Skip to content
Marche mondiale des femmes   Marche mondiale des femmes
Portal Languages

World March of Women

http://www.worldmarchofwomen.org/
Personal tools

Entrevues, 17 octobre 2000

Réalisées par des professeures et étudiantes de l'Alliances de Recherche université - communauté auprès de femmes participant à la manifestation dans New York.
■ ■ ■

1 GUINEE-BISSAU

Ana Emilia de Barousse

Directrice générale de l'emploi, du secrétariat d'état de l'emploi et de lutte contre la pauvreté en Guinée Bissau.

A quel titre participez- vous?

L'institut des femmes et de l'enfant qui fait partie de mon ministère participe à la Marche.

Quelle importance accordez- vous personnellement au fait d'être ici?

Comme femme que je suis, comme mère que je suis, moi je pense que nous, en femmes, en général, nous pouvons aider à résoudre beaucoup de problèmes dans le monde, surtout les problèmes de pauvreté et les problèmes sociaux, surtout les problèmes de pauvreté et d'exclusion sociale. Nous pouvons aider beaucoup à résoudre ces problèmes là. Notre contribution, c'est fondamental!

Rires

Comment concrètement avez-vous pu vous organiser pour venir à la Marche?

Vous savez que nous sortons d'un pays où, récemment, il y avait un conflit armé là-bas. Maintenant nous n'avons pas de possibilités économiques pour venir ici. Nous avons sollicité les donateurs pour nous aider à venir à cette marche, surtout le PNUD et tout ça, c'est cette organisation internationale qui nous a donné les billets, les per diem et tout ça pour arriver.

Est-ce que vous êtes nombreuses?

Nous sommes 7 femmes de Guinée-Bissau.

Est-ce que vous avez l'impression que le mouvement international a déjà eu des répercussions dans votre pays?

Moi je pense que c'est, parce que c'est l'union des femmes du Québec qui nous a invitées pour venir à cette Marche là, je pense qu'il y a des organisations sous-régionales, d'Afrique sub-saharienne, en dessous du Sahara, nous avons des contacts avec cette organisation de femmes aussi, en Afrique de l'Ouest aussi, en portugais aussi, maintenant elle est partout.

Rires, mon français n'est pas bon

Le nôtre non plus.

Est-ce que vous avez eu beaucoup d'activités pour la Marche?

Oui, nous avons préparé une marche au niveau national où ont participé beaucoup de femmes de tous les niveaux, des femmes du gouvernement, et beaucoup de femmes de diverses organisations.

Nous avons organisé une marche nationale avant de venir ici.

Quelles sont les principales difficultés que vous vivez dans votre pays en tant que femme?

Il y en a beaucoup, il y en a beaucoup, surtout, dans notre pays, il y a beaucoup d'analphabétisme comme vous le savez et nous les femmes surtout ne sommes pas alphabétisées, parce qu'il y a l'habitude d'envoyer seulement les garçons dans les écoles et les femmes, si vous voulez les parents laissent les filles y aller mais les filles arrêtent très tôt à cause du mariage et tout ce que vous savez en Afrique. Et même maintenant on mène beaucoup de luttes contre cela, et maintenant dans le pourcentage de filles à l'école a augmenté.

Notre lutte est aussi contre l'excision parce que c'est une maladie très très terrible pour nos femmes.

Il y en a beaucoup encore?

Oui oui. Mais on lutte beaucoup pour abolir cette pratique néfaste là, pas seulement pour notre santé mais pour nos enfants aussi, les filles surtout. Et beaucoup d'autres choses parce que dans le secteur informel, c'est la femme qui a à subir ça, parce que c'est la femme qui vend les marchandises et tout ça lorsque on a besoin d'appuis pour continuer à maintenir notre possibilité économique. Mais il faut que nous sortions de l'analphabétisme.

Merci beaucoup et bonne chance.

Merci à vous.

2 BELGIQUE

On représente le parti écolo de Belgique.

Christine, Viviane, Carine.

Présentation du parti: Mouvement de défense des femmes et des hommes en général.

Commission femme.

Le parti a payé en partie et le reste est payé par elles.

Est-ce que vous avez obtenu des premiers résultats par rapport à vos revendications?

Ben déjà on en a parlé quoi, c'est déjà un premier point, les femmes se sont rencontrées, elles ont discuté des revendications, des choses à faire ; c'est déjà le départ de pleins de choses je pense, voilà.

Il n' y a pas eu d'engagement de la part des décideurs?

Certains mecs ont quand même entendu les revendications et se sont dits oui il y a des choses à faire.

Quel est le problème le plus criant dans votre pays?

Dans notre pays à nous, c'est surtout au niveau social, les femmes seules qui ne sont plus protégées lorsqu'elles ont divorcé, le maintien des allocations familiales, etc., la question de la petite enfance, salaire égal-travail égal, la parité aussi, en politique, la mobilité, l'accès aux transports en commun pour tout le monde, l'accès à la culture aussi...., le développement rural.

Il faut savoir qu'on ne fait pas d'environnement, si on ne fait pas de social avant. L'un ne va pas sans l'autre.

3 FRANCE CGT

La CGT a organisé des délégations et a financé en vendant des badges etc.

En France, on a fait une manifestation nationale le 17 juin où il y avait une dizaine de milliers de manifestantes hommes et femmes et à nouveau, on a manifesté le 14 octobre à Bruxelles où il y avait 45000 personnes environ samedi.

Qu'est-ce que ça représente pour vous?

D'être ici c'est fabuleux, d'être avec toutes les femmes du monde entier, même si malheureusement il y en a certaines qui ne peuvent pas venir, c'est la démonstration que les femmes son capables de prendre leurs problèmes en main et de lutter contre la pauvreté et pour gagner la dignité.

Est-ce qu'il y a des hommes avec vous?

Oui, nous en avons, nous sommes une cinquantaine et nous avons deux hommes.

(rires)

Merci

4 BURKINA FASO

Je m'appelle Ouedraogo Cécile, je viens d'Afrique, du Burkina Faso. Je suis venue avec un groupe de femmes, le comité national de la Marche Mondiale des femmes et nous sommes nombreuses.

Est-ce que le comité de la Marche est affilié avec d'autres groupes de femmes qui existaient avant dans votre pays?

Le comité de la Marche est un groupe élu par plus de dix collectifs, organisations dans le pays.

Quelles sont les principales raisons pour lesquelles vous êtes venue à la Marche?

Nous avons commencé, nous avons fait notre marche nationale, le 6 mai 2000 et nous avons rassemblé toutes les revendications, de tout le pays, de toutes les 45 provinces où les femmes ont marché dans toutes les provinces et ensemble pour rencontrer l'administration du pays pour remettre nos revendications et bien sur, concernant la pauvreté.

Et il y a eu des résultats clairs puisque nous venons de finir un forum national où les femmes ont présenté au gouvernement des possibilités, des propositions d'action pour lutter contre la pauvreté des femmes et contre les violences.

Et vous pensez qu'au niveau international ça va avoir des répercussions aussi concrètes ou...?

Au niveau international, nous espérons énormément qu'il y ait un impact et que dans le monde entier la solidarité augmente par rapport aux pays pauvres et la pauvreté elle est féminine pas masculine, qu'il y ait des actions concrètes des Nations Unies et du monde entier en faveur de la femme africaine.

Est ce que vous trouvez ça difficile d'être une femme dans votre pays?

Oui et non.

Quel est le plus gros problème dans votre pays, est-ce que c'est l'alphabétisation, est-ce que c'est...?

La pauvreté. Parce que les femmes, heu... la majorité de la population hommes et femmes heu... sont analphabètes, effectivement il y a un problème d'éducation qui doit aider la population à changer de mentalité mais heu... avec tous ces changements la pauvreté est la base des violences.

Alors vous vous êtes américaines?

Canadiennes.

Canadiennes. Effectivement, c'est une initiative canadienne la marche et effectivement nous félicitons les femmes canadiennes pour cette initiative qui a permis à des femmes de partout dans le monde de faire appel à l'opinion nationale ou internationale pour les femmes, pour résoudre les problèmes des femmes dans leurs pays, c'est bien.

Merci

Bonne Marche

5 CHYPRE

Je viens de Chypre. Union syndicale

On est venues, toutes les organisations de Chypre de femmes et tous les syndicats.

On a payé nous même les frais de voyage.

Qu'est ce que ça représente personnellement pour vous la Marche à New York?

C'est quelque chose qu'on a pas vu à Chypre jamais de voir des femmes de tous les pays du monde qui sont venues ici alors ça.

Est-ce qu'il y a eu des activités à Chypre.

On a pris des signatures, on a fait pendant l'année des séminaires sur le thème de la Marche.

Est-ce que vous avez déposé des revendications à votre gouvernement?

Oui oui.

Est-ce que ça a eu des répercussions?

Ils disent bon qu'ils sont d'accord mais nous on demande toujours parce qu'ils n'ont rien fait.

Il n'y a pas eu d'engagement concret de leur part.

Non, non.

Est-ce que vous pensez que de venir ici ça va vous donner de l'impact.

Je crois oui.

Parmi les revendications, est-ce que vous pouvez m'en énumérer quelques-unes de votre pays?

Bon, les lois, on a tout, on a les lois mais dans la pratique on n'a pas, tu vois les lois c'est fait mais dans la vie, non.

La place des femmes en emploi, en politique. Avoir la femme à sa place. Si elle a tous les mêmes droits alors ou elle est ? Il faut qu'ils le fassent.

6 ALGERIE

Je suis algérienne, je viens directement de l'Algérie, je suis venue spécialement pour la Marche mondiale et je suis militante du rassemblement algérien des femmes démocrates et journalistes.

Je suis toute seule, mes autres copines n'ont pas réussi à venir mais elles font des manifestations à Alger dans le même sens que la Marche Mondiale, contre la violence et contre la pauvreté et essentiellement en revendiquant le statut des femmes violées par les terroristes pour que le viol soit reconnu comme crime contre l'humanité.

Est-ce qu'il y a eu beaucoup d'activités en Algérie ?

Ben, en ce qui concerne les associations de femmes féministes, ça fait déjà une année qu'on est sur heu..., enfin on organise des activités autour de la Marche Mondiale, essentiellement les activités sont axées sur les violences faites à l'encontre des femmes et les violences conjugales, et essentiellement, enfin le cheval de bataille des femmes en Algérie, c'est le code de la famille qui réduit la femme à une femme objet, femme mineure, et heu... le mari a droit à quatre femmes, elle n'a pas droit au divorce et enfin, aucune autorité parentale etc.

Vous avez remis des revendications à votre gouvernement, enfin un cahier des revendications ou heu...?

Ben nous généralement, ce qui se passe, je veux dire on est heu... on est presque pas reconnues comme association féministe en Algérie, et à partir du moment où on a pas du tout la même vision des choses et la même démarche que le gouvernement, on n'est pas très appréciées.

Alors ils ne se sont pas engagés d'aucune façon....

Oui, mais on a agi, à titre heu... on s'adresse directement à des ministères, les services publics, pour déposer…, par exemple, cette histoire de femmes violées, c'est au niveau du ministère de l'intérieur qu'on est en train de se bagarrer pour faire passer le statut des femmes.

Bon merci beaucoup bonne marche.


7 BURKINA FASO

Alors je voudrais savoir votre nom et d'où vous venez?

Je suis Madame Savadogo Adminatam et je viens du Burkina Faso.

Qu'est-ce que vous faites dans la vie?

Ici, nous sommes venues pour la Marche Mondiale des Femmes.

Oui mais dans la vie, chez vous ?

Je suis enseignante, oui.

Vous êtes venues avec une organisation ou toute seule?

Oui, nous sommes venues avec une organisation, avec plusieurs associations de femmes. Oui.

Comment vous avez fait pour venir?

Comment nous avons fait pour venir?

Oui, pour ramasser des fonds....

Nous nous sommes adressées à des institutions, à des organisations internationales, à des ONG, pour nous financer le billet d'avion.

Et puis qu'est-ce que ça représente pour votre pays la Marche Mondiale?

La Marche Mondiale des femmes représente beaucoup de choses pour notre pays, parce que notre pays est pauvre et la pauvreté en tout cas, s'est installée au niveau des femmes. Et, ça nous permet aujourd'hui d'élever notre voix pour nous dire de nous considérer un peu et d'avoir un peu plus de justice pour nous.

Est-ce que vous pensez que la Marche peut avoir des retombées directes dans votre pays?

La Marche peut avoir des retombées directes dans notre pays évidemment dans la mesure où c'est toutes les femmes presque du monde qui se sont réunies, je pense que s'il y a des retombées, et bien, notre pays aussi en profiterait.

Comment vous expliquez que des femmes de 150 pays aient réussi à s'entendre sur une plate-forme commune de revendications.

Et bien c'est l'organisation, c'est l'organisation qui a été vraiment parfaite et qui a pu mobiliser tout ce monde de femmes.

Je vous remercie beaucoup.

Merci beaucoup.

8 FRANCE (CFDT)

J'aimerais savoir votre nom, votre occupation et de quel pays vous venez ?

Je m'appelle Georgette Ximenes, je suis déléguée femme à la Confédération Française Démocratique du Travail, CFDT France.

D'accord, vous participez à la Marche à ce titre là?

Oui.

Quelle importance accordez vous au fait d'être présente à la manifestation de New York?

