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Le septième art au service de l'engagement d'une femme

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Le septième art au service de l'engagement d'une femme

Le Burkina Faso, est le pays du cinéma africain. Et ce, en raison de son célèbre Festival de cinéma du continent noir, Le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) et ses nombreux cinéastes comme Gaston KABORE, Idrissa OUEDRAOGO….)

Ces artistes passionnées du 7ème art ont toujours transposé les réalités africaines sur les écrans avec beaucoup de talents, d'imagination et surtout de courage et d'abnégation vu les difficultés de ce métier. Parlant de difficultés, qu'en est-il lorsqu'une femme s'aventure dans ce domaine généralement réservé au « sexe dit fort » ?

Pour apporter des éléments de réponse, nous avons rencontré une jeune dame qui s'est consacrée à cet art dès son jeune âge. Il s'agit de Valérie KABORE, réalisatrice de nationalité franco-burkinabè. C'est une artiste complète, engagée et bardée de diplômes qui nous a reçu.

Après son baccalauréat obtenu en 1984, elle s'est orientée dans des études cinématographiques à l'Institut Africain d'Education Cinématographique de Ouagadougou (INAFEC).

Ses diplômes et formations en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis en plus de son talent inné, lui ont permis de disposer aujourd'hui d'une impressionnante filmographie.

Les lauriers, Valérie comme on aime l'appeler, en connaît. Mais ce n'est pas sans embûches que Valérie KABORE a réussi à se faire une place dans le cinéma burkinabè. D'abord parce que comme elle le dit, le cinéma est un métier technique : Ce qui implique qu'il faut avoir du courage, de la volonté et de l'abnégation pour ce métier qui exige une bonne condition physique. Ensuite, à la création de son agence , de publicité, de productions cinématographique et télévisuelle( Média 2000), la principale difficulté était celle de la gestion des hommes, surtout qu'elle était beaucoup plus jeune qu'eux.

Sa rigueur et son franc parler forgent l'admiration ; avec le temps, elle a réussi à s'imposer et à surmonter les multiples obstacles. Elle a eu la chance d'être épaulée et encouragée par sa famille et ses amis. Cette militante de la cause de la femme (sans être féministe) a eu la chance d'arriver sur le marché de l'emploi au moment ou l'Etat libéralisait certains secteurs dont celui de l'audiovisuel. Et pour apporter sa contribution à l'amélioration des conditions de la jeune fille, elle a consacré certaines de ses réalisations sur ce thème qui a été mis en avant à la conférence de Beijing en Chine. Parmi ces réalisations, nous pouvons citer :

« voix unique…pour Beijing » en 1995 : un film documentaire sur la conférence des femmes ministres et parlementaires en Afrique.

« naître fille en Afrique » en 1996 :  une série de trois épisodes de 26mn chacun,sur la non scolarisation des jeunes filles dans la région ouest africaine, réalisée avec le soutien financier de l'ex ACCT, actuelle AIF et l'UNESCO.

  • Episode 1 : « les vrais faux jumeaux », document fiction sur la ségrégation sexuelle dans la scolarisation des enfants.

(Mention spéciale de l'UNICEF au FESPACO 97).

  • Episode 2 : »kado ou la bonne à tout faire », un film sur les « bonnes » de maison : esclavage des temps modernes. (Prix de la 2eme fiction de la compétition tv-vidéo au FESPACO 97

  • Episode3: « scolariser une fille, une priorité », un film documentaire sur la non scolarisation de la jeune fille au Cameroun et au Burkina Faso, pour le compte de l'UNESCO et soutenu par l'AIF (l'Agence Internationale de la Francophonie).

En 2003 : série « naître fille en Afrique » II ; une série de 3 épisodes de 26 minutes, sur les grossesses précoces, le mariage forcé et la proxénétisme. Ces films ont été réalisés avec le soutien de l'AIF et du Ministère français des affaires étrangères.

  • Episode 1 : « c'est qui le père ? », un film de fiction de 26 minutes sur les grossesses précoces.

  • Episode 2 et3 : « la mariée était barbue », deux films de fiction de 26 minutes chacun sur le proxénétisme et le mariage forcé.

En 2004 : tournage de la série télévisée « Ina » de 15 épisodes de 26 minutes.

« Ina » retrace le parcours d'une jeune fille qui a décidé après son succès au baccalauréat, de poursuivre contre la volonté de son père, des études supérieures pour devenir avocate. C'est un parcours difficile, mais exaltant, semé d'embûches et de suspens, mais qui débouche sur une belle victoire.

C'est cette série qui lui a permis d'obtenir plusieurs prix en 2007. Au dernier FESPACO, elle a reçu le prix spécial du jury, le prix de L' UEMOA, le prix de l'Union des Journalistes Culturels du Burkina et le prix Djibril Diop Mambety.

Mais toutes ces victoires engrangées ne l'empêchent pas d'avoir encore plus de projets, tout au contraire. Le plus immédiat est la suite de la série « Ina ». Mais elle projette également de réaliser des longs métrages et une série de dessins animés. Cependant, le temps matériel lui fait défaut.

En parlant de temps, on se demande comment Valérie Kaboré arrive à concilier vie professionnelle et vie familiale. Là- dessus, la réalisatrice rassure. Bien que les débuts fussent difficiles, elle a réussi à laisser une marge à sa vie familiale car elle peut compter sur ses collaborateurs qui la soutiennent et abattent derrière elle un gros travail

Voici-là, une femme battante et persévérante qui fait figure d'exemple pour les jeunes filles. A la question de savoir qu 'est ce qu'elle avait comme message à l'intention de ces dernières , voici ses propos  : « la vie est un combat perpétuel pour tout le monde, encore plus lorsqu'on est une femme. Il faut défendre ses droits sans hésiter dans le respect des uns et des autres en associant les hommes. Le succès de cette lutte se trouve au bout des efforts individuels et collectifs. »

Sanoudi S. Sandrine

Contributors : Sanouidi S. Sandrine
Copyrights : CC by-nc-sa 2.0
Last modified 2007-07-09 06:28 AM