2006, FSM Bamako (Mali)
L'Univers des Femmes à la Cité de la culture était un des 11 sites du FSM malien, situé au Sud de Bamako, au
delà du pont des Marthyrs qui enjambe le Niger. Cette idée d'un site dédié aux femmes n'a pas fait, loin de là,
l'unanimité
des associations féministes africaines, et surtout maliennes,
présentes. De France, nous n'avions pas compris qu'il s'agissait d'un
endroit complètement indépendant qui rendrait difficile, pour celles et
ceux qui s'interesseraient en priorité aux "problèmes" des femmes
d'assister aux autres débats... et d'y apporter la dimension du genre.
Et vice-versa. Peut-être un manque de communication avec les
associations féministes, mais aussi la difficulté inhérente à
l'organisation de ce Forum.
En tout cas, cela n'a pas empêché cet espace d'être
un réel succès, un espace de "proximité" , occupé à plus de 95 % par
des africaines de nombreux pays, où la majorité des débats parlaient
de problèmes concrets, de leurs causes et conséquences, mais aussi des
multiples projets que les femmes mettent en oeuvre pour y apporter des
solutions.
Loin des grands discours préformatés, le mouvement
associatif féministe africain prouve là sa vitalité et sa proximité
d'avec les femmes de la base. Les thèmes de débats sont divers et
rendent compte de la difficulté accrue d'être femmedans un
continent qui combine extrême pauvreté, violences spécifiques et
coutumes ancestrales. Se battre contre les violences machistes,
l'excision, la polygamie, la prostitution, les guerres, les maladies,
l'analphabétisme ; pour l'accès des femmes à la propriété foncière (des
textes existent pourtant qui décrètent les mêmes droits à la propriété
pour les hommes et les femmes) et au logement ; pour l'économie
solidaire, pour renforcer les capacités des femmes à la base, pour
former des femmes leaders ; pour le respect des textes internationaux
sur les femmes ; contre l'assistanat financier des pays riches, pour
développer les
droits économique, sociaux et culturels des femmes
et les amener à jouer un rôle prépondérant dans l'exploitation
d'alternatives économiques crédibles; pour trouver le lien entre
luttes locales et globales.... Autant de débats passionnants qui nous
ont fait rencontrer des militantes à l'enthousiasme communicatif.
Les deux séminaires de la Marche Mondiale des
Femmes, co-organisés par les Marches du Mali et du Burkina Faso, "Des
femmes en mouvement changent le monde" et "les violences faites aux
femmes," ont réuni beaucoup de monde et ont été très appréciés. Nous
avons enfin pu voir la Courtepointe en entier et tous ses petits
carrés nationaux, preuves du relais mondial de la Marche.
Impressionnant !
Nous avons aussi participé au siège de la CAFO
(Coordination des associations féministes maliennes) dont la Marche
Mondiale Mali est partieprenante, à une réunion de la Marche avec des
représentantes du Mali, du Burkina Faso, de Guinée, du Niger, du Benin,
du Brésil, d'Italie, de France et de Belgique. Nous y avons fait le
bilan du FSM, des actions de 2005, et échangé sur les projets et
l'organisation de la prochaine Coordination internationale au Pérou en
juin 2006. Une occasion chaleureuse de se retrouver clôturée par une
belle photo de groupe ci-jointe.
Nelly Martin, Coordination Francaise Marche Mondiale des Femmes
" Awa Ouédraogo et les femmes de Burkina ont très bien
travaillé. Dix femmes sont venues en autobus et voiture. Elles ont
organisé un kiosque, ont diffusé l´invitation pour l´atelier, ont
décoré la salle, les couloirs, etc. Awa est arrivée quelque jours avant pour préparer l´atelier avec Nana Aicha et la présidente de CAFO.
Les deux ateliers se sont très bien passés. Il y
avait entre 200-300 personnes, surtout des femmes venues du Cameroun,
Côte d´Ivoire, Bénin, Niger, Guinée, Sénégal, Mali, Burkina Faso,
Congo, Kenya, Tchad, Marc, Mauritanie, Algérie, France, Italie, Pays
Basque, Québec, Brésil.
Le FSM Bamako a eu des problèmes d´organisation: manque
d´information, les espaces étaient très loin les un des autres
(d´ailleurs comme tous les FSM). Tout cela a fait que plusieurs
ateliers n´on pas eu lieu. L´organisation estime qu´il y avait 10 000l
participants de l´intérieur du Mali, 5 000 de la ville de Bamako et 5
000 venus de l’étranger.
Les activités concernant les femmes étaient
concentrées dans un même endroit : l´Univers femmes. C’était un espace
bien fréquenté et Aminata Traouré l´a évalué comme un grand succès.
La commission organisatrice du FSM choisissait une
activité par axe pour donner plus d´importance et de visibilité. Dans
l´univers femmes, c´était le Tribunal des Femmes. Il n´y a pas eu
beaucoup de participation dans le public. Les jurés étaient Moema
Miranda d´IBASE, José Bové, etc. À mon avis l´activité avait comme
défaut de montrer la réalité sans montrer les portes de sortie, ni les
luttes.
La femme d´Iraq n´a pu venir. "
Miriam Nobre, de la Marche mondiale des femmes au Brésil, était à Bamako pour le FSM et la réunion de Via Campesina sur la souveraineté alimentaire.
Last modified 2006-04-18 11:16 AM