rwandaises pour que soient unies les femmes de la sous-région et du
monde entier.
Les
activités se sont ensuite poursuivies à Bujumbura le 16 septembre. La
courtepointe et la Charte ont été présentées à près de 160 femmes de
toutes les communes du Burundi réunies pour constituer un réseau des
femmes pour la bonne gouvernance. Un atelier a aussi été tenu par la
CAFOB en après-midi. Il y a notamment été question de leadership
féminin. |
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Afrique du Sud |
Une célébration de femmes à Cape Town |
Une
« Célébration de femmes » a eu lieu le 23 septembre à Cape
Town pour accueillir la Charte et la courtepointe. Plus de vingt
organisations ont participé à la célébration. La nervosité et
l'excitation étaient à leur comble lorsque le colis (avec la Charte et
la courtepointe) est enfin arrivé une demi-heure avant le début de la
célébration. Les femmes du secteur informel, qui ont activement
participé à la confection du carré de courtepointe de l'Afrique du Sud,
vêtues de robes Xhosa traditionnelles, ont précédé le défilé des
invitées et de la Charte en chantant et dansant à la manière
traditionnelle sud africaine.
Des
personnes du consulat accompagnées de deux soeurs du Mozambique qui ont
présenté le carré de courtepointe de leur pays pour l'ajouter à la
Courtepointe de solidarité. Les femmes ont également été honorées de la
présence d'Awa du Burkina Faso qui était chargée d'accompagner
personnellement le précieux colis au Cameroun et dans les autres pays
de l'Afrique de l'Ouest. Les femmes ont rempli la soirée de chansons et
de poèmes parlant des préoccupations des femmes.
Toutes
les personnes présentes ont participé à une lecture à haute voix de la
Charte en s'engageant envers les cinq valeurs contenues dans la Charte.
La Charte a été adoptée et remise à la Commissaire sud-africaine pour
l'égalité des sexes qui l'a reçue au nom du gouvernement sud-africain.
La Commissaire s'est engagée au nom de son ministère à soutenir les
actions de la Marche mondiale des femmes. C'était une soirée
extrêmement émouvante où nos soeurs du Mozambique ont partagé leurs
expériences avec les femmes sud-africaines. L'Afrique du Sud et la
Mozambique ont promis de collaborer étroitement à l'élaboration d'un
mouvement de la Marche mondiale des femmes en Afrique du Sud. Une
soirée mémorable pour toutes les femmes présentes qui provenaient de
l'Afrique francophone, lusophone et anglophone. |
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Cameroun |
Les activités se déroulent au rythme des tambours à Yaoundé |
En
provenance de Capetown en Afrique du Sud, l'arrivée de la Charte
mondiale des femmes pour l'humanité et la Courtepointe de solidarité a
eu lieu à Douala (Capitale économique du Cameroun), le 24 septembre.
Une délégation a assuré le lendemain 25 septembre 2005, le convoi à
destination de Yaoundé (Capitale politique) où étaient prévues les
manifestations.
Le
26 septembre ont eu lieu des visites de deux unités de lutte contre la
pauvreté en milieu urbain, structures créées par des femmes (visite de
COFERBA, une ferme avicole initiée par un collectif de femmes et la
Fondation Mvomindaf et une école primaire et maternelle dans la
banlieue et quartier urbain de Yaoundé).
L'accueil
et la découverte de la Charte et de la Courtepointe ont eu lieu le 27
septembre. Ces activités ont été suivies d'une conférence-débats sur la
Charte. Près de cent personnes ont assisté à l'événement. La Charte et
la Courtepointe se sont déroulés au rythme des tambours, des pas de
danses et des « youyous », sous le zoom des caméras des
médias. Ce symbole hautement africain annonçait le mini-défilé avec la
Charte et la Courtepointe, puis avant d'entrer dans le vif de la
Conférence débats, ont eu lieu la lecture intégrale de la Charte par
les participantes et ensuite la couture solennelle de la Courtepointe
camerounaise à l'ensemble mondial.
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Bénin |
Marche et réjouissance populaire au Bénin |
Après
le Cameroun c'est au Bénin que le relais s'est arrêté du 29 septembre
au 3 octobre. Une petite fête d'accueil et de réjouissance populaire
s'est déroulée avec le déballage du colis. Le 1er octobre la Charte a
été amenée dans la commune de Porto-Novo pour une réception dynamique
des femmes de cette ville et la délégation a eu droit à des sketchs,
des chants et des danses. La délégation s'est dirigée ensuite dans une
commune rurale de So-Ava où la population vit sur l'eau dans une
pauvreté sans pareil. Une marche pacifique s'est déroulée le 3 octobre
pour amener la Charte et la courtepointe au Ministère de la Famille de
la Protection Sociale et de la Solidarité la Ministre elle même a
promis d'aider la MMF pour que la Charte soit connue dans tout le Bénin
entier.
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Guinée |
Cérémonie et réunions de sensibilisation à Conakry |
En
provenance du Bénin, la déléguée de la coordination nationale de la MMF
du Bénin, porteuse de la valise du Relais mondial et de la
courtepointe, a été accueillie par les Femmes de Guinée le 4 octobre.
Le Relais et la courtepointe ont été présentés à M. le Gouverneur de la
ville de Conakry, parrain de l'événement. Un tour d'honneur de
présentations aux différents Ministères a suivi, avec entre autre une
présentation de la Présidente de la CONAG-DCF au nom des membres de la
coordination nationale guinéenne (composée d'ONG féminines, de
syndicats, etc.). La Coordinatrice nationale de Guinée a entre autre
plaidé pour que soit relevé le défi d'une plus grande présence des
guinéennes aux actions de la Marche, car elles sont souvent les grandes
absentes aux actions régionales, sous-régionales et internationales,
malgré leur engagement et leur éveil.
Lors
de cette cérémonie les femmes se sont réjouies de l'ampleur donnée à
l'évènement par les guinéennes, ce qui témoigne avec éloquence du degré
de leur participation aux initiatives féministes. La Marche a toujours
dénoncé les violences faites aux femmes, dont une des plus redoutables
reste encore l'excision qui continue a se pratiquer dans la société
guinéenne malgré les efforts énormes déployé par le gouvernement et la
société civile dans ce domaine.