A la CFDT, nous avons lancé à l'intérieur de notre organisation syndicale, la Marche Mondiale des Femmes le 8 mars ; le même jour où elle a démarré au Québec, et nous avons lancé la marche Mondiale des Femmes de manière syndicale. Il y avait un grand rassemblement des organisations syndicales françaises, il y avait des représentantes des organisations syndicales du Québec, il y avait des représentantes des syndicats européens, et il y a avait une représentante de la CISL, la Confédération internationale des syndicats libres à laquelle nous participons.

Pour nous c'était important de démarrer le 8 mars, et 7 mois après, nous sommes là à New York, c'était l'objectif que nous nous étions fixé. Nous avons lancé à ce moment là dans notre organisation des pétitions pour la Marche Mondiale et nous les avons portées à New York, je les ai portées aujourd'hui.

D'accord, comment vous vous êtes organisées pour venir à New York?

Heu, on s'est organisées de manière tout à fait, heu… notre organisation, notre organisation syndicale nous a envoyé, a envoyé une délégation de notre syndicat à New York.

Est-ce que vous savez s'il y a plusieurs délégations de France qui sont ici?

Oui, il y a plusieurs délégations, des organisations syndicales et aussi une délégation de la Coordination Nationale, mais nous n'étions pas dans la Coordination Nationale Française, nous avons adhéré directement à la Coordination Mondiale au Québec.

D'accord.

Qu'est-ce que la Marche représente pour votre pays?

Pour notre pays, ça représente beaucoup de choses, c'est d'abord, pour notre organisation syndicale, ça représente, c'est une dimension de solidarité, c'est l'occasion de mettre le projecteur sur les problèmes que rencontrent les femmes. En France, les femmes rencontrent des problèmes d'égalité de rémunération, des problèmes à l'embauche au niveau du travail, des problèmes au niveau de la formation continue. La formation initiale pour les filles est très bien maintenant en France, elles sont au même niveau que les garçons et même elles sortent avec des diplômes supérieurs. Mais il y a en France un maintien des inégalités en termes de conditions de travail également. Il y a aussi, en France de la violence dans le monde du travail et c'est aussi pour ça que nous marchons pour que les femmes soient des travailleuses à part entière.

Comment vous expliquez que les femmes de 150 pays aient réussi à s'entendre sur une plate-forme commune de revendications?

Je sais pas si on peut... je sais pas si on peut expliquer, c'est tout simplement que, ce que je ressens là, c'est une volonté commune pour les femmes, de sortir d'une situation qui était la leur depuis la nuit des temps, des pays ont déjà fait des avancées, d'autres pays n'ont pas fait ces avancées. On le voit en Afghanistan par exemple, et notre force c'est d'abord, je le répète, une force de solidarité, c'est comme ça que je vis la Marche.

Et maintenant qu'est-ce que vous pensez, est-ce que vous pensez que ça va avoir des répercussions directes dans votre pays et dans le monde?

Je ne sais pas si ça va avoir des répercussions directes dans mon pays. Heu... on a parlé de la Marche Mondiale, nous à la CFDT, la question de l'emploi des femmes, on le prend en compte la question de la place des femmes aussi dans l'organisation syndicale, on le prend en compte depuis longtemps, depuis plus de vingt ans, par des mesures statutaires et par un travail spécifique. J'allais dire on a pas attendu la Marche Mondiale mais, heu... on s'inscrit dans cette initiative internationale, parce que ça nous paraît une chose très importante, heu.... Ce que ça va changer.... moi je crois qu'il y a un certain nombre de rapports de l'ONU qui ont été produits cette année, rapports de l'ONU, donc rapports sur le monde qui ont mis l'accent sur la situation des femmes. Heu... femmes et éducation. Quand les femmes travaillent à l'amélioration économique des pays. Je crois que l'idée de la Marche n'est complètement étrangère au fait que des rapports de l'ONU aient été produits, cette année.

Est-ce que les Françaises, est-ce qu'elles sont au courant de la Marche? La majorité des françaises ?

Je vais dire que oui. Heu... oui parce que la presse, oui celles qui lisent la presse, oui, lorsqu'elles sont dans des organisations syndicales, oui, lorsqu'elles sont dans des associations. Alors est-ce que c'est la majorité, je ne sais pas, mais il y a en France des femmes qui ne sont pas au courant mais euh... sur ce sujet comme sur d'autres, si on ne va pas à l'information, si on ne va pas chercher à s'impliquer, on reste chez soi, on tricote ou bien, on s'occupe de son mari et de ses enfants. Mais l'un n'empêche pas l'autre, voilà.

J'ai envie de vous posez une question qui n'est pas du tout sur ma feuille mais c'est parce que moi je suis allée plusieurs fois pendant plusieurs années en France, et puis j'avais pu moi constater que, bon, ça fait déjà dix ans que je suis pas allée là, constaté que le féminisme n'était pas tellement populaire en France, est-ce que heu... la Marche ça peut susciter une renaissance ou une autre vision du féminisme en France?

Heu... mais vous avez tout à fait raison de dire que le féminisme n'est pas populaire. En France, on a connu une montée du féminisme comme dans les autres pays dans les années 70. Particulièrement quand on a réussi à décrocher la loi sur l'avortement et la contraception en 75. Depuis c'est vrai en France, que les femmes dans leur majorité, ne sont pas féministes, en ce sens qu'elles ne sont pas contre les hommes. On ne peut pas dire, en France, que le mouvement des femmes soit un mouvement de guerre des sexes, c'est plutôt dans l'idée de... comment les femmes transforment la vie de la société et c'est ça qu'on est en train de dire.

C'est un peu ce que je voulais dire, en fait la Marche, les revendications de la Marche maintenant s'inscrivent pas du tout du tout contre les hommes, hein, donc dans ce sens là c'est pour ça que je vous demandais si ça apportait un nouveau visage du féminisme en France, ça va donner peut-être une renaissance...

Peut-être.

Peut-être, on espère. Merci beaucoup

Merci.

9 AFGHANISTAN

Une femme afghane qui vit maintenant aux Etats-Unis.

Début en Anglais

Elles passent en français.

En fait vous pouvez pas me dire grand chose sur comment vous entretenez des relations avec euh;; les femmes qui sont là-bas.

Nous ben vous savez euh... la voix de la femme afghane dedans l'Afghanistan est tuée maintenant, est silencieuse maintenant parce qu'elle n'a pas le droit de parler et c'est à nous les femmes afghanes qui sont dehors de l'Afghanistan de monter la voix de cette femme qui ne peut pas parler maintenant.

Alors pour vous ça représente quoi la Marche aujourd'hui?

Oh la Marche, oui la Marche c'est très bien parce que pour moi, ça me donne une opportunité de parler sur la femme afghane et de faire connaissance aux autres femmes, comment est la femme d'Afghanistan dedans l'Afghanistan, c'est vraiment très important. C'est un problème de vie ou de la mort pour la femme afghane et c'est un truc... pour occuper l'Afghanistan pour tuer la nation afghane, comme ça, on tue la moitié de la nation afghane et les hommes sont dans l'embarras, ont beaucoup d'embarras et ne peuvent pas combattre contre l'occupation alors c'est à nous les femmes de parler. d'avoir notre voix en dehors du pays pour faire connaître à tout le monde, s'il vous plaît aidez nous aidez nous, nous sommes en train de mourir.

Est-ce que vous pensez que la Marche peut avoir des retombées directes dans votre pays, est-ce que vous pensez que ça peut avoir des effets?

Oui oui, heu... le mouvement des femmes, le féminisme a un pouvoir sur le gouvernement et sur les Nations Unies. Moi je suis sure, si on a des objectifs très clairs et si on est organisées, on peut achever des choses.

Justement comment vous expliquez que des femmes de 150 pays aient pu s'entendre sur une plate-forme de revendications?

Ah oui, vous savez le féminisme c'est tout jeune, ce n'est pas des centaines d'années c'est seulement quelques décades.

On a quand même réussi à s'entendre comment on peut expliquer ça?

Oui, on a réussi par exemple aux États-Unis, on a réussi un peu, on a beaucoup de choses à faire aussi. Mais en Afghanistan, on a pas le droit de sortir toute seule, on a pas le droit d'éducation, d'aller à l'école, on pas le droit de travailler, rien de... Avec la négation des droits de la femme afghane, les talibans et leurs amis Pakistan, on a nié le droit d'Afghanistan comme un pays indépendant, avec cette chadri les talibans apportent, emportent des trafiquants de drogue et des terroristes dans l'Afghanistan parce que, à la frontière, on ne cherche pas les femmes.

Je vous remercie beaucoup.

10 MALI

Je m'appelle Madame Doumia Fantaso, je suis de la délégation malienne, je représente une association, l'association bara????

Je suis venue participer à la Marche Mondiale. parce que notre association, nous luttons contre la pauvreté, les violences faites aux femmes et nous luttons pour avoir droit à la santé, à la technologie, donc, je suis banquière de formation mais étant femme, je lutte pour la cause des femmes, je suis une vraie militante moi. Vive les femmes du Mali, vive les femmes de l'Afrique et vive les femmes du monde entier!

Qu'est-ce que ça représente pour vous et votre pays la Marche Mondiale des Femmes?

Ce que ça représente pour nous? Nous luttons pour nos droits, pour revendiquer nos droits.

Nous avons élaboré notre plate-forme et nous allons présenter ça à son excellence Monsieur Kofi Annan.

Comment vous avez fait pour vous organiser pour venir ici?

Nous avons fait une coalition avec toutes les association des femmes du Mali et notre coordonnatrice principale c'est Madame Fatoumata Siré Diakité qui lutte beaucoup au Mali, dans le monde même pour la cause des femmes.

D'accord mais financièrement?

Financièrement, bon, il y en a qui ont été financées par les bailleurs mais nous nous sommes venues par nos propres moyens.

Comment vous expliquez que des femmes e 150 pays aient pu s'entendre sur une plate-forme commune de revendications?

Ca dépend de l'organisation et de la communication. Les messages sont bien passés, nous on a reçu nos messages par Internet, ça vraiment c'était bien.

Est-ce que vous pensez que ça a pu avoir des retombées dans votre pays?

Oui, ça commence déjà.

Comme quoi?

Surtout les violences faites aux femmes, bon ça commence à disparaître un peu hein. C'est en train de diminuer. Et puis, les femmes ont accès maintenant à des postes. Les femmes ne se laissent plus faire. (rires), Voilà.

Merci

11 QUEBEC

Lucie Amelin, sage femme, Présidente du regroupement des sages femmes du Québec.

A quel titre participez vous à la M, comme femme comme sage femmes?

Les deux

Quelle importance vous accordez personnellement au fait d'être à New York?

Oh, c'est grandiose après avoir marché samedi avec 30 000 femmes, se retrouver ici avec au-delà de 6 millions de signatures à l'ONU, ça me fait, ça fait très chaud au coeur. Ça a été une volonté politique du regroupement d'être ici pour la journée mondiale.

Comment vous êtes venues?

On est venues avec deux automobiles hier matin, on est ici pour trois jours, on couche à Harlem dans une petite place, une auberge de jeunesse dans Harlem, et c'est ça, on est mêlées aux gens de New York.

Comment vous comprenez que les femmes de 150 pays aient réussi à s'entendre sur une plate-forme commune?

C'est vraiment merveilleux parce que je sais que les gens ont travaillé fort à la FFQ, que les gens ont travaillé fort pour essayer de s'entendre pour avoir une plate-forme commune, ça a pas été facile pour toutes les questions, parce que, parce que c'est délicat sur certains aspects, mais on est très fières parce que les gens se sont regroupés, se sont entendus sur des points importants et même principaux, et je pense que ça fait l'unanimité à travers le monde.

Qu'est-ce que ça signifie spécifiquement pour les sages femmes, la Marche?

Pour le Québec, le monde aussi mais pour le Québec, c'est important, les sages femmes sont légales depuis un an mais ne sont pas encore intégrées au réseau, ne sont pas encore intégrées dans les mœurs québécoises donc c'est important de dire aux femmes que c'est l'avenir les sages femmes au Québec puis, à travers le monde, l'ONU a beaucoup de revendications pour que les sages femmes, parce que déjà les sages femmes dans certains pays sont en voie de disparition, pour les réhabiliter à continuer, à pratiquer dans certains pays ou est-ce que la pauvreté souvent est très importante, grandit et tout ça ; et donc c'est important mondialement que les sages femmes continuent à être les personnes à offrir des soins aux femmes quand les grossesses sont normales et la majorité du temps, 80 à 90 % du temps, dans le monde, les femmes accouchent normalement et c'est pour ça qu'on est là.

Est-ce que vous pensez que la Marche des femmes peut avoir des répercussions au niveau du Québec et au niveau mondial, la Marche comme telle?

Ben on espère, au Québec, il n'y a pas eu encore de grande récup... de gros changements, le gouvernement, ce qu'il a apporté c'est pas des gros changements. Ça va dépendre des dossiers, je pense qu'il y a des dossiers où on espère qu'on va avoir un impact important. Sur la violence faite aux femmes à travers le monde, je pense l'ONU, la guerre, faut vraiment prendre des résolutions pour vraiment modifier des situations qui sont là actuellement.

Au niveau du Québec, je pense qu'il y a des pas à faire, des pas importants, je pense au niveau salarial, au niveau de l'équité, c'est ça, je pense qu'il va falloir que les gouvernements se mobilisent et comprennent et entendent les revendications des femmes.

Et au niveau du mouvement, le fait que le mouvement soit international, soit mondial, qu'on puisse le constater là, ça...

