par Mihaela MIROIU
Le patriarcat et la politique
A part les aspects culturels (la socialisation de genre, l’idée que les hommes sont a priori
supérieurs aux femmes, le traitement de la famille comme une sphère
privée contrôlée par l’homme, le chef de famille) et les aspects
économiques (la dépendance), la violence envers les femmes est
également causée par les facteurs législatifs : le manque de
mesures législatives adéquates pour sanctionner la violence dans le
couple, la discrimination envers les femmes dans la société et
l’absence d’implication de la police dans les cas de violence
domestique. Il a fallu une période de 10 à 14 ans pour que les lois
contre la discrimination, pour les chances égales et contre la violence
domestique soient adoptées.
Même
s’il y a des lois (comme la loi des chances égales, par exemple), ceux
qui les transgressent sont considèrés comme des délinquants de droit
civil et pas pénal. Ils sont sanctionnés à payer une somme d’argent
plus petite qu’une amende pour dépasser la vitesse légale ou ignorer le
feu rouge.
Mais
la violence est toujours stimulée par des facteurs politiques
explicites: la faible représentativité politique des femmes au
parlement et les institutions publiques; l’absence ou l’ignorance des
problèmes des femmes sur l’agenda politique; l’idée que la violence
envers les femmes n’est pas un sujet assez intéressant au point de vue
politique; la faible implication des femmes en politique.
Au
point de vue politique, les femmes comme femmes se trouvent seules.
Elles deviennent des actrices individuelles et pas collectifs. Et comme
actrices individuelles, elles n’ont pas de stratégies d’émancipation,
mais des stratégies de survie.
Quand
elles entrent en politique (en dépit des campagnes électorales
agressives, viriles) et même dans le gouvernement, la plupart adoptent
une politique neutre par rapport au genre.
Une
faute importante, qui a encouragé l’augmentation de la discrimination
de genre, c’est qu’en Roumanie il n’y a pas de politiques publiques
pour stimuler et encourager les femmes. Il y a seulement des politiques
sociales et récemment on a adopté des lois visant les femmes victimes
(très nécessaires pour combattre la violence, mais elles ne touchent
pas profondément le problème: l’inégalité, qui est devenue dépendante
dans la vie publique et privée des femmes). Il parait que les femmes
sont plus tolérables comme victimes plutôt que comme compétitrices
égales aux hommes. Mais quand elles ne sont pas compétitrices, le péril
d’être victimes est plus élevé.