Toujours
dans le cadre du Plaidoyer, des réunions de sensibilisation,
d'information et d'éducation civique ont été effectuées du 5 au 7
octobre 2005. Citons en exemple la conférence-débat qui a eu lieu au
Palais du Peuple où les participantes ont eu droit à une présentation
théâtrale du groupe « Taïbou » sur les valeurs de la Charte
qui a su captiver tout l'auditoire. D'autres activités ont eu lieu,
telles une marche à relais, des manifestations folkloriques et des
visites d'activités de groupes de femmes. |
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Sénégal |
Les Sénégalaises félicitent les femmes du monde |
Les
Sénégalaises confirment que le passage du relais chez elles a été un
grand succès. Le Président et le Premier ministre du pays étaient
d'ailleurs personnellement présents pour accueillir la Charte et la
courtepointe, les symboles du relais 2005. Ils étaient accompagnés des
Ministres de la Femme et des Relations avec les institutions. Comme les
Sénégalaises l'ont elles-mêmes scandé : « Toutes nos félicitations aux femmes du Sénégal et du monde entier ! »
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Mali |
Les Maliennes célèbrent la Charte, malgré le carême |
C'est
sur l'esplanade du Palais de la Culture à Bamako que s'est déroulée la
cérémonie de remise du relais entre la déléguée sénégalaise venue
représenter Siggil Jigeen et les femmes de la CAFO. La cérémonie a été
présidée par la Première Dame de l'État malien, en présence de femmes
ministres et d'autres notables de la capitale.
Après
le discours d'accueil du maire de la cinquième commune de Bamako, des
enfants d'un orphelinat ont remis des diplômes à cinq mamans pour
souligner l'importance de leur travail. Un montage poétique a aussi
souligné la place de la femme dans la société avant que ne soit cousu
l'avant-dernier carré à la courtepointe de la solidarité. Toutes ces
actions ont suivi le rythme de l'Hymne de la femme, interprété par
l'ensemble instrumental du Mali.
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Des activités pour le relais se sont aussi déroulées en Soudan et au Mozambique.
CHAÎNE D'ACTIONS DE SOLIDARITÉ LE 17 OCTOBRE |
L'apothéose à Ouagadougou, Burkina Faso |
La
Charte mondiale des femmes pour l'humanité après un périple mondial, a
terminé sa course à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le lundi 17
octobre 2005. L'ancrage final de la Marche à relais, placée sous le
thème de la solidarité féministe, a connu la présence de près de cinq
mille déléguées membres de la Marche mondiale des femmes. Des milliers
de femmes venues de 25 pays étrangers et des 45 provinces du Burkina
Faso ont donc célébré la fin de la Marche à relais à travers une marche
pour la Paix, des baptêmes de places, un appel à la paix, une action de
solidarité féministe…
C'est
en effet devant le siège la Marche mondiale des femmes/Action nationale
du Burkina Faso (MMF/ANBF) sis à Wemtenga, que le cortège dédié à la
paix s'est peu à peu formé. Les femmes déterminées et armées de
volonté, ont bravé un soleil de plomb pour exprimer leur désir d'un
monde plus juste et paisible. Elles ont marché en direction du nouveau
rond point de l'ex Boinsse-yaar dans une ambiance festive au son de la
fanfare municipale, des tamtams et de slogans. Ce rond point s'appelle
désormais, « Place de la Femme pour la Paix ».
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Au
cours de la cérémonie officielle haute en couleurs, organisée à
l'occasion, les marcheuses présentes à Ouagadougou ont à l'instar de
leurs sœurs du monde marqué l'heure de solidarité. A midi, elles ont
lancé un appel à la paix dans le monde dans plusieurs langues. Quant à
l'action de solidarité féministe, elle s'est concrétisée à travers
l'attribution d'une bourse d'études à une étudiante burkinabè en
Communication.
Présente
à cette cérémonie solennelle, Ministre de la Promotion de la Femme du
Burkina Faso a reçu des mains d'une fillette, la Charte mondiale des
femmes pour l'humanité. La fillette a, au nom de tous les enfants,
souhaité que les valeurs défendues par la Charte soient prises en
compte dans leur éducation et dans leur instruction. La manifestation,
ponctuée de discours et d'animations, a pris fin par un lâcher de
colombes.
Habi Ouattara, Marche mondiale des femmes - Burkina Faso
24 heures d'actions féministes |
De
Amman à Ankara, de Brisbane à Bamako, de Bogota à Bruxelles, de
Marseille à Mexico, de Montréal à Manille, de Rabat à Rio de Janeiro,
en passant par Dhaka, Tehran, Cotonou, Quito, Hyderabad… les voix des
femmes du monde ont résonné à midi le 17 octobre 2005. Les
mobilisations ne se sont pas du tout limitées aux capitales et aux
grandes villes, les femmes ont pris les rues et organisé des actions à
Tambogrande (Pérou), Chelyabinsk (Russie), Kirundo et Busoni (Burundi),
Guayaquil (Équateur), Oakville (Canada), Korogocho (Kenya), Tenerife
(les Iles Canaries), Tarija (Bolivie), Quiaca (Argentine), Gaspé
(Québec) et la liste pourrait continuer et continuer…
Nous
avons marché, organisé des conférences, des campements et des vigiles,
fait des émissions de radio et de télévision… nous nous sommes rendues
visibles en faisant de l'affichage dans les rues, en mettant des
vêtements colorés, en distribuant des dépliants dans les rues… nous
nous sommes fait entendre en scandant des slogans, en sonnant des
cloches… Nous avons quitté nos cuisines et nos usines pour nous unir en
solidarité et crier haut et fort notre indignation contre le
patriarcat, la guerre, les traités de libre échange, l'appauvrissement
des femmes, le viol et l'inceste, le trafic sexuel… et pour manifester
en toute créativité pour la construction d'un monde de paix, de
justice, d'égalité, de liberté et de solidarité.
Nous
vous invitons aussi fortement à consulter la section spéciale de notre
site web sur les 24 heures de solidarité pour voir des photos et un
portrait des
actions qui se sont déroulées le 17 octobre dans les quatre coins de la
planète.
Nancy Burrows, Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes
L'expression de la solidarité d'un bout de la planète à l'autre |
Du
15 au 18 octobre un « carnet de solidarité » sur le site web
de la Marche mondiale des femmes a permis aux femmes d'écrire en direct
leurs mots de solidarité aux femmes du monde. En voici quelques
extraits.
« La
vie nouvelle nous la créons ensemble, en marchant, en construisant, en
allant encore plus loin, en tissant de nouvelles avenues et en ouvrant
de nouvelles portes de rencontre. » (Galicie)
« Oui!
Un autre monde est possible ! Un monde rempli d'espoir, d'amour et de
vie où il fait bon vivre pour tous et pour toutes. » (Québec)
« Salutations
et amour à mes soeurs et amies africaines. Avant la MMF, nous ne
pouvions partager que nos peines, mais désormais, nous pouvons
également partager nos rêves pour un autre monde que nous voulons
construire. Depuis tellement longtemps, les femmes ont vécu la
subordination, la soumission et toutes sortes de phobies et
d'imitations de la violence masculine. Aujourd'hui, il est temps de
vivre la persévérance dans la solidarité. Tôt ou tard, nous
vaincrons. » (Iran)
« Notre
solidarité toute spéciale avec les femmes africaines, dont leur terre
est aujourd'hui lieu de rendez-vous des femmes de toute la planète.