Ben, moi je pense c'est le début, c'est quelque-chose qui va se continuer puis les liens qui ont été établis entre les femmes, les organisations qui ont été établies, moi je pense ce n'est que le début puis les revendications puis les mouvements mondiaux vont continuer, on commence à parler d'une grève généralisée à travers le monde initiée par les femmes, je pense que ce genre d'idée là qui va se continuer donc on a, on a bien lancé le bal.

Merci beaucoup.

Bienvenue.

12 MALI (deux femmes)

Je suis du Mali, je m'appelle Mamouna Diakité. Je suis du Mali, je m'appelle Djaoula Diakité.

Et vous êtes venues avec une organisation?

Oui, avec une organisation.

Et vous avez trouvé le financement comment pour venir ici?

Nous sommes là pour combattre la pauvreté, pour la promotion de la femme, pour l'évolution de la femme.

Et il y a eu un changement chez vous ?

Oui, ça se voit il y a un changement petit à petit, il y a des conférences.

Pour vous personnellement qu'est-ce que ça veut dire d'être ici à New York?

Moi c'est d'être ensemble, d'être avec les autres, d'être derrière les autres, d'être ensemble pour s'unir pour une bonne cause, qui défend la cause de la femme, qui défend l'évolution de la femme, pour combattre la pauvreté et la violence et tout.

Merci beaucoup.

13 SENEGAL.

Je viens du Sénégal.

Est-ce que vous êtes venue avec un groupe?

Oui, nous sommes venues avec une délégation de femmes, des organisations droit de l'homme, des organisations de femmes du pays.

Et vous êtes venue comment, comment vous avez trouvé le financement pour venir ici?

C'est le gouvernement sénégalais qui nous a financées pour notre déplacement mais en même temps on a eu un appui du CECI qui est un projet canadien qui est au Sénégal.

Pour vous personnellement qu'est-ce que ça veut dire être ici à New York avec toutes les autres femmes?

Être ici avec les autres femmes est très important, pour nous parce que on veut se dissoudre dans la masse pour revendiquer ce qui nous est très cher, c'est-à-dire pour revaloriser la femme, euh... dans avec les autres disons.

Et puis, est-ce que vous pensez que ça va faire un effet dans votre pqys cette marche?

Absolument, absolument, parce que on sait que ça va être la délégation, surtout la délégation politique qui a déjà rencontré son Excellence Kofi Annan, et puis aussi les directeurs de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. Donc ça fera comme un feed back entre les présidents et le Sénégal.

Et est-ce que vous croyez qu'il va y avoir des suivis positifs.

Absolument parce que nous qui sommes dans le comité national de pilotage, nous n'allons pas nous arrêter là, nous allons continuer et faire une évaluation dans notre pays.

Et comment ça a été possible pour que toutes les femmes du monde se mettent d'accord sur des thèmes de cette Marche?

Pardon.

Comment vous croyez qu'on a pu se mettre d'accord sur des thèmes de la Marche?

Oui parce qu'en fait je pense que l'idée même c'est-à-dire les violences faites aux femmes et la pauvreté qui est particulièrement importante pour nous car nous sommes dans un pays du tiers-monde hein...

Coupure

Merci beaucoup.

14 RWANDA

Jospha..., présidente d'une association pour la défense des droits de la femme et de l'enfant à Gruca?

Je suis financée par l'association d'assistance au développement la SMV

Est-ce que ça te surprend que toutes les femmes du monde aient pu être d'accord sur les thèmes de la Marche?

Moi ça ne me surprend parce que les femmes du monde entier vivent les mêmes problèmes.

Et est-ce que dans ton pays cette marche a déjà eu quand même des effets?

Dans mon pays pour préparer la Marche, nous sommes descendues de la base jusqu'en ville et à chaque niveau il y a eu une marche. Maintenant le 15 ou le 16 il y a eu une Marche pour tout le monde et tout le monde était content de la Marche quoi.

15 TOGO

Moi c'est Antoinette Djadjo, je suis responsable de l'ONG ??? qui a une association française au Togo.

Et est-ce que vous avez été financée pour venir ici?

J'ai été financée par un partenaire qui est le CCFD. (comité catholique contre la faim et pour le développement).

Et qu'est-ce que ça veut dire pour vous d'être ici à New York?

Je crois que c'est très important d'être représentée à New York parce que le problème des femmes togolaises est un problème qui est le problème de toutes les femmes de toutes les nations.

Est-ce que ça vous surprend que les femmes du monde se soient mises d'accord sur les thèmes de la Marche?

Non ça ne me surprend pas parce que je crois que ce que nous vivons, je crois que toutes les femmes le vivent chez elles et c'est un problème commun de toutes les femmes.

Est-ce que dans votre pays il y a déjà des effets de la Marche dont vous pouvez témoigner déjà?

Oui, nous avons déjà lancé, fait un coup d'envoi le 8 mars passé et le 10 octobre nous avons fait une grande marche à travers tout le pays pour réclamer et certaines choses et nous avons déjà 7 dossiers que nous avons discuté avec le premier ministre que nous avions rencontré et le gouvernement. Donc après New York, nous allons continuer pour aller déblayer avec ces 7 personnes ces dossiers qui nous semblent très importants.

Au niveau du monde entier, c'est quoi les effets les plus positifs que vous trouvez par rapport à la Marche?

L'effet le plus positif, c'est que nous voyons maintenant que le problème est commun, et que toutes ensemble comme nous le disons fort il nous faut la solidarité pour pouvoir nous en sortir nous les femmes.

Merci beaucoup.


16 BELGIQUE

travailleuses sociales. Anne-Marie. Francine.

A quel titre êtes vous ici?

C'est personnel mais aussi un groupe de recherche de travail social par rapport aux violences.

Comment avez vous fait pour venir à New York?

Ben, en travaillant avec ce groupe au départ pour créer une maison d'accueil.

Comment avez vous été amenée à venir à New York?

Ben on est allées à la Marche de Bruxelles et puis bon, on a travaillé sur le programme.

Comment vous expliquez le fait que des femmes de 150 pays se soient mises d'accord sur une plate-forme commune de revendications?

Je pense que bon de fait on est toutes femmes et on a toutes des choses à maintenir, si dans notre pays il y a encore des violences domestiques, bon il y a d'autres pays où il y a encore des choses à faire pour les femmes. Bon moi je vis dans une région où il y a beaucoup de femmes immigrées, donc il y a encore beaucoup de travail à faire, au niveau de la, bon d'être reconnue comme personne.

Croyez vous que les revendications de la Marche vont avoir un suivi dans votre pays?

En tout cas ça a été reçu, puisqu'il y avait la Marche le 14 à Bruxelles, bon ça a été reçu par les ministres, donc les représentantes ont été reçues.

Croyez vous que vous aurez des résultats?

Je l'espère en tout cas (rires).

Merci

De rien.

17 HAÏTI

Est-ce que vous pouvez me dire ce que la Marche représente pour les femmes de votre pays?

Les femmes représentent toutes les conditions haïtiennes.

Comment expliquez vous le fait que des femmes de plus de 150 pays se soient mises d'accord sur une plate-forme commune de revendications?

Les femmes viennent ici, les femmes haïtiennes viennent ici, euh... pour vous dire, pour que le responsable par exemple le responsable du gouvernement doit prendre à la charge toutes les conditions de la femme, parce que les conditions ne sont pas réelles pour les femmes, par exemple dans le domaine de la santé, quand les femmes vont à l'hôpital, elles ne trouvent pas les soins médicaux et toutes les femmes veulent pour les femmes des bonnes conditions de travail et sur tous les points exactement. Le point économique, parce que les femmes, il y a des localités qui n'ont pas de l'eau potable, il y a des localités qui n'ont pas surtout l'électricité, qui n'ont pas d'électricité, toujours nous vivons dans le noir, c'est-à-dire dans le black out, ça ne marche pas et il y a de la discrimination sur les femmes, les femmes doivent occuper des places comme tous les hommes. Nous devons savoir pourquoi les femmes n'occupent pas une place comme un autre d'abord.

Avez vous l'impression que le mouvement mondial que représente la Marche a déjà eu des retombées dans votre pays?

Oui oui, oui.

Comment?

Oui, par exemple, nous avons des médias, mais nous avons des médias qui sont avec, et même à Haïti, il y a des gens qui restent suspendus pour tout ce que nous faisons ici pour que tout le monde sache ce que nous faisons.

Croyez vous que les revendications portées par la Marche auront un suivi dans votre pays?

Je l'espère oui.

Et au niveau mondial?

Oui j'espère oui, mais ça j'espère. C'est ça que je veux. Mais nous ne savons pas ce que les responsables vont faire mais d'après moi, j'espère, à travers tout ce que les femmes font, j'espère que les responsables vont prendre les responsabilités d'abord.

Merci beaucoup.

Mais tu ne me dis pas ton nom d'abord....

Je m'appelle....

18 SENEGAL

J'aimerais connaître votre nom.

Je m'appelle.....

Votre profession?

Formateur chercheur à l'école normal supérieure

De quel pays vous venez?

Je viens du Sénégal.

À quel titre participez vous à la Marche?

En tant que femme, je suis envoyée par euh... j'appartiens à un mouvement de femmes appelé le CONSEF, le Conseil sénégalais des femmes.

Quelle importance accordez vous personnellement au fait d'être présente?

Ben, je suis très heureuse d'être là en tant que femme, en tant que femme d'abord, il faut que l'on s'organise et qu'on soit d'accord sur l'essentiel parce que toutes nos revendications sont les mêmes sur toutes les latitudes.

Comment avez vous été amenée ici?

Ben, nous sommes une délégation, nous sommes toutes envoyées par nos représentations hein, nos organisations, alors il y a ici beaucoup d'organisations présentes, donc les femmes ont été désignées pour représenter les différentes organisations.

Comment vous êtes vous financées?

Ben, les sponsors, euh... des bonnes volontés qui nous prennent en charge, par exemple moi je suis prise en charge par le gouvernement sénégalais. Il y a des femmes c'est le gouvernement, des autres, c'est leur organisation, les différents mouvements de femmes, moi dans mon cas personnel, c'est le gouvernement.

Qu'est ce que ça représente pour les femmes de votre pays?

Ah, c'est une chose très importante, parce que c'est une manière pour nous de revendiquer l'égalité, qui est seulement sur le papier et qui de fait, n'est pas une égalité.

Comment expliquez vous le fait que des femmes de plus de 150 pays se soient mises d'accord?

Et ben, il était temps que nous femmes de tous les pays puissent être d'accord sur l'essentiel. L'essentiel pour nous, c'est l'égalité, la lutte contre la pauvreté, l'éducation, surtout, parce que c'est sur ça que les hommes peuvent jusqu'à présent avoir raison, une femme non éduquée est une femme qui est quantité négligeable, une femme pauvre c'est parce que c'est une femme qui n'est pas éduquée, vous voyez, suivant la loi, c'est toujours la femme qui perd, surtout dans nos pays à nous.

Avez vous l'impression que le mouvement mondial que représente la marche a déjà eu des effets dans votre pays?

Heu... non, chez nous, vous savez sur le plan de la démocratie, nous représentons un électorat très très lourd, nous votons plus que les hommes, nous sommes plus actives que les hommes et en général on nous prend en compte.

Est-ce que vous pensez que la Marche va avoir des résultats au niveau national, chez vous?

Ben comme j'ai dit à l'autre, de la presse, je l'espère vraiment, je l'espère (rires).

Et au niveau mondial?

Au niveau mondial, on a déjà des grandes victoires. Oui

Merci

Merci.

On entend les slogans : sososo solidarité, nonono no war

19 PEROU

Katia, confédération mondiale du travail, organisation syndicale internationale, responsable du département femmes et travail.

La question de la pauvreté et de la violence se sont deux problématiques où les organisations syndicales sont concernées de très près.

Quelle importance accordez vous personnellement au fait d'être présente à New York?

Bon tout d'abord, je crois que c'est vraiment quelque-chose d'extrêmement important parce qu'ici on manifeste notre solidarité au-delà des frontières au delà des spécificités culturelles, nous sommes ici pour dire que toutes les femmes du monde, de toutes les parties du monde pauvres et riches, avons les mêmes problèmes peut-être à des degrés divers, mais donc nous avons les mêmes problèmes, et donc c'est pouvoir montrer la solidarité aussi représenter toutes les femmes qui n'ont pas pu venir pour différents motifs.

Comment avez vous été amenée à venir à New York?

Euh... parce que comme je vous dis je représente la Confédération mondiale du travaiL, dans laquelle il y a une commission des femmes et nous avons décidé qu'il y aurait une représentation de la CMT et étant donné qu'on ne peut pas toutes venir pour différentes raisons, donc j'ai été Désignée pour pouvoir venir représenter les femmes de la CMT.

Comment vous vous êtes organisée concrètement pour venir ici?

Oui, en fait il y a des délégations de nos organisations affiliées des différents pays de l'Amérique latine, le Panama, la Colombie, la République Dominicaine et d'autres et aussi, donc notre organisation québécoise, euh... la Centrale des syndicats démocratiques, et aussi notre délégation belge, euh... la Confédération des syndicats chrétiens.

Qu'est-ce que la Marche représente pour les femmes de votre pays?

Je pense que si je parle de mon pays, le Pérou, au Pérou c'est quelque-chose qui est vraiment important parce qu'on revient toujours à la question de la solidarité, d'autant plus que pour le moment, la situation très dramatique que vit mon pays où il y a une crise politique, économique très forte, où les femmes sont les premières concernées par les mesures anti-sociales qui se prennent, les femmes sont très actives et elles sont vraiment en plein dans la lutte contre la pauvreté et la violence à l'égard des femmes et donc une action comme celle-ci est extrêmement importante.