Nous parlons, en ce jour, avec leur voix et nous manifestons notre
refus de ce monde que nous sommes décidées de changer. » (Espagne)
« Notre
message en ces 24 heures de solidarité féministe, est celui de
compassion et d'espoir. Car, quelle que soit la longueur de la nuit le
soleil apparaîtra, le monde changera et la vie des femmes aussi. »
(République démocratique du Congo)
« Nous
espérons beaucoup que la charte et ses principes contribueront à
renforcer la solidarité féministe avec les lesbiennes et les autres
groupes discriminés à cause de leur orientation sexuelle et les luttes
pour les droits à une citoyenneté pleine et entière. » (Le groupe
Dialogue sud-sud LGBT)
« Du
Sud au Nord, dans les villes et les campagnes, nous, femmes
autochtones, métisses, afros, jeunes, adultes, sommes dans les rues,
dans les places publiques avec notre message féministe de
transformation du monde, unies à vous toutes dans cette énergie
solidaire. » (Équateur)
« La
femme est née militante créatrice innovatrice, elle fait tout pour
acquérir la place qu'elle mérite dans la société, malgré le manque de
démocratie, d'équité et de justice…Solidarité mes soeurs solidarité à
jamais, car l'union fait la force. » (Tunisie)
« Je
rêve du jour où le patriarcat sera un mot du lexique de la Préhistoire.
Nous savons avec certitude que le rêve d'aujourd'hui est la réalité de
demain. Alors rêvons sans jamais nous impatienter. »
« La
créativité, l'espoir et la beauté de l'œuvre sont à l'image du
magnifique travail accompli par nos sœurs de tous les pays. »
(Guinée)
« Les
actions féministes font un monde meilleur. Courage et force pour
continuer de défendre les revendications qui nous rendront
libres. » (Espagne)
« Il
faut des actions communes pour faire échec aux injustices, aux abus
dont les femmes subissent dans le monde, en favorisant leur intégration
sociale... Nous disons aux femmes du monde entier, la voie du succès
réclame du sacrifice, alors les femmes doivent conjuguer leurs efforts
constamment pour vaincre la violence, la marginalisation, l'injustice
et les abus de toutes sortes. » (Haïti)
« Avec
toute l'affection d'un homme conscient, qui sait que sans l'avancement
des femmes RIEN ne pourra changer pour vrai, je vous transmets
l'expression de ma plus chaleureuse solidarité. »
« Nous
félicitons la MMF pour avoir réussi à compléter le Relais de la Charte
mondiale des femmes pour l'humanité au Burkina Faso… Malgré le fait que
nous traversons une période très éprouvante suite au tremblement de
terre au Pakistan et que nous sommes occupées par les travaux de
secours, nous participons à la journée des 24 heures de solidarité
féministe et nous croyons qu'à l'heure de l'activité nous ne serons pas
oubliées et qu'on sentira notre présence au Burkina Faso. »
(Pakistan)
« Notre
solidarité va à toutes celles qui au long et au large de l'univers, ont
donné corps à la lutte pour la justice. Seul chemin vers la lumière, la
défense de tous les droits pour tous et toutes, mènera à un futur de
bonheur pour tous les peuples. » (Les grands-mères de la Plaza de
Mayo, Argentine)
« Chaleureuses
salutations en solidarité à toutes celles d'entre vous qui luttez pour
construire un monde meilleur et plus juste, un monde de libération de
tout notre potentiel et de nos capacités à créer des communautés
pacifiques et prospères sur toute la planète. » (ancienne
Yougoslavie)
« Le
fait de culminer avec succès cette étape du programme de la MMF nous
confirme que les distances nous unissent y que rien n'est impossible
lorsque l'on construit en commun. La réalisation des 24 heures de
solidarité féministe est donc la ratification de notre engagement en
tant que militantes féministes, en tant que sujets politiques qui
n'allons pas baisser les bras dans notre lutte. » (Colombie)
Allié-e-s et témoins de notre engagement à changer le monde |
Le
17 octobre dernier, nous avons remis la Charte mondiale des femmes pour
l'humanité à 5 dépositaires provenant de diverses régions du monde et
représentant des mouvements et forces vives dans la construction d'un
monde basé sur l'égalité, la liberté, la solidarité, la justice et la
paix.
Ainsi,
le Réseau des femmes en noir pour la valeur de la paix, Via Campesina
pour celle de la solidarité, les Grands-mères de la Place de Mai pour
la justice, Nawal El Saadawi, écrivaine et féministe égyptienne pour
l'égalité et Aung Saan Su Kyi, combattante birmane contre la dictature
pour la liberté ont respectivement été reconnus comme des groupes et
des individues alliées dans notre lutte pour un autre monde
Au
terme du Relais de la Charte mondiale des femmes pour l'humanité, à
Ouagadougou, Burkina Faso, nous avons pu remettre la Charte à des
représentantes de Via Campesina et du Réseau des femmes en noir qui
étaient sur place. Les autres dépositaires recevront la Charte au cours
de l'année qui vient.
Nous
avons décidé de remettre la Charte mondiale des femmes pour l'humanité
à des dépositaires car nous croyons que c'est avec des actions comme
celles portées par ces personnes ou mouvements et leur engagement
concret à changer le monde que nous avançons. Au moment où la
communauté internationale et ses institutions ne réussissent pas à
trouver le courage d'agir, comme cela est malheureusement le cas
présentement, il est urgent de miser sur le changement du bas vers le
haut.
La
Charte mondiale des femmes pour l'humanité est un outil politique. Elle
émane d'une démarche qui a amené des femmes de la base à identifier les
valeurs auxquelles nous croyons et celles qui orientent nos actions.
C'est aussi un outil rappelant que l'analyse féministe et le mouvement
des femmes qui en découle sont des outils de transformations sociales
qui interpellent l'ensemble de la société. La Charte mondiale des
femmes pour l'humanité est une invitation à renforcer nos alliances
avec les actrices et les acteurs de ces changements. Les dépositaires
sont et seront des allié-e-s et des témoins de cet engagement de notre
part.
Diane Matte, Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes
POT POURRI DE RÉFLEXIONS SUR NOS ACTIONS MONDIALES DE 2005 |
Mobilisation mondiale des femmes de la base |
Le
lancement du Relais mondial de la MMF au Brésil, le 8 mars, a tout de
suite donné l'élan nécessaire pour que cette initiative se poursuive
dans l'ensemble des points focaux prévus dans notre tableau de marche.
Le ton a été donné par trente mille femmes dans les rues de Sao Paolo,
convoquées par la Marche mondiale des femmes, autour des thèmes de la
Charte mondiale, conjugués avec les revendications de tous les secteurs
actifs du mouvement des femmes brésiliennes. Le relais s'est ensuite
déroulé dans les Amériques, regroupant des femmes dans les gros centres
urbains et les villages de frontière. Encore une fois la Marche s'est
démontrée capable de parler au coeur des femmes, en inventant une forme
d'action qui permet de se sentir en lien de solidarité dans un
mouvement féministe global à travers le monde.
Le
relais a poursuivi son parcours en Europe, où dans plusieurs pays le
relais a fourni l'occasion de renouer les rapports entre différentes
parties du mouvement des femmes pour reproduire des actions de masse
comme en Belgique ou des actions de fort impact symbolique et politique
comme celles menées en commun entre les femmes grecques, turques et
bulgares.
Le
voyage du relais en Océanie et en Asie a été l'occasion pour plusieurs
pays de travailler ensemble et de renforcer les liens entre les
féministes de divers milieux. Citons par exemple l'importance de la
participation d'une déléguée des Philippines lors des actions en Corée
du Sud et les émotions fortes qu'a vécu la délégation indienne en
traversant à pied la frontière avec le Pakistan pour participer avec
leurs sœurs de ce pays dans des activités soulignant l'importance de la
paix dans cette région du monde. Le thème de la paix a également été
une pierre angulaire des actions des groupes du Moyen orient lors du
passage du relais.
Les
mobilisations en Afrique ont aussi permis aux femmes de ce continent de
souligner leur solidarité avec les femmes des pays voisins et de mettre
de l'avant les préoccupations des femmes de ce continent le plus pauvre
du monde et tant déchiré par des guerres. Adopter la Charte mondiale
des femmes dans la région des Grands lacs africains et terminer nos
actions mondiales dans ce continent démontrent concrètement la
solidarité des féministes du monde avec les femmes de l'Afrique.
Bien
sûr, la capacité de mobilisation dépend aussi du contexte politique et
des possibilités d'expression du mouvement des femmes dans chaque pays.
C'est pour cela que la présence de trois femmes iraniennes au relais de
la marche en Inde a eu une importance toute particulière. Pour la
première fois en 27 ans une délégation représentant 40 organisations
iraniennes a pu participer à un mouvement mondial des femmes, en
rompant les barrières imposées par le régime théocrate.
Le
site web international de la MMF a aussi contribué à notre capacité de
mobilisation et s'est démontré un outil puissant qui a aidé à non
seulement mobiliser et soulever l'enthousiasme des militantes mais
aussi à suivre, pas à pas, le voyage du relais et la construction de la
courtepointe.
La
capitale du Burkina Faso qui a accueilli l'étape finale de la marche à
relais s'est enfin remplie d'un « melting pot » de
délégations de toutes les couleurs, provenant tout d'abord des pays
africains limitrophes mais aussi d'Europe, d'Asie et des Amériques, qui
se sont ajoutées aux nombreux groupes de femmes rurales et urbaines de
toutes les régions du Burkina en témoignant la capacité de la Marche
dans ce pays de s'ancrer aux besoins et aux espoirs des femmes de la
base, celles qui souffrent et combattent toutes formes de violence et
de pauvreté, les pieds fermement posés dans leurs villages et le regard
orienté vers le monde.
Nadia De Mond, Marche mondiale des femmes - Italie
Dénonciation de la pauvreté et de toutes formes de violence à l'égard des femmes |
La
dénonciation de la pauvreté et de toutes les formes de violences à
l'égard des femmes, objectifs centraux de la Marche mondiale des
femmes, a été au coeur du relais de la Charte mondiale des femmes pour
l'humanité qui s'est déroulé entre le 8 mars et le 17 octobre 2005 dans
quelque 50 pays.
Contre le néolibéralisme et toute forme de discrimination sociale
Les
femmes qui, en Amérique du sud et centrale, ont répondu à l'appel de la
Marche mondiale, ont dénoncé unanimement les effets des politiques
néolibérales sur les femmes. Au Pérou, en Équateur, en Colombie, en
Bolivie, où se discutent les termes d'un Traité de libre commerce avec
les États-Unis, elles ont rejeté toute mainmise étrangère sur leurs
ressources naturelles. Les femmes salvadoriennes ont mis l'accent sur
les migrations que causent ces traités, obligeant les femmes et les
hommes appauvris à se rendre dans des pays étrangers pour y trouver du
travail, dans des conditions très difficiles. Au Mexique, où la
participation du pays à une zone de libre-échange avec ses voisins du
Nord dure depuis déjà dix ans, l'écoféministe Ursula Oswald a rappelé
que le Traité de libre commerce de l'Amérique du Nord « a coûté,
en dix ans, un centimètre de moyenne dans la taille des enfants. »
Quant
aux Portugaises, elles ont demandé « aux partis politiques de
prendre des mesures pour se battre contre la pauvreté, le chômage et
l'emploi précaire, des phénomènes qui affectent surtout des femmes; de
respecter et mettre en application l'interdiction constitutionnelle de
discrimination sur la base du genre, de l'orientation sexuelle, de
l'appartenance ethnique, de l'origine. »
En
Thaïlande et en Birmanie, les femmes ont réclamé « l'élimination
de la pauvreté et l'assurance d'une distribution équitable des
richesses de la planète entre les riches et les pauvres et entre les
femmes et les hommes. » Les Mozambicaines se sont élevées
« contre la féminisation de la pauvreté et contre le Sida. »
Dénonciation de la violence
Le
relais a aussi été l'occasion pour de nombreux groupes de femmes de
rappeler que les femmes vivent la violence de manière multiforme :
viols, violence conjugale, sexuelle, discriminations dans la société,
sur les lieux de travail et même dans le sport, comme l'ont dénoncé les
rameuses de Galice.
Au
Québec, la coordination a réclamé - et elle le fait depuis longtemps -,
une campagne d'information et de sensibilisation de 10 ans sur la
violence envers les femmes. En Turquie, elles avaient, avant le relais,
présenté une liste de revendications à l'Assemblée nationale. Parmi
celles-ci, la demande de mettre en place un plan d'action national et
des mesures spéciales pour lutter contre les violations de leurs droits
humains comme les « crimes d'honneur » dans le pays.
En
Grèce, l'accent a été mis sur les femmes victimes du trafic sexuel.
Dans le port de Patras, lieu de passage de nombreux trafics maritimes
entre la Grèce et l'Italie, « il y a eu beaucoup de solidarité
avec une femme ukrainienne victime de trafic qui a osé dénoncer les
pratiques des trafiquants », explique Sonia Mitralias.
Les
séminaires organisés au Pakistan et en Inde ont notamment tourné autour
de la question de la violence à l'égard des femmes. Les Portugaises ont
pour leur part demandé aux représentantEs des partis politiques
qu'elles ont rencontréEs, « de mettre en place des mécanismes pour
protéger les femmes qui subissent la violence familiale. »
En
Haïti, la Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des
Femmes (CONAP) a rappelé « son engagement dans la lutte en faveur
les droits des femmes haïtiennes à vivre une vie sans violence, dans la
dignité, et dans un pays indépendant et souverain. »
La paix, une valeur particulièrement mise en évidence
La paix a aussi été une valeur très importante.