Comment expliquez vous que des femmes de plus de 150 pays se soient mises d'accord sur une plate-forme commune de revendications?

Bon, tout d'abord je crois que les femmes sont tout à fait capables de comprendre les problèmes, les spécificités des femmes de d'autres pays, d'autres cultures totalement différentes. Donc ça, c'est une caractéristique je crois qui est propre aux femmes et donc et puis en plus, les problèmes que les femmes vivent en Amérique du Nord, je pense qu'il y a beaucoup de problèmes qui se ressemblent pour les femmes qui vivent en Chine ou dans d'autres continents, et donc je pense pas que ce soit quelque-chose d'extrêmement difficile d'arriver à se comprendre, au niveau d'une plate-forme de revendications concernant les thèmes de la pauvreté et de la violence.

Avez vous l'impression que le mouvement des femmes que représente la Marche des femmes a eu des retombées dans votre pays?

Disons que dans mon propre pays, c'est pour le moment une situation politique extrêmement difficile mais de toute manière, toutes les actions que les femmes font, des petites, des grandes, des plus grandes actions, de toute manière, ont une retombée, auront une retombée sur la situation des femmes, donc euh... même si ce sont des petites victoires, je crois que c'est quelque-chose qu'il faut continuer, il faut avancer, il faut persévérer et un jour on obtiendra ce qu'on revendique.

Et au niveau mondial?

Au niveau mondial, ben je crois que c'est semblable aussi, donc euh... je travaille au niveau, avec des femmes qui viennent de tout le continent et je crois que là aussi on avance petit à petit, peut-être il y a des choses sur lesquelles on recule, on stagne mais on ne se décourage pas, on continue!

Merci beaucoup.

Merci à vous au revoir.

20 FRANCE

(Marianne)

Votre nom, votre occupation et d'où vous venez?

Je viens de France, Rennes en Bretagne, et euh... mon occupation c'est mon métier ou...?

Votre métier?

Donc je suis éducatrice spécialisée et je viens ici au titre du collectif Droit des Femmes 35, c'est un collectif qui regroupe des associations des femmes et également des personnes qui représentent des partis, des syndicats qui luttent pour le féminisme en Bretagne.

Personnellement qu'est-ce qui vous a amené à participer à la Marche ici à New York?

Ce qui m'a amenée c'est mon engagement féministe, j'ai envie de me battre pour que les femmes n'aient plus à subir la violence sexuelle, le harcèlement, pour que les femmes aient accès au travail sans toutes ces discriminations, qu'elles soient pas obligées de choisir un travail à temps partiel ou une précarité, qu'elles puissent aussi avoir des conditions de vie correctes, qu'elles soient correctement rémunérées pour ce qu'elles font, je veux lutter pour tout ça.

Comment avez vous été amenée à venir à New York?

J'ai été déléguée par le Collectif du Droit des Femmes 35 et également par des associations donc également une association de femmes lesbiennes et association féministe.

Que représente cette marche pour les femmes de votre pays?

La possibilité de se faire entendre et à un niveau international et qu'on puisse dénoncer ce qui se passe chez nous mais aussi qu'on puisse savoir ce qui se passe ailleurs pour que la solidarité devienne mondiale.

Comment expliquez vous le fait que des femmes de plus de 150 pays se soient mises d'accord sur une plate-forme commune de revendications?

Je pense que la misère ou la violence on la retrouve partout. Et que les femmes ont besoin de se battre maintenant, et sortir de l'isolement pour que elles puissent former réellement et constituer une force et faire avancer les choses dans le sens, il y a une reconnaissance de ce qu'elles sont.

Avez-vous l'impression que le mouvement mondial que représente la Marche a eu des retombées dans votre pays?

Il commence à en avoir oui oui. Il y a eu différentes marches d'organisées à partir de janvier parce que on a aussi fêté les 25 ans de la loi Veil donc c'était une loi qui accordait la contraception et l'avortement aux femmes et il y a eu une révision de cette loi dernièrement euh... au gouvernement français, donc il y a déjà eu des choses parce qu'il y a beaucoup de mouvements en France qui veulent euh... reprendre aux femmes ce droit à disposer de leur corps et de leur sexualité et aussi parce que la précarité économique reste importante pour les femmes, qu'elles ont un salaire nettement moins important que les hommes dans tous les métiers.

Combien ?

A peu près 30%

Et au niveau mondial?

Je pense que déjà on arrive à être visibles auprès de chaque gouvernement et ça c'est important et aussi en tant que personne, j'ai l'occasion dans des mouvements comme celui-ci ici aujourd'hui de rencontrer des femmes, de prendre des contacts, d'échanger des adresses, de discuter et donc de pouvoir transmettre des informations sur ce qui se fait, comment nous avons pu faire avancer les choses, comment les autres ont fait ailleurs et donc d'être plus fortes.

Merci

Je vous en prie, au revoir.


21 NIGER

Alors d'abord j'aimerais vous demander votre nom, votre pays et votre occupation?

Mon nom c'est Madame Omoro Abisa, je suis du Niger, je suis membre de la société civile.

Et vous m'expliquez un peu ce que c'est que la société civile?

La société civile, c'est toutes les ONG et les partis politique réunis au Niger.

D'accord, mais c'est non gouvernemental.

Non, c'est les syndicats et les ONG réunis au Niger.

A quel titre êtes-vous ici à la Marche?

Nous sommes du comité national du Niger.

Et quelle importance vous personnellement accordez vous au fait d'être ici à la Marche?

Nous sommes ici à la Marche pour exiger l'annulation de la dette des pays pauvres, surtout et l'élimination de la violence faite aux femmes.

D'accord et comment vous êtes vous organisée pour venir ici?

Nous nous sommes organisées depuis trois ans. Nous avons travaillé pendant trois ans, toutes les organisations associations se sont réunies ensemble pour organiser la Marche.

Et pour les femmes de votre pays qu'est-ce que la Marche représente?

Pour toutes les femmes du Niger, la Marche est un grand évènement auquel nous devons venir participer pour réclamer l'annulation de la dette des pays pauvres.

Est-ce que vous donnez une signification particulière au fait que des femmes de plus de 150 pays se soient mises d'accord sur des revendications?

Bien sur, on a l'impression que toutes les femmes du monde se sont engagées dans la lutte pour la cause de la femme.

Et pensez vous que la Marche comme telle aura des conséquences chez vous?

Nous espérons qu'il y aura un grand impact justement. C'est pour ça que nous sommes venues du Niger, nous avons parcouru des milliers de kilomètres pour venir jusqu'ici, la lutte n'est pas finie, arrivées au Niger nous allons la continuer encore avec toutes celles qui n'ont pas eu la chance de venir ici.

Et nous sommes de tout coeur avec vous, nous marchons pour les mêmes choses.

Merci

22 SENEGAL

Présentation Francine.

D'abord, j'aimerais vous demander votre nom, votre profession et la pays d'où vous venez.

Bonjour je suis Madame Djallo, une avocate, je suis enseignante formateur chercheure à l'école normale supérieure de Dakar et pour le moment, je suis conseiller technique du premier ministre et comme la Marche n'est pas une marche politique de toute façon, nous sommes venues seulement en tant que femmes.

En tant que femme, mais vous représentez une instance?

Oui j'appartiens au COSef le Conseil des Femmes du Sénégal. Alors il y a d'autres membres ici qui appartiennent aussi au Cosef, nous sommes différentes organisations de femmes uniquement.

Quelle importance accordez vous personnellement à être ici à New York?

Là, c'est un grand honneur pour moi d'être ici à New York, pour participer à la Marche parce que c'est quelque-chose de très important, surtout dans nos pays sous-développés, où quelques fois, je dis bien quelques fois, la femme est presque quantité négligeable, alors nous sommes égaux comme ça sur le papier mais de fait il n'y a pas d'égalité, en fait il n'y a pas d'égalité.

Comment vous êtes vous organisée pour venir à New York, est-ce que vous êtes déléguée par votre organisation...

Oui, il y a des femmes ici qui sont déléguées par leur organisation. Moi, je suis venue prise en charge par le premier ministre. De toute façon, nous sommes organisées avec nos organisations de femmes et en dehors de ça, je suis venue avec mon association de femmes.

Qu'est-ce que la Marche représente pour les femmes de votre pays?

Euh... ce, quelque chose de très important parce que sur le plan de la démocratie vous savez, les femmes représentent plus de la moitié de l'électorat est un électorat féminin, donc les femmes ont un grand pouvoir au Sénégal.

Comment expliquez vous le fait que des femmes de plus de 150 pays aient pu s'entendre sur des revendications mondiales?

Ah là je suis vraiment heureuse de voir, parce que vu les circonstances, toutes les femmes, sur toutes les latitudes vivent les mêmes choses et pour une fois on s'entend sur l'essentiel.

Est-ce que vous avez l'impression que le mouvement mondial que représente la Marche va avoir des répercussions dans votre pays?

Je l'espère.

Je vous remercie.

23 QUEBEC.

Marie Christiane, tu es avec nous de la délégation du Québec, de l'Alliance de recherche IREF-RELAIS femmes mais aussi tu es porteuse d'un message tout à fait particulier lors de cette marche.

Oui, je porte avec moi, sur mon dossard, la signature des femmes détenues au pénitencier de joliette, ce sont des femmes qui sont détenues pour plus de deux ans et ça va jusqu'à 20 ans, elles ne pouvaient être ici aujourd'hui mais en signe de solidarité avec nous, elles ont fait une bannière, elles ont signé un dossard, elles sont solidaires des femmes du monde. Nous avons là-bas des femmes québécoises mais aussi des femmes de communautés culturelles d'autres pays qui sont toutes solidaires et qui veulent être avec nous ici aujourd'hui.

Est-ce que vous avez l'impression Marie-Christiane que pour ces femmes là la Marche avait une signification particulière?

Oui parce que, je pense que c'est, les revendications contre la violence, contre la pauvreté également, les touchent particulièrement et elles ne portent plus seulement sur leurs petites épaules, toute cette problématique mais elles sentent un grand mouvement de solidarité où d'autres femmes partout dans le monde, euh... le vivent et veulent que ça cesse.

Merci beaucoup Marie Christiane.

24 QUEBEC

Tu es venue aussi avec mais nous mais tu es porteuse aussi d'une cause particulière, est-ce que tu voudrais nous en parler un peu?

Oui la cause c'est la femme autochtone du Québec, la cause parce qu'elles vivent beaucoup de pauvreté 8 sur 10 femmes sont victimes de violences. Puis, il y a au moins la moitié, elles vivent beaucoup d'aide sociale, souffrent d'exclusion aussi parce qu'elles vivent dans les communautés donc, c'est très euh... très divisé.

Est-ce que pour les femmes autochtones, tu penses que la Marche a pris une signification particulière au Québec?

Oui. Oui. Parce que c'est la première fois que j'entendais dénoncer le Conseil de ????, pour moi c'est une force parce que on a dénoncé déjà la violence, voilà 10 ans, puis là ça a été assez drastique dans les communautés, ils l'ont très pris mal et le pouvoir en place comme ça se peut pas, c'est la réalité. Puis cette année pour la Marche, moi en tout cas à Québec, j'ai dénoncé le Conseil de ???? puis au national on m'a appuyée dans cette démarche là et à Chicoutimi, ça a été la même chose parce qu'il y a des femmes qui se font jeter dehors de leur communauté, des femmes qui vivent dans le bois aussi parce qu'elles n'ont pas de... parce que c'est surpeuplé dans les maisons. Ça fait qu'il y a des femmes qui se sont bâti des maisons à l'extérieur de la communauté parce qu'elles ont pas de maisons. Moi c'est pour ça que je marche et puis c'est pour ça que je vais continuer à me battre, puis ça me tient à cœur parce que je suis autochtone aussi, puis ma fille elle l'est et puis ma mère elle l'était.

Pour terminer je vais te demander ton nom, ta région?

Pénélope Gay, je viens de Mastuyach, présentement je suis étudiante à l'université Laval en études autochtones donc je vais continuer.

On est bien contente de t'avoir avec nous.

25 FRANCE

Votre nom, d'où vous venez, votre occupation?

Oui je m'appelle Josiane ...., je viens de Saint Nazaire, je travaille au Planning familial.

Que représentez vous ici à New York?

Et bien nous avons un collectif droit des femmes et avec Geneviève, nous avons été déléguées par notre colLectif pour venir les représenter à New York.

Est-ce que la Marche a pris une signification particulière pour les femmes de France?

Ah oui. Oui énormément.

Est-ce que vous pouvez m'en parler?

Est-ce que tu veux en parler Josiane?

Et bien, euh... la sensibilité est très différente euh... la solidarité avec les femmes du monde entier compte beaucoup pour certaines femmes et moins pour d'autres qui sont plus sur des problèmes français. Mais euh... moi, c'est un des plus beaux jours de ma vie.

Vous êtes contente d'être ici. Est-ce que vous pensez que la Marche va avoir des retombées chez vous?

Chez nous, on ne sait pas si ce sera beaucoup médiatisé, c'est un peu le problème et quand c'est médiatisé, c'est médiatisé avec une mauvaise image, donc c'est difficile mais on fera tout pour que ça ait de l'impact, on a pris beaucoup de photos et on va continuer à en prendre et on va faire des conférences de presse, on va faire des expos, on a l'intention nous dans notre petit coin de Bretagne, de faire le maximum pour que ça avance.

Je garde d'ailleurs de très bons souvenirs de Saint Nazaire.