Ainsi,
lors du passage de la Charte en Colombie, les leaders équatoriennes
Doris Trujillo y Blanca Chancoso ont exprimé leur profonde
préoccupation face à militarisation et l'autoritarisme que vivent les
peuples de leur pays.
Angela
de Pérez, l'épouse d'un sénateur qui a été enlevée il y a 3 ans, a,
quant à elle, affirmé que la mobilisation aide à conscientiser le
gouvernement que le conflit armé en Colombie ne se résoudra que lorsque
toutes les parties gouvernement, groupes en marge de la loi, société
civile, s'assoiront ensemble pour dialoguer.
À
Chypre, chypriotes turques et grecques de la Marche ont mené ensemble
une action commune et confectionné chacune un morceau de courtepointe.
L'événement a été qualifié par la presse d'importance
internationale !
En
Suisse, les femmes ont organisé un débat autour des femmes soldates. En
Italie elles ont débattu du rôle des femmes dans la construction de la
paix.
Au
Japon, les femmes ont exprimé leur opposition à une remilitarisation du
pays, dénonçant une révision de l'article 9 de la Constitution. Quant
aux Coréennes, le signe qui apparaît sur leur carré de courtepointe
signifie la paix. C'est dire l'importance qu'elles accordent à cette
valeur.
Entre
l'Inde et le Pakistan aussi, les femmes se sont unies, puisqu'une
délégation de femmes indiennes s'est rendue au Pakistan en faisant
« un événement en faveur de la paix et de l'espoir », comme
l'a déclaré Shashi Sail, coordinatrice de la Marche en Inde.
Les
femmes arabes ont également lancé un appel à la paix dans leur région,
durant le relais de la Charte, que ce soit au Liban, en Tunisie, ou en
Jordanie. Lors de la conférence des Femmes en noir, qui se tenait à
Jérusalem fin août, une délégation de participantes s'est rendue à
Ramallah rencontrer les femmes palestiniennes.
« La
Charte est une déclaration en faveur de toutes les femmes du monde,
pour demander égalité, justice et liberté », a dit Salwa Abu
Khadra, Secrétaire Générale de l'Union des femmes palestiniennes.
Après
Jérusalem, le relais est passé au Soudan et dans la région des Grands
lacs africains où les femmes du Burundi, du Congo et du Rwanda,
collaborent depuis plusieurs années pour construire une société sans
conflits et sans guerres.
Le
relais est maintenant terminé mais pas la mobilisation. De nombreuses
femmes ont décidé de se revoir, de mener des actions communes et de
maintenir les ponts ainsi construits. « La rencontre européenne de
Marseille a permis à nombre de femmes de la région et d'autres pays
proches (Mahgreb surtout), de rejoindre la rencontre. Ceci a été
possible parce que la Marche mondiale des femmes est un mouvement qui
fait passer avant tout la solidarité avec les femmes du monde entier,
en donnant la priorité à celles qui souffrent le plus », ont noté
les Européennes.
Brigitte Verdière, Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes
Des femmes en alliance changent le monde |
La
Marche mondiale des femmes agit sur le plan national, régional et
international en alliance avec des mouvements sociaux comme Via
Campesina, ATTAC et d'autres réseaux féministes comme Femmes en noir.
Nous avons conçu la Charte mondiale des femmes pour l'humanité comme un
instrument de débat et pour appeler ces autres mouvements à agir avec
nous en 2005. En janvier 2005, durant le Forum social mondial à Porto
Alegre (Brésil), nous avons présenté la Charte et nos actions mondiales
durant les Assemblées des mouvements sociaux. Notre Relais mondial de
la Charte a ainsi été inscrit dans le calendrier des mouvements sociaux
tout comme l'action des 24 heures de solidarité féministe du 17
octobre, qui concluait une semaine d'actions des mouvements sociaux qui
incluait les actions du réseau du Cris des exclus latino américain du
12 octobre et la Journée des femmes rurales du 16 octobre. Le relais de
la Charte et de la courtepointe nous a permis de concrétiser nos
alliances par des actions qui se sont déroulées dans les pays et
renforcer nos débats sur des thèmes tels la souveraineté alimentaire,
la biodiversité sous le contrôle public, et la paix et la
démilitarisation. Par exemple, des actions conjointes ont eu lieu avec
des femmes du réseau Femmes en noir à Jérusalem et à Ramallah et des
femmes de Via Campesina ont participé dans les actions du Relais
notamment dans de nombreux pays d'Amérique latine et d'Europe.
À
la fin du Relais au Burkina Faso nous avons symboliquement donné la
Charte a une représentante du réseau Femmes en noir, qui a affirmé
notre lutte conjointe contre la militarisation du monde et à une femme
de Via Campesina qui a souligné notre lutte pour la souveraineté
alimentaire. Elle a affirmé l'importance que les pays africains
producteurs agricoles, comme le Burkina Faso, résistent aux
négociations de l'Organisation mondiale de Commerce (OMC). Nous
continuerons à renforcer nos alliances avec d'autres mouvements et
réseaux dans le cadre de la rencontre de l'OMC qui aura lieu à Hong
Kong en décembre et lors des Forums sociaux polycentriques qui se
dérouleront en janvier 2006 à Bamako (Mali), Caracas (Venezuela), et
plus tard dans l'année à Karachi (Pakistan).
Miriam Nobre, Marche mondiale des femmes - Brésil
L'impact des actions de 2005 en Afrique |
La
Charte mondiale des femmes pour l'humanité a été adoptée le 10 décembre
2004 à Kigali au Rwanda, un pays qui a connu les gros méfaits du
génocide et qui continue d'avoir un besoin pressant de solidarité
internationale. Cette solidarité, la Marche mondiale des femmes a su la
manifester, en allant s'incliner sur les dépouilles (que l'on a pu
retrouver) conservés dans de gigantesques caveaux. Cela a permis aux
femmes non africaines de constater de visu, un pan des problèmes que
vivent les femmes de cette partie de la planète.
Onze
pays africains ont eu le bonheur d'accueillir ou de mener des activités
entrant dans le cadre de l'accueil de la Marche à relais en tant que
points focaux. Cela a eu l'avantage de réveiller de nombreuses
coordinations, non parce qu'elles avaient les moyens de conduire ces
activités, mais surtout parce qu'elles tenaient à mériter la confiance
que les femmes du monde ont su placer en elles et parce qu'elles ont
cru en la Marche à relais comme stratégie d'appropriation de la Charte
mondiale des femmes pour l'humanité. Elles n'ont pas eu tort car
l'impact commence à se faire voir (par exemple, le Président du
Cameroun, dans son discours aux Nations Unies, a loué la pertinence de
la Charte et il a pris l'engagement d'accompagner les femmes dans leur
quête d'un monde plus juste).
Le
17 octobre, la Coordination du Burkina Faso a eu l'honneur d'accueillir
l'ancrage final de la marche à relais. Au delà de la visibilité que cet
évènement a donné à la MMF/ANBF, on peut certifier que ce fut aussi
l'occasion de prouver aux yeux du monde que les femmes ont la capacité
de conjuguer la solidarité au féminin. À Ouagadougou, cette solidarité
s'est manifestée par la présence physique de plus de 400 femmes venues
d'ailleurs, dont près de 300 d'Afrique, la joie perceptible sur tous
les visages, malgré la dureté du climat et le geste de solidarité dans
la lutte contre la pauvreté par l'octroi de la bourse d'études en
journalisme à une jeune fille burkinabè. Depuis la diffusion de
l'émission télévisuelle, nous recevons félicitations sur félicitations.
C'est la preuve que, plus qu'une utopie, notre action est une vision
largement acceptée à travers le monde.
Du point de vue politique, on peut dire que l'action de Ouagadougou a une triple portée:
-
en associant les jeunes (remise de la Charte par un enfant ) nous
prolongeons nos luttes non seulement aux enfants et à leurs parents,
mais aussi aux décideurs car l'histoire les rattrapera (déjà la bourse
jette le pont entre la MMF et le monde estudiantin),
-
en demandant que l'Union Africaine en soit saisie, nous caressons le
voeu secret que les pays membres de cette instance se penche sur la
Charte et en débattent minimalement, mais nous croyons que les
politiques en seront empreintes (au Burkina Faso, plus d'un politicien
a utilisé certaines affirmations de la Charte dans leurs discours
pendant la campagne présidentielle de ce mois de novembre),
- et en renforçant la détermination des femmes africaines à travailler au niveau régional.
Enfin
nous avons la certitude que les actions de 2005 serviront de tremplin à
beaucoup de groupes pour re-embarquer dans le bateau de la MMF. La
Marche Mondiale des Femmes est et demeurera un mouvement irréversible
!!
Awa Ouedraogo, Marche mondiale des femmes - Burkina Faso
UN TEMPS POUR RÉFLÉCHIR ET PLANIFIER |
Nous
venons de terminer une période d'actions intensives au niveau national
et mondial. Le Relais mondial de la Charte mondiale des femmes pour
l'humanité a été un succès et a permis à plusieurs milliers de groupes
de femmes à travers la planète de parler d'égalité, de liberté, de
solidarité, de justice et de paix. Plusieurs groupes ont profité de ce
momentum pour remettre à l'ordre du jour leurs revendications pour
changer la vie des femmes, pour changer le monde.
Vous
avez pu voir, dans ces pages, comment nous avons relevé le défi de
faire croître l'adhésion à la Charte mondiale des femmes pour
l'humanité et à éveiller l'opinion publique aux enjeux de la
mondialisation néolibérale, de la militarisation de notre monde, de
l'exclusion et de l'intolérance. Notre action a amené de nouvelles
femmes de la base à s'engager dans le mouvement des femmes venant ainsi
renforcer l'impact de nos actions. La Marche mondiale des femmes contre
la pauvreté et la violence envers les femmes, en mettant l'accent sur
cet engagement à la base, en réaffirmant que se sont les femmes, en
mouvement, qui changent le monde, trace le chemin d'une militance qui
se nourrit des analyses locales et globales et agit de façon mondiale.
Nous voulons plus d'actions, plus de changements concrets dans la vie
des femmes et moins de discours creux ou postmodernes même à
l'intérieur des rangs du féminisme.
En
ayant en tête les acquis de nos actions de 2005, nous optons maintenant
pour prendre un temps de réflexion et voir quelles seront nos
prochaines actions. Nous avions décidé en décembre dernier de démarrer
une démarche de planification stratégique au lendemain de nos actions.
Cette démarche est enclenchée et nous amènera à mieux évaluer notre
impact et à revoir notre structure, nos alliances, nos dossiers
prioritaires, nos stratégies, nos actions. Nous souhaitons plus que
jamais consolider notre réseau mondial d'actions féministes contre la
pauvreté et la violence envers les femmes.
Pourquoi une démarche de planification stratégique? |
D'où partons-nous?
La
Marche mondiale des femmes a connu un essor fulgurant entre 1996 à
2000. L'invitation aux groupes de femmes du monde d'agir ensemble pour
contrer la pauvreté et la violence envers les femmes a suscité un
intérêt immédiat et une adhésion imprévue. En une période presque
record nous avons réussi à rejoindre plus de 5 600 groupes répartis
dans 164 pays ou territoires. La majorité de ces organisations sont des
organisations de la base et proviennent de pays du Sud même si
certaines régions sont sous-représentées en tenant compte de leur poids
démographique. Nous attribuons ce succès au constat de plusieurs
groupes de femmes : avec la mondialisation néolibérale, avec
l'appauvrissement toujours grandissant des femmes et les attaques
diverses concernant nos droits et notre dignité, nous sommes dans
l'obligation de penser plus globalement et d'unir nos efforts. Nous
proposions aux groupes de femmes de travailler avec toute la diversité
et la pluralité du mouvement des femmes de leur pays pour arriver à
transformer le monde en transformant la vie des femmes et vice versa.
Après
nos actions de l'an 2000, il était évident que nous ne pouvions arrêter
là cet élan de solidarité, ces nouvelles alliances et cet enthousiasme
pour un féminisme international en actions ayant un discours clair sur
le besoin de lutter contre le patriarcat, le capitalisme et le racisme.
Avec la montée aussi du mouvement anti-mondialisation auquel la Marche
a participé et participe toujours activement, il nous apparaissait
nécessaire de poursuivre notre propre mouvement des femmes de la Marche
mondiale des femmes. C'est ainsi que nous avons consolidé le
réseau/mouvement de la Marche mondiale des femmes à partir de 2001 en
adoptant des objectifs politiques, des stratégies d'action, une
structure et un fonctionnement qui nous permettraient de poursuivre
notre travail.
En
2003, nous avons adopté un plan d'actions pour 2005. Nous avons aussi
adopté le principe que nous voulions réaliser une action mondiale à
tous les cinq ans laissant ainsi l'espace aux coordinations nationales
et aux groupes participants pour faire un travail plus terrain, pour
organiser des actions. Nous souhaitions aussi avoir la possibilité
d'approfondir nos alliances avec le mouvement anti-mondialisation,
poursuivre nos réflexions et débats sur divers sujets. C'est ainsi que
nous avons créé en 2003 trois groupes de travail ayant pour mandat de
nourrir notre réflexion et nos actions sur les sujets suivants : les
droits des lesbiennes, les alternatives économiques féministes et la
violence envers les femmes et plus particulièrement la question du
trafic sexuel. De plus, des collectifs ont été mis sur pied pour nous
permettre d'être présentes dans divers lieux où nous jugeons que le
mouvement des femmes doit être plus visible et assumer un certain
leadership : collectif paix et démilitarisation et un collectif
alliances/mondialisation.