Oui?

Je suis très heureuse de vous avoir avec nous et merci d'être là. Au revoir Madame.

Merci

Ginette ne veut pas être interrogée.

26 CAMEROUN

Donc en premier lieu j'aimerais savoir de quel pays vous venez?

Nous venons du Cameroun.

Et quel est votre nom?

????

Et pourquoi vous êtes venue manifester à New York aujourd'hui?

Parce que c'est d'abord la Marche mondiale et que le Cameroun est très intéressé par cela.

On souhaiterait qu'il y ait beaucoup de résultats.

De quel groupe faites vous partie?

Copimar.

Et qu'est-ce que défend votre groupe?

Les droits de l'homme, les droits de la femme et de l'enfant et la lutte contre la pauvreté

Comment est-ce que vous vous êtes préparée à venir à La Marche aujourd'hui?

Ben, il y a eu beaucoup de réunions après Beijing. Il y a eu beaucoup de réunions au Cameroun, on a marché le 31 juillet et à la suite de ça alors, notre présidente a demandé de participer à la Marche Mondiale des Femmes.

Et est-ce que vous croyez qu'il va y avoir des répercussions positives à la Marche dans votre pays?

Oui, oui, nous l'espérons.

Quelles ont été les revendications dans votre pays?

Nous en avons trouvé à peu près 2000 hein mais les principales reviennent à, peut-être à une grande qui est euh...la lutte contre la pauvreté par exemple par la réduction de la dette parce que chez nous le poids de la dette est très important et le montant qui est attribué au service de la dette est tel qu'il pourrait être utilisé pour réduire très fortement la pauvreté. L'une des grandes recommandations, nous les avons appelées recommandations et non revendications, nous ne voulons pas de revendications, ça tend trop à droit de l'homme et droit de la femme contre l'homme. Nous les avons appelées recommandations et l'une des recommandations fortes, c'est donc que, que le monde entier et notamment les bailleurs de fond puissent aider les pays comme le nôtre, notamment comme le Cameroun, à réduire le poids de la dette, fort heureusement pour nous le Cameroun est en train de bénéficier, est-ce que vous connaissez la belle initiative en faveur des pays très endettés, les PPTTE. Donc nous souhaitons énormément que l'on puisse réduire le poids de la dette parce que chez nous 40% de notre produit intérieur brut est affecté au service de la dette. Imaginez 40% de quelque-chose comme 4 milliards de dollars, ça va être une somme énorme pour réduire la pauvreté, ça doit être affecté dans les services sociaux, en terme d'hôpitaux, en terme d'école ainsi de suite. Donc c'est la recommandation forte.

Quel est votre nom?

Je suis Lise???, je suis enseignante à l'université de Yaoundé Cameroun.

Est-ce que vous faites partie du même groupe?

Oui.

Et qu'est-ce que vous pensez du fait que 150 pays se soient ralliés aux revendications communes pour la Marche?

Mais c'est une excellente chose, c'est un atout. Je dis que c'est une puissance et que en réalité si c'est un seul pays, on peut avoir l'impression encore que les femmes elles exagèrent. Mais quand c'est 150 pays qui se retrouvent autour d'un même objectif, ça veut dire que l'objectif est sérieux. Ca veut dire que ce n'est pas du n'importe quoi, ça veut que ça revêt une importance capitale et du coup, ça fait le poids de cette revendication. Donc ça veut dire que c'est un problème réel qui se pose. Donc que c'est pas un problème fantaisiste. Quand 150 pays se retrouvent autour d'un même problème, ça veut dire que le problème est réel et il mérite que les instances de tous les pays du monde puissent vraiment s'en occuper.

Et est-ce que vous avez l'espoir que de porter les revendications des femmes devant l'ONU vont porter fruit?

Si on ne va pas à l'ONU, on écoutera donc qui? Je crois que là c'est la voix pour être écoutées de tout le monde.

Je vous remercie beaucoup et bonne Marche.

Merci bonne Marche.

27 CAMEROUN

Est-ce que je pourrais connaître votre nom d'abord?

Je suis Madame Miconda..., présidente et fondatrice du réseau des femmes actives du Cameroun qui encadre 40 associations de femmes rurales dans notre pays. Et la grande revendication de la femme rurale dans notre pays, c'est d'abord l'accès à la nouvelle technologie étant entendu que pour le moment elles travaillent avec des méthodes culturales très archaïques et nous pensons que en accédant à la nouvelle technologie elle peut mieux produire et lutter ainsi contre la pauvreté. En plus, elle n'a pas accès au crédit de par le manque de conditions à remplir pour accéder à ces crédits. Nous pensons que avec le problème de l'annulation de la dette, on peut répartir les sommes ainsi collectées pour l'agriculture féminine et aider cette femme justement à sortir de sa pauvreté.

Et est-ce que vous pensez que les revendications que vous avez portées dans votre pays vont porter fruit dans l'avenir?

J'ai eu la chance d'assister au sommet de l'alimentation à Rome en 96 et nous avons porté ces revendications déjà à ce niveau pour dire que la femme puisse accéder à la nouvelle technologie. Et nous pensons que des rencontres comme celles-ci nous permettraient de rencontrer des femmes dans le monde qui luttent pour la même cause et ainsi, de rentrer comme ça en collaboration nord-sud et même sud-sud, nous pourrons trouver des solutions pour cette catégorie de femmes qui est pourtant très lésée et qui, pourtant, se retrouve à 80% dans la production vivrière, c'est elle qui nourrit les familles, c'est elle qui nourrit en fait la société. Mais elle est marginalisée.

Et qu'est-ce que vous espérez, vous espérez une suite à la Marche Mondiale des Femmes.

Nous savons qu'il y aura certainement une suite, parce que les femmes ne peuvent pas se soulever dans le monde entier pour porter ci-haut ces revendications et qu'il n'y ait pas de solution à ces revendications et nous avons bon espoir que nous trouverons des solutions pour la plupart des revendications qui ont été faites dans les pays par les femmes.

Je vous remercie beaucoup bonne marche.

Elle lui montre une photo de la Marche au Cameroun. L'enregistrement s'arrête.

28 CONGO

D'abord, j'aimerais savoir quel est votre nom?

Je m'appelle Madame Mélanie...

De quel pays?

Je viens du Congo, Congo Brazzaville.

Et est-ce que vous faites partie d'un groupe ou est-ce que vous êtes venue à titre individuel?

Je fais partie d'un groupe, je suis présidente d'une association, elle s'appelle l'association "L'espoir renaît" et toutes les ONG, et les épouses des ministres et les individualités, nous avons formé une délégation du Congo.

Quel et le but de votre organisation?

Mon organisation s'occupe justement de la lutte contre la pauvreté, nous faisons le développement communautaire, et comme vous savez que notre pays a connu la guerre et tout euh..., le dégât de la pauvreté s'est accru, c'est pour cela que nous nous battons pour éliminer la pauvreté et surtout la féminisation de la pauvreté. Comme nous sommes aussi un pays qui est en guerre, la femme a subi beaucoup de violences et tout. C'est pour cela que vous allez constater que la délégation congolaise comporte beaucoup de femmes et des femmes de toutes les catégories.

Comment vous vous êtes préparées à venir à la Marche pour aujourd'hui?

Donc, nous avons commencé par un travail d'éducation populaire de sensibilisation des femmes, pour que toutes les femmes unies nous marchions pour lutter contre la pauvreté. Après ça, nous avons passé à la phase de signature des cartes d'appui et des pétitions et après on a fait, on a organisé la Marche nationale, elle a eu lieu le 30 septembre et maintenant, nous avons eu des difficultés, vous savez pour être ici, on serait plus nombreuses, on a des difficultés mais nous sommes quand même près d'une quarantaine de femmes congolaises.

C'est fantastique de vous avoir avec nous.

Maintenant j'aimerais savoir... Quel espoir vous avez au sujet de la Marche Mondiale?

Nous avons l'espoir que les Nations Unies vont porter une attention particulière à nos revendications. Que tout ce que nous avons, que tout ce que les femmes ont revendiqué trouveront quand même une solution. Parce que c'est pas normal dans une société et surtout chez nous les femmes africaines, dans les pays du tiers-monde, il y a plein de problèmes de dette, la dette est.. On est vraiment dans une situation d'endettement très élevé et nous souhaitons que les Nations Unies et tous les pays développés se penchent un peu du côté de la femme pour que les femmes africaines par exemple aient une facilité de financement de leurs projets. Nous sommes dans les ONG mais nous n'avons pas de facilité de financement et c'est très difficile pour faire passer ce message. Mais nous profitons de cette Marche aujourd'hui et nous espérons que nous serons entendues et qu'il y aura vraiment, la condition de la femme sera améliorée.

Avez vous bon espoir que vos revendications au niveau national soient entendues?

Nous avons l'espoir, c'est pour ça que mon ONG s'appelle l'espoir renaît. Nous vivons d'espoir, qui n' a pas d'espoir n'a pas de prétentions. Merci.

Merci beaucoup à vous bonne marche.

Je veux seulement noter que le groupe de femmes que nous venons d'entendre est composé de femmes parlementaires et de femmes travaillant dans les ONG. Elles ont formé une coalition avec les épouses de politiciens également.

29 MALI

En premier lieur, j'aimerais connaître votre nom et le nom du groupe pour lequel vous travaillez.

Je suis du Mali, de l'association Femmes Développement Mali. Je me nomme Nafatouma Touré.

Et comment vous vous êtes préparée à venir ici à la Marche Mondiale des Femmes?

Parce que nous avons notre association et la Coalition des associations féminines du Mali qui depuis bien longtemps a voulu bien lutter contre les violences et les injustices faites aux femmes et depuis bien cette date, nous nous sommes organisées afin de venir à cette rencontre des femmes du Sud et celles du Nord.

Quelles répercussion vous pensez que la Marche Mondiale va avoir dans votre pays?

Vous pouvez répéter votre question?

Quelles sont les répercussions qui auront lieu dans votre pays?

De retour dans notre pays, nous allons voir les médias, les journaux et nos chefs et faire le compte rendu de cette Marche et les décisions prises lors de cette Marche pour les vulgariser, sensibiliser les chefs afin que notre objectif soit atteint.

Quelles étaient les principales revendications dans votre pays pur la Marche?

Nous revendiquons d'abord le droit à l'éducation, le droit à la santé, à la nourriture, à la terre au logement, ainsi de suite, beaucoup.

Oui beaucoup.

Et qu'est-ce que vous pensez du fait que 150 pays se sont réunis avec des revendications communes pour la Marche Mondiale.

Nous pensons qu'avec la rencontre de ces pays, nous atteindrons nos objectifs.

Est-ce que vous avez formé une Coalition nationale au Mali?

Oui, au Mali, nous avons formé une Coalition nationale et la coordinatrice pour les pays africains est de chez nous aussi.

Est-ce qu'il y a eu une Marche chez vous?

Il y a eu une Marche organisée par la Coalition des associations féminines.

Et est-ce qu'il y a eu d'autres actions?

Il y a eu?

Est-ce qu'il y a eu d'autres actions pour la Marche?

Il y a eu d'autres actions dans toutes les localités du Mali.

Je vous remercie beaucoup. Merci Madame.

30 FRANCE.

D'abord j'aimerais connaître votre nom et savoir avec qui vous êtes venue et d'où vous venez?

Je m'appelle Chasar, je suis venue avec les femmes des côtes d'Armor et je suis algérienne.

Et donc votre gorupe est basé en France?

Oui.

Et pourquoi êtes-vous venue à New York pour la Marche? Quelles ont été vos motivations?

Ben, comme les motivations de beaucoup de femmes je pense. C'est parce qu'il y a tellement de choses qui vont de travers et que j'aimerais que ça aille mieux. Et si on se bouge pas, ça n'ira pas mieux, voilà.

Et le groupe avec lequel vous êtes venue, quelles sont ses revendications?

En fait, le CIDF, c'est le centre d'information aux droits des femmes et je pense que notre rôle, c'est surtout d'informer déjà les femmes de leurs droits d'abord, et de les insister à se, à se défendre.

Quelle est la problématique particulière à votre région?

Ça par contre c'est une question très difficile, je pourrais pas, vu que je suis peu des côtes d'Armor, je pourrais peut-être répondre à la question de la problématique des algériennes mais pas les femmes des côtes d'Armor. Mais je pense que les femmes du monde on a un peu les mêmes problèmes, c'est-à-dire il faut qu'on se fasse entendre en tant que partenaires et complémentaires.

Et pis est-ce que vous pensez que la Marche Mondiale va avoir un impact sur le mouvement des femmes?

Ben, j'espère (rires) sinon je serais pas là.

Quelles ont été les revendications en France, est-ce que vous les connaissez un peu? est-ce que vous pouvez m'en parler?

Je pense que les revendications en France, enfin en tout cas, celles, les nôtres, c'est l'égalité et la lutte contre la pauvreté, c'était le mot d'ordre pour cette marche ci.

Pensez vous que la Marche peut avoir un retentissement en France, autrement dit, est- ce que vous pensez que la Marche va aider à porter vos revendications en France?

Euh... j'espère et c'est à nous d'informer et de vulgariser si je peux dire et il faut absolument que ça continue.

Et qu'est-ce que vous pensez du fait que des femmes de plus de 150 pays aient réussi à se mettre d'accord sur une plate-forme commune?

C'est très bien.

Comme stratégie politique?

Oui je pense que c'est très bien et on a intérêt à, justement à ce que l'on soit toutes ensemble.

Est-ce que vos savez s'il y a une délégation algérienne qui est venue à la Marche?

Je ne crois pas, je n'ai pas vu de banderoles ni dans les informations, ni d'informations sur les femmes algériennes. Mais il me semble qu'il y a des, une association qui s'appelle Rafda qui est venue avec un syndicat français.

J'ai vu des femmes tunisiennes par contre, une délégation. Et Ma dernière question, c'est qu'est-ce que vous voulez pour l'avenir, est-ce que vous voulez que la Marche poursuive d'une quelconque façon, est-ce que vous voulez une continuité à cette Marche?

Euh... je pense que la façon de se faire entendre c'est de faire du bruit donc il faut y aller.

Vos impressions générales sur la Marche aujourd'hui, est-ce que vous avez trouvé que c'était bien?

J'ai trouvé que c'était très bien mais on, ça aurait été encore mieux peut-être si on avait été un peu plus nombreuses.

Oui. Beaucoup de policiers aussi.

Oui, ils sont là pour protéger on va dire.

Pour protéger qui?

Rires.

Bien je vous remercie beaucoup, bon spectacle.

Merci.


31 SUISSE

Quel est votre nom?

Sally???

Votre pays?

Je suis Suisse.

Et quelle est votre occupation?

Je suis députée.

En Suisse?

Oui à Genève.

En quoi êtes-vous à la Marche?

Comme femme (rires)

Et personnellement qu'est-ce qui vous amène à New York?

La Marche (rires).

Comment vous vous êtes organisée pour venir à New York,

On est chacune venue de notre côté. On ne pouvait pas s'organiser parce que certaines allaient à Bâle, parce que c'était la fin de la Marche en Suisse. D'autres allaient à Bruxelles, c'était la Marche en Europe. Et puis en fait on se retrouve toutes ici à New York.

Dites moi pour votre pays qu'est-ce que la Marche représente?

Euh... un départ. Un espoir, ouais je crois que c'est ce que ça représente le mieux, plus qu'une fin c'est un départ, un départ vers un monde meilleur.

Comment vous expliquez le fait que des femmes de plus 150 pays se soient mises d'accord sur une plate-forme commune de revendications?

Je n'arrive pas à l'expliquer mais j'en ai parlé aux camarades de mon parti en leur disant qu'on avait réussi à faire ce qu'aucun mouvement ouvrier n'avait réussi à faire et je suis très fière de nous, mais je n'arrive pas... l'expliquer c'est facile, je crois qu'on rencontre toutes les mêmes genres de difficultés quelque-soit le pays.

Croyez vous que les revendications portées par la Marche auront des effets dans votre pays?

Nous ferons en sorte que ce soit possible.

Parce que vous êtes députée?

Parce que je suis députée, parce que je suis dans une ville internationale, parce qu'on a des contacts avec des groupes internationaux et qu'on a l'intention de faire un maximum de lobbying.

Et au niveau mondial, pensez vous que la Marche aura des retombées concrètes?

Pas tout de suite, et pas seulement la Marche. Seulement si cela est suivi d'un autre travail et d'une continuité dans le travail de revendications.

Merci.

32 PORTUGAL

L'entretien commence en espagnol, puis elles parlent en Français.

D'où venez vous ?

Du Portugal, Lisbonne.

Quelle est votre occupation?

Euh... je suis, je travaille en entreprise, je suis administrative.

D'accord.

Je suis syndicaliste.

D'accord. Quelle importance apportez vous personnellement au fait d'être présente ici?

Oh je...pense que c'est très important pour la visibilité des problèmes des femmes du monde entier. Nous nous au Portugal, nous avons aussi beaucoup de problèmes avec les problèmes de violences dans le travail et dans la maison contre les femmes, les problèmes de droit, la discrimination salariale, divers problèmes. Cette initiative ici, c'est très important pour le monde, pour les hommes te pour les femmes, pour les femmes basiquement, parce que c'est une forme de nous donner notre point de vue sur les problèmes qu'il y a sur la femme, c'est très important.

Représentez-vous un organisme ici?

Oui, nous sommes divers organismes portugais, des syndicats, des mouvements de femmes.

Êtes vous arrivées concrètement en groupe ici?

En groupe? oui oui en groupe, oui nous avons voyagé.

Est-ce que c'est payé par votre gouvernement?

Non Non (en choeur), nous sommes non gouvernementales, de diverses organisations.

Comment expliquez-vous que des femmes de 150 pays se sont mises d'accord sur une plate-forme commune?

Parce que les problèmes sont graves, très graves. Les causes des femmes sont unies dans ces problèmes, certains sont communs et les autres sont spécifiques. Par exemple, les femmes d'Afrique elles ont des problèmes concrets, en Europe, nous avons des problèmes concrets, et aussi en Amérique aussi. Mais les problèmes des femmes de différentes langues sont communs. Nous pensons ça. Les priorités internationales pour toutes les femmes, pour tout le monde.

Pensez-vous que les retombées de la Marche vont avoir un impact dans votre pays?

Comment?

Les retombées, les suites de la Marche, est-ce que ça va avoir un impact, un effet dans votre pays?

Nous avons eu une marche au Portugal aussi qui a réuni 18 000 femmes à Lisbonne.

C'est bon

Oui c'est bon.

Merci beaucoup.

33 CONGO

Est-ce que vous pouvez me donner votre nom s'il vous plaît?

Alors moi je m'appelle Honorable... Antoinette.

Et votre pays?

Je suis du Congo Brazzaville.

Et votre occupation dans la vie?

Moi je suis députée.

À quel titre est-ce que vous êtes ici à la Marche est-ce que c'est en tant que députée?

Moi je suis venue là participer à la Marche Mondiale, parce que nous sommes là une délégation du Congo, plus de 20 à 35 femmes, nous sommes venues montrer notre solidarité avec les autres femmes parce que nous combattons la violence, nous combattons la pauvreté. Il faudrait qu'on en finisse avec les violences dans tous les pays, les droits des femmes.

Comment expliquez-vous que des femmes de plus de 150 pays aient adopté une plate-forme commune, comment expliquez-vous ça?

Pour moi, c'est une joie parce que, pour que nous puissions régler nos problèmes dans nos continents.

Est-ce que vous pensez que la Marche va avoir des répercussions sur les femmes de votre pays?

Oui, la Marche va avoir des répercussions parce que nous allons travailler, nous allons mettre notre comité qui va suivre toutes les décisions que nous avons prises ici au niveau de la Marche.

Combien de femmes députées êtes vous au Congo?

Nous sommes neuf femmes.

Sur combien de député-e-s?

9 femmes.

Sur combien de député-e-s?

Sur 75 député-e-s.

Pensez-vous qu'au niveau mondial, la Marche des femmes va avoir des retombées concrètes?

Pas sur parce qu'il faudrait que toutes les femmes repartent chez elles et travaillent. Il ne suffit pas de marcher mais c'est dans l'action.

Autrement dit, c'est une activité parmi tant d'autres?

L'activité en dehors de la Marche, ça ne suffit pas seulement il faut aller travailler dans nos pays, il faudrait que nous discutions avec nos gouvernements et puis pour qu'on trouve nos places dans l'équité.

Merci.

34 CAMEROUN

Est-ce que vous pouvez me donner votre nom?

Oui, je m'appelle Madame …. Madeleine, venant du Cameroun, je travaille à la sociale générale de banque, je suis venue soutenir la Marche Mondiale, pour la paix, la santé, le développement, l'égalité, la paix, la liberté, tout ce qu'il faut.

Comment expliquez-vous que des femmes de 150 pays se soient mises d'accord sur la plate-forme de la Marche?

Oui tous les 150 pays se sont mis d'accord, en général toutes les femmes.

Comment expliquez-vous ça?

En anglais?

Non non en français qu'on ait pu s'entendre, qu'on est un consensus?

Oui que les hommes veulent nous dépasser en salaire, quand on est ministre on a pas les mêmes avantages, on a pas les mêmes idées, ils veulent toujours nous dominer, ils veulent toujours être plus grand que nous, ils veulent qu'on soit toujours abaissées.

À quel titre êtes vous venue ici, est-ce que c'est avec organisme ou à titre personnel?

Je suis d'abord venue personnellement, c'était l'occasion de venir voir mes enfants qui sont en Amérique. Je profite de la Marche parce que je suis partie de mon pays avec l'idée de marcher ici en Amérique, à Washington et à New York. Je suis de l'organisation de COPIMAR, le bureau CCOPIMAR du Cameroun.

Qu'est-ce que c'est cette organisation?

Euh… le bureau de pilotage de la Marche Mondiale.

Et comment concrètement vous êtes vous organisée pour venir à New York, est-ce que vous êtes venue par vos propres moyens?

Je suis venue par mes propres moyens, l'association ne m'a pas payé la route, j'ai payé les frais moi-même pour arriver ici, je me suis logée moi-même, je mange à mes frais, personne ne m'a soutenue.

Pensez-vous que les revendications de la Marche vont avoir un impact sur les femmes de votre pays?

Oui, elles vont avoir l'impact, ça ne va pas avoir l'impact, ça va apporter un plus gain, plus favorable pour les femmes.

Est-ce que vous croyez qu'au plan mondial, la Marche va avoir des retombées concrètes?

Oui oui ça va avoir des retombées concrètes au Cameroun.

Quel que soit le nombre de femmes qui marchent ici aujourd'hui?

Oui, quand ils vont voir ce qui se passe au États-Unis, ça va donner une vision lumière au Cameroun, ça va leur donner une idée, ça va avoir de l'effet, ça va avoir un bon résultat, c'est, on est volontaire, si la femme veut, Dieu veut.

Bien merci beaucoup.

Ca y est là, ça y est.

35 FRANCE

Pouvez vous me donner votre nom?

Je m'appelle Hélène…

À part la CGT vous faites partie de quel genre d'organisation?

La CGT donc qui est une organisation syndicale fait partie de la coordination française hein pour la Marche.

Vous travaillez dans quel genre de contexte?

Bon je représente la Confédération (CGT).

Donc vous êtes une permanente syndicale?

Oui.

Et vous habitez où exactement?

Paris.

À quel titre vous participez à la Marche? Membre de la CGT.

Oui en tant que membre de la CGT.

Votre organisme a payé pour votre séjour ici?

Oui bien sur, nous sommes euh… 34 ou 35 de la CGT. Nous avons une commission de femmes et pour la mixité, il y a aussi deux hommes dans la délégation. Parce que pour le combat, c'est un combat commun et effectivement ce sont nos organisations qui ont collecté de façon à ce que nous puissions venir.

Quelle importance accordez-vous personnellement au fait d'être ici à la manifestation à New York?

C'est-à-dire 5 ans après la Conférence de Pékin, il est important de rappeler quelles sont les revendications des femmes d'autant que ce que nous constatons c'est que dans le monde, la situation des femmes ne s'est pas améliorée bien au contraire et que donc, il est absolument nécessaire de parler très très très fort de se faire entendre.

Vous voulez parlez au nom des femmes de France ou des femmes du monde?

Pardon?

La situation des femmes vous dites qu'elle ne s'est pas améliorée, qu'est-ce que la Marche représente pour les femmes de votre pays?

Pour les femmes de notre pays? Il y a un besoin de réaffirmer un certain nombre de revendications. Alors nous en tant que syndicat, en termes de travail, en termes de droit au travail, en termes de salaires, de qualification, d'accès au travail bien qualifié et bien payé. Mais aussi du droit en tant que femme, en particulier le droit sur notre corps, dans la mesure où dans notre pays comme par exemple ici en Amérique, il y a des organisations qui terrorisent les femmes qui revendiquent le droit à leur corps.

Dites-moi comment expliquez-vous que des femmes de plus de 150 pays se soient mises d'accord sur une plate-forme commune?

Parce que je crois que, comment dire, ces revendications sont des revendications de toutes parce que dans tous les pays, il y a effectivement une situation des femmes qui n'est pas bonne et c'est, nous considérons-nous que un monde qui oublie la moitié de l'humanité, qui laisse la moitié de l'humanité dans des conditions comme, bon alors pas dans nos pays, mais dans des pays comme en Afrique, en Asie, ou en Amérique Latine, on les laisse vivre dans des conditions infra-humaines simplement parce qu'elles appartiennent à l'autre moitié de l'humanité, ce n'est pas acceptable.

Donc vous ne marchez pas simplement pour les Françaises?

Oh non, oh non, nous marchons pour toutes les femmes du monde bien sur!

Au niveau mondial, est-ce que vous pensez que la Marche va avoir des retombées concrètes?

Nous l'espérons mais cela dépende de nous, cela de nous, de notre capacité à bien lier nos revendications à celles des femmes des autres pays et à faire tout ensemble un travail pour faire avancer ces revendications.

Merci beaucoup.

Et bien je vous en prie.


36 FRANCE

Bonjour, vous êtes ma première interview, alors soyez un petit peu indulgente. D'abord, il faudrait vous identifier, alors votre nom et tout ça….

Ben, nous venons de la France, hein, nous sommes….

Oui mais parlez pour vous.

Moi c'est Salima.., je suis de la fédération du commerce, syndicaliste.

Ok super, vous participez au titre de syndicaliste ou?

Et ben oui, CGT et puis oui en tant que Confédération Générale du travail, nous sommes des, nous sommes partie prenante de la Marche Mondiale des femmes car ce sont des questions qui nous touchent, les femmes partout où elles sont, elles ont les mêmes revendications.

Ok et puis de venir à New York, ça faisait quoi pour vous, c'est quoi le but de venir à New York?