En
2004, lors de notre 5e Rencontre internationale, nous avons dû faire le
constat que ces groupes de travail et collectifs n'avaient pas produit
l'effet escompté et même s'il y a eu des discussions et une rencontre
de notre Collectif paix et démilitarisation, le suivi n'a pas été
assuré. De même pour les groupes de travail qui ont produit des
documents mais ont difficilement pu en assurer le suivi.
Le financement : toujours un défi
Depuis
le tout début, la Marche mondiale des femmes a été confrontée à un
problème de financement à divers niveaux. Évidemment, les femmes au
niveau national ont déjà un immense défi pour trouver le financement
pour leurs propres actions. La réalité du financement des groupes est
très diversifiée à travers la planète mais de façon générale, il a été
et est toujours difficile pour les groupes de femmes de trouver du
financement pour faire des actions comme celles de la Marche mondiale
des femmes. Pour plusieurs, cela signifiait aller piger dans des
sources de financement déjà restreintes pour présenter de nouveaux
projets. Cela a été possible pour certaines d'intégrer les actions
qu'elles souhaitaient faire au niveau national ou le travail qu'elles
font au niveau international dans les demandes aux bailleurs de fonds
avec qui elles avaient déjà des liens. Pour d'autres, elles ont
travaillé et travaillent toujours de façon non rémunérée. L'impact de
cette réalité sur le niveau international a été, et continue d'être, la
difficulté voire l'impossibilité de demander aux groupes participants
ou aux coordinations nationales de contribuer au financement du
Secrétariat international. De plus, pour les groupes ou coordinations
qui sont dans les pays du Sud, ce n'est pas évident de justifier
l'envoi d'argent dans un pays du Nord.
Au
niveau du Secrétariat international, jusqu'à l'an 2000, le financement
du travail réalisé par l'équipe située à Montréal, Québec, a été rendue
possible grâce aux contributions des deux paliers de gouvernement
(provincial et fédéral), l'engagement des organismes de coopération
internationale, des syndicats, des communautés religieuses, de diverses
fondations et des dons d'individuEs et de groupes. Depuis 2001, nous
avons tenté de diversifier nos sources de financement et surtout de
faire des demandes à l'international puisqu'il était difficile de
trouver des sources de financement récurrentes auprès des bailleurs de
fonds du Québec ou du Canada. Nous avons réussi à créer de nouveaux
partenariats avec certaines organisations ou fondations européennes,
nous avons développé des liens avec des bailleurs de fonds qui
soutiennent des organisations internationales comme Montréal
International mais nous n'avons toujours pas réussi à développer un
partenariat sur plus d'une année qui permet d'assurer le
fonctionnement. Nous devons fonctionner avec un financement par projet
et ce financement demande énormément d'énergie et de travail et rend
impossible la consolidation d'une équipe.
C'est
ainsi qu'au mois d'août 2004, nous avons été amenées à faire le constat
que nous ne pouvions continuer de maintenir le Secrétariat
international en vie de cette façon. Nous avons tenté d'ultimes
démarches mais cela se faisait au même moment où nous avions une
rencontre internationale à organiser et aucune n'a porté fruit. Au mois
d'octobre, nous avons dû procéder à la mise à pied de l'ensemble de
l'équipe de travail. Nous voulions ainsi briser le cycle de
l'endettement mais aussi signifier que le problème était très profond
et que même si nous avions toujours réussi à trouver du financement de
dernière minute depuis 2001 cela ne pouvait plus durer.
Grâce
à l'engagement des travailleuses du Secrétariat, nous avons pu tenir la
réunion de décembre au Rwanda où nous avons décidé d'entreprendre une
démarche de planification stratégique et faire une ultime tentative
auprès du gouvernement fédéral et provincial qui a porté fruit. Nous
avons dû cependant réduire l'équipe de travail. Depuis mars 2005, nous
avons réembauché trois des sept travailleuses du Secrétariat pour la
période de transition.
Transition du Secrétariat international et décentralisation
L'année
2005-2006 est une année charnière pour le Secrétariat international de
la Marche mondiale des femmes. Nous avons décidé, lors de notre 4e
Rencontre internationale qui s'est tenue en Inde en mars 2003, qu'après
les actions de 2005, nous souhaitions déménager le Secrétariat
international dans un pays du Sud. Cela permettrait de mettre en
lumière le fait que la Marche soit bien implantée dans le Sud et nous
espérons que cela facilitera le financement du Secrétariat. Avec les
problèmes de financement que nous avons connu, cela nous oblige aussi à
bien évaluer comment nous pouvons faire cette transition. La démarche
de planification stratégique devrait nous mener à bien planifier le
déménagement du Secrétariat international. Nous devons pouvoir bien
baliser nos orientations et nos actions pour les prochaines années,
revoir notre structure (incluant celle du Secrétariat international) et
nos méthodes de travail au niveau international et construire des
partenariats financiers préalablement à ce déménagement.
De
plus, nous avons amorcé il y a déjà deux ans un travail plus
décentralisé au niveau international i.e. que des coordinations
nationales assument des mandats de travail pour l'ensemble des
coordinations nationales, par exemple, les collectifs avaient la
responsabilité de trouver du financement et d'assurer le leadership de
cette partie de notre plan de travail. Du côté des actions de 2005, des
coordinations ont pris en charge le lancement de nos actions et la
coordination du Relais. Nous voulons faire l'évaluation de cette
décentralisation et voir les leçons à en tirer. La décentralisation
doit aussi être vue comme un choix politique afin de permettre à des
femmes de diverses régions d'assurer le leadership de la réflexion et
de l'action au niveau mondial.
Les objectifs de la démarche de planification stratégique |
Comme
mentionné plus haut, la décision d'entreprendre une démarche de
planification stratégique a été prise lors de notre rencontre de
décembre 2004 au Rwanda où nous avons clairement identifié le besoin de
se donner des perspectives d'actions communes mais aussi d'examiner
notre impact sur le mouvement des femmes au niveau national et
international, notre impact sur la transformation de la vie des femmes.
La démarche nous amènera donc à faire un bilan des pas accomplis depuis
1997, à mesurer notre impact, revoir notre fonctionnement et nos
alliances, consolider nos actions mondiales sans oublier la question du
financement.