Après avoir travaillé en amont vraiment, à partir des revendications des femmes, on a fêté le 8 mars de l'an 2000 et on a fait une Marche à Paris le 17 juin., il y avait plus de 10 000 femmes qui ont marché. Après il y a la délégation de la CGT qui est partie à la Marche européenne à Bruxelles. Là, c'est l'aboutissement du travail qu'on a fait quoi. Les femmes, elles ont pris conscience qu'il faudrait qu'on marche pour nos droits.

Donc vous êtes contente d'être ici?

Oui nous sommes contentes et puis contentes d'être avec toutes ces femmes du monde entier, nous sommes vraiment porteuses des revendications des femmes.

Donc l'autre question, est-ce que vous pensez que votre groupement représente d'une certraine manière les femmes e la France?

Oui oui, nous sommes, nous représentons toutes les femmes de la France, dans la diversité, dans la solidarité parce que pour nous c'est une richesse.

Et puis, une question très importante, est-ce que vous pensez que ça va changer quelque-chose au plan mondial?

Oui surtout quand on y croit quoi. Parce qu'il faudrait bien commencer, depuis la nuit des temps les femmes se battent toujours. Là, comme je crois que ça a pris une dimension mondiale où c'est toutes les femmes, on croit que vraiment quelque-chose est en train de naître et donc que les femmes seront vraiment entendues.

C'est la visibilité, c'est?

Oui en tout cas à la Confédération euh… nous serons visibles, et puis nous serons aussi entendues, on l'espère.

Ok ben merci beaucoup.

Merci.

Bonne chance, bonne marche.

37 QUÉBEC

Présentation ce que je fais, IREF et Marche

Alors j'aimerai connaître votre nom.

Je m'appelle Agathe. Là je ne travaille pas mais je suis toujours infirmière.

Donc vous venez du Québec?

Oui.

De Montréal ou…?

De Repentigny.

Oh Repentigny. Ok puis vous venez avec un organisme?

Oui.

Ben lequel?

Le Crom de Laval qui a organisé un départ de Laval, on était 11 autobus hier au soir à quitter Laval.

Et puis quelle importance vous accordez au fait d'être ici.

Euh… une importance très grande, c'est parce que c'est quelque-chose qui est vraiment unique et puis c'est toute la reconnaissance de cesser la violence envers les femmes pour ma part.

Est-ce que vous avez l'impression que la Marche va changer quelque-chose?

Assurément dans la conscience des gens, ça sème des belles graines de prise de conscience. Assurément, demain ça changera pas demain. Sauf que ça l'a semé, ça va avoir semé chez les femmes la conscience à se respecter davantage et chez la globalité des êtres humains, hommes femmes.

Ok ben merci beaucoup.

38 GUINÉE BISSAU

Bonjour, j'aimerais connaître votre nom?

Douce… Je suis chanteuse de Guinée Bissau.

Ok vous êtes venue de loin.

Oui.

Et avec quelle organisation?

L'institut des … de Guinée Bissau.

Ah ouais? Combien vous êtes de femmes ici?

Nous sommes 14.

14 femmes, qui ont fait tout le voyage.

Oui, bien.

Vous êtes venue personnellement, qu'est-ce que ça représente pour vous.

On est ici pour la Marche des pauvres, pour tout le monde, on vient participer dans la Marche parce que tout le monde on va appeler pour tout le monde, des sécurités pour les enfants et pour les femmes.

Ok, est-ce que vous pensez que la Marche va changer quelque-chose?

Je ne comprends pas la question.

Ben qu'est-ce que vous pensez que ça va donner de venir marcher ici?

Des bonnes choses, je crois qu'on va voir les conclusions de la Marche est la paix pour tout le monde.

Je veux juste vous posez une petite question, qu'est-ce que vous pensez que la Marche va avoir comme retombée concrète au niveau mondial?

Je pense que la Marche va, comment dire, je pense que ça va transmettre les messages à tout le monde. Le problème de tout le monde, de la guerre, pour voir les conclusions de la Marche, comment dire, (rires), on va changer les choses pour tout le monde, pour faire la paix pour tout les monde.

Est-ce que, si vous aviez quelque chose à dire, si le micro que j'ai là, il était entendu partout dans toutes les maisons qu'est-ce que vous diriez?

Je vais dire que tout les gouvernements pour tout le monde pour faire la paix dans tout le monde, parce que les enfants, et beaucoup de femmes de tout le monde qui sont fatiguées de la guerre. Je dis de bonnes choses pour tout le monde, est fini la guerre pour tout le monde.

La mondialisation aussi?

Oui oui, toutes ces choses là finalement.

Ok, ben je vous souhaite beaucoup de chances et puis je suis de tout cœur avec vous, bonjour.

Oui merci.

39 ABITIBI, QUÉBEC NATIVE WOMEN.

Vous êtes combien de femmes de cette association là?

On est 8 à être descendues en autobus.

Pourquoi vous êtes venue ici?

Pour marcher contre la violence contre les femmes, la pauvreté, l'égalité pour les femmes dans le monde.

Et vous pensez que ça va changer quelque-chose aujourd'hui?

Oui, je pense que tout le monde ici ensemble, on va fait une grosse différence, une grosse différence.

Concrètement dans le monde, qu'est-ce que ça va faire la Marche des femmes concrètement? Est-ce que vous pensez que ça va donner quelque-chose?

J'espère.

Rires. Merci beaucoup.

La foule hurle.

40 FRANCE

C'est quoi ton nom?

Sabine.

Tu viens de quel pays?

Je viens de France.

Ok, puis, tu es ici pour quoi?

Pour la Marche mondiale des femmes et les injustices dans le monde.

Tu es là avec quelle association?

Avec l'association des femmes solidaires de France, et puis notamment, le groupe de … dans 77.

C'est quoi exactement vos revendications principales?

Et bien c'est pour tous les problèmes que rencontrent les femmes dans le monde, la violence, les viols, les injustices, la misère, la faim, tout ça.

Et qu'est-ce que ça représentait de venir ici pour toi?

Et bien, parce que je sais que moi par exemple je suis originaire d'Algérie et toutes les femmes en Algérie souffrent énormément de la situation politique du pays. Je veux me battre aussi pour elles.

Est-ce que tu penses que la Marche va changer quelque-chose entre autres aussi pour ça?

Oui je sais que les femmes solidaires ont déjà fait des choses pour d'autres femmes dans d'autres pays et j'espère qu'on va faire avancer les choses dans le monde entier.

Merci beaucoup, bonne marche.

Merci

41 QUÉBEC Estrie

C'est quoi ton nom?

C'est Myriam.

Donc tu viens de l'Estrie?

Oui.

Ok, qu'est-ce que tu disais au policier là, juste là?

Ah, je suis obligée d'avoir un bâton pour tenir notre banderole parce que ça tient pas et puis il voulait pas parce qu'on est pas supposées d'avoir de bâton donc c'est ça, c'est…juste ça.

Pourquoi t'es venue à la Marche des femmes?

Pour être solidaire des femmes du monde entier. De toutes les causes sociales qui touchent plus spécifiquement les femmes, etc.

Puis, est-ce que la marche des Femmes va changer le monde?

Elle va pas le changer tout de suite mais elle va contribuer grandement à des changements par exemple.

Merci.

42

Et les filles on a aidé à transporter les signatures vers l'ONU; comment vous vous sentez?

Allez go comment vous vous sentez?

Choyées.

Qu'est-ce t'as dit?

Choyées.

Ah oui c'est vrai tu disais que t'avais des frissons tout à l'heure, c'était plus…

C'est vrai.

43

Et les filles vous êtes en train de passer des cartes qui viennent de partout à travers le monde comment vous vous sentez?

Solidaires.

Rires. Solidarité!

D'autres choses?

Ben on sent qu'il y a quelque-chose de mondial qui est en train de se passer, ça fait du bien.

Merci.

44 QUÉBEC

Qu'est-ce que ça fait de passer des cartes qui viennent de partout à travers le monde comme ça?

Ben, je trouve ça impressionnant. C'est, c'est un geste concret parce qu'on entend parler de ces signatures là on en a faites aussi, mais de les porter je trouve que c'est un geste très symbolique, j'apprécie beaucoup.

Et on a une petit pensée pour les femmes qui ont pas pu écrire aussi, on vient de le dire dans le discours là.

Oui tout à fait. Nous on a la chance d'être ici en leur nom et ça aussi je trouve ça intéressant.

Toi c'était pour ça que tu voulais venir à la Marche?

Oui c'était important pour moi, ce sentiment là de solidarité avec des femmes de d'autres pays, c'était très important pour moi.

Ok merci beaucoup, bonne marche.

SLOGANS.

So, solidarité!

45 QUÉBEC.

Ok, c'est quoi ton nom?

Marie-Claude.

Et puis tu viens d'où?

De Montréal.

Tu travailles avec quel organisme?

Le bureau consultation jeunesse.

Et qu'est-ce que vous revendiquez?

On revendique à peu près tout, la violence, le viol…

Contre évidemment, contre.

Oui oui contre (rires) Non contre.

Ok donc et puis, la pauvreté?

Oui la pauvreté, l'inégalité euh…

Mais vous comme organisme, c'est quoi exactement?

C'est un organisme pour les jeunes premièrement, ben moi je suis un jeune, c'est pour ça que je dis que c'est bien que les autres membres de l'organisme soient là. C'est un organisme qui vient en aide aux jeunes dans toute sorte de domaines et puis de plusieurs façons aussi.

Il y a des gars dans votre organisme?

Oui.

Et comment ils réagissent par rapport au fait que vous participiez dans la Marche?

Ils nous appuient mais ils sont pas venus.

Ils sont de tout cœur avec vous mais…

Ils auraient aimé ça venir mais on est venues juste entre femmes nous.

Mais dans les discussions avec eux comment ils réagissent par rapport au féminisme te tout ça?

Juste plutôt bien, je veux dire ils nous appuient, ils nous soutiennent dans la démarche, je veux dire sinon on serait probablement pas ici parce qu'ils tiennent le bureau pendant qu'on est ici.

Et pour toi qu'est-ce que ça représente d'être ici?

Ca représente plus en fait que je suis ici avec les autres femmes, qu'on se tient puis qu'on va réussir à avoir ce qu'on veut, en tout cas on l'espère.

Et est-ce que tu crois que ça va donner quelque-chose la Marche?

Ben au point de vue euh… au moins si ça donne pas quelque-chose côté politique, ben au mois ça va au moins donner quelque-chose dans la tête des gens au moins je l'espère. Ce gros déplacement ça va peut-être faire allumer quelques lumières.

Ben merci beaucoup.

Bonne marche, merci.

46 QUÉBEC, JONQUIÈRE.

Et salut tu parles français?

Oui.

Est-ce que je peux te poser des petites questions?

Oui.

Ok comment tu t'appelles?

Caroline.

Ok puis tu viens d'où?

Je viens de Jonquière.

Ok puis t'es ici pourquoi? Qu'est-ce que tu veux?

Je veux qu'il y ait des changements pour les femmes, pour éliminer la pauvreté, je pense que c'est la même affaire que pour tout le monde qui est ici, je pense que c'est pour améliorer notre propre sort et puis le sort de toutes les femmes du monde.

Comment tu trouves ça jusqu'à présent la Marche?

Je trouve ça plaisant, je trouve qu'il y a beaucoup de monde, que c'est vraiment diversifié, au niveau de la culture, tous les pays qui participent à la Marche sont représentés là soit par des drapeaux, ou avec les femmes par leur habillement, je trouve ça bien. Puis j'espère que ça va donner des résultats, dans le fond que les femmes soient représentées ou pas, pour moi ça a une importance, mais ce qui est important c'est plutôt qu'il y ait des changements là tu sais au gouvernement, il faut que ça donne quelque-chose qu'on soit là. C'est ça.

Et puis est-ce que tes parents savaient que tu venais ici?

Oui parce que, ma mère est impliquée dans la Marche, ça fait que j'ai fait ça avec ma mère là. Moi je suis travailleuse sociale, je travaille.. j'ai travaillé avec les femmes, ma mère aussi est impliquée avec les femmes , ça fait qu'on a fait ça avec ma mère en famille.

Ton père comment il trouve ça?

Mon père il est très d'accord avec ça. J'imagine que, la plupart des hommes sont au courant de ce qui se passe puis est des changements non seulement pour les femmes mais pour la société au complet, c'est pas juste pour nous autres, c'est tout le monde qui va en profiter là donc, la plupart des hommes, je pense, sont d'accord. Moi mon chum il est super d'accord avec ça, mon père. Tous les hommes que je connais sont d'accord, fait que.

Est-ce que tu te considères comme féministe?

Oui, oui parce que je suis consciente qu'il y a un écart entre les sexes et je pense qu'être féministe c'est simplement s'assumer en tant que femme et puis être consciente que l'égalité des sexes c'est pas encore fait. C'est ça être féministe.

Est-ce que tu es venue avec une organisation?

Oui je suis venue avec un autobus qui est organisé par l'alliance de la fonction publique du Canada, puis ma mère est là dedans, ça fait que….


Ok et puis est-ce que tu as du débourser de ta poche pour venir ici ou c'est tout payé?

Non je paye seulement mes repas là, mais tout est payé et puis je pense que qu'on est accès aux femmes sans que ça coûte rien là, c'est un moyen pour que les femmes viennent et puis appuient la Marche Mondiale des Femmes là.

Merci beaucoup.

47 QUÉBEC

Présentation.

J'ai vu derrière votre chapeau que vous marchiez pour faire avancer l'humanité.

Oui.

Est-ce que vous pourriez m'expliquer votre slogan?

C'est parce que je trouve que l'humanité devrait s'occuper de plus en plus des démunis, de ceux qui ont le plus de difficultés, alors, si on réussit… ben pas si, on va réussir à faire notre Marche, à faire, à changer les mentalités, on va, on va répartir mieux les richesses alors, l'humanité va s'en trouver mieux, parce que c'est une forme d'humanisme hein, alors on fait avancer alors qu'on va sortir du capitalisme sauvage pour avancer vers un meilleur avec une pensée qui va transcender les individualisme et l'égoïsme, moi je suis certaine qu'à partir de maintenant l'humanité va être meilleure.

Est-ce que vous faites partie d'un organisme?

Oui je fais partie moi de l'AFEAS et aussi du regroupement de femmes de l'Abitibi Témiscamingue et puis du comité de ????, je fais partie de plusieurs organismes. Je suis contente d'être ici.

Et comment vous trouvez l'ambiance est-ce que vous vous attendiez à ça?

Oui et c'est même mieux que ce que je pensais ah oui, c'est formidable et puis les gens, on parle à toutes sortes de gens, il y en a de tous les pays, ils sont tous contents qu'on soit ensemble, la solidarité, on la sent.

Qu'est-ce que vous allez retenir de la Marche?

De la Marche, la chaleur humaine, franchement là, la chaleur humaine, absolument.

Merci beaucoup.

Je voudrais rappeler que moi je viens de l'Abitibi Temiscamingue et, du Québec naturellement mais de l'Abitibi et j'ai 77 ans et je suis bien contente, je suis bien contente d'être ici.

Et est-ce que vous allez revenir dans d'éventuelles marches ?

Oui oui, parce qu'il va y avoir une suite, ça peut pas, nous sommes devenues incontournables maintenant hein avec toutes nos actions.

Merci

48 QUÉBEC

Rebecca parle moi de ta grand-mère, comment elle est?

Comment ça?

Qu'est-ce qu'elle pense de la vie du monde?

Du monde, je le sais pas précisément moi.

Mais genre est-ce qu'elle est féministe?

Oui, à sa façon, elle est féministe à sa façon, c'est sur qu'elle a 80 ans bon, elle a pas nécessairement les mêmes idées que moi mais. Elle s'en est pris beaucoup à la religion.

Ok, et bon là on est dans le rassemblement comme ça, qu'est-ce que ta grand-mère nous dirait?

Elle nous dirait, ben Dieu c'est un homme, il nous punit de nous rassembler, il mouille.

Rires.

Elle est super cool ta grand-mère Rebecca.

Oui elle est cool.

Rires.

49 QUÉBEC.

Bonjour comment vous appelez-vous?

Louise…

Et vous venez de quel endroit?

Montréal.

Montréal, puis vous êtes ici avec une organisation?

Non pas particulièrement, avec des amis on est venues en voiture.

Ah oui, donc par vous-mêmes.

Oui

Et qu'est-ce que vous attendez de la Marche ?

Ben, je suis vraiment convaincue que c'est l'orientation que les femmes doivent prendre à l'ère de la mondialisation, il faut qu'on renouvelle constamment cette solidarité là parce qu'on peut plus lutter chacune chez nous là pour nos revendications. Il faut vraiment s'appuyer, faire qu'il y ait des gains pour les femmes du tiers-monde, il faut vraiment passer à l'étape d'un mouvement mondial. C'est un point de départ pour moi, je suis contente que ça soit arrivé.

Donc pour vous c'était très représentatif, qu'on se rende à l'ONU.

Oui oui oui, je trouvais ça important, qu'il y ait un lieu là comme l'ONU où on peut déposer nos revendications puis marcher tout le monde ensemble.

Ben merci beaucoup.

Bienvenue.

50 BELGIQUE

Comme ça vous êtes prévoyante.

Oui.

Et socialiste.

Et socialiste comme ça les deux, ça forme quelque-chose d'extraordinaire et d'une grande motivation.

Et vous venez de quel pays?

Belgique.

Quel est votre nom?

Brigitte Namur.

Ok et vous faites partie, c'est quoi exactement votre association?

Les femmes prévoyantes socialistes, c'est une association socialiste comme le nom l'indique pour défendre évidemment les droits de la femme quelle qu'elle soit, au niveau de la pauvreté évidemment mais également au niveau du travail, l'éducation des enfants, mais aussi l'éducations des femmes, des immigrées parce que nous avons aussi bien des immigrées chez nous, qu'elles puissent participer pleinement à notre vie, la promotion de la santé, l'éducation de la santé. Voilà en gros tous les travaux sur lesquels travaillent les femmes prévoyantes socialistes. C'est un mouvement qui a été créé en 1923.

Ok ben bonne chance et bonne marche.

Merci

51 SÉNÉGAL

Votre nom?

Latifa…

Et de quel pays vous êtes?

Euh.. je viens du Sénégal, nous sommes euh.. une trentaine de personnes venues du Sénégal pour nous solidariser avec toutes ces femmes aujourd'hui ici.

Quelles étaient vos motivations pour venir ici?

Ben, on voulait vraiment nous solidariser avec les femmes du monde entier, on sait que si on parle de pauvreté le Sénégal est le premier sur la liste, on sait que si on parle de violences aux femmes, notre pays est aussi fortement concerné, alors on nous a mandatées, toutes les femmes qui sont au Sénégal nous ont mandatées pour venir nous solidariser avec nos autres sœurs, au Sénégal, il y a une marche au centre du pays qui a réuni plus de 2000 femmes et maintenant on est déterminées pour que ce monde actuel, la pauvreté et la violence soient éradiquées.

52 CANADA J., une femme autochtone 

« Je suis une survivante de la violence conjugale. En 1995, j’ai été agressée durement par mon ex-conjoint, le père de ma fille. Je me bats contre ce problème depuis et j’essaie d’en parler dans ma communauté, pour donner aux femmes la chance de se défendre, de s’assumer et de cesser de s’enfouir la tête dans le sable. C’est un geste vraiment radical parce que dans notre communauté, tout le monde a des liens de parenté et personne ne veut en parler. Malgré cela, je veux défendre la cause de mes sœurs, de mes nièces et de ma belle-fille, et me tenir debout pour ma fille.

Je prie tous les jours pour que le système judiciaire se transforme et qu’on fasse ce qui doit être fait avec ces criminels, qu’on cherche à protéger les femmes elle-mêmes au lieu de mettre les récidivistes sous garde protégée. Pourquoi est-ce que ce sont toujours les femmes qui devraient recevoir les coups tandis que les hommes s’en sortent impunément? Les femmes sont soumises à la violence, à la peur, aux drogues et le reste. Elles ne peuvent obtenir de financement, elles ne peuvent avoir de sous, elles ne peuvent rien faire. Elles doivent courir, se cacher, se protéger; elles doivent se prostituer pour tenter de s’en sortir.

J’espère vraiment que les revendications de la Marche des femmes seront acceptées. J’espère que les gouvernements partout au monde cesseront de protéger les hommes. Je pense que ce rassemblement est parfait : je me sens en grande forme et pleine d’entrain. J’ai commencé chez-moi et je suis allée à Montréal, puis à Ottawa et enfin ici. Je me sens de mieux en mieux chaque fois : à cause des sentiments, de l’esprit, de l’émotion, le fait de rencontrer tous ces gens, d’entendre tous ces récits différents. »

53 JAPON T., employée de la New Japan Women’s Association [Nouvelle Association des femmes du Japon]

« Nous appuyons les revendications mondiales; de plus, dans notre pays, nous avons toujours mis l’accent sur la paix et nous portons donc aussi ce message de paix, nous nous opposons à la guerre et nous demandons l’abolition des armes nucléaires.

La Marche exprime la force et le pouvoir que confère l’unité. Je crois que la réussite de la Marche découle du fait que le comité de liaison international a encouragé les femmes de chaque pays à élaborer leur propre programme. Depuis que nous avons lancé la Marche au Japon, de nombreux syndicats, des syndicats d’enseignants, des femmes engagées dans des mouvements variés et des regroupements qui étaient jusque là inactifs se sont se ralliés aux revendications appelant à mettre un terme à la pauvreté et à la violence et à exiger la paix. Celles-ci ont permis de rassembler des femmes de différentes tendances idéologiques. Plusieurs comités locaux ont été créés.

Je crois fermement qu’on donnera suite à ces revendications dans mon pays, parce qu’elles portent sur des questions très importantes. Il nous faut poser des gestes concrets. Nous avons beaucoup de chemin à faire pour atteindre nos buts. Cette Marche constitue un encouragement pour les mouvements de femmes. »

54 S., Népal

« Dans mon pays, 75 % des femmes sont analphabètes; elles ne savent ni lire, ni écrire, elles ne peuvent même pas signer leur nom. Il nous faut donc en premier lieu accéder à l’égalité dans le domaine de l’éducation et des soins médicaux de base. Les femmes sont victimes de discrimination dans tous les secteurs : politique, économique, social et culturel. Les femmes se battent contre l’exploitation, l’inégalité, elles luttent pour la justice et la paix, pour obtenir l’égalité des droits. Elles sont très pauvres, elles n’ont pas d’emploi. Elles n’ont pas accès aux services de base. Par conséquent, dans mon pays, le mouvement œuvre en faveur de l’égalité, de la paix et de la justice. Nous sommes venues de très loin pour prendre part à cette marche; nous avons donc la lourde responsabilité de donner suite à notre programme. Notre objectif principal, c’est d’obtenir l’ÉGALITÉ. Ce n’est pas trop demander. Nous ne cherchons pas à mettre en place un matriarcat ou une société dominée par les femmes, nous demandons simplement l’égalité. Je pense que notre gouvernement écoutera un jour nos revendications. »

55 S., Irak

« Toute la population mondiale connaît la situation des enfants et des femmes en Irak, à cause de la guerre. Nous sommes un groupe de cinq femmes. Nous sommes des réfugiées : quatre vivent aux États-Unis et la cinquième est venue de Londres. J’appartiens à l’Association des femmes irakiennes, qui s’oppose au régime de Saddam Hussein.

L’organisation a été fondée en 1952. Une partie de notre travail consiste à défendre les droits de la personne. Depuis le début de la guerre du Golfe en 1990, nous sommes devenus une organisation clandestine. Les femmes et les enfants irakiens n’ont pas accès à la nourriture ou aux soins médicaux. Ils ne prennent pas part à cette guerre, mais ils en payent le prix.

Nous sommes venues ici parce que nous pensons que peut-être, quelqu’un entendra parler de nous et ressentira notre souffrance. Nous essayons de sauver notre peuple. Nous ne pensons que l’on donnera suite aux revendications dans notre pays, mais cette Marche nous donne le sentiment que nous pourrions nous entraider, que la solidarité existe. »

56 D., Chine

« J’habite à Brooklyn aux États-Unis. Je défends les droits de la personne dans toutes les sphères. J’ai coordonné des marches pour les femmes; cela fait partie de l’appui que je veux leur démontrer. La Marche force les hommes à écouter davantage et à cesser de parler pour rien. Je suis consciente de ce qui se passe dans le monde, les hommes sont de plus en plus conscients de ces questions. Il est difficile de les convaincre sur de nombreux points, mais certaines réflexions réussissent à les atteindre parfois.

J’œuvre en faveur de la cause des gais et des lesbiennes. Aux États-Unis, on tarde à adhérer à la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes. J’espère que ce sera là un des gains que nous ferons. »

57 M., Pays-Bas

« Je travaille pour une ONG. J’ai découvert la Marche par le biais d’Internet, je naviguais quand soudain, je suis tombée sur le site et me suis inscrite aux activités. Nous avons marché en octobre dans notre province pour établir un lien entre la pauvreté en milieu rural et la pauvreté en milieu urbain. Je souhaitais venir ici parce que nous étions 35 000 à Bruxelles samedi dernier et que nous avons ramassé des fonds pour venir; autrement, cela n’aurait pas été possible, parce que nous sommes, nous aussi, des femmes démunies.

Aux Pays-Bas, on croit que tout a déjà été accompli. Mais de nombreux groupes de femmes n’ont pas profité de la prospérité. Aux Pays-Bas, dix pour cent des femmes vivent dans une grande pauvreté. Nous sommes ici pour les représenter. »

58 B. et C., Australie

« Nous sommes venus d’aussi loin que l’Australie et nous sommes ravies! C’est merveilleux, la force des femmes est une chose si extraordinaire. En Australie, nous n’avons pas eu de grande marche nationale mais plusieurs petites marches dans différents lieux, ce qui a donné un sens très fort à l’événement là-bas. Ce que j’espère, c’est que le monde devienne un endroit plus sain, pour que les hommes ne croient pas qu’ils peuvent s’approprier tout le pouvoir; et que tous se rendent compte que lorsque nous parlons de mettre un terme à la violence envers les femmes, ce que nous disons, c’est que les hommes doivent cesser d’être violents.

Je participe depuis plus de 50 ans au mouvement pour la paix. À mes yeux, la Marche est une grande manifestation d’encouragement à l’endroit des femmes, à voir la vitalité incroyable et la détermination dont elles font preuve pour obtenir leur propre libération. Toutes ces signatures et ces messages écrits sur des matériaux variés, parce qu’elles n’avaient pas de papier, m’ont tant émue! J’ai pleuré, je viens tout juste de reprendre mes esprits. »

Copyrights : CC by-nc-sa 2.0
Last modified 2006-06-06 03:15 PM
This item is available in
Français, English