Qui participera au processus |
La
Marche mondiale des femmes a démontré l'importance des actions mises en
œuvre et leur impact à divers niveaux. Selon un état des lieux fait en
novembre 2004, 71 coordinations sont actives de par le monde. Une
relance des groupes entraîne des adhésions continuelles au projet. Les
groupes qui étaient actifs en 2000 se sentent concernés et ont
participé aux actions de 2005. Nous comptons donc sur un réseau
important pour enrichir cette démarche qui s'échelonnera sur une année.
Le
Comité international est responsable de cette démarche importante et
les coordinations nationales seront consultées à diverses reprises
d'ici juin 2006. Pour soutenir cette démarche, nous avons mis sur pied
un comité d'encadrement composé d'une représentante de la coordination
du Sénégal (ce sont elles qui sont à l'origine de cette proposition de
démarche de planification stratégique), deux représentantes provenant
de la coordination québécoise, d'une consultante et de la
coordonnatrice du Secrétariat international.
Deux
étapes de travail pour le Comité d'encadrement et le Comité
international ont été identifiées d'ici notre prochaine rencontre
internationale de 2006. Une première session de travail a eu lieu au
Sénégal tout de suite après notre action du 17 octobre, soit du 19 au
22 octobre 2005 et une deuxième session aura lieu en mars 2006.
La
première session de travail d'octobre avait comme objectif de permettre
d'identifier les acquis, les lacunes, les défis de notre fonctionnement
au niveau international (groupes de travail, collectifs,
décentralisation, secrétariat international, alliances), le membership
et le financement de la Marche au niveau international. Nous sommes
ressorties de cette rencontre avec une série de propositions concernant
notre fonctionnement au niveau international incluant des propositions
et critères nous permettant de solliciter des coordinations nationales
pour recevoir le Secrétariat international. Nous avons aussi discuté du
besoin de clarifier le membership de la Marche mondiale des femmes et
de consolider le travail à faire dans les diverses régions. Des
propositions seront soumises aux coordinations nationales d'ici la
mi-décembre.
Pour
la deuxième session, des questions seront posées dans notre envoi de
décembre sur les enjeux et les perspectives d'actions de la Marche
mondiale des femmes pour les prochaines années. Une réflexion sera
aussi proposée pour évaluer l'impact de la Marche. Nous comptons sur
vous pour alimenter nos réflexions et orienter nos discussions menant à
la 6e Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes qui
aura lieu au Pérou en juillet 2006.
Diane Matte, Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes
Le
1er novembre en soirée, les militantes de la Marche mondiale des femmes
- réunies à l'occasion du IIIe Sommet des Peuples à Mar del Plata,
Argentine - ont tenu une assemblée pour échanger sur leurs expériences
et apporter des propositions sur des suivis aux actions internationales
de 2005 (le relais mondial de la Charte mondiale des femmes pour
l'humanité et les 24 heures d'actions de solidarité féministe) qui
viennent de prendre fin. Des femmes d'Argentine, du Brésil, de Cuba, du
Pérou, de la République Dominicaine, du Nicaragua, du Mexique, du
Québec et de l'Uruguay se trouvaient parmi les participantes à cette
assemblée.
À
partir des communications des compagnes de la Marche du Brésil, du
Mexique et de l'Argentine et d'une militante de Via Campesina -
République Dominicaine, les femmes ont dégagé, dans un débat franc et
ouvert, les principaux thèmes qui unissent leur action féministe dans
tout le continent, à savoir le féminicide et l'augmentation de la
violence familiale et dans les lieux de travail, la militarisation, le
libre-échange, la souveraineté alimentaire, la participation politique,
les inégalités et les hiérarchies de classe entre les femmes, et la
croissante privatisation des ressources naturelles.
Parmi
les grands défis á relever, l'assemblée a souligné la nécessité de
mettre sur pied des mécanismes de formation et d'éducation populaire en
matière d'action politique qui s'adressent aux femmes et qui se
centrent sur les valeurs féministes de solidarité, de paix, d'égalité,
de liberté et de justice. Les coordinations de la Marche mondiale de
plusieurs pays se donnent le défi de continuer le travail de
construction d'alliances réelles entre les mouvements des femmes et
dans les régions où existent des luttes et problèmes (comme la région
de l'ALÉNA ou les zones frontalières qui vivent des situations de
conflits). Les femmes ont exprimé la volonté de construire la MMF en
tant que mouvement féministe de lutte permanente ayant comme but de
changer les bases des relations de genre et réinventer la solidarité
entre hommes et femmes. Ce mouvement ferait partie intégrante du vaste
mouvement d'opposition à l'hégémonie capitaliste néo-libérale fondé sur
une vision globale sur les changements urgents et nécessaires pour les
Amériques et le monde.
Un
autre défi permanent est celui de dénoncer les liens entre l'oppression
des femmes, dans ses aspects les plus spécifiques et quotidiens, et les
relations économiques qui dominent sur tout le continent. Le
feminicide, assassinat et disparition massive de femmes surtout dans
les zones des " maquiladoras " en Amérique Centrale, est un enjeu qui
exige une mobilisation urgente et met en lumière la relation directe
qui existe entre l'intensification de la violence envers les femmes et
le libre-échange qui s'accompagne d'une précarisation croissante des
conditions de travail. Les femmes de la Marche dans leurs pays
continuent à promouvoir des campagnes contre le libre-échange sur tous
les plans, contre les ALÉ, la ZLÉA et l'Organisation Mondial du
Commerce. Ceci fut le thème d'un atelier organisé en collaboration avec
la REMTE - Réseau des Femmes d'Amérique Latine Transformant l'Économie
et la CLOC Via Campesina. L'atelier s'est penché sur les relations
existantes entre les traités de libre-échange et les croissantes
pauvreté et vulnérabilité des femmes ainsi que sur l'importance d'une
union des luttes des femmes de la ville et de la campagne.
Julia Di Giovanni, Marche mondiale des femmes - Brésil
Merci
aux collaboratrices de ce Bulletin de liaison : Élise Boyer
(traductrice vers l'anglais), Michelle Briand (traductrice vers le
français), Nancy Burrows (Secrétariat international), Nadia De Mond
(MMF-Italie), Julia Di Giovanni (MMF-Brésil), Nicole Kennedy
(traductrice vers l'anglais), Diane Matte (Secrétariat international),
Miriam Nobre (MMF-Brésil), Habi Ouattara (MMF-Burkina Faso), Awa
Ouedraogo (MMF-Burkina Faso), Magaly Sala-Skup (traductrice vers le
français et vers l'espagnol), Martine Senécal (MMF-Burkina Faso),
Alionka Skup (traductrice vers l'espagnol), Brigitte Verdière
(Secrétariat international). Et un merci tout particulier à toutes les
femmes de la Marche mondiale à travers le monde qui nous ont fourni des
renseignements sur leurs activités dans le cadre du Relais mondial et
des 24 heures de solidarité féministe!
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